Les méfaits de la comparaison

Un texte de Bernard Emkeyes

Nous devons nous accepter tels que nous sommes car c'est Dieu Lui-même qui nous a façonnés. Il a fait de nous des créatures uniques avec une destinée différente pour chacun d'entre nous.

Il est si courant de vivre notre quotidien en nous comparant aux autres. Nous nous posons des questions telles que : « Pourquoi est-il plus béni que moi ? Pourquoi a-t-il reçu une promotion et pas moi ? ». Et bien souvent cela nous amène à penser que notre voisin progresse dans sa vie, alors que nous nous régressons.

Prenons l'exemple du verre à moitié plein. Quand l'homme regarde à sa vie, il a plutôt tendance à regarder la partie à moitié vide, c'est-à-dire à tout ce qui ne va pas : la promotion qu'il n'obtient pas, les prières qui tardent à être exaucées, les tensions avec une personne au travail... Au lieu de regarder à la partie à moitié pleine de ce même verre qui correspond à tout ce qui est bon dans sa vie. Une telle attitude crée du ressenti dans le coeur des personnes et les empêche de se réjouir de tout ce qui est positif dans leur vie.

15 Réjouissez-vous avec ceux qui se réjouissent; pleurez avec ceux qui pleurent.

Ce verset nous dit de nous réjouir avec ceux qui sont bénis, et d'être dans les pleurs avec ceux qui sont dans l'affliction. Il ne nous dit pas de nous comparer sans cesse les uns aux autres ni d'être dans la rivalité, mais au contraire, d'être unis et d'un même coeur.

Jésus dit à Pierre :

22 Jésus lui dit : Si je veux qu'il demeure jusqu'à ce que je vienne, que t'importe ? Toi, suis-moi.

Dieu nous appelle à Le suivre, et non pas à continuellement regarder aux autres, comparant les bénédictions de nos voisins avec les nôtres. « Que t'importe ? Toi, suis-moi ». Nous n'avons pas à nous comparer les uns aux autres, mais à nous unir pour marcher d'un seul pas derrière notre Seigneur.

La comparaison est un acte négatif.

Dieu nous a créés uniques

La comparaison fait partie de la nature humaine : se mesurer aux autres est un réflexe, regarder ce que fait notre prochain est quelque chose de courant. Mais ce n'est pas l'attitude que Dieu veut que nous ayons. Il nous a créés pour que nous soyons nous-mêmes, avec notre propre personnalité. Il a fait de chacun de nous des créatures uniques ! Et le pire des comportements que nous puissions avoir est de sans cesse nous comparer.

Il a mis dans notre coeur des sentiments formidables, des capacités nombreuses ! Et nous devons chercher à développer tout ce potentiel afin de rentrer dans la destinée que Dieu a pour nous : une destinée unique.

Si ta destinée est différente de celle de ton voisin, c'est normal : Dieu a un avenir particulier pour chacun de nous. Ainsi, Il nous donne à chacun des dons et des compétences différentes, et c'est normal : nous avons tous un objectif différent à atteindre.
Tu as l'impression que la destinée de ton voisin est meilleure ? Tant mieux pour lui ! Mais sache que c'est forcément faux car il n'y a pas de plus belle destinée que celle que Dieu a prévue pour ta vie. Si tu penses que ce que vit ton voisin est mieux, tu te trompes ! Il vit le plan que Dieu a prévu pour lui, et ce plan est différent du tien. C'est pour cela qu'il est inutile de se comparer.

Dieu a fait de chacun de nous des êtres uniques, et nous devons être fiers de nos différences ; elles font notre charme, notre valeur, elles font de nous des êtres exceptionnels.

Nous comparer aux autres nous amène souvent à vouloir ressembler aux autres, plutôt qu'à chercher à imiter Dieu ; cela étouffe notre personnalité et nous éloigne des bénédictions de Dieu. En effet, si nous rentrons dans le moule de notre société, nous ne pouvons plus suivre le chemin que Dieu a tracé pour nous. Apprenons à nous accepter tels que nous sommes, sans regarder ce que vivent les autres ; acceptons cette vie avec Jésus dans laquelle se trouvent le salut, la grâce, la faveur de Dieu. Nous n'avons pas à nous comparer, mais à recevoir de Dieu ! C'est le plus beau cadeau que l'on puisse nous faire. Arrêtons de nous comparer au monde parce que Dieu nous a mis à part pour son service.

