Le chandelier tout en or

Zacharie 4 .Les Traits du Temps de la Fin

Le chapitre, que nous avons maintenant devant nous, décrit de façon merveilleuse les conditions et les buts divins en un « temps de la fin ». Il y a là des analogies frappantes avec certaines choses mentionnées dans les premiers chapitres de l'Apocalypse. Nous les verrons, à mesure que nous avancerons dans notre étude. La valeur principale de ce chapitre réside dans le fait que tout ce qui est essentiel y est réduit en une essence concentrée; et, lorsque nous possédons cela, nous avons tout ce qui est vital.

Prenons donc ce chapitre fragment par fragment. Ce que nous voyons tout d'abord c'est :

Un Ange qui Parle


Au premier verset : « Et l'ange qui parlait avec moi ». Aux versets quatre et cinq : « L'ange qui parlait avec moi ». La phrase parallèle à celle-ci sera, dans l'Apocalypse, cette phrase sept fois répétée, remarquons sept, c'est-à-dire perfection spirituelle, accomplissement parfait, « Ce que l'Esprit dit aux assemblées ».

Le Seigneur a quelque chose à dire à la fin. Le livre de l'Apocalypse est plein de voix. Il commence par : « Et je me retournai pour voir la voix ». Une manière étrange d'exprimer les choses. Quelqu'un a-t-il jamais vu une voix ? Il n'a cependant là aucune erreur. Il y a une réalité vitale dans cette erreur apparente, comme nous le verrons. Nous avons appris que nous devions grandement apprécier ce facteur de la « voix » dans la Bible. Si vrai soit-il que Dieu puisse parler et se faire entendre Lui-même, en choisissant des hommes afin d'exprimer Ses pensées par eux, comme Il l'a toujours fait. Nous devons, cependant, insister sur le fait que ce n'est pas la voix d'un homme qui est ici en vue, et que ce n'est pas en premier lieu la voix elle-même, mais qu'il y a ici quelque chose que Dieu a à nous dire, et que ce quelque chose est très important. La question la plus appropriée que l'on puisse poser en ces temps-ci, c'est :

Que dit Dieu Aujourd'hui?

Un trait frappant de notre temps, c'est qu'il y ait si peu de voix ayant un message distinctif. Il y a un manque crucial d'une parole claire, d'une parole d'autorité pour notre temps. Tandis que nous avons beaucoup de bons prédicateurs de l'Évangile, et bien que nous ne manquions pas de champions des vérités vitales de la Foi, nous avons un besoin profond du prophète qui s'avance avec son « Ainsi dit l'Éternel », son message ayant été reçu par vocation née d'une communion disciplinée avec Dieu.

Pourquoi en est-il ainsi ? Ne serait-ce pas parce que tant de ceux qui pourraient avoir ce ministère sont trop impliqués dans un système ? Un système qui place tellement les prédicateurs sur une base professionnelle, qu'il a pour effet de faire de la prédication une question d'offre et de demande, un moyen de pourvoir à l'ordre et au programme religieux établis ? Et cela non seulement pour la question de la prédication, mais dans toute l'organisation et l'activité du « Christianisme » , tel que nous le connaissons aujourd'hui, sous sa forme systématisée. Il n'y a pas la liberté, ni le détachement nécessaire, pour parler uniquement lorsque « l'oracle de la parole de l'Éternel » est sur le prophète, ou pour pouvoir dire : « La main de l'Éternel fut sur moi ». L'ordre actuel exige d'un homme qu'il parle à des heures fréquentes et régulières. Il doit, par conséquent, avoir quelque chose ; et cette nécessité signifie pour le prédicateur, ou bien d'offrir son programme à Dieu en Lui demandant d'y pourvoir, ce qu'Il ne fera pas, ou bien de faire quelque chose pour les occasions qui se répètent sans cesse. C'est un système dangereux, qui ouvre la porte à toute sorte d'intrusions fâcheuses et fatales de ce qui est de l'homme et non pas de Dieu. L'aspect le plus sérieux de cet état de choses, c'est qu'il résulte en voix, en voix, en voix, en une confusion de voix, sans que l'on puisse entendre la voix spécifique, qui proclame l'oracle particulier de Dieu pour aujourd'hui. Cela a trop souvent pour effet d'inciter les hommes à entendre ou à lire simplement dans le but d'acquérir ce dont ils ont besoin pour leur prédication, d'obtenir des sujets pour leurs sermons, et la valeur des choses est jugée par le caractère suggestif des thèmes. Le prédicateur peut être un homme de Dieu, et son message peut être la vérité, mais il doit y avoir quelque chose de plus que cela. Est-ce bien là le message venant de Dieu, le message lié au besoin immédiat tel qu'il est lié au dessein éternel de Dieu ? Il y a beaucoup d'hommes bons, qui apportent ce qu'ils connaissent et ce qu'ils croient de la vérité, mais il y a en même temps beaucoup d'enfants de Dieu qui ont faim, et qui ne sont pas nourris.

