Propos sur la joie

La Bible cite 145 fois le mot « joie ».

Il y a joie et joie : joie – naturelle, humaine ; joie – de l'Esprit : 2ème rang dans la liste des fruits de l'Esprit après... l'amour ! Découle de notre relation avec Christ.

On y distingue trois aspects :

Une joie dont Jésus nous met en garde = joie du service...
Une joie qu'il recommande = joie d'être racheté...
Une joie qu'il approuve totalement = joie de faire la volonté de Dieu.

1) La joie du service

« Cependant, ne vous réjouissez pas...de ce que les esprits vous sont soumis. »
A n'user qu'avec parcimonie, prudence, modération, parce que « dangereuse » éventuellement.
C'est la joie exubérante du succès et de la réussite.
La vue de démons chassés, de malades miraculeusement guéris, d'hommes libérés par la puissance et l'autorité de l'Evangile, âmes transformées et affranchies du péché : voilà un spectacle susceptible de nous faire « bondir de joie » !

Réaction des disciples tout excités :

17 Les soixante-dix revinrent avec joie, disant : Seigneur, les démons mêmes nous sont soumis en ton nom.


Jésus l'envisage pour son église avec beaucoup d'inquiétude, car il sait combien les hommes sont habiles à transformer les victoires de Dieu en succès personnels.

A leur retour de mission, les disciples « ne retiennent » que le miraculeux, le merveilleux, le sensationnel ; en ayant oublié que le message était tout autant...paix, patience, souffrance, sacrifice, renoncement, repentance, salut – éblouis, subjugués par le caractère « visible » et « immédiat » au risque, pour eux-mêmes, d'en perdre leur équilibre spirituel.

Quand la joie « saine et sainte » du service sort de son cadre, elle devient vite une intoxication, une pollution, car elle conduit à l'amour de la louange, pour soi-même, l'égo, la suffisance, l'indulgence de soi, l'ambition d'occuper la 1ère place.

On « jongle » avec les choses saintes de Dieu comme si elles étaient « nôtres ». Voyez la circonspection de Paul au regard de son puissant ministère.

27 Mais je traite durement mon corps et je le tiens assujetti, de peur d'être moi-même rejeté, après avoir prêché aux autres.


2) Il en est une autre que Jésus recommande, c'est la joie du (d'être) racheté. « Mais...réjouissez-vous PLUTOT de ce que vos noms sont écrits dans les cieux. »

Cette joie ne présente aucun danger. O,r pour bien la comprendre, il faut :

En savoir le prix = rédemption, c'est-à-dire le don de Dieu.
Son sens = vivre au quotidien l'expérience de la puissance du salut, la guérison de nos âmes malades du péché, la vie de l'Esprit en nous, l'affranchissement qui fait du pécheur converti un homme libre.

Dès lors, prenant la mesure d'où nous avons été retirés, nous ne pouvons que nous réjouir humblement...de l'enfer auquel nous avons échappé...et du ciel qui nous est réservé.

Paul : "Loin de moi de me glorifier d'autre chose...que de la croix de Jésus-Christ notre Seigneur. "

3) Maintenant, la joie que Jésus approuve : celle qui se réjouit et accepte totalement la Volonté de Dieu comme bonne, agréable et parfaite. « En ce moment même, Jésus tressaillit de joie par le Saint Esprit. »

L'âme émue est transportée au ciel, joie intime, ineffable, qui illumine soudainement notre route, parce que Dieu vient de nous montrer (révéler) quelques secrets de l'avenir et de sa volonté pour nous.

On sait intuitivement ce que le Seigneur va faire, ses plans encore voilés ; une lueur nous illumine, c'est un encouragement quasi indéfinissable à lui faire confiance sur un chemin qui ne manquera pas d'être difficile.

Mais désormais, au fond de notre coeur, « on sait »... et cela suffit, notre joie en est la preuve. Jésus trésaille ! Pourtant, la route de Christ était particulièrement déconcertante.

Tout était fait pour l'ébranler dans l'utilité de sa mission. Or, c'est devant ce sombre constat d'échec apparent que Jésus a connu cette grande joie qui lui découvre le véritable sens de la Volonté de Dieu : « Je te loue, Père, Seigneur... de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents...et de ce que tu les as révélées aux enfants... ».

Une poignée de simples pêcheurs, quelques autres hommes de conditions si modestes, quelques femmes le suivent pour le servir... et voilà ce qui fait toute la joie de Jésus.

Mais cette petite compagnie insignifiante va remplir la terre entière du message de la vie... Jésus, à ce moment-là, tressaille de joie, lorsqu'Il découvre des coeurs assoiffés de vérité, des âmes soupirant après le salut ; alors Il entrevoit la puissance spirituelle qui va bouleverser le monde, Il loue Dieu pour sa sagesse infinie et accepte cette volonté (la croix).

Cette joie de Christ a une valeur inestimable, car elle s'allie toujours avec un caractère doux, humble, et prompt à tout accepter, même si ce chemin s'appelle « sacrifice, obéissance, projets abandonnés, futur incertain... ».

Conclusion

Souvenons-nous: au coeur de la vie de Dieu...avec...pour...en Dieu, il y a la joie...de l'Esprit ! Joie que concilient sagesse et prudence :
succès et services / joie recommandée,
se savoir racheté / joie approuvée, faire la Volonté de Dieu.

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