Si Dieu nous accepte tels que nous sommes, Il a également le désir de nous faire évoluer, Il veut faire épanouir le potentiel qu'Il a placé en chacun de nous.

La comparaison amène la désunion

Lorsque je commence à comparer mes opinions avec celles de ceux qui m'entourent, je vais bien vite me rendre compte qu'elles sont souvent différentes. Je peux alors en arriver à juger ces personnes, ce qui me conduit inévitablement à la séparation : n'étant pas d'accord avec ces personnes, je m'en éloigne jusqu'à m'en séparer. C'est pour cela que Dieu nous demande d'accepter, plutôt que de comparer et de juger.

Jésus dit à Pierre : « Que t'importe ? Toi, suis-moi ». Peu importe ce que fait ton voisin, peu importe comment il se comporte ou ce qu'il pense, « Toi, suis-moi ! Avance ! ». Ne stoppez pas votre route, n'arrêtez pas le travail que Dieu vous a confié parce que les gens avec qui vous oeuvrez ne sont pas comme vous et que vous n'êtes pas d'accord avec leur manière de faire ou de penser. Ne cherchez pas à vous comparer avec ces personnes, mais acceptez-les avec leurs différences car Dieu nous a fait uniques. En agissant ainsi, vous :
          • Préservez l'unité,
          • Accomplissez l'oeuvre que Dieu vous a confiée.

Comparer notre attitude avec celle de notre voisin nous amène à nous mêler de ce qui ne nous regarde pas : « Si j'étais à sa place, je ne me conduirais pas de la même manière ». En agissant ainsi, on s'occupe de choses qui ne nous concernent pas, et ce n'est pas notre rôle. Nous devons suivre Jésus et non juger le comportement de notre prochain.

En vous focalisant trop sur le fait que vos opinions divergent de celles de votre voisin ou que vos conceptions sont différentes, vous finissez par vous éloigner du plan de Dieu, mettant ainsi un frein à votre épanouissement.

L'essentiel dans notre vie est de suivre Jésus, et de réaliser le plan unique que Dieu a pour notre vie !

La comparaison emprisonne

33 Ils arrivèrent à Capernaüm. Lorsqu'il fut dans la maison, Jésus leur demanda : De quoi discutiez-vous en chemin ? 34 Mais ils gardèrent le silence, car en chemin ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand.

A la question de Jésus, les disciples répondirent par le silence. Sur le chemin, ils discutaient pour savoir qui était le meilleur, et lorsque Jésus les interrogea, ils se turent. Souvent nous avons tendance à nous comparer, mais très rarement nous le disons : « Pourquoi il a été choisi et pas moi ? Pourquoi il a reçu cette promotion alors que je suis le meilleur ? J'ai plus de capacités que cette personne... Je fais beaucoup d'efforts, mais personne ne me récompense... » Tant de réflexions que nous taisons. Certainement que les disciples se demandaient pourquoi Jésus avait choisi Jean alors qu'ils faisaient autant, sinon plus d'efforts que lui.

Ces pensées que nous avons dans le silence sont celles qui dérangent le plus. Quand Jésus leur posa la question, les disciples furent gênés. Et pourquoi cette réaction ? Ils savaient au fond d'eux-mêmes que de tels raisonnements ne sont pas agrées de Dieu. Il n'est pas d'accord avec nous lorsque nous nous demandons pourquoi c'est notre voisin qui a reçu une bénédiction, pourquoi il est plus grand que nous ou pourquoi il a plus de capacités. En ayant de telles pensées, c'est comme si nous nous permettions de discuter les choix de Dieu, alors qu'Il est souverain.

Dieu voit ce que nous gardons en nous, Il sonde les coeurs ; Il entend les paroles que nous ne prononçons pas. Malgré tous nos efforts, Dieu voit ce que nous ne voulons pas montrer. Et à trop vouloir masquer ce que nous pensons, nous nous installons dans une muraille de silence qui finit par devenir une prison. Le mutisme amène l'amertume car il nous empêche de parler franchement et d'ouvrir notre coeur. Mais si les disciples avaient demandé à Jésus pourquoi Il avait fait le choix de Jean, cela les aurait soulagés et aurait ôté les chaînes de leur coeur ; ils auraient pris part à la grâce de Dieu. La faute avouée est pardonnée, mais celle qui est dissimulée devient une prison.

