Le salut personnel
Jusqu'au jour du jugement dernier, la question de la vie éternelle demeurera le sujet le plus important pour l'humanité. Il est certain que notre pèlerinage terrestre ne pourra trouver un sens véritable que si nos coeurs restent fondés sur l'espérance d'une vie après la vie.
Cette espérance, nous la trouvons dans la Bible. La foi nous est donnée par le Seigneur qui a vaincu la mort et a supporté le poids de nos péchés. C'est par Jésus que nous pourrons un jour entrer dans le ciel de gloire. Son sang a coulé pour chacun d'entre nous à la croix.
Il y a beaucoup de choses à dire au sujet de la rédemption et de l'oeuvre de la croix, mais pour l'heure, j'ai souhaité débattre de l'aspect très personnel du salut.
Tout d'abord, je voudrais dire clairement que les Saintes Ecritures sont suffisamment explicites, pour réfuter l'idée que l'acquisition du salut de nos âmes pourrait se faire par nos oeuvres ou celles des autres. Penser une telle chose annulerait la nécessité indispensable d'une acceptation personnelle de la grâce pour être sauvé. La doctrine, qui consiste à croire que nous pouvons recevoir la vie éternelle par les pénitences ou les efforts d'autrui, ne repose sur aucun discours de Christ, pas plus que sur ceux des Apôtres.
Bien chers lecteurs, le salut est strictement personnel et gratuit, car Dieu est juste. Au jour du jugement, nous aurons à répondre pour nous-mêmes de nos engagements et de nos décisions. Quiconque se repent pour sa propre part de ses péchés, reçoit la vie éternelle qui est pourvue dans la mort expiatoire de Jésus-Christ. Devant Lui, nous trouvons le sang de la Nouvelle Alliance, qui nous lave de toutes transgressions.
Pour bien illustrer ce que je vous enseigne ici, je vous propose d'étudier deux versets clés qui pourraient, s'ils étaient mal interprétés, être très vite une occasion de chute.
Le premier texte se trouve dans le livre des Actes. Il s'agit du dialogue entre les Apôtres Paul et Silas, et le geôlier qui avait ordre de les surveiller en prison.
Le second concerne la possibilité de sanctification mutuelle entre époux, dont Paul parle dans 1 Corinthiens 7.
Ces deux textes sont une source de polémiques pour certains, mais je crois que, lorsque nos coeurs sont sincères, les contestations et les doutes se dissipent rapidement à la lumière de la vérité.
1ère Référence :
Pour bien analyser ce passage de l'Ecriture, nous devons nous replacer dans son contexte.
L'Ecriture nous rapporte que, lors d'un déplacement missionnaire à Philippes (ville à l'époque sous domination romaine), Paul et Silas furent battus de coups de fouet et jetés en prison. Cela se produisit à cause d'une femme délivrée d'un esprit de divination.
Bien que cela ne soit pas le thème de notre méditation, nous pouvons rapidement ouvrir une parenthèse édifiante, et noter que beaucoup de chrétiens veulent le réveil et l'onction apostolique, mais ne sont pas prêts à en payer le prix. Or, nous savons que :
Il n'y a pas de Gloire sans combat, de même qu' il n'y a pas d'élévation sans mort à soi-même. Si nous sommes des chrétiens dignes de notre vocation, nous accepterons les épreuves sachant que :
La parenthèse étant fermée, revenons à notre texte. De l'intérieur de leur prison, les Apôtres ont pu expérimenter la Puissance de Dieu, qui s'est manifestée d'une façon remarquable. Pendant qu'ils « priaient et chantaient des louanges » au milieu de leur épreuve:
Le Seigneur venait de délivrer Ses enfants, en manifestant Sa grâce à tous les autres prisonniers. A ce moment précis, l'Esprit de repentance était très présent, et beaucoup de prisonniers ont fait l'expérience d'une authentique conversion. Ce fut, sans aucun doute, pour eux un moment propice au salut. Quand nous serons au ciel, nous verrons certains de ces prisonniers. Ils nous parleront alors de ce jour béni qui changea leur vie, et nous glorifierons le Seigneur avec les anges.
