Une réponse différée

Un texte de Donato Anzalone

Qui aime attendre la réponse à la prière ? En général, si vous êtes comme moi (remarquez que je n'ai pas dit comme mes enfants), alors vous voudriez recevoir la réponse une fois la prière énoncée. Cela fait partie de la nature humaine. Nous voulons tout, et nous le voulons maintenant. Certes, nous savons aussi que cela ne marche toujours pas comme cela dans la vie de tous les jours. Et dans la vie spirituelle, c'est la même chose. Il faut souvent attendre longtemps avant de voir se manifester la réponse à la prière.

Que peut-on tirer d'une réponse tardive ?

- Le prophète Daniel a prié pendant 21 jours avant de recevoir seulement la certitude que le Seigneur avait entendu sa prière ; mais la manifestation de la réponse prit beaucoup plus de temps (Daniel 10).
- Depuis le moment où Abraham reçut la promesse de l'enfant promis et sa réalisation, il a attendu vingt-cinq ans.
- David attendit près de quinze ans avant de devenir le roi d'Israël.

Bien qu'attendre la réponse puisse être fastidieux et lassant, nous pouvons, toutefois, tirer quelque chose de bon de cette attente.

Que peut-on donc apprendre d'une réponse différée ?

Une réponse différée ne signifie pas un refus

C'est ce que nous découvrons dans le récit de Daniel. La réponse a pris du temps pour arriver, mais cela ne voulait pas dire pour autant que Dieu n'était pas d'accord. D'ailleurs, si nous demandons quelque chose en accord avec la volonté de Dieu, la réponse sera toujours oui.

Comment puis-je savoir si ce que je demande correspond à la volonté de Dieu ?

Si ce que je demande est en accord avec la Parole de Dieu, alors c'est en accord avec la volonté de Dieu. Ainsi, lorsque je prie et que je demande à notre Père Céleste quelque chose qui se trouve dans sa Parole, je ne dois même pas ajouter l'expression: « Si c'est ta volonté ! » Par exemple, dans 3 Jean 2, l'apôtre écrit : « Bien-aimé, je prie que tu prospères à tous égards et sois en bonne santé comme prospère l'état de ton âme » (3 Jean 2). C'est clair, dans ce passage, que c'est la volonté de Dieu de me guérir. Donc je ne dois pas dire dans ma prière : « Père, je te prie de me guérir – si c'est ta volonté ». Non, ceci n'est plus nécessaire, car je sais que c'est sa volonté de me guérir et si je demande quoique ce soit selon sa volonté je sais qu'Il m'écoute et s'Il m'écoute, quelle que soit ma demande, je sais que je possède ce que je lui ai demandé (cf. 1 Jean 5:14-15). Ce passage sous-entend clairement que la réponse n'est pas encore arrivée, mais qu'elle appartient toutefois à celui qui demande selon la volonté de Dieu.

Le retard de la réponse ne marque pas le refus de la réponse. Cela veut seulement peut-être dire qu'il faut encore un peu de temps pour qu'elle se réalise.

Dans le cas de Daniel, il y avait un combat entre les anges de Dieu et les puissances des ténèbres. La bonne nouvelle est que l'ange dira à Daniel :

12 Il me dit : Daniel, ne crains rien; car dès le premier jour où tu as eu à coeur de comprendre, et de t'humilier devant ton Dieu, tes paroles ont été entendues, et c'est à cause de tes paroles que je viens.

La réponse tarde peut-être, mais Dieu l'a envoyée !

Peut-être que quelqu'un se trouve face à une réponse tardive, voici un verset qui pourra l'encourager à l'avenir :

25 Car moi, l'Eternel, je parlerai; Ce que je dirai s'accomplira, Et ne sera plus différé; Oui, de vos jours, famille de rebelles, Je prononcerai une parole et je l'accomplirai, Dit le Seigneur, l'Eternel.

La bonne nouvelle est que tôt ou tard, la réponse arrivera et il n'y aura plus aucun retard.

Une réponse différée aide à séparer le désir des caprices.

C'est quelque chose que l'on voit avec nos enfants, ils veulent un jouet, ils y tiennent beaucoup, insistent, persistent, et certaines fois, parce que nous avons pris du temps pour céder à leur pression, quand enfin nous pouvons leurs donner ce qu'ils voulaient, ils n'en ont plus besoin, car déjà, ils sont occupés avec autre chose.