La comparaison entraîne le jugement

Nous trouverons toujours quelqu'un de meilleur que nous. Et le fait de se comparer à cette personne n'amène que frustration et déception. Mais cela peut aussi pousser à juger et à rejeter l'autre, à ne pas l'accepter tel qu'il est. Pour se comparer avec une personne, nous devons d'abord la juger : ses compétences, ses actions, sa vie... alors que Dieu ne nous appelle pas à juger, mais à accepter notre prochain.

  • « Je le mérite plus qu'eux »
  • « Ils sont à la place que je veux »
  • « Ils ont ceci et pourquoi moi je ne l'ai pas »

Nous avons tous de telles réflexions lorsque nous vivons dans la comparaison. Nous nous jugeons les uns aux autres, en silence. Et cela entraîne un manque de grâce envers notre prochain et nous éloigne de l'amour de Dieu.

Exemple : une personne prie pour recevoir une bénédiction, et un jour, elle entend dire qu'une autre personne a reçu la même bénédiction pour laquelle elle priait tant. A ce moment-là, elle peut être amenée à penser : « Mais Seigneur, pourquoi elle et pas moi ?, Je viens à l'Eglise plus souvent qu'elle, je prie sans cesse... Elle ne le mérite pas ! ».

Cet exemple nous fait comprendre à quel point la comparaison entraîne le jugement, puis l'amertume et l'irritation contre Dieu. La comparaison est destructrice pour notre vie intérieure et cette attitude est malsaine vis-à-vis de Dieu.

La comparaison engendre des racines diaboliques

10 Car l'amour de l'argent est une racine de tous les maux; et quelques-uns, en étant possédés, se sont égarés loin de la foi, et se sont jetés eux-mêmes dans bien des tourments.

Notez bien ceci : « L'amour de l'argent est une racine de tous les maux ». Quel rapport y a-t-il avec ce que nous sommes en train d'expliquer ?

La majorité des comparaisons que nous faisons touche au domaine de l'argent :

  • « Il est plus riche que moi »,
  • « Il a une maison plus grande et une voiture plus moderne »,
  • « Il occupe un meilleur poste et son salaire et plus élevé ».

Cet amour pour les biens matériels nous entraine à constamment regarder ce que l'autre possède, à faire le parallèle entre ma vie et celle de mon voisin. Et constater que quelqu'un possède ce que l'on n'a pas nous rend jaloux : « Pourquoi lui et pas moi ? ».

Jalousie, amertume, irritation, rabaissement... Autant de sentiments qui nous éloignent de Dieu. Ils ont tous pour origine l'amour de l'argent : la racine diabolique.

L'argent a un fort pouvoir de séduction qui peut même ébranler notre foi. Le verset nous dit même qu'ils se sont « égarés loin de la foi ». Face à la bénédiction matérielle, nous devons savoir garder le cap, conserver ce que Dieu a mis dans notre coeur.

Exemple : un groupe de musique qui connait le succès dans le monde, et qui petit à petit s'éloigne du rêve de Dieu pour recevoir encore plus de gloire humaine.
Notre trésor, c'est l'amour de Dieu. Tout le reste, c'est l'ennemi qui tente de nous arracher à Dieu.

La comparaison nous diminue

Lorsque nous nous comparons à ceux qui nous entourent, nous ramenons tout à nous même : nous observons ceux que vivent les autres, et nous le ramenons à ce que nous vivons nous-mêmes. Et bien souvent cet acte nous diminue et nous emprisonne.

Exemple : lorsque le dimanche matin nous voyons une personne qui loue le Seigneur ardemment, en levant les mains et en chantant, la première réaction est souvent : « Moi quand je loue, c'est moins bien ».

Dans la comparaison, on juge l'autre personne meilleure que nous, ce qui a pour effet de nous rabaisser. Mais j'aimerais vous dire que Dieu nous a donné à chacun des talents particuliers. Et plutôt que de regarder quel est celui de notre frère, nous devons rechercher à développer le nôtre.

La comparaison apporte découragement et auto-condamnation

La comparaison apporte toujours le découragement dans nos vies car il y aura toujours quelqu'un de meilleur, de plus riche, de plus compétent que nous. En conséquence, nous comparer avec ces personnes engendrera automatiquement un sentiment d'infériorité et de rabaissement qui nous amènera à penser que finalement, nous sommes incapables. Cette pensée d'incapacité pousse au découragement.

