Territoires palestiniens : le pardon l'a libérée
« Je suis loin et je ne sais pas si je reviendrai », voilà ce que Rami Ayyad a confié à ses proches au téléphone, alors qu'il venait d'être kidnappé en raison de ses activités chrétiennes.
Il était directeur de l'unique librairie chrétienne de Gaza. Son corps a été retrouvé le lendemain. Sept ans plus tard, personne ne sait qui a tué Rami et pourquoi. Le personnel de la librairie chrétienne dans laquelle il travaillait, avait reçu des menaces de mort de la part des extrémistes islamistes. Cet assassinat a été une lourde épreuve pour sa femme Pauline qui s'est retrouvée veuve alors qu'elle était enceinte et en charge de deux autres enfants.
Aujourd'hui Pauline explique comment Dieu l'a aidée à pardonner aux agresseurs de son mari. « Au début, je refusais que les meurtriers de mon mari aillent au ciel, j'avais l'impression que ceux qui me demandaient de prier pour eux ne comprenaient pas mes émotions » a-t-elle confié. Et d'ajouter « Quand Rami est mort, j'ai blâmé Dieu et je lui ai dit : pourquoi as-tu permis cela ? » Ce verset a résonné dans ma tête : « Tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu », mais cela ne me réconfortait pas. »
Pauline Ayyad a mis 5 ans pour arriver à pardonner totalement aux meurtriers de son mari. L'un des versets qui l'a aidé est celui du livre de l'Ecclésiaste dans la Bible : « Il y a un temps pour naître et un temps pour mourir ». Pauline a compris que c'était le meilleur temps pour Rami, son mari de mourir ainsi. Dès que cette mère de famille a été libérée du non pardon, Dieu lui a mis à coeur d'aider d'autres veuve là où elle vit désormais.
Beaucoup de veuves dans la région de Pauline subissent des pressions économiques, elles se sentent faibles. Pauline leur propose de suivre des cours bibliques, où elles étudient la situation des veuves dans la Bible et plusieurs d'entre elles se sont rapprochées de Dieu.
Rami continue de manquer à la famille mais aujourd'hui Pauline aime dire avec assurance que tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu.