Témoignage d'un casque bleu
Un jour où j'allais très mal, à l'âge de 33ans, et après une vie surtout marquée par l'échec, le péché, et bien que je ne fasse pas la différence entre religion et foi, je peux dire le blasphème. Du fond de ma détresse, j'ai appelé DIEU.
J'étais seul chez moi, un soir de novembre 1999, le désert dans ma tête, le terrible constat de l'échec, tout ce qui n'avait pas marché et tout ce qui ne marchait pas. Le boulot en intérim au jour le jour, et aucune raison d'espérer une embauche définitive aux dires de certains responsables de l'entreprise. La terrible impression de ne rien maîtriser, de subir, toujours subir. J'étais épuisé moralement. Les larmes coulaient. Cela durait depuis trois ans; chômage, intérim, problèmes d'argent, galères en tout genre... De drôles de questions me venaient à l'esprit sur le sens de la vie.
Alors, je me suis demandé: « Mais qu'est-ce qui peut m'aider ? » Rien ni personne, cela j'en suis sûr ! Il n'y a qu'une seule issue: "Mon DIEU si tu existes, aide-moi".
Mais avant, je dois dire ce que c'était pour moi, DIEU et les religions. Bien sûr il n'existait pas, à cause des guerres, de la famine et de tous les malheurs du monde. Je maudissais toutes les religions à cause de ce que j'avais vu, quand j'étais militaire, à Sarajevo où j'avais passé six mois comme casque bleu. Bosniaques musulmans, serbes orthodoxes, croates catholiques, tous se massacraient, et cela était devenu un peu une guerre de religions, ce qui m'inspirait le plus grand mépris, le plus grand dégoût.
Mais DIEU est bon, Il est patient. Il a fallu que je tombe bas pour l'appeler. Ce que j'ai fait ce soir-là. L'orgueil humain qui veut que l'on s'en sorte seul était tombé. A cette époque, je travaillais souvent à l'appel, en plus du peu de jours prévus. Normalement, je ne devais pas travailler le lendemain. Alors j'ai dit : "Mon DIEU, si tu existes, fais-moi travailler demain". Bien sûr, le lendemain le téléphone a sonné ! Coïncidence, diront certains. Oui, peut-être pour une fois. Mais pas quand cela se reproduit des dizaines de fois. Pour cela et pour d'autres choses, on ne peut plus parler de coïncidences, mais d'un DIEU qui se révèle. Je me souviens qu'un matin je me suis levé à quatre heures, et que j'ai mis ma tenue de travail en priant : "Mon DIEU, je te fais confiance, ne fais pas que je me sois levé pour rien !". Et bien sûr... voir plus haut !
Je dois bien avouer, sans gloire aucune, qu'après huit ans d'armée mon coeur était si endurci qu'aucun évangéliste des plus talentueux n'aurait pu me convaincre. C'est bien DIEU lui-même qui est venu me chercher, ce qui donne une toute petite idée de sa grâce et de son amour infinis. Je ne méritais qu'une chose, c'était qu'Il me laisse où j'étais ! C'est facile d'appeler au secours quand on est dans le trou. Mais celui qui vient vous en sortir se glorifie, surtout après avoir essuyé vos insultes, vos blasphèmes, et toute la confiance que vous n'avez jamais voulu lui accorder, alors que LUI SEUL en est digne.
Quelque temps après, j'ai revu une amie que j'avais un peu perdue de vue. Elle et son mari sont croyants et pratiquants (protestants). Je lui ai demandé de me prêter une Bible. Je crois qu'elle a été un peu surprise. "Mais tu crois en Dieu ? - Oui, je crois!"
Alors, elle a sorti une Bible de son sac, et a dit simplement : "Voilà, tu commences à Jean, prends-en soin, car j'y tiens beaucoup". Je me souviens avoir posé une question de grand érudit : "Pourquoi dit-on ancien et nouveau testament ?". Je me suis retrouvé chez moi à lire la parole de Dieu. Je n'ai pas lu cette Bible longtemps. Je suis allé en acheter une, j'ai voulu avoir ma Bible à moi. Car ce que je découvrais, au fur et à mesure des pages, était fabuleux. Toutes mes convictions, idées, impressions tombaient les unes après les autres. Je pense à la parabole du trésor, de la perle et du filet. Oui, je découvrais un trésor, ce que tout le monde espère. Pourtant, il est là tout près de nous, et tant d'entre nous sont aveugles. Oui, je peux appliquer à moi-même cette sainte écriture : "Avant j'étais aveugle, et maintenant je vois".