Ce découragement peut devenir de l'auto-condamnation. Par nature, l'homme a tendance à toujours rapprocher sa vie avec celle de quelqu'un de meilleur. Le résultat d'un tel processus est pratiquement certain : le découragement et la dépréciation de soi. Ce sont ces sentiments qui nous poussent à nous condamner : « Si je n'arrive pas à faire aussi bien que lui, c'est finalement parce que je suis incapable ». Chassons ce raisonnement et remercions Dieu chaque jour pour ce qu'Il nous a donné : nos dons, nos capacités, notre caractère. C'est une grâce merveilleuse d'avoir été choisi par Dieu et de pouvoir oeuvrer pour son royaume, et nous devons Lui en être reconnaissants. Dieu fait de nous les lumières de ce monde, et Il nous appelle à influencer la société pour lui transmettre le message de l'Evangile.

Mais attention ! Dans notre vie, nous avons quand même besoin de personnes qui sont meilleures que nous car nous allons apprendre à leurs côtés, nous allons recevoir de leur expérience. Et cela nous fait grandir. Combien nous constatons un fossé grandissant entre les générations, alors que les jeunes ont tant besoin des conseils de leurs ainés pour éviter les pièges de la vie. La personne qui pense tout savoir est en réalité très fragile.

C'est en apprenant des meilleurs que nous grandirons et que nous obtiendrons des succès.

Si une personne est plus compétente que nous, ne rentrons pas dans une comparaison inutile qui nous découragerait aussitôt. Allons vers elle et apprenons de son expérience.

La comparaison amène à l'insatisfaction

C'est l'histoire du verre à moitié plein et à moitié vide. L'homme a tendance à regarder à la partie vide, c'est-à-dire à ce qui ne va pas dans sa vie, et cela le rend insatisfait. Mais Dieu nous appelle à regarder à tous les bienfaits qu'Il déverse dans notre vie par son Fils Jésus-Christ : premièrement le salut, mais aussi la bénédiction dans notre quotidien, le secours dans l'épreuve, le réconfort dans le chagrin...

Mettons devant nos yeux toutes les bontés que Dieu déverse dans nos vies, et nous verrons combien elles sont nombreuses. Chaque bénédiction divine est une raison de plus de nous combler. Un croyant ne peut pas vivre dans l'insatisfaction s'il a le regard tourné vers Dieu.

Dieu veut également que nous apprenions à nous sentir satisfaits en dépit des situations que nous vivons. Que notre famille soit pauvre ou riche, que notre travail soit bien ou mal payé, que nous soyons grand ou petit, remercions Dieu pour tout ce qu'Il nous a donné. Soyons heureux parce que c'est Dieu qui nous a placés là où nous sommes.
La comparaison entraîne l'insatisfaction puis le découragement, alors que la satisfaction avec Dieu nous encourage ; elle nous donne d'aller de l'avant et de remporter des succès.

Pourquoi toujours vouloir se mesurer, alors que Dieu a fait de chacun de nous une richesse infinie ? Le trésor se trouve en nous, pas chez les autres. Ce sont les capacités que Dieu t'a données, c'est la destinée unique qu'Il t'a préparée. Et c'est en développant ce que Dieu a mis en toi, que tu t'épanouiras dans ta vie.
Si tu regardes aux autres, tu étouffes tes dons et tu t'éloignes de Dieu ; ta foi s'égare. C'est Dieu qui t'a façonné tel que tu es, avec tes qualités et tes défauts. Et Il t'a donné toutes les compétences dont tu as besoin pour accomplir le plan unique qu'Il a pour ta vie. Alors n'envie pas ton voisin s'il a d'autres compétences ou d'autres biens que les tiens, c'est normal ! Il n'a pas le même destin que toi ; Dieu ne lui a donc pas donné les mêmes capacités.
Arrêtons de toujours vouloir le meilleur et de rechercher sans cesse à être les premiers. Le plus grand trésor, Dieu, nous l'avons tous dans notre coeur. A quoi sert-il à un homme d'avoir toutes les richesses, si c'est pour perdre l'essentiel, son âme ?
Dieu est notre Père, et Il nous a tous créés uniques, nous pas pour que nous nous comparions sans cesse, mais pour que nous ayons tous notre propre personnalité et notre propre destinée.

 

Photo de Bernard Emkeyes
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