Si je précise que l'onction de salut était forte, c'est pour bien comprendre ce qui va suivre. Malgré sa fonction, et très certainement son caractère rustre et peu sensible, le geôlier fut complètement déstabilisé face à la situation. Voyant les portes ouvertes des cachots, et les détenus libres de leurs liens, la frayeur et l'épouvante l'envahirent. Pensant que tous les prisonniers allaient s'enfuir, il voulut alors se donner la mort. Précisons ici qu'un gardien de prison, dans le contexte romain, était responsable, sur sa vie, des prisonniers dont il avait la charge. Voyant les prisonniers libres et prêts à s'enfuir, ce geôlier était déterminé à se donner la mort, pour respecter le code d'honneur romain et ne pas avoir à affronter la colère de ses supérieurs. Mais le Seigneur avait un autre plan. Paul l'interpella en criant avec force :
Commençant à être rassuré par ces paroles, il fit cette déclaration : « Que faut-il que je fasse pour être sauvé ? ». Sur quoi, les Apôtres lui annoncèrent cette promesse merveilleuse :
La compréhension et l'équilibre de justice des Saintes Ecritures nous attestent que la fin de ce verset «Toi et ta famille » ne peut pas être retenu, comme une promesse certaine, faite à tous ceux qui, depuis la Pentecôte, ont cru. L'histoire nous montre que malheureusement tous ceux qui croient, ne voient pas la conversion et le salut atteindre systématiquement tous ceux de leur maison. Jésus a dit Lui-même :
De plus, il est écrit :
Ce texte indique clairement que nul ne peut être sauvé de la mort éternelle, s'il n'a pas pour sa propre part confessé et accepté le Seigneur Jésus. Il faut une acceptation personnelle pour entrer dans le salut éternel.
Alors, comment devons-nous comprendre ce verset du livre des Actes ? En fait, ce qui se produisit fut la manifestation d'un don spirituel, et non la révélation d'une promesse adressée à tous les croyants. Une parole de connaissance et de révélation, sous forme d'une promesse individuelle, est sortie de la bouche des hommes de Dieu. Une grâce de conversion reposait sur le geôlier, et cela pouvait s'étendre à sa famille. Ce que nous constatons immédiatement dans les deux versets qui suivent (Ac.16:32-33), c'est que les Apôtres prêchèrent l'Evangile, et que les gens de la maison du geôlier, ayant reçu la Parole, furent aussitôt baptisés. Paul n'aurait jamais fait passer par les eaux du baptême des personnes non converties. La condition du baptême, c'est la conversion qui est elle-même le produit de la repentance.
Dans leurs déclarations, Paul et Silas avaient prophétisé le salut pour la famille du geôlier. Nous pouvons nous emparer par la foi de cette parole pour notre famille. Je dis bien par la foi, cela veut dire que nous ne pouvons pas affirmer à tous les croyants que c'est une promesse certaine, sur laquelle ils doivent s'appuyer. Si un membre de votre famille n'est pas repentant, s'il est en rébellion vis-à-vis de la foi, il est perdu; et votre propre conversion n'y changera rien ! Si cela vous semble trop dur, empressez-vous de prier et de convaincre vos bien-aimés de venir à Christ. Et soyez un bon témoignage pour eux !
Certains, par méconnaissance de la justice de Dieu, ont pensé religieusement que le fait d'avoir accepté le salut pour leur propre compte déclenchait un droit de vie éternelle pour ceux de leur famille. Mes amis, tant qu'une personne vit dans le désordre du péché et le reniement de Jésus-Christ, elle n'est pas sauvée, même si un membre proche de sa famille l'est. La notion de salut par procuration ou de purgatoire est anti-scripturaire. C'est un mensonge du diable, pour perdre les âmes faibles qui ne veulent pas marcher dans le renoncement au péché.
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Ce premier aspect de réflexion ne serait pas complet, si nous ne considérions pas l'amour de Dieu qui, malgré tout, nous encourage à espérer dans le salut des nôtres.
La crainte que procure la vérité doit nous interpeller, mais l'amour infiniment grand de notre Seigneur doit aussi nous pousser dans l'espérance de Sa miséricorde.
Je voudrais donc maintenant en venir à une révélation de l'Esprit. Ce que je vais expliquer, puise sa source dans un grand mystère. Il s'agit de la prédestination au salut. Seule la Sainte présence du Sauveur peut nous permettre d'aborder ce sujet, dans le respect de la souveraineté de Dieu, qui exclut toute révolte et contestation en nous-mêmes. L'Ecriture nous rapporte qu'en Jésus-Christ :
Dans Sa science parfaite, Dieu sait exactement qui sera sauvé et qui ne le sera pas. Cela doit rester pour nous un mystère, car nous ne pourrons jamais comprendre, dans notre condition humaine et terrestre, ce fait. Notre devoir est donc de considérer que chaque être humain, sans aucune exception, est appelé au salut.