La question de la nourriture parmi le peuple de Dieu est aujourd'hui des plus aiguës, et un ministère plus ou moins bon ne saurait satisfaire le besoin. Il y a un souci croissant de connaître autre chose que les généralisations de la vérité et du service, de connaître la parole du Seigneur pour aujourd'hui, en relation avec là où nous sommes, et ce qui, dans le dessein divin, appartient à l'heure présente.

Ceci nous ramène à la première chose que nous trouvions dans notre chapitre; Dieu a quelque chose à dire, mais ceci nous conduit aussi à la chose suivante : « Et l'ange qui parlait avec moi revint et me réveilla comme un homme qu'on réveille de son sommeil. »

Nous arrivons ici à la nécessité d'être :

Réveillés pour entendre ce que Dieu a à dire


Nous avons, dans l'Apocalypse, ces paroles : « Que celui qui a des oreilles écoute», et dans le cas de l'assemblée à Laodicée qui représente la fin, elles sont liées à « Je te conseille d'acheter de moi un collyre pour oindre tes yeux, afin que tu voies. » « Et je me retournai pour voir la voix qui me parlait » dit Jean. Dieu parle ; Il a quelque chose à dire, mais il faut que nous ayons « l'esprit de sagesse et de révélation dans sa pleine connaissance, les yeux de votre coeur étant éclairés. »

Le discernement, la perception, la compréhension et l'intelligence spirituels sont choses trop rares ; les raisons en sont nombreuses. L'accaparement du travail et de ses intérêts multiples; la hâte et la fièvre de la vie; l'esprit agité de notre siècle; tout cela, avec une quantité impressionnante de moyens religieux extérieurs, tout cela tend à rendre la place intime où Dieu parle, inopérante et son activité impossible. Peut-être avons-nous oublié que la Bible n'est pas seulement une révélation, mais qu'elle renferme aussi une révélation, et que son contenu spirituel plus profond ne peut être reconnu et réalisé que par ceux dont les yeux et les oreilles ont été ouverts, en d'autres termes, par ceux qui ont été réveillés. Quelques-uns, parmi les plus fidèles serviteurs du Seigneur, sont encore occupés par la lettre de la Parole, par le contenu des livres, les aperçus, les thèmes, les sujets, les plans, les analyses, etc. et ne sont pas dans un sens plus profond, dans la « révélation » ; (ceci n'est point une critique). La différence est trop souvent le fait qu'il y a un ministère envers l'intelligence ou la raison, et un ministère envers le coeur et l'esprit.

Le premier fatiguera et épuisera tôt ou tard celui qui l'exerce, comme ceux qui le reçoivent. Le second est un ministère de vie pour les uns et les autres, et il est inépuisable en fraîcheur.

Que cela vienne au commencement de notre vie chrétienne, ou plus tard, c'est le plus grand jour de notre histoire spirituelle, que celui dont nous pouvons dire : « Quand il plut à Dieu de révéler son Fils en moi. » « Je ne l'ai pas reçu de l'homme, mais par la révélation de Jésus-Christ. » C'est alors le commencement d'une révélation intérieure des choses, qui peut avoir plusieurs issues décisives. Nous pensons maintenant tout particulièrement à l'une de ces issues, à savoir le réveil qui est nécessaire, pour voir ce que sont la pensée et le désir de Dieu pour un moment donné, et pour un temps particulier. Une telle révélation de par les Écritures ne peut être que révolutionnaire, tout en coûtant habituellement très cher.