J'ai lu ma Bible en trois mois. Cela en a impressionné plus d'un. Mais ce n'est pas lire, c'est dévorer. J'ai passé des week-ends entiers enfermé sans voir personne, m'énervant parfois sur le téléphone qui me dérangeait. J'avais l'impression merveilleuse qu'après avoir fini, tout allait tomber. Tout ce qu'un homme souhaite de bon, égoïstement. Et le lundi matin, j'allais au boulot, rempli, heureux et serein.
Commencer à Jean, selon la recommandation de mon amie. J'étais donc allé jusqu'à la fin, puis j'avais repris la Genèse, et de nouveau jusqu'à la fin. Disons si je puis me permettre, un tour et demi!? Et puis quelques jours après, ce que j'attendais a commencé à venir (c'était la mi-mai). Le boulot en premier. Pas de contrat, mais un autre poste où je travaillais à plein temps, et même avec beaucoup d'heures supplémentaires, c'est-à-dire un salaire quasiment doublé. Sans compter une promesse de contrat définitif au 1er octobre. Merveilleux, me disais-je, il n'y a plus qu'à patienter.
Mais l'argent, c'est mauvais. Après des mois et des mois de privations, j'ai recommencé à sortir avec les copains, et je me suis éloigné de l'essentiel. Je suis retombé dans "le monde". La Bible un peu délaissée, on ne peut pas s'amuser et lire la parole du Seigneur en même temps. Je me contentais de relire quelques beaux passages qui m'avaient marqué.
Puis, il y a aussi "l'autre". Celui auquel on appartient au départ, et qui n'entend pas se laisser faire. Et l'épreuve est nécessaire pour éprouver la foi.
Au lieu d'être embauché le 1er octobre, j'ai été viré le 30 septembre. Je suis honteusement revenu au poste précédent, suppliant d'être repris. On m'a dit d'accord, mais cela a été pire qu'avant. Alors que j'étais parti comme un voleur, d'autres étaient rentrés et travaillaient plus que moi. Quand j'ai posé la question à un responsable, la réponse a été terrible : "Tu vois, lui, lui et lui quand tu es parti au début de l'été alors qu'on avait le plus besoin de toi, eux ils sont venus et ils ont rendu service. Et maintenant que tu reviens, je vais les virer pour toi? (sous-entendu : pour qui tu te prends?). Je n'ai pas trouvé de réponse viable, du moins à ses yeux. J'ai donc perdu deux ans d'ancienneté, et presque tout était à refaire. Presque tout, car je devais m'estimer heureux d'avoir été repris.
Retombé de plus belle, vers qui croyez-vous que je me sois tourné? J'ai repris ma Bible et j'ai prié. J'ai relu dans l'introduction un petit paragraphe tout simple : "Lisez sans cesse la Bible, non pas pour apprendre quelque chose que vous ne savez pas encore, mais comme une preuve de votre fidélité à Dieu et de votre amour pour lui. Si vous persévérez, Il vous accordera "la sagesse des Ecritures", pour trouver la vie en toutes ses paroles". Dans l'introduction, vous dis-je! Ce n'est même pas un écrit biblique!
Comme c'est difficile de trouver les mots pour exprimer ce que j'ai ressenti. Tout était à refaire, le sentiment de culpabilité, l'échec. Tiens, il y avait longtemps! Alors, c'était si facile? Il suffisait de lire une fois la vérité, et puis tous les problèmes s'envoleraient? On pleure une fois, on demande à Dieu qu'Il se révèle, et puis, quand Il est venu, on peut retourner dans le monde, après qu'Il nous a béni, comblé de biens? Pour quoi faire? Recommencer tout ce qu'on a fait avant et qui le déshonorait? "Mon Dieu, qu'ai-je fait là?".
Le Seigneur m'a repris lui aussi comme ils m'ont repris à mon ancien boulot. Ainsi, j'ai décidé de recommencer, mais de façon plus assidue, et surtout sans limite de temps. Et prier, prier, prier, prier. Comme ça, j'ai vu ma stupidité. La Bible, ce n'est pas un roman, la Bible, ce n'est pas une bande dessinée, la Bible est la parole de Dieu. Ce livre est si riche qu'on peut le lire toute sa vie, et le dernier jour, un verset nous parlera alors que nous ne l'aurions pas remarqué en des décennies de lecture.
En fait, je redécouvrais presque tout. Comme je l'ai dit, "je ne lisais pas, je dévorais". Les chiens affamés dévorent. Le problème, c'est qu'à manger trop vite on ne sent pas le goût. La prière ouvre aussi l'esprit. Par exemple, si je me mets à la place de mon patron, et qu'un ex-employé revienne tout honteux, il est fort possible que je le rejetterai en disant: "C'est trop tard, dégage!"
Mais Dieu, Lui, Il est bon, plein de tendresse et de miséricorde. Il nous éduque, nous ouvre l'esprit. Et Il est patient. S'Il venait là, maintenant, sa sainteté, sa gloire, cela nous tuerait. Un homme comme Moïse n'a pas pu voir Dieu, à plus forte raison nous!
