Des hommes en feu
Une église prospère est un buisson ardent. C'est de là que Dieu parle. Nos paroles sont ses paroles ou cela n'a aucune valeur. Une église enflammée pour Dieu, un buisson où brûle un feu saint, attirera bien plus les gens que toute activité de relations publiques. Emil Brunner, théologien éminent a dit : « L'Eglise existe car elle a une mission tout comme le feu existe parce qu'il brûle ». La mission de l'Eglise est de brûler.
Nous voulons des champs entiers de buissons ardents. Dieu est habillé de feu et ses serviteurs sont des « flammes de feu ». A moins de brûler nous-mêmes, nous ne serons jamais capables de faire brûler quelqu'un d'autre. Martyrius Sadna s'est plaint par ces mots : « Nous nous tenons de manière relâchée en sa présence comme s'il s'agissait d'un jeu. » Cette déclaration nous concerne-t-elle ?
Nous pouvons être très organisés, accomplir toutes choses avec dignité et modestie mais... sans feu ! Correct mais froid. Sur le Mont Carmel, les païens préparèrent correctement l'autel pour le sacrifice, mais Satan ne réussit pas à allumer le feu avec la moindre étincelle de l'enfer. Puis Eli rebâtit un autel avec des pierres, du bois, le sacrifice, comme le dit l'Ecriture ; il invoqua le feu du ciel et il vint !
Ferveur ou échec
Le feu est le logo divin. Que cela vous plaise ou non, la foi Chrétienne est soit fervente, soit un échec. Elle est caractérisée par le feu : des coeurs et des vies enflammées, des visages éclatants de la présence de Dieu, enflammés de ferveur et d'enthousiasme. Les Ecritures se réfèrent plus de 100 fois au feu de Dieu.
Le feu aussi précède la présence du Seigneur.
Sa bannière est un feu. Dans le désert, en route pour le Pays Promis, chaque tribu en Israël avait sa propre bannière mais à la tête de la marche, il y avait la colonne de feu, la bannière de Dieu et l'emblème de la nation.
Dans le Nouveau Testament, on retrouve le même symbole. Jean Baptiste déclara une des vérités les plus marquantes de Jésus. Il annonça que Jésus baptiserait de Saint-Esprit et de feu. Ce baptême de feu serait la caractéristique du Messie. Ainsi, bien avant que Jésus ne paraisse sur scène, les gens savaient déjà qu'ils devaient attendre le feu. Voilà exactement ce qu'est la foi : un feu !
L'Eglise chrétienne est premièrement et avant tout, celle qui apporte le feu ; une torche éclatante destinée à allumer le feu et à embraser le pays. Seule la foi en Dieu peut donner au monde un objectif essentiel. Les passions du monde sont l'avidité, la convoitise et la puissance ; seule une consécration à Christ peut remplir la terre d'un dessein de vie. Seules les passions venant de Jésus peuvent enflammer les montagnes. Au Royaume Uni, on célébra la fin de la 2ième Guerre Mondiale en allumant des signaux lumineux aux sommets des collines du Nord au Sud, et de l'Est à l'Ouest du pays. Les signaux furent allumés les uns après les autres et formèrent une chaîne de feu de victoire avec des flammes brûlant et ondulant au gré des vents. Ceci est également vrai pour les Chrétiens – soyons enflammés et d'autres se saisiront de ce feu. Tout comme le soleil, Dieu est suffisamment grand pour tout embraser. Si nous sommes enflammés pour Dieu, peu importe les vents de l'adversité. Le vent souffle et éteint seulement les bougies ; il ravive les flammes d'un feu. L'Eglise est appelée à être des signaux lumineux au sommet des collines, non des bougies dans une cave.
L'attraction du feu
La seule religion sans feu mentionnée dans les Ecritures est la religion du feu étranger. Certains sont obsédés par la religion. La frénésie, le fanatisme, l'excitation ou les pensées en ébullition ne sont pas du feu. A l'autre extrême, la pensée académique et les opinions humaines sont à la base de beaucoup d'églises. Des érudits critiques ont plutôt souvent joué le rôle de sapeurs pompiers – experts pour éteindre le feu. Leurs intérêts sont académiques, rationnels, dénués de passion pour l'Evangile. Leur Evangile n'a pas l'intensité des messages de l'apôtre Paul. Les théologiens, les enseignants et prédicateurs de ce genre préfèrent ne jamais toucher les coeurs et ne jamais créer une ardeur pour Dieu ou pour l'Evangile.
Au Moyen Age, des églises importantes prenaient le nom de leur saint patron et cela signifiait souvent que ces églises étaient en possession d'une ou deux reliques, en général des os du corps du saint en question. Le nom était celui d'un homme ou d'une femme morte ; leur foi et leur espérance se fondaient sur un os ! Imaginez : être béni par des os, avoir une foi venant de reliques !