Qu'il plaise à Dieu qu'il y ait, aujourd'hui, un nombre adéquat de ceux qui, comme les hommes d'Issacar, « savaient discerner les temps », Nous chercherons maintenant à voir ce qui est montré, lorsque l'instrument de Dieu est réveillé, et qu'il est en mesure de répondre à l'interrogation céleste : « Que vois-tu ? »

« Je vois un Chandelier Tout en Or »

Tout ministère confié par Dieu, dans les Saintes Écritures, était constitué sur la base d'une chose qui avait été vue. L'épreuve d'une vocation divine peut se trouver dans cette question : « Que vois-tu ? ». Et les paroles du serviteur peuvent bien être sa réponse, appuyée sur la base de Dieu ayant montré quelque chose de très concret. Il ne s'agit pas pour lui de gagner le sermon, ni de gagner l'auditoire, mais de déclarer la vérité révélée pour le moment même, cette vérité devenue comme un feu dans ses os. Il serait plutôt à propos que hors de propos, de poser aux serviteurs de Dieu cette question, liée au temps où ils vivent, et liée en même temps aux intérêts immédiats de Dieu : « Que vois-tu ? »

Il n'y a aucun doute, ce que Dieu a vu en tout temps comme Son objectif, c'est « un chandelier tout en or », mais de temps à autre, il y a eu pour Dieu une nécessité particulière de mettre cette chose en évidence pour Son peuple, particulièrement pour Ses prophètes. C'est en vue de cela que Dieu réagit, et le temps de la fin doit voir un renouveau de Sa réaction.

Ignorant maintenant qu'il y ait une différence entre le chandelier à sept branches, appelé aussi le candélabre de l'Ancien Testament, et les sept chandeliers de l'Apocalypse, il y a une relation entre les deux basée sur un principe commun. Ce principe commun, c'est qu'ils représentent tous les deux :

L'instrument du Témoignage dans la Maison de Dieu

Tandis que la lumière la plus intérieure du Lieu Très-Saint, la lumière de Christ en la présence de Dieu, reste pure et intacte, il y a celle qui est à mi-chemin, entre le ciel et la terre, le Lieu Saint où le témoignage doit être conservé clair devant Dieu comme devant les hommes. C'est à l'égard de ce Lieu Saint, différent du premier, que Dieu a donné des instructions très minutieuses et des ordres très explicites pour son maintien perpétuel. Dieu est particulièrement jaloux de ce témoignage. Nous trouvons donc que c'est ici, dans le domaine de ce témoignage, que la vie de prière, l'Autel des parfums, et la communion édificatrice, la Table des pains de proposition, du peuple de Dieu ont leur vraie valeur et leur réelle vitalité. Les instructions données dans les chapitres 25 et 37 de l'Exode pour la confection du chandelier sont pleines de la plus riche signification. Il y a premièrement dans ces instructions celles qui concernent le matériau à employer : « de l'or pur ».

S'il doit y avoir une plénitude, une intensité et une expression septuples, ce qui parle de la perfection spirituelle, tout doit donc, de façon prééminente, être conforme au dessein divin. La signification du « tout en or », c'est qu'il est :

Absolument Conforme à Dieu

Soyons bien certains de comprendre toute la force de ceci : un instrument du témoignage entièrement conforme à Dieu !

Il n'y en a qu'Un Seul qui soit ainsi entièrement selon la pensée et le coeur de Dieu, c'est le Seigneur Jésus ; et si le Tabernacle tout entier, dans chacune de ses parties, venait premièrement de Dieu, et s'il était ensuite, dans toutes ses parties, le symbole de Christ, ce chandelier parle donc d'un instrument du témoignage de Dieu, dans lequel le Seigneur est entier et absolu. Dieu veut que tout soit conforme à Christ. Ce fait gouverne toute la révélation dans les Saintes Écritures, de la Genèse à l'Apocalypse. Il est symbolisé et prophétisé dans l'ancien Testament. Il est présenté dans les Évangiles, manifesté dans les « Actes », défini dans les épîtres, et consommé dans l'Apocalypse. Mais, hélas! quelle histoire tragique et déchirante est associée à ce fait, et combien il a toujours été difficile d'avoir quelque chose qui soit entièrement conforme à Christ ! Dans une étude précédente, nous avons vu les réactions de Dieu à cet égard, dans les temps bibliques, et nous avons suggéré la pensée qu'à maintes reprises, Il avait toujours réagi de la même manière depuis lors.