Cette histoire de boulot "perdu, repris" a un peu plus de deux ans. Depuis, il y a eu quelques améliorations, mais toujours pas de contrat. C'est parfois pénible, mais le Seigneur est là. Et Il travaille pour moi, comme pour des milliers d'autres bien sûr, et heureusement.
Il faut bien rendre grâce au Seigneur, je n'aurais jamais tenu le coup seul jusqu'ici. Comme il est bon de sentir sa présence tous les jours.
Depuis fin 1999, mon chemin s'est fait petit à petit. J'ai longtemps été réticent à aller au culte le dimanche. Les deux ou trois fois où j'y suis allé, je n'avais rien ressenti. Je préférais rester chez moi à lire, j'avais besoin de recevoir, et je ne voulais pas donner. Le temps a passé où j'ai eu le sentiment de "patiner sur place". Je commençais à penser au baptême. J'ai passé les fêtes de fin d'année 2001 avec mes amis cités plus haut, et j'ai avoué que je n'avançais plus tout seul. Petit à petit, j'ai commencé à m'intéresser à des rassemblements chrétiens, des soirées, mais j'avais encore du mal à accepter d'aller au culte. Ces six mois à Sarajevo m'avaient trop marqué. Pourtant c'était assez loin, de novembre 1993 à mai 1994. La réticence envers la religion était toujours là et bien là, ancrée en moi.
En juin 2002, lors d' un rassemblement à Sète, j'ai rencontré un ami qui était dans une situation similaire à la mienne. Un peu perdu comme moi, il voulait se fixer dans une église. Cela m'a motivé. Et puis, tout le monde insistait autour de moi sur la nécessité de se fixer. Car nous sommes "des brebis au milieu des loups".
Je dois encore rendre grâce à Dieu qui a « organisé » cette rencontre. Bien que nous ayons eu un parcours totalement différent, nous avions beaucoup de points communs. Ainsi, nous avons décidé de faire un "tour" des églises de la région. Nous sommes allés passer un week-end à Gagnières où avait lieu un grand rassemblement chrétien, auquel m'avait invité une amie. Le samedi soir, il y avait un concert du groupe "visa". Le guitariste avait un grand charisme, et exhortait à la foi, proclamait la grandeur du Seigneur, entre chaque chanson, par des histoires vécues par lui ou d'autres gens. Ce monsieur est suisse, il s'appelle Rolf Schneider.
Le lendemain, mon amie m'a lancé : "Il faudrait que tu penses au baptême". J'ai répondu que j'y pensais sérieusement. Mon ami de Sète a proposé de me baptiser, j'ai dit: "Oui, on y va!". Puis c'est ensuivi une polémique. Etais-je prêt ? Tout le monde était d'accord, mais cela n'allait-il pas un peu vite ? Ne serait-ce pas mieux si un pasteur le faisait, etc..........
Finalement, c'est à Rolf Schneider que nous avons demandé, et un pasteur nous a confirmé qu'il n'était absolument pas nécessaire que ce soit un pasteur, et uniquement, qui donne le baptême, et que Rolf était parfaitement compétent pour cela. Après un entretien avec lui en tête à tête, il m'a dit ok. C'est ainsi que j'ai pris le baptême le 11 août 2002 à Gagnières, et dans la rivière s'il vous plait !
Et encore gloire à Dieu, puisque je souhaitais un baptême "original", en rivière, comme dans la Bible, en fait. Le texte concernant Jean-Baptiste, au début des Evangiles , me plaisait particulièrement. Je n'avais parlé de cela à personne, je ne l'avais même pas mis en prière devant le Seigneur. Cela confirme le verset qui dit que Dieu nous connaît mieux que nous-mêmes, qu'Il connaît le plus profond de notre coeur. Et sa bonté infinie, puisqu'Il m'a fait plaisir en me donnant le baptême dont j'avais à peine rêvé.
- Depuis fin 1999, donc, j'avais reçu la révélation, la lecture, et l'apprentissage de la prière. Et je demandais beaucoup de choses chaque jour, pour moi surtout, pour ma famille, mes amis. J'avais postulé en 1997 pour un poste de pompier volontaire à Nîmes, et bien sûr cela ne marchait pas. C'est un des sujets que j'ai mis en prière chaque jour. Cela a marché en 2000, où j'ai été retenu. J'ai passé les tests avec succès, et finalement j'ai reçu une convocation écrite à une date définie. Je l'ai reçue fin octobre, mais environ une dizaine de jours après la date du rendez-vous !. En fait, la poste avait fait grève entre temps, et la lettre s'était "un peu égarée" avant de me parvenir. Quelle horreur ! Depuis trois ans que j'envoyais des lettres de motivation et cv, et après des mois de prières journalières. Pfffffffffff.......... J'ai téléphoné, criant à l'injustice, et la secrétaire désarmée m'a passé le colonel lui-même qui m'a dit : : "Désolé, mais maintenant la sélection est faite pour cette année... Mais ne vous découragez pas, et gardez cette lettre pour le prochain recrutement, nous en tiendrons compte....."
