Mais comment fais-tu pour vivre ta foi ?

Un texte de SEL

Il est parfois des rencontres qui vous marquent pour longtemps. Ma rencontre avec Ayuti, il y a quelques années au Kenya, est de celles-là. Sa réponse à l'une de mes questions résonne toujours dans mon quotidien, ici en France...

Issue d'une famille pauvre, Ayuti a pu suivre des études et accéder à un métier stable. Pour autant, sa condition reste précaire et incertaine.

Ayuti est chrétienne ; elle vit et partage sa foi avec une conviction qui  m'interpelle.

Aurais-je toujours la même persévérance dans la prière si,  comme Ayuti, je voyais mon père malade revenir de l'hôpital, sans espoir de guérison parce que sans revenus pour financer le traitement  susceptible de le guérir ? Son père était décédé quelques temps auparavant, sans qu'elle n'ait pu réunir les fonds nécessaires pour le soigner.

Aurais-je la force de garder pleinement confiance et espérance en Dieu si je voyais mon jeune frère errer dans les rues à la recherche d'un petit boulot, parce que le coût de la scolarité est trop élevé pour sa famille ?

« Je peux subvenir aux frais de scolarité du plus jeune mais, me confie-t-elle, soutenir mes deux frères, c'est au-delà de mes possibilités  actuellement ».

Avant de nous séparer, je me suis risquée à questionner très directement Ayuti sur sa persévérance dans la foi malgré les épreuves, épreuves qui me paraissent pourtant si facilement contournables en d'autres lieux... Elle est d'abord réellement surprise et m'avoue... qu'elle n'osait pas me  poser la même question quant à ma foi !

Voici ce qu'elle me répond :

« Mais comment fais-tu, toi, pour vivre ta foi au quotidien ? Ce doit être terriblement difficile pour toi de te reposer sur Lui, n'as-tu pas tout ce que l'on peut désirer ici bas... ? Tu as la solution ou les moyens de tout obtenir par toi-même. Moi, je dois compter sur Lui pour le repas ce ce soir, pour ma santé de demain... Et chaque jour, je peux voir Sa main agir pour moi, chaque jour, j'ai tellement d'occasions de Le remercier... Ma foi est sans cesse renouvelée, et cela me donne une grande joie, jour après jour. »

Cette rencontre et cet échange posent, il me semble, un constat  fondamental dont nous n'avons pas peut-être pas forcément conscience, ici. Oui, nous avons beaucoup à donner, à partager avec ceux qui souffrent de la pauvreté scandaleuse, celle qui ôte injustement la vie ou la dignité d'un être humain créé à l'image de Dieu, tout comme chacun de nous. Mais ce n'est peut-être pas à sens unique...

Ceux qui vivent la pauvreté ont eux aussi quelque chose à partager avec nous. Ils ont, par exemple, cette joie simple et profonde que la  bénédiction divine procure à celui qui la reconnait comme telle. Ils ont aussi cette spontanéité dans le partage et la solidarité là où nous nous poserions peut-être mille questions avant de passer à l'action.

Et quand ils ont choisi de suivre le Christ, ils peuvent peut-être nous ré-apprendre à dépendre de Lui, vraiment...

« Ne me donne ni pauvreté, ni richesse  mais accorde-moi le pain qui  m'est nécessaire ! Sinon, je risquerais, une fois rassasié de te renier et de dire “qui est l'Eternel ?' ou, après avoir  tout perdu, de voler et de  m'en prendre au nom de Dieu. »

Proverbes 30 - verset 8 et 9

Nathalie D

Nous rejoindre sur  www.selfrance.org

Photo de SEL
Pasteur
Faites partie des 1 500 visionnaires
Infos Informations