La Réforme a été l'une de ces réactions, et par elle, Dieu recouvra la grande vérité fondamentale de la justification par la foi ; cela rendait à Christ Sa place absolue de « maîtresse pierre du coin » dans la Maison de Dieu. C'était une grande chose, bien que très coûteuse, mais trop rapidement, les hommes la ramenèrent à la terre, et « l'Église Protestante », comme telle, en résulta ; un arbre, sous les branches duquel presque toute espèce d'oiseau de croyance peut faire son nid, se loger, et ainsi le Protestantisme n'est certainement pas un synonyme d'une chose entièrement conforme à Christ.

Depuis lors, les réactions de l'Éternel se sont révélées dans d'autres occasions.
Les Frères Moraves, par un conflit et une affliction considérables, furent employés par Dieu pour recouvrer la grande responsabilité de l'Église pour le témoignage de Jésus dans toutes les nations. Non pas une Organisation Missionnaire en dehors de l'Église, mais l'Église elle-même, directement ce qui était, et qui est, entièrement conforme à Christ. Mais là encore, des mains humaines organisèrent ce mouvement en une « Église » , avec tous les éléments extérieurs d'un ordre religieux. Il y eut incontestablement en cela une perte spirituelle considérable.

Nous trouvons une autre réaction de Dieu, avec les Wesley et Whitefield. Il y eut ici, en plus d'un puissant retour à l'évangélisation pour le salut des âmes, le recouvrement de la doctrine de la sainteté pratique. Ce fut noble, aussi longtemps que demeura l'instrument, mais ensuite, hélas ! les mains humaines réapparurent, pour organiser en un système terrestre « l'Église Méthodiste ». Nous sommes parfaitement certains que Wesley n'aurait pas voulu cela ! Et puis, il y a un siècle environ, parut ce que tous devaient reconnaître comme un mouvement de Dieu, avec ceux qui sont connus aujourd'hui sous le nom de « Frères de Plymouth ». Il y eut alors plusieurs recouvrements très précieux. Il fut donné au Seigneur Jésus une place exclusive, ce qui n'était pas chose courante en ces temps-là, et ce qui ne l'est pas non plus de nos jours. La grande vérité concernant le Corps de Christ, l'Église unique, fut remise en évidence, peut-être après des siècles d'obscurité. Dieu était en cela, et Il s'y trouve encore ; mais le croyant le plus fidèle et le plus ardent de cette communauté est maintenant affligé et confus à la fois, à la vue des divisions qui la déchirent aujourd'hui. Serait-ce que les hommes aient été insinués, ou s'y seraient-ils insinués eux-mêmes ? Est-ce que cette communauté, comme tant d'autres, aurait passé sous la main du commandement des hommes ? Cette oeuvre subjective de la croix, par laquelle l'homme est, de manière très profonde, écarté, et par laquelle seul le Saint-Esprit gouverne, n'a-t-elle pas eu là son application adéquate, ou bien n'y aurait-elle pas été acceptée ? Ce ne sont ici que des questions, pas des accusations. En effet, il n'y a dans tout ce que nous avons dit aucun esprit d'accusation ni de critique. Nous cherchons à parler de manière constructive et non destructive. Plus nombreuses encore ont été les réactions de Dieu durant ces dix-neuf siècles écoulés, mais nous ne rappelons ces quelques exemples que par illustration. Il est aisé de voir que chaque nouveau mouvement est en avance sur chacun de ceux qui l'ont précédé. Ainsi, au point de vue divin, chaque mouvement se rapproche davantage de la position originale. La grande question qui s'élève aussitôt est donc : le Seigneur fera-t-il encore une chose nouvelle ? Est-ce que nous connaîtrons encore une nouvelle réaction vers Sa position première ? La seule réponse que nous puissions donner à cette question, c'est celle-ci : qu'il se produise, oui ou non, quelque chose de la nature d'un « mouvement » pouvant être reconnu de manière générale, nous sommes certains qu'il y a, de la part de l'Esprit de Dieu, un mouvement plus ou moins caché, agissant derrière le mécontentement de plus en plus profond que suscite l'état actuel des choses, pour les rapprocher de la pensée originale. Ce sera une chose sur laquelle les hommes ne pourront pas « mettre la main », mais dans laquelle entreront seuls ceux qui auront expérimenté un exercice intérieur profond ; ce sera donc une question de souffrance spirituelle commune et de travail intérieur commun.

