Comment réagir face à l'épreuve?
En tant que chrétiens, nous traverserons tous des épreuves. Elles peuvent être très variées: tantôt une crise financière ou un problème de santé, tantôt la détérioration soudaine d'une relation, le rejet ou la persécution à cause de notre foi, ou encore nous nous trouvons dans quelque tunnel sombre et sans lumière au bout. Quelle que soit l'épreuve, il est important de se rappeler que Dieu se soucie plus de notre caractère que de nos performances.
Comment allons-nous alors réagir face à l'épreuve?
D'abord, il faut distinguer l'épreuve du châtiment. Bien trop souvent, en tant que chrétiens, nous ne reconnaissons pas le châtiment qui nous vient de Dieu. Par conséquent, nous adoptons une attitude de résistance au diable, alors que nous devrions en fait nous soumettre à Dieu. Le problème de fond ainsi exposé dans notre caractère se trouve être, en fait, l'ORGUEIL.
La fin du Psaume 19 présente une prière que Ruth et moi répétons souvent:
Qui est-ce qui comprend ses erreurs (anglais "fautes secrètes")? Purifie-moi de mes fautes cachées. Garde aussi ton serviteur des péchés commis avec fierté (anglais "péchés de présomption"); qu'ils ne dominent pas sur moi: alors je serai irréprochable, et je serai innocent de la grande transgression.
J'en suis venu à réaliser que les fautes secrètes ne sont pas des secrets que l'on cache aux autres, et encore moins à Dieu. Ce sont des secrets pour soi-même, des défauts de notre personnalité que nous ne reconnaissons pas. David les nomme péchés de présomption. Des péchés que nous commettons lorsque nous présumons que notre conduite est acceptable pour Dieu, alors qu'en fait, elle L'offense. Bien souvent, le Seigneur ne nous révèlera pas de tels péchés avant que nous n'ayons délibérément choisi de nous humilier en L'invitant à sonder notre personnalité et à dénuder nos motivations les plus intimes.
Une fois que nous réalisons que nous sommes en train de traverser un temps d'examen venant de Dieu, nous devons nous assurer que nos fondements, ou nos arrières, sont couverts.
Fondement 1: La repentance.
La repentance est peut-être la doctrine chrétienne fondamentale la moins soutenue par les prédicateurs contemporains. "Crois seulement" est un message doux à l'oreille, mais il n'est pas en accord avec l'Ecriture. D'un bout à l'autre du Nouveau Testament, le message est "Repentez-vous d'abord, et ensuite croyez !" Lorsqu'il se trouve un péché obstruant notre vie, toute forme de foi qui ne procède pas de la repentance est une contrefaçon humaniste. Elle ne produit pas les résultats qui procèdent d'une foi authentique.
Une illustration simple de la vraie repentance est celle du conducteur faisant un demi-tour avec son véhicule. Vous reconnaissez que vous n'avez pas vécu de manière juste. Vous vous arrêtez et vous faites demi-tour. Puis, vous conduisez résolument dans cette direction opposée. Si vous ne continuez pas votre voyage dans cette direction opposée, c'est que vous ne vous êtes pas vraiment repenti.
Fondement 2: L'engagement.
Selon Rom.10:9 deux conditions sont essentielles au salut: croire de tout son coeur que Dieu a ressuscité Jésus d'entre les morts et confesser de sa bouche que Jésus est Seigneur.
Lorsque nous confessons Jésus comme Seigneur, nous Lui donnons le plein contrôle de notre vie entière, de notre temps, de notre argent, de nos talents, de nos priorités, de nos relations. Vous ne pouvez rien garder pour vous. Quelqu'un a dit: "Si Jésus n'est pas Seigneur en tout, alors Il n'est pas Seigneur du tout!"
Fondement 3: L'attitude envers l'Ecriture.
Satan amena la chute de nos premiers parents lorsqu'il les entraîna à s'interroger sur la véracité de la Parole de Dieu:
Jésus posa Lui-même le sceau de Son autorité divine sur l'Ecriture lorsqu'Il l'appela La Parole de Dieu et ajouta:
Paul affirme de manière catégorique:
Remettre en question l'autorité de l'Ecriture est un luxe que nul d'entre nous ne peut se permettre. C'est le chemin menant au désastre, aujourd'hui, exactement comme autrefois dans le jardin d'Eden.
Fondement 4: Les relations justes et correctes.
La doctrine correcte est la base de la foi chrétienne. Mieux, la doctrine correcte, correctement appliquée, produira des relations correctes. Nos relations personnelles devraient toujours refléter la doctrine que nous professons.
Jésus Lui-même souligna fortement l'importance de maintenir des relations correctes. Il indiqua clairement la manière d'agir envers un frère qui pèche contre nous dans:
Dans le Sermon sur la Montagne Il nous avertit:
Il termina Sa prière, qui demeure un modèle pour nous, par un avertissement solennel:
Lorsqu'arrive un temps d'épreuve, nous devrions examiner avec soin nos attitudes et nos relations, afin de nous assurer que nous n'entretenons pas de l'amertume, du ressentiment ou le refus de pardonner dans notre coeur.
Il nous faut aussi réaliser que nous ne pouvons pas avoir des relations harmonieuses avec les mauvaises personnes.
Nous ne pouvons mener une vie sanctifiée si nous allons délibérément de conserve avec des profanes. De telles relations doivent être coupées par l'épée tranchante de la Parole de Dieu.