Cela me ramène à Pierre et Jean devant la tombe examinant les linges du Christ ressuscité. Il ne leur vint jamais à l'idée qu'ils pouvaient exposer les linges tachés de son sang pour prouver sa mort, telles de saintes reliques à embrasser et à toucher. Ils avaient des choses bien plus importantes à faire ! Ils passèrent leur temps à attendre dans la chambre haute que le feu tombe. Pentecôte n'est pas un souvenir de mort mais un trophée de vie et de victoire. La marque véridique d'un Seigneur vivant est un feu venant directement du ciel. Même les ennemis des disciples pouvaient dire qu'ils avaient été avec Jésus en les regardant. Nous avons besoin du savoir comme nous avons besoin des uns et des autres ; mais comme ce serait préférable que ce savoir vienne « d'hommes et de femmes en feu », et dont les pensée sont embrasées par l'Esprit.
Un village en Espagne avait un saint vivant. Les villageois, craignant que celui-ci ne parte et ne les abandonne se décidèrent à le tuer et gardèrent ses os pour s'assurer que sa bénédiction ne les quitterait pas ! Les reliques ne sont qu'une preuve de la mort. Des morceaux de la croix signifient seulement que Jésus est mort ! Les êtres humains ne sont pas attirés par des symboles de mort mais par la vie. Les « reliques » véritables de Christ sont des gens en feu, non des morceaux de vêtement, non la mort canonisée, mais des gens vivants, baptisés du Saint-Esprit. La preuve, les signes et l'évidence de la résurrection de Jésus, sont des gens vivants et porteurs de la vie en abondance qu'il a promise. C'est parce qu'il vit que nous vivons – par la puissance de la vie éternelle.
Cette année est le centenaire du réveil au Pays de Galles. A cette époque, durant seulement quelques mois, quelques 100.000 personnes se convertirent et se joignirent aux chapelles. Ces chapelles étaient comme des brasiers. Aujourd'hui, peu de ces églises existent encore. Ces brasiers ne sont plus que des cendres froides. Ces chapelles où des hommes forts se repentaient, à genoux, dans les larmes, sont maintenant des casinos et des entrepôts. La gloire et le feu ont disparu ; « Ichabod » (« la gloire a disparu ») est écrit au-dessus des portes de ces églises ; les chapelles sont vides et les prisons à nouveau remplies. Le réveil avait fait complètement disparaître la criminalité mais l'apostasie a produit un taux de criminalité comme jamais auparavant. Dieu veut des fournaises non des congélateurs.
La théologie de la Pentecôte
Les flammes de feu du Saint-Esprit sur chaque tête sont la preuve qu'il est avec nous. Deux des plus grands évènements spirituels furent inaugurés par le feu divin : l'Exode et la Pentecôte. Mais la naissance, la vie, la mort et la résurrection du Christ ne furent pas accompagnés de feu. Cela n'était pas nécessaire. Celui qui baptise de feu était présent en personne – infiniment plus grand que le feu, symbole de sa présence. On pourrait dire que le feu est son logo ... et bien plus ! Lorsque Jésus monta à la droite de Dieu, le feu tomba sur des êtres humains ordinaires. Il nous rend capables de témoigner de Jésus, de le représenter tel qu'il est. Tout feu qui ne nous rapproche pas de Jésus et ne génère pas d'amour pour lui n'est pas son feu. Le Saint-Esprit promis a pour tâche de nous révéler les choses de Christ. Là où il y a le feu, là est Jésus.
La théologie de l'Ascension est celle de la Pentecôte. Lorsque Christ monta au ciel, il fut amené dans un endroit particulier :
Etre assis "à la droite", signifie avoir de la puissance et de l'autorité. L'Ecriture parle toujours de la droite de Dieu. Jésus est assis à la droite de Dieu. En fait, nous ne trouvons jamais « la gauche de Dieu ». « La gauche » était souvent un endroit de honte et d'échec.
Une seule fois, il est question des bras de l'Eternel, sinon, l'Ecriture fait toujours mention de son bras ou de sa droite.
Le bras de l'Eternel est l'Eternel lui-même, le Fils de Dieu. Le bras droit d'un père était toujours son fils. Dieu rompit le bras de Pharaon, roi d'Egypte lorsque son fils premier-né mourut.
Ce Psaume nous parle du bras « puissant » de Dieu. Lorsque le monde et Satan lancèrent leurs attaques contre le Christ, ils luttèrent contre la droite de l'Eternel qui ne sera jamais vaincue.
Cette prophétie s'est accomplie lorsque Christ vint sur la terre. Siméon, le vieil homme, vit Jésus pour la première fois lorsque celui-ci fut amené dans le temple. Il le bénit par ces mots :
Jésus est le salut, notre salut, le bras puissant de Dieu mis à nu pour nous sauver. Au lieu de détruire ses ennemis, Dieu découvrit son bras pour nous sauver. Lorsque Christ fut élevé dans le ciel pour s'asseoir à la droite de Dieu, la première chose qu'il accomplit fut d'envoyer le feu de la Pentecôte.
