Vie intime et vie du disciple
5 Maintenant, l'Eternel parle, Lui qui m'a formé dès ma naissance Pour être son serviteur, Pour ramener à lui Jacob, Et Israël encore dispersé; Car je suis honoré aux yeux de l'Eternel, Et mon Dieu est ma force.
Il est des vocations qui sont en germes au plus profond des coeurs dès la naissance, et qui se réveille dans la vie intérieure, la vie intime au contact de l'évangile. Tout homme converse avec soi-même, tout homme se parle et cette parole qu'il se dit à lui-même, c'est la vie intime. Cette vie intime fait toute la valeur de l'homme. C'est aussi là, dans cette intimité, que vient, descend la Parole de Vérité. Elle fait entendre la voix du Bon Berger. Elle crée la soif de Dieu : - Je ne suis rien, mais ta soif me dévore, disait Lamartine. Il vient un moment dans la vie intime où l'homme éprouve une vague inquiétude et entend cet appel intérieur : « Viens et suis-moi ».
L'âme chrétienne, malgré le sentiment de sa médiocrité, se sent faite pour Dieu. Un croyant s'exprimait ainsi : " L'homme ne peut pas être toujours satisfait par ce qui n'appartient qu'à la terre. Il y a des instants où l'âme prend son élan vers les hautes régions de la pureté et de la perfection. Nous savons comment la petite larve laide, agressive et avide qui vit au fond des fossés et des mares, se transforme, peu à peu, en une libellule étincelante. Un désir impérieux de quitter l'eau bourbeuse la pousse à ramper le long d'un brin d'herbe. A s'y tenir à l'abri d'une feuille. Pour, quelques temps après, s'éveiller et sortir de sa laide enveloppe et paraître face au soleil. Elle a des ailes... elle est devenue une libellule aux reflets bleu argent. C'est à cela qu'elle était destinée."
Citation : - Il y a bien longtemps, par une nuit claire des pays tropicaux, je dressais l'oreille à un bruit imperceptible qui passait sur le désert. C'était plus qu'un soupir, c'était moins qu'un sanglot. N'était-ce que le vent qui murmurait en frôlant les sables ? Le Nubien qui me servait de guide me dit alors : « Ecoute le désert ! Entends comme il pleure la soif. Il se lamente parce qu'il voudrait être une prairie » (Lacordaire).
Dans cette âme chrétienne jaillit un soupir : Seigneur tu nous veux pour toi ! Que sommes-nous pour embraser ton coeur et nos destinées et t'entendre nous dire « Viens-suis-moi » ?
Suivre Jésus ! Quiconque a entendu l'appel du Maître prend conscience qu'être disciple de Jésus, c'est le suivre : « Je te suivrai partout où tu iras », « Suis-moi ». L'appel de Matthieu:
9 De là étant allé plus loin, Jésus vit un homme assis au lieu des péages, et qui s'appelait Matthieu. Il lui dit : Suis-moi. Cet homme se leva, et le suivit.
« Suis-moi », nous dit que ce sont des pécheurs que Jésus appelle, mais des pécheurs repentants, comme le montre l'accueil que Matthieu réserve chez lui au Seigneur:
13 Jésus sortit de nouveau du côté de la mer. Toute la foule venait à lui, et il les enseignait. 14 En passant, il vit Lévi, fils d'Alphée, assis au bureau des péages. Il lui dit : Suis-moi. Lévi se leva, et le suivit. Lire la suite
et il les appelle à le suivre en leur disant de «qu'il se charge de sa croix»:
24 Alors Jésus dit à ses disciples : Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive. 25 Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la trouvera.
Suivre Jésus, c'est avoir été appelé à changer de vie et à renoncer à sa propre vie. La vie chrétienne est une réponse à un appel, un appel qui retentit au plus profond de notre vie personnelle, un appel qui, venant du Seigneur, fait de nous ses disciples.
8 Quand il vit cela, Simon Pierre tomba aux genoux de Jésus, et dit : Seigneur, retire-toi de moi, parce que je suis un homme pécheur. 9 Car l'épouvante l'avait saisi, lui et tous ceux qui étaient avec lui, à cause de la pêche qu'ils avaient faite. Lire la suite
Ce verset précise cet appel qui est d'abord la repentance. Que se passe-t-il en nous quand cet appel retentit ? Surprise, hésitation, peur, prise de conscience de notre état intérieur : « Je suis un homme pécheur ». On ne peut suivre sincèrement et fidèlement Jésus sans cette prise de conscience sur nous-même ; dans le repentir il y a renoncement à une vie ancienne pour une vie nouvelle, un état de coeur pour un autre état de coeur. Et, c'est toujours dans la repentance qu'on rétablit cette position de disciple qui suit le Seigneur.
Suivre Jésus, entraîne un renoncement, le fait de laisser quelque chose, voir de laisser quelqu'un:
20 Aussitôt, ils laissèrent les filets, et le suivirent. 21 De là étant allé plus loin, il vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée, et Jean, son frère, qui étaient dans une barque avec Zébédée, leur père, et qui réparaient leurs filets. Il les appela, Lire la suite
et de laisser un certain confort:
19 Un scribe s'approcha, et lui dit : Maître, je te suivrai partout où tu iras. 20 Jésus lui répondit : Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des nids; mais le Fils de l'homme n'a pas où reposer sa tête.
Jésus modère l'enthousiasme de ce scribe en lui montrant la réalité du fait de le suivre. Nous idéalisons souvent la vie spirituelle, et nous sommes vite déçus quand cela n'est pas comme on le rêvait ! Jésus ne veut pas des rêveurs ! Il recherche des disciples qui acceptent de quitter, de laisser un certain confort de vie pour porter Sa Parole.
A celui qui le suis déjà, Jésus dit encore que la priorité reste à le suivre, en continuant à savoir renoncer à un certain confort légitime. L'urgence de l'évangélisation réclame des disciples consacrés. Parfois on aimerait prendre du recul, se consacrer à autre chose, mais Jésus nous dit encore « Suis-moi », c'est-à-dire poursuit l'oeuvre qui t'a été confiée.
Suivre Jésus ! Comprenons ce que cela veut dire pour et dans nos vies.
Citation : " La plupart d'entre nous n'aurons pas à nous repentir pour un grand méfait, mais simplement pour la grande apathie qui nous empêche de faire quelque chose" (M.L. King).