Repas de fête avec le Seigneur
Dans ce verset, des choses inhabituelles attirèrent mon attention et m'amenèrent à le regarder de plus près. Bien que ce soit normalement le Seigneur qui invite – ou du moins c'est ce que nous pourrions attendre de Lui – Il nous demande ici de L'inviter.
Mais avant toute chose, le message commence avec une condition : « Si quelqu'un entend ma voix ». Le passage duquel est tiré ce verset se termine en rappelant cette condition :
Cette offre s'adresse à « quiconque », c'est-à-dire à vous et à moi. Le Seigneur attend que nous L'invitions à entrer. La seule condition pour cela est que nous
L'entendions frapper à notre porte ... et que nous Le laissions entrer.
Dans le contexte de ce passage biblique, le Seigneur s'adresse à des croyants, à des membres de l'église de Laodicée et non à des non-croyants. Ce passage semblerait indiquer qu'il y a deux types de chrétiens : ceux qui s'ouvrent à Jésus et ceux qui ne le font pas. Nous n'aimons guère cette image de deux classes ou deux sortes de croyants mais il y a une réelle différence entre ceux qui laissent Christ de côté et ceux qui L'accueillent avec joie. Ceux qui n'ouvrent pas la porte lorsqu'Il frappe sont ces chrétiens que Christ caractérise de « ni froids ni bouillants ». Il nous avertit qu'Il les vomirait de Sa bouche (verset 16). Beaucoup de prédicateurs aujourd'hui font l'éloge de ces tout premiers chrétiens et nous encouragent à marcher sur leurs traces, mais Jésus avait un tout autre jugement sur ces gens de Laodicée.
Je me suis demandé pourquoi le Seigneur dit : « Je souperai avec lui, et lui avec moi ». Est-ce la même chose lorsque nous soupons avec le Seigneur ou vice
versa. Pour ma part, j'ai l'impression qu'un échange de rôle est présumé ici ; dans le premier cas de figure, nous sommes les hôtes et Lui l'invité et dans le
deuxième Il est l'hôte et nous sommes les invités ; deux répartitions des places à deux tables différentes.
Le Seigneur est notre Invité
Prenons le premier scénario à la loupe : nous L'accueillons en temps que hôte et Il est notre invité.
Un exemple littéral de cela se trouve dans Genèse 18 où Abraham invite le Seigneur à un repas. Le Seigneur apparut à Abraham. Le récit commence ainsi : Abraham leva les yeux et vit trois hommes se tenant devant lui. Il se prosterna à terre et dit : « Seigneur ... ne passe point, je te prie, loin de ton serviteur » (Genèse 18 : 1-3).
Je me permets d'ouvrir une parenthèse : cette apparition de Dieu était bien étrange. Abraham s'adressa à ces trois hommes comme s'ils étaient une seule personne. Puis il leur demanda de patienter et de se reposer quelques instants pendant qu'il préparerait un repas de fête. Dans la coutume orientale, cela durerait quelques heures, mais cela ne les importuna aucunement. Abraham abattit et apprêta le veau le plus gras. Sarah moulut du blé, pétrit la farine et fit du pain pendant que son époux alla ensuite chercher du lait et de la crème. Cela dura un certain moment mais le Seigneur est un Dieu patient !
Le repas fut ensuite servi mais Abraham ne mangea pas avec eux. Les trois hommes étaient ses invités et il leur manifesta le plus grand signe de respect et les appela « Seigneur ». Ils lui révélèrent leur grandeur et générosité en le récompensant avec la promesse d'un fils.
Un repas pour des étrangers ?
Un autre homme qui prépara un repas pour un étranger passant près de sa maison était Manoach, le père de Samson (Juges 13). Un jour, un être à « l'aspect redoutable » lui apparut et lui dit que sa femme, qui était stérile, enfanterait un fils. Spontanément, dans un geste d'hospitalité véritable, Manoach le retint et lui apprêta un chevreau. Ce repas devint un holocauste que Manoach sacrifia à Dieu. Comme Abraham et Sarah qui avaient abandonné tout espoir de recevoir un enfant, « l'ange » promit à Manoach et à sa femme un fils, Samson.
Les sacrifices qui étaient apportés sur les autels d'Israël étaient appelés « l'aliment de leur Dieu » : « Les sacrificateurs seront saints pour leur Dieu ... car ils offrent à l'Eternel les sacrifices consumés par le feu, l'aliment de leur Dieu » (Lévitique 21 : 6). Dieu ne mangeait bien sûr pas leurs sacrifices, mais les acceptait lorsqu'ils étaient dignes de Lui comme dans l'histoire de Manoach et de sa femme. Lorsque ces sacrifices devenaient de simples rites religieux offerts par des hommes et des femmes immoraux et hypocrites, Dieu en avait la nausée. Il dit : « Si j'avais faim, je ne te le dirais pas, car le monde est à moi et tout ce qu'il renferme. Est-ce que je mange la chair des taureaux ? Est-ce que je bois le sang des boucs ? » (Psaumes 50 : 12-13).
Venez et plaidons !
Le Seigneur transforme notre offrande en une bénédiction. Dans l'Ancien Testament, les gens amenaient au temple la dîme de leur moisson et de leur bétail et les mangeaient devant le Seigneur. Ceci est répété dans :
Jérémie avertit Israël - et nous également :
A moins de Lui apporter quelque chose qui est digne de Sa personne, nous n'expérimenterons que le vide et une famine spirituelle.
Que devrions-nous Lui apporter ?