Pour moi, abattu, c'était "cuit". J'étais bien décidé à laisser tomber. Mais un camarade du boulot, qui est pompier volontaire depuis des années, m'a encouragé à continuer. Ce que j'ai fait, puis une nouvelle convocation est arrivée. Au programme il y avait une discipline de plus, le sport, et j'ai appris que j'allais devoir tout repasser. Bref, j'ai décidé de recommencer, mais je pensais à cette parole du Seigneur déclarant qu'Il nous connaît mieux que nous-mêmes et qu'Il nous donnera seulement ce qui est bon pour nous. Alors j'ai prié : "Seigneur, Toi qui nous connais mieux que nous- mêmes, depuis le temps que je postule à ce poste de pompier volontaire, Tu sais, Toi, si cela est bon pour moi. Peut-être qu'après tout je n'en suis pas capable. Je vais faire de mon mieux, mais c'est la dernière fois. Fais que je réussisse les tests si cela est bon pour moi, ou bien fais-moi échouer, et alors je laisserai tomber cette idée définitivement."
Les tests ont eu lieu les uns après les autres, j'ai du reprendre le sport, je me suis préparé du mieux que j'ai pu avec cette idée de "dernière fois". Sport, écrit, oral, à chaque fois tout s'est passé de la meilleure façon et même au-delà de ce que j'espérais (sauf l'oral où on ne nous fait rien ressentir de bon ou mauvais). Puis, une dernière lettre est arrivée et je me suis dit: "Tiens, voilà la décision ; positive ou négative ?". J'étais prêt à accepter les deux options. Mais bien sûr, lorsque j'ai lu que c'était positif, quelle immense joie m'a envahi ! Depuis le temps, depuis début 1997 jusqu'à juin 2002, et après presque trois ans de prières journalières, enfin. C'est la première des choses personnelles que je demande au Seigneur de m'accorder. Et c'est comme s'Il était descendu pour me dire : "Voilà, si tu me donnes ta confiance, tu seras béni." Et dans la Bible, c'est le passage de Romains ch. 5 versets 4 et 5 qui m'a "éclaté au visage".
Comme cela faisait longtemps que je n'avais pas ressenti une telle joie! Comme cela fait du bien, après toutes ces épreuves! Gloire à Dieu de m'avoir donné la force de croire! Il y a parfois encore des moments difficiles, mais je pense à ce message, et cela m'aide. D'autres épreuves sont à venir et sont là, mais cette lettre positive m'a donné une force morale mille fois plus forte. La plus grande leçon est la persévérance, la confiance que l'on doit accorder au Seigneur Jésus-Christ. C'est parfois difficile. Avec le temps j'ai failli me décourager, mais il est bien écrit aussi que "Dieu ne permettra pas que l'on soit éprouvé au-delà de nos capacités."
Au boulot, je n'ai toujours pas de contrat, mais j'en entends parler, çà et là. On verra bien. Il est écrit dans l'ecclésiaste:"Il y a un temps pour chaque chose". Les moments difficiles sont moins intenses qu'auparavant et moins longs. J'ai reçu une paix qui refait vite surface dans ces moments- là. J'ai donné ma vie à Jésus, et cela a tout changé. Je sais que c'est le meilleur choix, je sais que Lui seul ne nous décevra jamais, à condition que l'on garde les yeux tournés vers Lui. Personne n'a jamais été déçu par le Seigneur, et je ne serai pas le premier. Car dans ce domaine il n'y aura jamais un premier.
La Bible est un trésor inestimable. Qu'il est bon de lire : "Je ne te laisserai pas, je ne t'abandonnerai pas"; "Vous me chercherez et vous me trouverez car vous me chercherez de tout votre coeur"; au début de Job, lorsque cet homme bon et juste perd tout : "L'Eternel a donné, l'Eternel a repris, béni soit l'Eternel"; quelle belle parole de grande foi, n'est-ce pas ? Et combien d'autres versets qu'il est bon de lire et relire, de découvrir et redécouvrir. Oui, il faut continuer, et cela jusqu'à la fin, dans les bons jours comme dans les mauvais. Le découragement est une des armes les plus redoutables du diable. Céder au découragement c'est le laisser gagner, et persévérer c'est laisser agir le Seigneur qui par l'épreuve nous fortifie et nous purifie.
Le 26 septembre 2002. Merci Seigneur, merci à mes nouveaux amis qui m'ont guidé, conseillé dans mon cheminement qui ne fait que commencer...........
J'étais seul chez moi, un soir de novembre 1999, le désert dans ma tête, le terrible constat de l'échec, tout ce qui n'avait pas marché et tout ce qui ne marchait pas. Le boulot en intérim au jour le jour, et aucune raison d'espérer une embauche définitive aux dires de certains responsables de l'entreprise. La terrible impression de ne rien maîtriser, de subir, toujours subir. J'étais épuisé moralement. Les larmes coulaient. Cela durait depuis trois ans; chômage, intérim, problèmes d'argent, galères en tout genre... De drôles de questions me venaient à l'esprit sur le sens de la vie.
Alors, je me suis demandé: « Mais qu'est-ce qui peut m'aider ? » Rien ni personne, cela j'en suis sûr ! Il n'y a qu'une seule issue: "Mon DIEU si tu existes, aide-moi".
Mais avant, je dois dire ce que c'était pour moi, DIEU et les religions. Bien sûr il n'existait pas, à cause des guerres, de la famine et de tous les malheurs du monde. Je maudissais toutes les religions à cause de ce que j'avais vu, quand j'étais militaire, à Sarajevo où j'avais passé six mois comme casque bleu. Bosniaques musulmans, serbes orthodoxes, croates catholiques, tous se massacraient, et cela était devenu un peu une guerre de religions, ce qui m'inspirait le plus grand mépris, le plus grand dégoût.
Mais DIEU est bon, Il est patient. Il a fallu que je tombe bas pour l'appeler. Ce que j'ai fait ce soir-là. L'orgueil humain qui veut que l'on s'en sorte seul était tombé. A cette époque, je travaillais souvent à l'appel, en plus du peu de jours prévus. Normalement, je ne devais pas travailler le lendemain. Alors j'ai dit : "Mon DIEU, si tu existes, fais-moi travailler demain". Bien sûr, le lendemain le téléphone a sonné ! Coïncidence, diront certains. Oui, peut-être pour une fois. Mais pas quand cela se reproduit des dizaines de fois. Pour cela et pour d'autres choses, on ne peut plus parler de coïncidences, mais d'un DIEU qui se révèle. Je me souviens qu'un matin je me suis levé à quatre heures, et que j'ai mis ma tenue de travail en priant : "Mon DIEU, je te fais confiance, ne fais pas que je me sois levé pour rien !". Et bien sûr... voir plus haut !
Je dois bien avouer, sans gloire aucune, qu'après huit ans d'armée mon coeur était si endurci qu'aucun évangéliste des plus talentueux n'aurait pu me convaincre. C'est bien DIEU lui-même qui est venu me chercher, ce qui donne une toute petite idée de sa grâce et de son amour infinis. Je ne méritais qu'une chose, c'était qu'Il me laisse où j'étais ! C'est facile d'appeler au secours quand on est dans le trou. Mais celui qui vient vous en sortir se glorifie, surtout après avoir essuyé vos insultes, vos blasphèmes, et toute la confiance que vous n'avez jamais voulu lui accorder, alors que LUI SEUL en est digne.
Quelque temps après, j'ai revu une amie que j'avais un peu perdue de vue. Elle et son mari sont croyants et pratiquants (protestants). Je lui ai demandé de me prêter une Bible. Je crois qu'elle a été un peu surprise. "Mais tu crois en Dieu ? - Oui, je crois!"
Alors, elle a sorti une Bible de son sac, et a dit simplement : "Voilà, tu commences à Jean, prends-en soin, car j'y tiens beaucoup". Je me souviens avoir posé une question de grand érudit : "Pourquoi dit-on ancien et nouveau testament ?". Je me suis retrouvé chez moi à lire la parole de Dieu. Je n'ai pas lu cette Bible longtemps. Je suis allé en acheter une, j'ai voulu avoir ma Bible à moi. Car ce que je découvrais, au fur et à mesure des pages, était fabuleux. Toutes mes convictions, idées, impressions tombaient les unes après les autres. Je pense à la parabole du trésor, de la perle et du filet. Oui, je découvrais un trésor, ce que tout le monde espère. Pourtant, il est là tout près de nous, et tant d'entre nous sont aveugles. Oui, je peux appliquer à moi-même cette sainte écriture : "Avant j'étais aveugle, et maintenant je vois".
J'ai lu ma Bible en trois mois. Cela en a impressionné plus d'un. Mais ce n'est pas lire, c'est dévorer. J'ai passé des week-ends entiers enfermé sans voir personne, m'énervant parfois sur le téléphone qui me dérangeait. J'avais l'impression merveilleuse qu'après avoir fini, tout allait tomber. Tout ce qu'un homme souhaite de bon, égoïstement. Et le lundi matin, j'allais au boulot, rempli, heureux et serein.
Commencer à Jean, selon la recommandation de mon amie. J'étais donc allé jusqu'à la fin, puis j'avais repris la Genèse, et de nouveau jusqu'à la fin. Disons si je puis me permettre, un tour et demi!? Et puis quelques jours après, ce que j'attendais a commencé à venir (c'était la mi-mai). Le boulot en premier. Pas de contrat, mais un autre poste où je travaillais à plein temps, et même avec beaucoup d'heures supplémentaires, c'est-à-dire un salaire quasiment doublé. Sans compter une promesse de contrat définitif au 1er octobre. Merveilleux, me disais-je, il n'y a plus qu'à patienter.
Mais l'argent, c'est mauvais. Après des mois et des mois de privations, j'ai recommencé à sortir avec les copains, et je me suis éloigné de l'essentiel. Je suis retombé dans "le monde". La Bible un peu délaissée, on ne peut pas s'amuser et lire la parole du Seigneur en même temps. Je me contentais de relire quelques beaux passages qui m'avaient marqué.
Puis, il y a aussi "l'autre". Celui auquel on appartient au départ, et qui n'entend pas se laisser faire. Et l'épreuve est nécessaire pour éprouver la foi.
Au lieu d'être embauché le 1er octobre, j'ai été viré le 30 septembre. Je suis honteusement revenu au poste précédent, suppliant d'être repris. On m'a dit d'accord, mais cela a été pire qu'avant. Alors que j'étais parti comme un voleur, d'autres étaient rentrés et travaillaient plus que moi. Quand j'ai posé la question à un responsable, la réponse a été terrible : "Tu vois, lui, lui et lui quand tu es parti au début de l'été alors qu'on avait le plus besoin de toi, eux ils sont venus et ils ont rendu service. Et maintenant que tu reviens, je vais les virer pour toi? (sous-entendu : pour qui tu te prends?). Je n'ai pas trouvé de réponse viable, du moins à ses yeux. J'ai donc perdu deux ans d'ancienneté, et presque tout était à refaire. Presque tout, car je devais m'estimer heureux d'avoir été repris.
Retombé de plus belle, vers qui croyez-vous que je me sois tourné? J'ai repris ma Bible et j'ai prié. J'ai relu dans l'introduction un petit paragraphe tout simple : "Lisez sans cesse la Bible, non pas pour apprendre quelque chose que vous ne savez pas encore, mais comme une preuve de votre fidélité à Dieu et de votre amour pour lui. Si vous persévérez, Il vous accordera "la sagesse des Ecritures", pour trouver la vie en toutes ses paroles". Dans l'introduction, vous dis-je! Ce n'est même pas un écrit biblique!
Comme c'est difficile de trouver les mots pour exprimer ce que j'ai ressenti. Tout était à refaire, le sentiment de culpabilité, l'échec. Tiens, il y avait longtemps! Alors, c'était si facile? Il suffisait de lire une fois la vérité, et puis tous les problèmes s'envoleraient? On pleure une fois, on demande à Dieu qu'Il se révèle, et puis, quand Il est venu, on peut retourner dans le monde, après qu'Il nous a béni, comblé de biens? Pour quoi faire? Recommencer tout ce qu'on a fait avant et qui le déshonorait? "Mon Dieu, qu'ai-je fait là?".
Le Seigneur m'a repris lui aussi comme ils m'ont repris à mon ancien boulot. Ainsi, j'ai décidé de recommencer, mais de façon plus assidue, et surtout sans limite de temps. Et prier, prier, prier, prier. Comme ça, j'ai vu ma stupidité. La Bible, ce n'est pas un roman, la Bible, ce n'est pas une bande dessinée, la Bible est la parole de Dieu. Ce livre est si riche qu'on peut le lire toute sa vie, et le dernier jour, un verset nous parlera alors que nous ne l'aurions pas remarqué en des décennies de lecture.
En fait, je redécouvrais presque tout. Comme je l'ai dit, "je ne lisais pas, je dévorais". Les chiens affamés dévorent. Le problème, c'est qu'à manger trop vite on ne sent pas le goût. La prière ouvre aussi l'esprit. Par exemple, si je me mets à la place de mon patron, et qu'un ex-employé revienne tout honteux, il est fort possible que je le rejetterai en disant: "C'est trop tard, dégage!"
Mais Dieu, Lui, Il est bon, plein de tendresse et de miséricorde. Il nous éduque, nous ouvre l'esprit. Et Il est patient. S'Il venait là, maintenant, sa sainteté, sa gloire, cela nous tuerait. Un homme comme Moïse n'a pas pu voir Dieu, à plus forte raison nous!
Cette histoire de boulot "perdu, repris" a un peu plus de deux ans. Depuis, il y a eu quelques améliorations, mais toujours pas de contrat. C'est parfois pénible, mais le Seigneur est là. Et Il travaille pour moi, comme pour des milliers d'autres bien sûr, et heureusement.
Il faut bien rendre grâce au Seigneur, je n'aurais jamais tenu le coup seul jusqu'ici. Comme il est bon de sentir sa présence tous les jours.
Depuis fin 1999, mon chemin s'est fait petit à petit. J'ai longtemps été réticent à aller au culte le dimanche. Les deux ou trois fois où j'y suis allé, je n'avais rien ressenti. Je préférais rester chez moi à lire, j'avais besoin de recevoir, et je ne voulais pas donner. Le temps a passé où j'ai eu le sentiment de "patiner sur place". Je commençais à penser au baptême. J'ai passé les fêtes de fin d'année 2001 avec mes amis cités plus haut, et j'ai avoué que je n'avançais plus tout seul. Petit à petit, j'ai commencé à m'intéresser à des rassemblements chrétiens, des soirées, mais j'avais encore du mal à accepter d'aller au culte. Ces six mois à Sarajevo m'avaient trop marqué. Pourtant c'était assez loin, de novembre 1993 à mai 1994. La réticence envers la religion était toujours là et bien là, ancrée en moi.
En juin 2002, lors d' un rassemblement à Sète, j'ai rencontré un ami qui était dans une situation similaire à la mienne. Un peu perdu comme moi, il voulait se fixer dans une église. Cela m'a motivé. Et puis, tout le monde insistait autour de moi sur la nécessité de se fixer. Car nous sommes "des brebis au milieu des loups".
Je dois encore rendre grâce à Dieu qui a « organisé » cette rencontre. Bien que nous ayons eu un parcours totalement différent, nous avions beaucoup de points communs. Ainsi, nous avons décidé de faire un "tour" des églises de la région. Nous sommes allés passer un week-end à Gagnières où avait lieu un grand rassemblement chrétien, auquel m'avait invité une amie. Le samedi soir, il y avait un concert du groupe "visa". Le guitariste avait un grand charisme, et exhortait à la foi, proclamait la grandeur du Seigneur, entre chaque chanson, par des histoires vécues par lui ou d'autres gens. Ce monsieur est suisse, il s'appelle Rolf Schneider.
Le lendemain, mon amie m'a lancé : "Il faudrait que tu penses au baptême". J'ai répondu que j'y pensais sérieusement. Mon ami de Sète a proposé de me baptiser, j'ai dit: "Oui, on y va!". Puis c'est ensuivi une polémique. Etais-je prêt ? Tout le monde était d'accord, mais cela n'allait-il pas un peu vite ? Ne serait-ce pas mieux si un pasteur le faisait, etc..........
Finalement, c'est à Rolf Schneider que nous avons demandé, et un pasteur nous a confirmé qu'il n'était absolument pas nécessaire que ce soit un pasteur, et uniquement, qui donne le baptême, et que Rolf était parfaitement compétent pour cela. Après un entretien avec lui en tête à tête, il m'a dit ok. C'est ainsi que j'ai pris le baptême le 11 août 2002 à Gagnières, et dans la rivière s'il vous plait !
Et encore gloire à Dieu, puisque je souhaitais un baptême "original", en rivière, comme dans la Bible, en fait. Le texte concernant Jean-Baptiste, au début des Evangiles , me plaisait particulièrement. Je n'avais parlé de cela à personne, je ne l'avais même pas mis en prière devant le Seigneur. Cela confirme le verset qui dit que Dieu nous connaît mieux que nous-mêmes, qu'Il connaît le plus profond de notre coeur. Et sa bonté infinie, puisqu'Il m'a fait plaisir en me donnant le baptême dont j'avais à peine rêvé.
- Depuis fin 1999, donc, j'avais reçu la révélation, la lecture, et l'apprentissage de la prière. Et je demandais beaucoup de choses chaque jour, pour moi surtout, pour ma famille, mes amis. J'avais postulé en 1997 pour un poste de pompier volontaire à Nîmes, et bien sûr cela ne marchait pas. C'est un des sujets que j'ai mis en prière chaque jour. Cela a marché en 2000, où j'ai été retenu. J'ai passé les tests avec succès, et finalement j'ai reçu une convocation écrite à une date définie. Je l'ai reçue fin octobre, mais environ une dizaine de jours après la date du rendez-vous !. En fait, la poste avait fait grève entre temps, et la lettre s'était "un peu égarée" avant de me parvenir. Quelle horreur ! Depuis trois ans que j'envoyais des lettres de motivation et cv, et après des mois de prières journalières. Pfffffffffff.......... J'ai téléphoné, criant à l'injustice, et la secrétaire désarmée m'a passé le colonel lui-même qui m'a dit : : "Désolé, mais maintenant la sélection est faite pour cette année... Mais ne vous découragez pas, et gardez cette lettre pour le prochain recrutement, nous en tiendrons compte....."
