Comment avoir « raison » sans détruire tous ceux qui nous entourent

Un texte de David Porter

J'ai senti que Dieu me disait : « Laisse tomber. Tu ne devrais pas perdre ta paix pour des broutilles, et tout particulièrement pour des broutilles dont tu n'as pas vraiment besoin. Oublie et va de l'avant »

Un jour, au Luxembourg, nous sommes allés au McDo après la réunion d'après-midi de l'église. Quand nous avons traversé le parking, nous avons vu un homme qui se tenait près de l'entrée avec un petit enfant. L'homme était en train de hurler : « N'entrez pas là ! Ces gens-là mentent. Ils vous promettent des jouets puis ils disent qu'ils ne les ont pas ». De toute évidence, cet homme était en colère parce que ce vieux Ronald McDonald avait promis un petit cadeau pour les enfants qu'ils n'avaient plus en stock. Je suppose qu'il était convaincu qu'ils en avaient encore. Alors il était là, devant le McDo, comme un enfant de trois ans privé de sa sucrerie. Je me suis senti désolé  pour son enfant. Le pauvre. Je me demande s'il était plus attristé de ne pas avoir eu son cadeau ou de voir son père faire un scandale devant le McDo.
Un détail cependant : cet homme avait « raison » !

Quand la raison a tort

Nous devons être prudent quand nous pensons avoir « raison ! »

Des gens qui avaient « raison » ont brisé des mariages. Ils ont détruit l'unité d'églises. Ils ont changé des lieux de travail en zone de guerre. Dans des cas extrêmes, certaines personnes ayant « raison » ont envoyé de jeunes gens tuer d'autres jeunes gens, justement parce qu'elles avaient « raison ».

Des pères ayant « raison » ont rendu la vie difficile pour leur famille. Ils ont poussé leurs enfants à s'éloigner à cause de leur entêtement.

Des mamans ayant « raison » ont transformé des maisons heureuses en champ de mines. On a intérêt à marcher sur la pointe des pieds quand on est passe près d'elles sous peine de les voir exploser de juste indignation.

C'est si bon de savoir qu'on a « raison ». J'en sais quelque chose. Récemment, je me suis inscrit à un service, ici, en France, et ils m'ont promi un cadeau pour mon inscription. Mais dix mois, une demi-douzaine d'appels et une lettre (polie) plus tard, je n'ai toujours pas reçu mon cadeau. Et ça m'a rendu fou. J'en suis arrivé au point où je ne me souciais plus réellement d'avoir ou non mon cadeau, mais c'était devenu une question de principe. Ils n'auraient pas dû me promettre s'ils n'étaient pas prêts à le faire. J'étais décidé à les harceler jusqu'à ce qu'ils tiennent leur promesse et je me demandais si je n'allais pas aller en justice.

Et puis, soudain, j'ai eu un flash. J'ai revu ce gars devant le McDo, hurlant comme un fou. J'ai senti que Dieu me disait : « Laisse tomber. Tu ne devrais pas perdre ta paix pour des broutilles, et tout particulièrement pour des broutilles dont tu n'as pas vraiment besoin. Oublie et va de l'avant.

Quelque chose en moi avait envie d'objecter, mais je ne cessais de voir ce gars devant le McDo, que j'avais trouvé tellement idiot. Alors j'ai laissé tomber. 

Cependant, des gens qui avaient « raison » se sont levés pour rétablir les choses quand d'autres apprenaient simplement à vivre avec une injustice. Des gens qui avaient « raison » ont dit « non ! » quand les riches et les puissants profitaient des pauvres et des faibles. Les voix des prophètes de Dieu ont résonné et résonnent encore de la justice de Dieu.

Mais alors, quand est-ce mal d'avoir « raison » et quand est-ce bien ?

Voici quelques idées. Tu peux peut-être en ajouter ?

1. Certaines choses ne méritent pas qu'on se batte pour elles. Certaines oui. Il faut décider s'il s'agit d'une question fondamentale ou d'une préférence personnelle déguisée en quelque chose d'important. Si je me tais, les conséquences seront elles importantes ?

2. Si je dois blesser d'autres personnes pour avoir raison, est-ce que ça en vaut la peine ? Si je dois détruire des relations, cela vient-il réellement de Dieu ?

3. Est-ce que je défends réellement ce qui est juste ou est-ce seulement pour m'opposer à cette personne, esayant de la blesser et de la repousser ?

4. Est-ce que j'évite la confrontation, même quand je sais que quelqu'un devrait dire quelque chose ?

5. Est-ce que je suis constamment en colère à cause d'une question pour laquelle j'ai raison ? Toute personne courageuse devra s'opposer à quelqu'un dans une circonstance ou une autre. Mais si nous sommes constamment en train de nous battre, il y a de fortes chances pour que nous soyons devenus le centre de notre monde, le je-sais-tout sur tous les sujets possibles. Ce n'est pas une position enviable, parce qu'il y aura toujours quelqu'un pour aller à l'encontre de ce que nous croyons vrai.

6. Est-ce que je suis en colère contre Dieu parce qu'Il n'agit pas de la façon que je voudrais ?

J'ai entendu une histoire au sujet d'une réunion concernant une affaire précise dans une église. L'argumentation devenait animée et un jeune homme était au centre de l'agitation. Il s'est levé et a dit : « J'obtiendrai justice ! »
Un vieil homme assis près de lui a murmuré : « Si tu devais obtenir justice, mon frère, tu serais crucifié à la croix. »
L'histoire dit que ce jeune homme s'est rassis en larmes et que l'église a conclu l'affaire rapidement.

Je pense que le coeur du problème est de savoir si ce sujet pour lequel nous pensons avoir raison est prophétique ou bien juste une attitude enfantine d'un homme hurlant pour un jouet devant un McDo. Ensuite, nous devons décider de la réponse appropriée

Mais en décidant comment nous allons répondre, nous devons garder à l'esprit quelles seront les conséquences de nos actions. Il est possible que les conséquences soient pire que ce qui nous a choqué.

Photo de David Porter
Pasteur
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