Ce qui se présente ensuite à nous dans cette vision, qui dépasse certainement le peuple juif, et qui a cette double explication, invariable dans la révélation de l'ancien Testament, c'est :

Les Deux Oliviers et les Deux Oints

Le symbolisme nous est ici familier. Deux est le nombre du témoignage, ou des témoins. Les arbres sont très souvent le symbole de l'homme, ou de l'homme en tant que témoin. L'Olivier, comme cela est évident dans ce chapitre, parle de l'huile. La position de ces deux arbres se trouve de chaque côté du Chandelier. Nous apprenons par le verset 14, que « Ce sont les deux fils de l'huile [oints], qui se tiennent auprès du Seigneur de toute la terre. »

Les deux oliviers mettent en vue, premièrement et historiquement, il n'y a aucun doute à cela, Joshua le souverain sacrificateur et Zorobabel le gouverneur. Le troisième chapitre parle de l'un, et le quatrième chapitre parle de l'autre. La première révélation concerne le souverain sacrificateur et son service, tandis que la seconde révélation, celle du chapitre 4, est liée au gouvernement ou à la souveraineté. Tout cela, interprété de manière prophétique, se rapporte au Seigneur Jésus. Son oeuvre et Sa position de Souverain Sacrificateur, entrent premièrement en vue, et sont établies dans la gloire. Ensuite, Il est établi par Dieu comme Seigneur et Tête Souveraine, Chef Suprême. Par ces deux aspects de Sa personne, Il donne à jamais la signification du Chandelier, c'est-à-dire qu'Il définit la nature de la vocation du Chandelier, et qu'Il pourvoit, de manière inépuisable, aux ressources de ce témoignage. Il est, comme nous l'avons dit, établi selon Christ, et maintenu par Lui dans toute la plénitude de Son onction. L'explication divine de tout cela est : « C'est ici la parole de l'Éternel à Zorobabel, disant : Ce n'est ni par force ni par puissance, mais par mon Esprit que s'accomplira cette oeuvre, dit l'Éternel des armées. » Nous arrivons ici à la signification centrale de la vision, quant à l'exécution du dessein de Dieu. Ce passage parle de lui-même, son affirmation claire est que cet instrument et ce témoignage doivent être entièrement entre les mains du Saint-Esprit. Non pas la puissance, ni le pouvoir de l'intelligence, de la volonté, de l'émotion de l'organisation, de l'agencement, de comités, de l'influence, de la réputation, des nombres, des noms, des personnalités, de l'équipement, de l'enthousiasme, etc. non, rien de tout cela, mais seulement le Saint-Esprit ! Ce témoignage ne sera jamais attribué en vérité, quel que puisse être l'avis des observateurs superficiels, à aucune force ni à aucune ressource humaines; mais tous ceux qui auront quelque intelligence spirituelle devront reconnaître que toute son énergie et toute Sa puissance sont de source divine Cela sera prouvé également par son endurance et sa persistance, à travers les feux immenses de l'opposition et de l'antagonisme. Là, le Saint-Esprit aura toute liberté pour gouverner et dicter, pour diriger et choisir ou rejeter, tout comme dans les « Actes », au commencement. Pour avoir un tel instrument et un tel témoignage, il faudra une transformation toute révolutionnaire des idées acceptées. Il sera nécessaire de réaliser que toutes ces choses regardées par les hommes comme des facteurs des plus importants dans l'oeuvre du Seigneur, ne sont pas réellement des facteurs essentiels. Il faudra reconnaître que l'éducation, le sens des affaires, la sagesse du monde, les aptitudes personnelles, l'argent etc. comme tels n'ont aucune signification dans l'oeuvre du Saint Esprit, ou dans la foi chrétienne. Le Seigneur peut employer ces choses; Il peut les appeler dans Son oeuvre et, si elles sont maintenues à leur juste place, elles pourront Le servir utilement, mais elles sont secondaires, et Il peut facilement s'en passer. Il est d'une importance et d'une valeur infiniment plus grandes que les hommes soient remplis du Saint-Esprit; et s'il faut faire un choix, la toute première chose à considérer devrait être celle-là. Il y a une sagesse, un jugement, un discernement, une connaissance, une compréhension dans, et par le Saint-Esprit; ce sont les seules qualités qui soient en rapport avec ce qui doit être entièrement conforme à Dieu. Ainsi, le Seigneur Jésus, qui est le Grand Médiateur et la Tête Souveraine, veut maintenir Son témoignage en accord parfait avec Sa propre nature et Sa propre pensée.

