La délicate politesse de l'enfant de Dieu

par Anne Bersot • Il y a 6 ans

Quel goût avez-vous ?

J'ai une question pour vous aujourd'hui. Quel goût avez-vous ? Le directeur de l'école biblique où nous avons étudié disait toujours : « Les gens autour de vous vous goûtent ! Ayez bon goût ! ». Alors, quel goût avons-nous les uns pour les autres ? Quel goût devons-nous avoir pour le monde qui nous entoure ? Les bons lecteurs de la Bible que vous êtes allez me répondre : « un goût salé, bien sûr ! Nous sommes quand même le sel de la terre ! » (Marc 5:13). Il faut avouer que le sel est souvent aromatisé, et pas à la violette !..

Sommes-nous prévenants les uns envers les autres ?

Nous ne sommes pas des ermites et le fait que nous soyons frères et sœurs en Christ ne nous dispense pas d'être délicats et prévenants les uns envers les autres. Sous prétexte de grande fraternité, on pourrait tomber dans des manières cavalières et irrespectueuses. Contrairement à ce que beaucoup croient, la politesse n'est pas un devoir mondain, c'est l'expression sincère de notre amour et de notre respect envers l'autre.

Ce qu'est la politesse du chrétien

J'ai trouvé une magnifique description du devoir de politesse du chrétien dans une encyclopédie ecclésiastique du XIXe siècle (rédigé à l'origine à l'intention des prêtres, mais qui s'applique très bien à nous tous, enfants de Dieu) :

La science des convenances (la politesse) est une suite de mille petits devoirs imposés à l'homme envers ses semblables. Si le chrétien ne devait vivre que dans la solitude, il pourrait s'affranchir de la gêne qu'imposent les convenances sociales, mais il est l'envoyé de Dieu dans le monde, l'ambassadeur de l'Église, sa conduite et son extérieur doivent être dignes de ses nobles fonctions.

Il poursuit en disant que par manque de politesse et par des manières rustres, bien des occasions de gagner une âme à Christ ont été perdues.

La grande réplique de certains est que la politesse, n'est qu'un exercice mondain, une façade qui cache beaucoup d'hypocrisie. Je suis d'accord que l'hypocrisie est à proscrire.

D'ailleurs, l'apôtre Paul nous dit dans Romains 12:9-10 :

9 Que la charité soit sans hypocrisie. Ayez le mal en horreur; attachez-vous fortement au bien. 10 Par amour fraternel, soyez pleins d'affection les uns pour les autres; par honneur, usez de prévenances réciproques.

Les deux points fondamentaux concernant les rapports entre frères et sœurs :

L'absence d'hypocrisie : la politesse qui couvre des intentions cachées, celle qui est hypocrite, ce n'est pas de la vraie politesse mais de la flatterie. Et comme le disait si bien Jean de La Fontaine : « Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute ! » Le flatteur n'aime pas, il cherche son intérêt, et c'est absolument contraire à la définition de l'amour véritable.

Le deuxième point fondamental dans ce verset est l'usage de prévenances réciproques : par souci d'honneur, de respect sincère, l'amour considère l'autre comme étant au-dessus de lui-même. Le fait d'être frères et sœurs en Christ ne nous dispense pas de nous traiter mutuellement avec l'honneur qui est dû à des fils et des filles de Roi.

À la fin de la même épître, Paul encourage les chrétiens de Rome à se « saluer les uns les autres d'un saint baiser » Romains 16:16.

« Se saluer », « user de prévenances réciproques », c'est ça qui désigne : la politesse.

Ayons la politesse du coeur

Dieu attend de nous, ses enfants, que nous ayons la Politesse du cœur, celle qui est sans hypocrisie, et qui illustre dans sa délicatesse l'amour sincère et le respect que nous nous portons les uns aux autres. Alors travaillons tous à la finesse de notre « goût » et que toute l'Église continue de chanter et de penser en toute sincérité : « Ah qu'il est agréable, qu'il est doux pour des frères de demeurer ensemble » Psaumes 133:1.

Photo de Anne Bersot
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