Résistance, prière, de bonnes chaussures de course

Un texte de Bola Olivia Ogedengbe

L'année dernière j'ai décidé de participer au marathon de Paris. Enfin, décidé, non, plutôt envisagé fortement. Voici ce qui s'est passé. Un jour comme tant d'autres où tout semblait aller pour le mieux dans le meilleurs des mondes, j'ai pris mon train pour Bruxelles et voici que j'ai rencontré dans mon compartiment une personne que je connaissais et que j'aimais bien. Nous avons entamé une conversation, au cours de laquelle elle m'a parlé de sa participation au marathon de Paris.

Là où elle a vraiment attiré mon attention, c'est lorsqu'elle m'a raconté qu'auparavant, elle était, tout comme moi, du type exercice zéro, abonné au canapé, pour qui courir prendre le bus représentait le summum de l'effort physique. Et tout d'un coup, un beau jour comme tant d'autres où tout semblait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes, elle a décidé de se mettre en forme, et de s'entrainer pour le marathon, et c'est ce qu'elle a fait. Elle a bien sur fait des erreurs et s'est même fait mal au pied, mais tout compte fait, les choses s'étaient plutôt bien passées.

Eh bien, voici donc que je me suis mise à me demander si cette rencontre n'était peut-être pas une coïncidence, que le marathon était probablement la chose dont j'avais besoin pour enfin sortir de mon aversion chronique à l'exercice physique. Décision prise, j'allais courir le marathon,  j'en ai parlé abondamment autour de moi, et finalement, finalement, je suis sortie acheter les chaussures appropriées. Lorsque après une deuxième tentative, les chaussures restaient introuvables, mon enthousiasme a commencer à s'effriter jusqu'à disparaître totalement. Et j'ai tout d'un coup découvert moult raisons pour lesquelles ça ne marcherait pas. En réalité, la raison était on ne peut plus simple,  absence de volonté et paresse.


Beaucoup ont la même attitude vis à vis de la prière. Ils aimeront faire le marathon de prière et devenir 'un guerrier de la prière' ; ce titre noble, héroïque et prestigieux que chaque chrétien veut porter . L'homme ou la femme de prière, cet individu s'élançant seul dans des eaux spirituelles troubles, luttant contre les forces de ténèbres, arrachant les bénédictions d'une vie de la malveillance de Satan, et amenant délivrance et lumière. Qui n'a pas rêvé de pouvoir raconter des histoires de grandes victoires dans la bataille spirituelle, de transformations radicales de villes produites alors que nous avons crié à Dieu, de puissantes actions du Saint Esprit alors que nous avons oeuvré dans le lieu secret invoquant le nom du Seigneur, provoquant le réveil seul et en dépit de tous, le Father Nash de notre génération? Alors nous décidons , 'Ouuuuui Seigneur, Je vais priiiieeer, ooooohhhh ouiiiiiiii.

Le lendemain, nous nous levons pour prier remplis de zèle. Et bientôt nous faisons face à la résistance, rien ne se passe, mais où est la gloire, la présence de Dieu ? En dépit de nos efforts nous n'arrivons pas à enfiler les bonnes chaussures spirituelles. Nous essayons de nouveau, et encore, et encore, et..... nous laissons tomber, concluant que manifestement nous ne sommes pas appellés à ça. Naaa, notre seule affliction, c'est la paresse et l'absence de volonté.

La résistance est parfaitement naturelle. Et d'ailleurs si j'avais poursuivi mon entrainement pour le marathon, j'aurais certes commencé progressivement, mais j'aurais quand même rencontré une forte résistance de la part d'un corps par trop accro au canapé et peu habituée à l'effort physique.

Alors comment est-ce que je deviens un marathonien de la prière? C'est simple. Je prie. Lorsque les muscles spirituels ou les muscles de prière sont mous, la chair résiste, et lorsque je fais un effort  j'ai mal. Mais c'est une situation que connaissent les grands athlètes. Pas de victoire sans peine. Ils font de longs entrainements difficiles, ils sont disciplinés et ils en recueillent les fruits. Il en va de même pour la prière. Je fais travailler ses muscles de prière mous ; je sors de ce lit confortable et renonce à la notion quelque peu étrange selon laquelle il suffit de susurrer des 'je t'aime' à moitié endormi à Jésus pour avoir une vie de prière dynamique. Et je prie, je prie, je prie, et... Il faut vaincre et non céder à la résistance et la réticence.

Certains prieront en langues, d'autres liraient les psaumes, d'autres vont déclarer la parole à voix haute, adorer, louer, réciter le Notre Père, prier sur une montagne, ou dans une cave, certains vont marcher de long en large, certains vont s'agenouiller, certains vont tout faire, peu importe. La clef c'est la disponibilité et la régularité. Et peut-être qu'au tout début on n'a pas l'impression de s'amuser, mais ce n'est pas ca la question ; ce dont il est question c'est de se former et de refaçonner son 'corps' spirituel, lui donner une forme éblouissante. Par ailleurs le divertissement n'a pas sa place ici, nous ne sommes pas des enfants dans une cour de récréation qui ont besoin de divertissement, Dieu n'est pas un clown, nous sommes des soldats qui subissent un entrainement à la guerre.

Pour terminer, tous seront heureux de savoir que contrairement aux idées reçues, la prière ne tue point. L'histoire, à ce que je sache, ne livre point de récits savoureux sur des personnes décédées à la suite d'une overdose de prière ; et la Bible non plus ne contient pas d'informations sur des personnes qui auraient été frappées par Dieu pour l'avoir trop l'importuné et abusé de Son temps. Ce qui, à mon sens, équivaut à nous donner carte blanche.

Donc, ne vous relâchez pas, continuez à prier, à louer, à former de nouveau ses muscles et bientôt, ils seront forts, solides et puissants. Et ils seront utiles pour Dieu et pour les hommes
Je pense que je finirai par tuer ce taureau marathonien. Il suffit juste que j'arrive à me séparer de ce canapé.

Shalom.
 

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