Pour moi, abattu, c'était "cuit". J'étais bien décidé à laisser tomber. Mais un camarade du boulot, qui est pompier volontaire depuis des années, m'a encouragé à continuer. Ce que j'ai fait, puis une nouvelle convocation est arrivée. Au programme il y avait une discipline de plus, le sport, et j'ai appris que j'allais devoir tout repasser. Bref, j'ai décidé de recommencer, mais je pensais à cette parole du Seigneur déclarant qu'Il nous connaît mieux que nous-mêmes et qu'Il nous donnera seulement ce qui est bon pour nous. Alors j'ai prié : "Seigneur, Toi qui nous connais mieux que nous- mêmes, depuis le temps que je postule à ce poste de pompier volontaire, Tu sais, Toi, si cela est bon pour moi. Peut-être qu'après tout je n'en suis pas capable. Je vais faire de mon mieux, mais c'est la dernière fois. Fais que je réussisse les tests si cela est bon pour moi, ou bien fais-moi échouer, et alors je laisserai tomber cette idée définitivement."
Les tests ont eu lieu les uns après les autres, j'ai du reprendre le sport, je me suis préparé du mieux que j'ai pu avec cette idée de "dernière fois". Sport, écrit, oral, à chaque fois tout s'est passé de la meilleure façon et même au-delà de ce que j'espérais (sauf l'oral où on ne nous fait rien ressentir de bon ou mauvais). Puis, une dernière lettre est arrivée et je me suis dit: "Tiens, voilà la décision ; positive ou négative ?". J'étais prêt à accepter les deux options. Mais bien sûr, lorsque j'ai lu que c'était positif, quelle immense joie m'a envahi ! Depuis le temps, depuis début 1997 jusqu'à juin 2002, et après presque trois ans de prières journalières, enfin. C'est la première des choses personnelles que je demande au Seigneur de m'accorder. Et c'est comme s'Il était descendu pour me dire : "Voilà, si tu me donnes ta confiance, tu seras béni." Et dans la Bible, c'est le passage de Romains ch. 5 versets 4 et 5 qui m'a "éclaté au visage".
Comme cela faisait longtemps que je n'avais pas ressenti une telle joie! Comme cela fait du bien, après toutes ces épreuves! Gloire à Dieu de m'avoir donné la force de croire! Il y a parfois encore des moments difficiles, mais je pense à ce message, et cela m'aide. D'autres épreuves sont à venir et sont là, mais cette lettre positive m'a donné une force morale mille fois plus forte. La plus grande leçon est la persévérance, la confiance que l'on doit accorder au Seigneur Jésus-Christ. C'est parfois difficile. Avec le temps j'ai failli me décourager, mais il est bien écrit aussi que "Dieu ne permettra pas que l'on soit éprouvé au-delà de nos capacités."
Au boulot, je n'ai toujours pas de contrat, mais j'en entends parler, çà et là. On verra bien. Il est écrit dans l'ecclésiaste:"Il y a un temps pour chaque chose". Les moments difficiles sont moins intenses qu'auparavant et moins longs. J'ai reçu une paix qui refait vite surface dans ces moments- là. J'ai donné ma vie à Jésus, et cela a tout changé. Je sais que c'est le meilleur choix, je sais que Lui seul ne nous décevra jamais, à condition que l'on garde les yeux tournés vers Lui. Personne n'a jamais été déçu par le Seigneur, et je ne serai pas le premier. Car dans ce domaine il n'y aura jamais un premier.
La Bible est un trésor inestimable. Qu'il est bon de lire : "Je ne te laisserai pas, je ne t'abandonnerai pas"; "Vous me chercherez et vous me trouverez car vous me chercherez de tout votre coeur"; au début de Job, lorsque cet homme bon et juste perd tout : "L'Eternel a donné, l'Eternel a repris, béni soit l'Eternel"; quelle belle parole de grande foi, n'est-ce pas ? Et combien d'autres versets qu'il est bon de lire et relire, de découvrir et redécouvrir. Oui, il faut continuer, et cela jusqu'à la fin, dans les bons jours comme dans les mauvais. Le découragement est une des armes les plus redoutables du diable. Céder au découragement c'est le laisser gagner, et persévérer c'est laisser agir le Seigneur qui par l'épreuve nous fortifie et nous purifie.
Le 26 septembre 2002. Merci Seigneur, merci à mes nouveaux amis qui m'ont guidé, conseillé dans mon cheminement qui ne fait que commencer...........