La nature de notre foi
Un des plus beaux épisodes de l'Ancien Testament est celui où trois amis du prophète Daniel, Shadrach, Méshach et Abed Nego, se trouvent confrontés à une situation qui nécessitait une prise de position claire. Soit entrer dans le compromis, soit résister et risquer de tout perdre.
D'autres avant eux, sont passés par là : David devant l'armée effrontée d'Israël face au géant Goliath, Néhémie devant Sanballat et Tobija, ou encore Moïse devant le Pharaon. A chaque fois, ces héros de la foi ont dû montrer de la résistance face à une adversité éhontée et prête à tout pour attaquer les enfants de Dieu.
Ne nous trompons pas. Les chrétiens devront de plus en plus faire face à une opposition terrible, voire une persécution. Déjà, il arrive que des chrétiens perdent leur emploi en raison de leur foi, d'autres, comme dans certaines régions du Moyen-Orient, vont jusqu'à perdre leur propriété s'ils ne renoncent pas à Jésus. Que ferions-nous si cela devait se produire dans certains endroits de ce monde où nous vivons encore en liberté ? Jésus a Lui-même dit :
et il continue ailleurs :
Et pour ceux qui hésiteraient encore à croire ce que nous avançons, l'apôtre Jean nous avertit :
L'histoire des trois amis de Daniel, se trouve dans le livre du même nom, au chapitre trois. Cet épisode est une puissante démonstration de la nature de notre foi en Dieu. En effet, en parcourant cette histoire nous découvrirons quatre aspects de notre foi implacable. Résumons ce récit. Le roi Nebucadnetsar fait ériger une énorme statue et fait décréter que tout le monde, au signal donné, devra se prosterner devant elle. Seulement, c'était sans compter sur nos trois héros, qui refusèrent de se plier aux exigences idolâtres du souverain.
Très vite, des accusateurs approchent le roi pour lui faire part de la résistance des trois fils hébreux : « …des Juifs à qui tu as remis l'intendance de la province de Babylone, Schadrac, Méschac et Abed Nego, hommes qui ne tiennent aucun compte de toi, ô roi; ils ne servent pas tes dieux, et ils n'adorent point la statue d'or que tu as élevée. » (v.12) Le roi, furieux, les convoque et menace de les jeter dans une fournaise ardente s'ils ne respectent pas son décret. Mais ceux-ci, loin de se laisser influencer par la peur, tiennent bon, résistent et s'opposent au roi. C'est à ce moment que nous allons découvrir le premier aspect de la nature notre foi téméraire.
La foi en Dieu n'est pas intimidée par le monde
Les amis de Daniel n'étaient aucunement perturbés, voire effrayés par les conséquences de leur acte de désobéissance au roi. La peur ne fait pas partie des amis de ceux qui marchent pas la foi. En effet, le Seigneur ne nous a pas donné un esprit de peur ou de timidité:
Cela me rappelle un récit impressionnant dans l'histoire de l'Eglise. Le jeune évêque de Milan (alors, capitale de l'empire romain), avait refusé la communion à l'empereur Théodose 1er suite à une terrible action de ce dernier en 390 après Jésus. En effet, suite à une émeute sanglante à Thessalonique, en Grèce, Théodose, ayant cédé à la chair, envoie une unité militaire pour punir les insurgés. Bien qu'il semble changer d'avis en envoyant une missive à ses hommes, celle-ci arrive trop tard. Son armée a tué sept mille citoyens de cette ville. Un drame terrible.
Lorsque Ambrose, qui était alors un proche conseiller spirituel et même politique de Théodose apprit la chose ; il devint furieux. Refusant de rencontrer l'empereur, il quitta Milan où, se trouvait la résidence impériale. Mais son indignation ne s'arrêta pas là. Il envoya une lettre à Théodose dans laquelle il rappelle au souverain que le pardon du péché de David n'avait été effectif que lorsqu'il se repentit, s'humilia et offrit un sacrifice ; et que seulement si l'empereur se repent, Ambrose pouvait-il à nouveau lui présenter le repas du Seigneur. Sur ce, il prit le courage d'interdire la communion au souverain tant que celui-ci ne se repentit pas de l'énormité de son mal.
L'empereur, tenta d'entrer dans une église de Milan, là où Ambrose était revenu pour célébrer le culte. Ce dernier sortit et l'arrêta devant les portes de la cathédrale de Milan et le réprimanda face à face et publiquement pour son crime abominable. Ainsi, l'empereur ne put rien faire si ce n'était de retourner au palais en pleurant. Ce n'est qu'après plusieurs mois de repentance, qu'il fut ré-admis au repas du Seigneur.