L'exemple de Jésus.
L'exemple suprême d'une attitude juste dans l'épreuve nous est donné par Jésus Lui-même "qui a été tenté (soumis à l'épreuve) comme nous à tous égards, sans commettre de péché." Héb.4:15.
Suivre Son exemple nécessite que nous:
Mettre en ordre les actes de notre vie qui sont effectivement des péchés n'est pas suffisant. Nous devons éliminer le fardeau, qui en soit n'est pas péché, mais qui nous empêche d'accomplir la pleine volonté de Dieu et de concentrer tous nos efforts sur notre service pour Christ.
Un athlète pour gagner la course se défait de tout ce qui est superflu. Il ne garde pas un gramme de poids inutile. Nous devons agir de même.
Voici quelques exemples de ce que nous devons éliminer:
Les obligations sociales qui n'ont aucun valeur spirituelle tels les attachements sentimentaux à des personnes, à des lieux ou à des animaux de compagnie;
L'intérêt excessif pour les cours de la Bourse, pour les sports ou pour la mode féminine, pour le lèche-vitrines, les soucis d'argent, de santé, familiaux ou politiques.
En examinant chaque chose dans notre vie pour laquelle nous consacrons du temps et de l'attention, nous devons nous poser les deux questions suivantes: Ceci glorifie-t-il Jésus? Ceci m'édifie-t-il spirituellement?
Il nous est nécessaire d'apprendre l'endurance.
L'une des capacités essentielles à acquérir et que l'on retrouve en exemple au travers des Ecritures. Ce n'est pas pour autant un sujet très aimé par beaucoup de chrétiens.
Si dans ma prédication j'annonce que le thème sera l'endurance, j'entends peu d'"alleluias" en réponse. Parfois j'insiste en disant: "Laissez-moi vous dire comment cultiver l'endurance." Les gens écoutent alors avec une grande attention, espérant découvrir un secret. "Il n'y a qu'une façon de cultiver l'endurance... et je poursuis: c'est en endurant!" Et mes paroles sont accueillies par un grand soupir général qui doit signifier: "Vous voulez dire qu'il n'y a pas de chemin plus facile?"
Non, il n'y a pas de chemin plus facile! Acquérir l'endurance est un élément essentiel de la vie chrétienne victorieuse, et elle ne peut être acquise qu'en... endurant! Une fois que nous parvenons à accepter ce fait, nous pouvons alors commencer à réagir avec justesse à chaque épreuve croisant notre chemin.
Nous sommes cependant avertis que nous devons laisser la patience (l'endurance) "accomplir une oeuvre parfaite", verset 3; en d'autres termes, nous devons persévérer et endurer jusqu'à ce que le dessein de Dieu soit parfaitement accompli et qu'Il mette un terme à l'épreuve.
Dieu nous avertit rarement par avance: "Cette épreuve durera six mois". Aussi, il se peut que la personne se dise après cinq mois et demi: "Je n'en puis plus, j'abandonne!"
Comme c'est dommage. Encore quelques jours d'endurance et le dessein de Dieu aurait été accompli. Et pourtant, cette personne devra passer par une autre épreuve dans le but d'épurer sa personnalité de ce même défaut. En fait, Dieu n'ôtera pas l'épreuve jusqu'à ce que Son dessein soit accompli. Plus tôt nous apprenons à endurer dans l'épreuve, plus rapides seront nos progrès spirituels.
C'est seulement si nous cultivons la tempérance (ou la maîtrise de soi) que nous aurons la force d'endurer.
Pierre dresse la liste des sept étapes successives qui mènent des fondements de la foi à la plénitude de la personnalité en Christ: l'amour agapé.
Ces sept étapes sont:
- La vertu (l'excellence morale);
- La connaissance;
- La maîtrise de soi;
- La persévérance (l'endurance);
- La piété;
- La fraternité;
- L'amour.
Il ressort clairement que développer la maîtrise de soi est une nécessité préalable à l'endurance. Toute épreuve d'endurance est aussi une épreuve de maîtrise de soi. Elle exposera toute faiblesse tapie dans les nombreuses facettes de notre personnalité.
Dans le domaine des émotions, cette faiblesse peut être la peur ou le découragement, ou encore la dépression. Notre nature charnelle peut ne pas parvenir à dompter ses désirs et ses appétits. Cette faiblesse peut encore être la colère ou la jalousie dans nos relations personnelles. Cela peut être l'orgueil ou l'excès de confiance en soi, l'arrogance, dans le domaine spirituel.
Quelle que soit notre faiblesse, elle sera exposée lorsque nous serons confrontés à l'épreuve, et mis au défi de l'endurer. C'est un fait tragique que beaucoup de chrétiens ne surmontent pas ces deux étapes de la maîtrise de soi et de l'endurance. Et cela a pour conséquence qu'ils ne progressent jamais dans les vertus chrétiennes les plus élevées qui sont: la piété, la fraternité et l'amour.
Il me semble approprié de conclure cette lettre par le verset biblique déjà cité dans ma lettre précédente:
Heureux l'homme qui endure l'épreuve; car après avoir été mis à l'épreuve (et avoir reçu l'approbation), il recevra la couronne de vie que le Seigneur a promise à ceux qui L'aiment.
Au Service du Maître, Derek Prince
Traduit par Ingrid Vigoda
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