Des feux simulés
Il y a des feux factices. Le feu d'où sort la voix de Jésus, est le vrai. Au Royaume Uni où il ne fait pas bien chaud, on se chauffait au charbon et les maisons avaient des cheminées. Les maisons ont toujours encore des âtres et des cheminées, mais le feu vient de brûleurs à gaz. Plus de charbon, de braise, de visage près du feu, de pain grillé ou de bouilloire qui chante dans l'âtre. Certaines maisons, comme presque partout en Europe, sont chauffées par un chauffage central et des radiateurs alimentés avec de l'eau chaude. Ces radiateurs sont figés, ne sont pas souriants, jamais rougeoyants ni éclatants – seulement remplis d'eau chaude. Jésus n'est toutefois pas venu pour baptiser d'eau – chaude ou froide – mais de feu, d'un feu réel, non simulé.
La religion dans les églises regorge de symboles. La présence de Dieu est évoquée par l'architecture, la musique, les vêtements de cérémonie, le ton de la voix, le mobilier, ou par des groupes bruyants et la batterie. L'église baptise d'eau mais non de Saint-Esprit et de feu. Nous avons peut-être tous besoin d'aide pour adorer mais l'impulsion en elle-même doit venir du feu de nos entrailles. Le chant qui monte vers le ciel ne vient pas des lèvres mais du coeur.
La prédication peut être également brillante, aiguisée et professionnelle, accompagnée du bon geste au bon moment, de l'histoire à propos, du bon rythme de la voix, de la larme et du sanglot au moment propice, du cri approprié, du crescendo oratoire, des fioritures et des apogées, puis du signe de la main à la chorale pour l'inviter à venir au moment crucial. Certainement toutes ces choses sont bonnes si elles engendrent une louange à la gloire de Dieu ; sinon, cela n'est pas un buisson ardent. Une église peut représenter un arbuste magnifique et cultivé, mais elle devrait être un buisson ardent, libérant la passion de Dieu.
Ce ne sont pas des rois, des poètes ou des intellectuels qui ont rempli les pages des Ecritures, mais des personnes au coeur brûlant : Noé, Abraham, Jacob, Joseph, Moïse, Josué, David, Eli, Elisée, Daniel, Ezéchiel, toutes les « Marie » des Evangiles et les femmes que Paul salue dans Romains 16. Ils n'avaient aucun scrupule à être émotifs. Dieu les embrasa et ils brûlèrent d'un feu flamboyant. L'appel de Dieu n'était pas destiné à des consommateurs froids et sans émotion. Ils étaient enthousiastes. Israël commença avec des leaders charismatiques, remplis de l'Esprit et finit avec des rois païens.
Jésus dit de Jean Baptiste qu'il était « la lampe qui brûle et qui luit »:
J'aurais préféré être un Jean qui brûle et qui luit plutôt qu'un roi ! Le Roi Hérode, dans son palais, n'a répandu aucune lumière dans le monde ; le souvenir de Jean Baptiste, dans le cachot du palais d'Hérode, rayonne encore aujourd'hui. Néron éclaira les jardins de son palais en liant des chrétiens et en les brûlant. Aujourd'hui on donne à des chiens le nom de Néron mais la flamme de ces martyrs ne peut être éteinte.
Des foyers de feu
Le coeur humain est un brasier fait pour le feu. Il y a trop d'âtres froids, trop de cendriers qui comme des poubelles, sont remplis d'ordures. Jadis, les âtres étaient en fer et les ménagères passaient beaucoup de temps à polir les grilles de l'âtre. Dans les années 30 lors de la disette, on n'avait pas de charbon et pas de feu, mais les âtres étaient tout de même astiqués. Pourrait-on comparer les églises aux années 30 – des sermons soignés mais sans feu ?
Dieu prit un buisson ordinaire et l'enflamma. Il en fit quelque chose d'extraordinaire avant de parler du buisson. Dieu ne parle pas en général au travers d'un buisson, aussi beau qu'il soit. Avant qu'il ne visite ce désert, ce buisson était un buisson quelconque. Moïse l'avait vu auparavant, mais ne l'avait jamais remarqué. Mais lorsque les flammes du ciel furent allumées, le buisson ne passa plus inaperçu. Ceci s'applique également aux églises ! Le monde n'a pas de respect pour une église hypocrite, tiède, bien pensante et incrédule. Si une église brûle pour Dieu, elle attirera l'attention. Lorsque les églises deviennent des modèles de décence, de modestie, de conformité et de bienséance, personne ne dit alors :
Devant un embrasement spirituel, les gens s'arrêtent et regardent fixement.