Pourquoi certains chrétiens sont-ils parfois sans joie et si asséchés, bien qu'ils prient et demandent toujours à Dieu toutes sortes de choses ? La réponse est qu'ils veulent tout recevoir mais ne donnent rien. Ils sont avares, très précis et exacts dans leur louange et adoration, dans l'organisation de leur temps et sont tout sauf exubérants et généreux dans leur amour. Néanmoins, si vous voulez recevoir, il faut donner! Invitez-Le à souper avec vous et Il soupera avec vous.
Nous pouvons seulement souper et avoir de la communion avec le Dieu saint lorsqu'Il apprécie et jouit de ce que nous Lui offrons. Israël devait observer de nombreuses règles très strictes lorsqu'ils sacrifiaient « l'aliment de leur Dieu » mais leurs sacrifices n'étaient pas valides car dans leurs vies personnelles et caractères ils n'étaient pas scrupuleux et exacts. Jésus dit « qu'ils éliminaient le moucheron » – dans leurs rites religieux, « et qu'ils avalaient le chameau » – dans leur vie quotidienne hypocrite (Matthieu 23 : 24).
Dieu aime ce que nous Lui offrons. Que devrions-nous Lui amener ? Si Jésus venait personnellement dans votre maison, que mettriez-vous sur la table ? Heureusement, nous avons un grand nombre d'exemples dans les Evangiles où Jésus est l'invité dans des foyers ; celui de Marthe et Marie, de Zachée, de Lévi et de beaucoup d'autres.
Choisissez-vous « la bonne part » ?
Prenons Marthe par exemple. Elle était plus que préoccupée à propos du repas qu'elle allait préparer et en souci continuel de perfection. Jésus dit :
Une table orientale donnait pleinement satisfaction à un maître ou une maîtresse de maison lorsque chaque cm² de la superficie de la table était couvert d'un met. La préparation d'un repas « à l'oriental » était une tâche gigantesque et Marthe se sentait un peu désavantagée par rapport à Marie qui, apparemment, ne faisait rien. Ceci était naturellement injuste aux yeux de Marthe qui, sachant que Jésus était juste et droit, Lui demanda de dire à Marie de l'aider. A sa grande surprise, Jésus ne lui donna pas raison et dit que Marie « avait choisi la bonne part » en L'écoutant, assise à Ses pieds (Luc 10 : 42). Elle se nourrissait du Pain Vivant
Lorsque Marthe demanda à Jésus de dire à Marie ce qu'elle devait faire, elle Lui attribua la position du chef de la maison. Ceci se passa à maintes reprises dans les Ecritures. Lorsque Jésus se rendit dans la maison de la belle-mère de Pierre, Il guérit la femme qui était malade. Cette dernière se leva et Le servit (Matthieu 8 : 14-15). Lors d'un mariage, Sa mère dit aux serviteurs de faire exactement ce qu'Il leur dirait de faire et elle Lui conféra ainsi le rôle du maître de la maison qui L'avait invité. Elle ne pensa pas un instant qu'Il changerait l'eau en vin mais chez eux, à la maison, devant un problème, ils se tournaient vers Jésus et toujours, Il savait ce qu'il fallait faire. Jésus alla à ces noces de Cana en temps qu'invité mais Il pourvut au vin, la chose la plus importante de la fête, et devint ainsi l'hôte car l'hôte pourvoit toujours au vin (Jean 2 : 1-10)
Invitez-Le à entrer
Chaque fois que vous faites quelque chose pour le Seigneur, Il fait en retour quelque chose pour vous ; Il soupe avec vous et vous avec Lui. Après que Abraham ait servi le Seigneur, le Seigneur dit :
Tout ce que vous planifiez de faire pour le Seigneur, Il planifie de le multiplier en retour.
Invitez-Le à manger, et Il devient l'hôte et apporte des choses qui dépassent la mesure de tout don humain. Il viendra avec des recettes, de la nourriture exquise et des mets délicats, « infiniment au-delà de tout ce que nous demandons ou pensons » (Ephésiens 3 : 20).
Mais voici le point crucial, une vérité étonnante et surprenante : le Dieu Tout-Puissant s'abaisse pour nous demander quelque chose. Il demanda à une femme Samaritaine :
Néanmoins, Il ne fait jamais irruption et entre en trombe dans notre sphère privée, notre chez-soi, sans être invité. Il se tient à la porte et frappe et dit : « Puis-je entrer et souper avec toi ? » Il est toujours sur le seuil de la maison et se tient à la porte.
Pour faire honneur au Seigneur et Le servir, Abraham abattit le veau le plus gras du troupeau. Abraham traita ses invités divins avec le meilleur de ce qu'il
avait et pourtant, il ne se considéra pas assez digne de manger avec eux. Dans la parabole du fils prodigue, le père tua le meilleur veau pour célébrer le retour
de son fils (Luc 15 : 11-32). Le père traita ce gaspilleur de fils comme Abraham traita Dieu ! Imaginez cela ! Quel banquet d'accueil ce fils prodigue reçût ! Si
nous parlons d'un Seigneur qui nous sert, et bien c'est exactement comment il faut se L'imaginer. Lorsqu'un pécheur se repent et retourne à la maison du Père, ce pécheur reçoit le meilleur des accueils possibles, l'accueil d'un prince.
Il n'est écrit nulle part, que nous devons être en quête perpétuelle du Seigneur comme s'Il nous fuyait toujours à nouveau. Le Seigneur est le Bon Berger qui
nous cherche. Il est toujours en quête de notre présence et frappe à notre porte. Avant même que nous commencions à Lui demander ou à espérer quelque chose de Sa part, le Seigneur est déjà prêt à nous le donner et à surpasser toujours ce que nous demandons ou pensons.