Le courage d'Ambrose n'aurait peut-être pas autant de valeur si l'on ne se rappelait que moins de cent ans auparavant, Rome persécutait encore les chrétiens pour éradiquer l'Église. La foi n'a pas froid aux yeux, quand il s'agit de tenir ferme devant l'injustice, le péché et l'idolâtrie. La nature de notre foi est bien surprenante. Elle ne se cache pas ; elle ne s'enfuit pas. En fait, nous pouvons le voir dans ce récit des amis de Daniel, elle va devant la réalité pour l'affronter.
La foi en Dieu peut affronter la réalité
Lorsque l'on marche par la foi en notre Dieu souverain, nous n'avons pas peur de voir la réalité en face. La persécution et les épreuves arrivent. Jésus le dit en Marc 10:30 :
Nous recevrons au centuple tout ce que nous avons délaissé pour Jésus… avec des persécutions. C'est le lot du chrétien. Mais nous n'avons pas peur d'affronter cette réalité. Nous savons que le voyage n'est pas toujours facile. Job a été grandement éprouvé par l'ennemi ; Joseph a souffert énormément parce que ses frères l'avaient vendu en esclavage ; le peuple d'Israël a été esclave en Egypte pendant près de 400 ans…
Nous ne nions pas la réalité, mais nous passons outre. Lorsque certaines réalités se lèvent contre nous, faisons ce que disait l'apôtre Paul :
Une des grandes qualités de notre foi chrétienne, est que nous n'avons pas à nier l'évidence, mais nous pouvons l'ignorer. Ce n'est pas faire l'autruche ; mais c'est n'est pas de donner à nos épreuves la place qu'elles désirent avoir dans nos vies.
Les trois amis de Daniel entendent le roi leur dire (v.15) : « quel est le dieu qui vous délivrera de ma main? » et leur réponse ne se fait pas attendre (v.16): « Nous n'avons pas besoin de te répondre là-dessus. » En d'autres mots, le roi ne leur fait pas peur. Ils savent ce qu'ils risquent. Ils sont prêts à affronter la réalité.
Nous n'avons pas peur d'affronter ces réalités. Le roi Nebucadnetsar avait le pouvoir des les tuer. Mais la mort ne fait pas peur aux chrétiens qui aiment Dieu et refusent le compromis. Les amis de Daniel avaient depuis longtemps découvert un autre aspect de la nature de notre foi, à savoir : nous ne sommes pas seuls. Dieu est avec nous.
Notre foi sait que Dieu est dans notre camp !
Ils annoncent leur foi avec témérité (v.17-18): « Voici, notre Dieu que nous servons peut nous délivrer de la fournaise ardente, et il nous délivrera de ta main, ô roi. Sinon, sache, ô roi, que nous ne servirons pas tes dieux, et que nous n'adorerons pas la statue d'or que tu as élevée. »
Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Certes, ils sont prêts à mourir. Mais qu'importe. « Sinon … » nous ne servirons pas tes dieux… nous n'adorerons pas la statue. En d'autres mots, quoi que ce soit qui arrive, nous ne nous plierons pas à tes exigences. Nous ne nous agenouillerons pas devant cette statue. Dieu est avec nous. Même mourir serait un gain.
Ce n'est pas la dernière leçon sur notre foi téméraire que nous trouvons dans ce texte. Les trois amis de Daniel nous enseignent que notre foi n'est pas vaine. Elle est efficace. Elle est perspicace. Dieu est bien plus grand que les souverains de ce monde. Il ne laissera pas seuls devant notre destin.
Notre foi sait que Dieu nous délivrera de la main de nos ennemis
Le roi les fait jeter dans une fournaise ardente chauffée sept fois plus que d'habitude, elle était tellement chaude que les soldats qui catapultent les amis de Daniel dans cette fournaise meurent immédiatement sous le souffle de l'intense chaleur. Mais, les trois hébreux ne semblent pas brûler. Au contraire, ils marchent dans la fournaise. Le roi est effrayé et immédiatement se lève et prend la parole :
Oui, Dieu est avec nous dans l'adversité. Dieu est avec nous en tout temps. Notre foi en Dieu sait que si Dieu est avec nous, qui sera contre nous !
Encore aujourd'hui, les paroles du prophète Esaïe résonnent dans nos oreilles :
La foi de ceux qui se confient en Dieu est différente de celle des autres. Ils expriment un courage hors du commun, ne se laissant pas intimider par leurs difficultés; ils n'ont aucune envie de se cacher mais, la tête haute, ils voient la réalité en face ; ils n'ont pas peur de perdre la face, car ils savent que Dieu est de leur côté ; et ils affrontent l'avenir avec assurance car ils savent que quoi que ce soit qui arrive, Dieu les délivrera de la main de leurs ennemis, ici sur la terre, ou en les prenant avec Lui dans les cieux. Une chose est certaine la foi téméraire et implacable du chrétien fait de lui un vainqueur et un conquérant. C'est l'avantage de la foi des chrétiens. C'est la nature de notre foi.