Egypte : De nombreux musulmans brûlent des maisons de chrétiens et menacent un prêtre
La semaine dernière, des centaines de musulmans en colère ont brûlé plusieurs maisons de chrétiens, assiégé une église et menacé de tuer le prêtre lors de deux incidents sans rapport l'un avec l'autre.
Les médias locaux ont révélé que le samedi 25 juin, dans un village situé à trois cent quatre-vingt-six kilomètres au sud du Caire, des musulmans locaux ont agressé le chrétien Wahib Halim Attia, lui ont volé trente-deux mille riyals saoudiens (soit sept mille francs suisses) et ont ensuite détruit sa maison et les autres bâtiments de la propriété à l'aide d'un bulldozer. Les assaillants s'en sont ensuite pris à six autres maisons de chrétiens et les ont brûlées. Le journal égyptien Watani a publié que les biens volés ont été restitués grâce aux efforts d'autres musulmans de la région.
Au cours de la même semaine, le jeudi 23 juin, dans un village situé près de la ville d'El-Minya à deux cent vingt kilomètres au sud du Caire, des musulmans salafistes ont assiégé l'église Saint-Georges et menacé le prêtre de mort s'il ne quittait pas le village.
Il faut savoir que les salafistes suivent une ligne islamique dure avec des tendances extrémistes et calquent leur croyance sur les trois premières générations de musulmans.
Source AEM
Après cinq heures, la police de sécurité a finalement empêché la foule de pénétrer dans le bâtiment et a permis au prêtre de quitter le village. On ne sait pas si l'incident a fait des blessés.
Cette attaque de l'église Saint-Georges la semaine dernière est due à un incident qui remonte à deux mois. En effet en mars, des salafistes avaient protesté devant l'église après avoir pris connaissance des projets de travaux d'agrandissement du bâtiment. Ils ont menacé les chrétiens de détruire l'église et le projet d'expansion a été abandonné.
Les salafistes ont attaqué et menacé les chrétiens à plusieurs reprises depuis la chute du régime de Hosni Moubarak le 11 février. Certains chrétiens disent que le mouvement essaie de provoquer la violence entre la majorité musulmane et la minorité chrétienne estimée entre sept et dix pour cent de la population égyptienne qui compte quatre-vingt-trois millions d'habitants.