Honorer ses proches

Lorsque nous avons des invités, nous aimons les honorer, leur faire plaisir. Nous mettons les petits plats dans les grands. Nous voulons leur témoigner toute notre joie de les recevoir. Et particulièrement lorsque ce sont des gens que nous n'avons pas l'occasion de recevoir très souvent. Parfois, nous sommes tellement occupés à honorer les “invités” que nous en oublions notre entourage proche.

On m'a raconté l'histoire d'une femme qui avait une salle à manger qu'elle n'utilisait jamais pour recevoir qui que ce soit afin ne pas salir, ne pas abîmer. Sa famille, ses amis, ses proches n'avaient jamais eu l'honneur de pouvoir prendre place à la table de la fameuse salle à manger. Mais un jour, un couple venant de l'étranger lui a rendu visite, et elle les a accueillis dans LA salle à manger. Quel honneur pour eux !

La familiarité et la négligence

Parfois, les gens les plus proches de nous, nous semblent tellement acquis, qu'ils en deviennent des "meubles". On a cette assurance qu'ils seront toujours là et qu'on n'a pas besoin de faire d'efforts particuliers pour les honorer. Nous sommes aussi convaincus qu'ils savent qu'on les aime, donc on ne se donne plus la peine de le démontrer.

La beauté dans une relation forte est que oui, nous pouvons nous permettre de servir un vieux paquet de chips dans une assiette en carton, sans que personne n'en soit blessé ou offusqué. Mais il y a un problème si l'on réserve systématiquement le vieux paquet de chips à nos proches, et qu'on offre le meilleur aux invités.

Nous n'avons pas à faire un choix, entre qui nous devons honorer. Mais nous devons veiller à ne pas délaisser nos proches.

On ne peut pas faire un repas de fête tous les jours, mais on n'est pas obligé d'attendre d'avoir de la visite pour faire un repas un peu spécial pour bénir notre propre famille. Encore une fois, on ne doit pas faire un choix entre honorer notre famille et les invités, l'un n'annule pas l'autre. Nous avons un Dieu de multiplication, et non de division.

Dans la famille

À une époque, ma fille rentrait souvent de l'école de mauvaise humeur. Un jour, je lui ai demandé : « Est-ce que tu te comportes comme ça avec ta prof ? Tu lui parles bien et tu lui obéis, même quand tu es fatiguée ou contrariée, alors pourquoi, est-ce que moi, ta propre mère, j'ai le droit au moins bon de toi ? »

Je respecte et j'honore les enseignants de ma fille, et je lui apprends elle aussi à les respecter et à les honorer. Malgré son jeune âge, elle a réalisé qu'en effet, elle pouvait faire certains efforts à l'école et qu'une fois à la maison, elle se laissait aller...

Et cela est aussi vrai pour les parents. Toute la journée, on se tient bien au travail, on fait preuve de patience et de maitrise de soi, et une fois à la maison, on laisse sortir le vieil homme impatient et irritable. Dans ces cas-là, nous donnons le moins bon à nos enfants.

Dans le couple

Certaines personnes sont beaucoup plus aimables et attentionnées envers leurs collègues qu'avec leur propre conjoint. Par politesse, on tient la porte, on apporte un café, on sourit. Mais à la maison, c'est 100% naturel ! Tout comme le fait de se faire beau ou belle pour sortir, et de ne faire aucun effort pour plaire à son conjoint. Un couple doit pouvoir survivre à une tête fatiguée et non maquillée, sinon la relation serait bien superficielle. Mais un couple devrait aussi savoir alimenter la relation en s'offrant le meilleur l'un à l'autre. 

Dans l'Église

Dans une église, les croyants sont encouragés et ne finissent plus de dire à quel point le message du prédicateur invité était formidable. Et gloire à Dieu, les invités viennent pour bénir et pour que les gens soient bénis. Nous pouvons et devons honorer ces serviteurs de passage dans nos assemblées, mais nous devons aussi honorer notre pasteur qui est là, semaine après semaine. Nous sommes tellement habitués à le voir, que nous l'écoutons d'une seule oreille, et c'est ainsi que nous ne réalisons même pas que le message que nous avons trouvé si merveilleux est celui que notre pasteur prêche depuis des semaines !

Si nous ne veillons pas, nous pouvons tous tomber dans ce piège de négliger notre entourage proche. Assurons-nous que notre meilleur ne soit pas réservé à ce que nous jugeons exceptionnel. Car ces personnes, ces parents, ces enfants, ce conjoint, ces amis, ces pasteurs, ces frères et ces soeurs, sont ceux qui sont près de vous jour après jour, ceux qui vous ont épaulé dans des moments difficiles, ceux qui vous ont supporté, ceux qui sont restés même quand vous leur avez donné le moins bon, ceux qui n'ont rien revendiqué lorsque vous les avez délaissés.

Honorer nos proches, c'est aussi les célébrer dans leurs dons et leurs onctions. Il y a des personnes merveilleuses dans votre entourage. Ne commettez pas l'erreur de mépriser votre prophète dans votre patrie ! Vous passeriez à côté de votre bénédiction.

Note : Ce message nous est adressé à tous, afin de grandir dans notre amour les uns envers les autres, à l'image de Christ. Nous avons chacun notre propre responsabilité devant la parole de Dieu. Cependant, la responsabilité de l'autre ne nous appartient pas. La parole nous pousse à changer, pour toujours grandir et nous améliorer, tout en ne revendiquant pas ce que l'autre devrait aussi changer à notre égard. Si vous avez réalisé que vous deviez changer dans ce domaine, acceptez la parole et changez. Si vous estimez que votre entourage ne vous honore pas assez, continuez de les honorer, et ne vous lassez jamais de faire le bien !