Une réponse qui tarde à venir peut m'aider à me rendre compte si je désire vraiment ce que je demande, ou si c'est un petit caprice passager.
Quelle est la preuve du désir ?
Comment puis-je savoir que je désire vraiment ce que je demande ?
Imaginons qu'un ami joue assez bien à la guitare. Un jour, je lui dis : « Je donnerais ma vie pour jouer comme toi ! » Sur quoi mon ami répond : « Oh, mais il ne faut pas donner ta vie. Si tu prenais quinze minutes par jour, dans quelques années, tu jouerais bien à la guitare! » Sur ce, je lui réponds : « Parce que tu crois que j'ai le temps de consacrer quinze minutes par jour pour apprendre à jouer à la guitare ? »

Que dis-je vraiment ? Le signal que je transmets est qu'en fait, je n'ai jamais désiré jouer de la guitare. Je le pensais, je me le disais, je le disais aux autres, je voulais le croire, mais je ne le désirais pas vraiment. La preuve du désir, c'est la poursuite de ce désir. Si je ne poursuis pas ce que je veux, alors, c'est probablement la preuve que je ne le veux pas. Ainsi, une réponse différée peut m'aider à voir si je désire vraiment ce que je demande.

Une réponse différée peut aussi m'aider à préciser et à raffiner la demande

Quelques fois, je ne demande pas correctement. L'apôtre Jacques dit :

3 Vous demandez, et vous ne recevez pas, parce que vous demandez mal, dans le but de satisfaire vos passions.
Ainsi, si la réponse tarde, cela me permet de me poser des questions :
- Est-ce que je demande bien ?
- Est-ce que je demande correctement ce que je désire ?
- Ce que je désire correspond-il bien à la Parole de Dieu ?
- Suis-je bien précis dans ma demande ?

Il m'arrive souvent de prier pour des gens lors de mes réunions, et souvent, je demande aux gens : « Avez-vous un besoin particulier ? », sur quoi beaucoup répondent : « Rien de précis »… Alors je leur dis : « Bon, demandons à Dieu qu'Il vous accorde ‘rien de précis' ». Ou bien, ils me disent : « Ce que vous voulez »… Mais, Dieu n'est pas censé répondre à mes désirs pour vous, il veut répondre à ce que VOUS désirez.

Une réponse différée nous prépare pour recevoir la réponse

On ne se rend pas toujours compte, mais nous ne sommes pas toujours prêts pour recevoir la réponse de Dieu. Le Seigneur peut faire infiniment au-delà de ce que nous demandons ou pensons.

20 Or, à celui qui peut faire, par la puissance qui agit en nous, infiniment au delà de tout ce que nous demandons ou pensons,

Lorsque la réponse tarde et que je prie sans me relâcher, ceci me change à l'intérieur, et permet à la puissance de Dieu d'opérer dans ma vie pour que je puisse croire qu'Il est capable de faire infiniment plus que tout ce que je lui demande, et pour que mon cœur soit prêt à recevoir cette réponse à la prière. Une de mes secrétaires ne pouvait pas avoir d'enfant. Lorsqu'elle m'en parla, elle était désespérée, car elle et son mari désiraient tellement avoir des enfants ; mais, après lui avoir montré par la Parole de Dieu comment obtenir les promesses de Dieu, elle commença à exercer sa foi. Le temps passait, la réponse tardait. Mais, ceci ne fut pas du temps perdu. En effet, le Seigneur les préparait pour ce qui allait arriver. Au bout de nombreux mois de confession de la parole, elle reçut la bonne nouvelle qu'elle était enceinte de son premier enfant. Je dis bien son premier enfant, car en fin de compte, au cours des années, ils eurent cinq enfants. Cette longue attente a servi à les préparer pour l'« infiniment au-delà de… ».

Une réponse différée stimule notre foi

Jacques dit que la foi sans les œuvres est morte (Jc 2.17). Une traduction dit : « La foi sans les œuvres correspondantes est morte. »

Dans mes cours de missiologie, je raconte souvent l'exemple percutant d'un des plus importants missionnaires du dix-neuvième siècle, Adoniram Judson. Ce dernier est un des tout premiers missionnaires américains, et un des tout premiers caucasiens à être envoyés en Birmanie, à l'âge de 25 ans. Ce n'est qu'au bout de six ans qu'il baptisa son premier converti… Cette attente servit à faire croître sa foi. Il était persuadé que Dieu répondrait à ses prières.
Au moment de sa mort, après avoir passé presque quarante ans dans le champ missionnaire, il laissa derrière lui infiniment au-delà de ce qu'il avait espéré et demandé : cent églises locales, huit mille chrétiens ; et le Nouveau Testament birman traduit par lui.

Nous ne comprenons pas toujours les raisons d'une réponse différée, mais nous pouvons certainement en tirer quelques leçons qui nous aideront à pousser plus loin dans notre recherche de Dieu et dans notre vie de foi.

Il a fallu près de deux ans et demi, voire plus, pour que notre fille soit guérie de sa terrible maladie, mais chaque jour nous a rapproché plus près de Dieu et de son immense amour pour nous.

Ne nous laissons pas décourager par le retard d'une réponse, mais fixons nos yeux sur Jésus, l'auteur de notre foi, et celui qui la perfectionne. Nous allons aller de l'avant avec Lui, nous allons croire en plus loin, et tôt ou tard, nous verrons la réponse se réaliser.

Photo de Donato Anzalone
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