Lorsque les choses en Sont là, il n'y a pas lieu d'être inutilement oppressé par :
La Grande Montagne


« Qui es-tu, grande montagne ? Devant Zorobabel Tu deviendras une plaine » verset 7.

La montagne est une image de l'accumulation des difficultés. L'achèvement de la Maison de Dieu ne sera pas moins chargé de difficultés et d'obstacles que ne l'avait été le commencement ; mais, à la fin comme au commencement, lorsque le Saint- Esprit est le Maître absolu, ces difficultés prouveront qu'elles sont des aides plutôt que des entraves. Les « nombreux adversaires » seront souverainement employés pour faire avancer la consommation du « dessein éternel », au lieu de l'arrêter, « Les mains de Zorobabel ont fondé cette maison, et ses mains l'achèveront. »

Le plus Grand Zorobabel a posé ces fondations à la Pentecôte. L'achèvement s'accomplira par Ses mains seules. C'est Le même Seigneur glorieux, le Seigneur Jésus, qui élèvera la pierre du sommet au milieu des acclamations : « Grâce, grâce sur elle ! »

Il est présenté ensuite à notre contemplation, sous la forme d'une interrogation, un appel très solennel en vérité :

« Car qui a méprisé Le Temps des Petites choses ? »

Il y a en notre temps, parmi le peuple de Dieu lui-même, une passion malsaine pour les grandes choses. Quelque chose pour attirer l'attention, pour faire impression, une démonstration qui captive, une apparence pour intéresser, de grands noms, de grands lieux, de grands titres, beaucoup de bruit, des mouvements imposants ! Si les dimensions sont vastes selon les hommes, le succès semble être assuré dans la même mesure.

Dieu a toujours jugé nécessaire de réduire, afin d'avoir et de maintenir un témoignage qui sauvegarde la reconnaissance des facteurs entièrement divins. Les temps de la fin sont toujours des temps de petites choses. Voyez ce qu'est le témoignage dans l'Apocalypse; il n'est représenté que par les quelques-uns qui « vaincront ». Les grandes choses ne sont que matérielles ou temporelles ; la vraie grandeur est spirituelle et éternelle. Trop souvent, les hommes, les chrétiens eux-mêmes, méprisent les choses en lesquelles Dieu prend plaisir. La signification des choses, aux yeux de Dieu, se trouve si souvent dans une Chambre Haute, plutôt que dans une ville tout entière, et la ville doit céder devant la Chambre Haute. Lorsque le Seigneur doit agir « contre les dominateurs de ces ténèbres », Il a souvent fait d'une Chambre Haute la place de Son Trône. « Les sept yeux, les yeux de l'Éternel, contemplent avec joie le fil à plomb dans la main de Zorobabel. » Qu'est-ce que cela ? Oui, les sept yeux symbolisent la perfection de la vision spirituelle, qui considère toute chose à sa juste valeur. Le fil à plomb est ce qui met en lumière et manifeste les choses mauvaises et tortueuses. Lorsque l'Éternel voit le Seigneur Jésus, avec cet instrument dans Sa main, cet instrument qui représente Sa propre mesure et Sa propre pensée, qu'Il pourra corriger par celui-ci tout ce qui n'est pas droit, et dévoiler tous les penchants, les angles, les saillies, et tous les dangers insoupçonnés, dans ce qui représente Sa Maison, lorsqu'Il aura cet instrument par lequel Il peut révéler Sa propre pensée, pour Sa Maison, qui doit être édifiée selon Christ, et conforme à Christ, alors Sa vision spirituelle parfaite se réjouira et sera satisfaite. C'est ce dont Il a besoin. Oh ! que nous soyons cela pour Lui ! Il nous en coûtera ! Ce ne sera pas un service populaire, mais il sera précieux pour le Seigneur.

Il ne sera pas sans valeur, en terminant cette étude, de relever les noms de l'Éternel employés dans ce chapitre. La chose qui est en vue est liée à Jéhovah Le Tout-Puissant, Celui qui se suffit éternellement à Lui-Même (versets 6 et 10). L'exécution et la perfection du dessein sont liées à Jéhovah-Sabaoth, l'Éternel des armées (verset 6). La place du témoignage est liée à Adonaï, le Maître ou Le Seigneur (verset 14), c'est-à-dire à Celui qui possède et qui a les droits de propriété.

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