Ce qui doit prévaloir dans notre raisonnement, c'est qu'en tout état de cause:
Nous devons évangéliser et croire que chacun en ce monde a la possibilité de se convertir. Bien qu'Il connaisse ceux qui accepteront et ceux qui rejetteront définitivement la grâce, le Seigneur, dans Son amour, donne une chance de salut à toute l'humanité.
En considérant que le Seigneur connaît ceux qui seront touchés par la grâce, nous pouvons aussi penser que, dans Sa miséricorde, Dieu placera autour de nous (qui avons accepté le salut) des gens destinés à la vie éternelle. Dans ce cadre de pensée, nous pouvons croire que notre famille sera sauvée ; la condition étant que notre famille (voire notre couple) soit conduite dans la foi et selon la volonté de Dieu.
La famille est le groupe social le plus important pour Dieu. Elle représente le laboratoire au travers duquel le Saint-Esprit peut bénir le monde. Une société qui ne connaît plus les valeurs familiales est déjà en proie à l'individualisme sectaire et égoïste. Celui qui a su prendre soin de sa famille saura prendre soin du monde. Par ces paroles, je ne voudrais pas condamner ceux qui ont tout fait pour bénir et protéger leur famille, et sont arrivés à une situation d'échec, sans que cela leur soit imputé. Mais je pense qu'avec la foi, nous pouvons faire des exploits et croire aux miracles. Tant que nous n'avons pas tout donné pour les nôtres, nous ne pouvons pas tout donner pour l'humanité.
Le mariage est très sérieux, car il va faire naître une famille. Il est donc très important de bien choisir son conjoint, en s'attachant non aux valeurs et aux critères de séduction physique, intellectuels ou de naissance, mais aux valeurs du coeur. La conviction spirituelle doit prédominer dans la décision du mariage. Il faut savoir dire : "Non pas celui ou celle que je veux, mais celui ou celle que Dieu me destine". Un couple doit se construire par la volonté et l'approbation de Dieu. Beaucoup de désastres seraient évités, si le monde était plus à l'écoute de Son créateur. Nous pouvons croire que Dieu nous sauvera, nous et notre famille, si le Père Lui-même a uni deux personnes prédestinées au salut. Les enfants, qui naîtront d'une union voulue par Dieu, engendreront des âmes très certainement destinées au salut. Certains seront sauvés comme au travers des flammes, mais ils n'iront pas en enfer pour l'éternité.
C'est là, la bénédiction que nous devons tirer du verset des Actes : « Tu seras sauvé, toi et ta famille ». Si la famille a été construite par la grâce de l'Evangile, et si le mariage a été fait avec la certitude que Dieu a uni deux êtres, nous pouvons aussi croire que l'Eternel ne pourrait pas construire quelque chose appelé à être détruit. Souvenons-nous du Psaume 127 :
Et sur la base de ce verset, proclamons : "Si Dieu a bâti la maison, elle ne sera pas bâtie en vain".
Ce qui vient d'être expliqué ne veut pas dire que Dieu sauvera uniquement les enfants de chrétiens ! Il est évident que le Seigneur fait des miracles en toutes situations. Toutefois, il est évident qu'une grâce particulière repose sur les enfants de foyers, fondés en Christ.
En tout état de cause, nous devons prier pour la conversion de nos proches. Dieu nous demande d'aller "récupérer" nos femmes, nos enfants ou nos maris, en captivité dans le camp de l'ennemi. C'est ce que fit David, lorsque les Amalécites avaient envahi Tsiklag, ville qui lui avait été donnée (1 Sa.27:6). David consulta l'Eternel, il pria et se mit en marche. C'est ainsi qu'il récupéra femmes et enfants (1 Sa.30). Achab, roi d'Israël fut lui aussi confronté à un défi, celui de Ben-Hadad. Ce roi de Syrie, image de notre ennemi spirituel, déclara : «Tes femmes et tes plus beaux enfants sont à moi » (1 Ro.20:3). Achab, convaincu par les anciens et le peuple, rejeta la parole d'intimidation et de mensonge de son adversaire, et livra bataille avec succès.
Au nom de Jésus, nous avons l'autorité pour combattre en faveur de nos bien-aimés. Prions pour eux sans relâche, et soyons un bon témoignage. A l'exemple de Noé qui : « construisit une arche pour sauver sa famille » (Hé.11:7), nous aussi préparons une arche pour les sauver des catastrophes de ce monde. La bénédiction du service de Noé pour l'Eternel fut profitable aux siens, qui acceptèrent de suivre le Patriarche dans l'arche protectrice. Ce principe de grâce, mis à disposition de ceux qui sont au contact d'hommes et de femmes ayant la foi, est biblique. C'est ce que nous allons voir maintenant. A suivre...