Patrick tétraplégique et sauvé

Patrick était un beau jeune homme de 18 ans. Bien que très doué à tous points de vue, il montrait plus d'enthousiasme pour l'exercice physique que pour les études.

Pour assister gratuitement à une course de vaches landaises (car sa bourse n'était pas bien garnie), il était monté sur un arbre. Lorsqu'il voulut redescendre, il fit un chute malheureuse, et reçut un choc violent sur la nuque. Il survécut à cet accident, mais son corps entièrement paralysé le condamna à une immobilité totale et définitive. Seuls la tête et le cou avaient conservé leur mobilité.

Durant plusieurs années, sa vie fut un tourment continuel. Aux souffrances physiques s'ajoutait la révolte contre la cruauté de son sort. Son caractère était devenu exécrable. Il décourageait la bonne volonté de ceux et de celles qui l'entouraient. Loin d'être reconnaissant, il les insultait grossièrement, il et se rendait si intraitable qu'on ne savait plus que faire de lui.

Un jour, un camarade déposa sur son lit roulant un Nouveau Testament. Tu peux le garder ton livre, dit Patrick avec humeur, ce n'est pas de ça que j'ai besoin!

Mais l'autre insista gentiment pour que le livre soit lu. Il faut dire que Patrick était très adroit de sa bouche. Au moyen d'une tige tenue entre ses dents, il tournait comme il voulait les pages d'un livre convenablement disposé à sa portée sur un support spécial. Il pouvait même écrire et dessiner artistement.

Le Nouveau Testament n'est pas un livre comme les autres; dès le début, Patrick fut saisi par le sérieux et l'autorité qui s'en dégageaient. Par les chapitres 5, 6 et 7 de l"Evangile de Matthieu, il comprit son incapacité à parvenir à la perfection exigée de Dieu. La suite lui montra la bonté du Seigneur, qui n'était pas venu du ciel pour nous condamner, mais pour nous sauver. Enfin, la vision du Sauveur chassé par les hommes et cloué sur une croix acheva de briser sa révolte contre Dieu. Il comprit à quel point Jésus, en donnant sa vie sur cette croix, l'avait aimé, lui, Patrick, un pécheur loin de Dieu. Il mit toute sa confiance en Celui qui avait pris sa place de coupable devant Dieu, et reçut, par la foi, l'assurance du salut et la vie éternelle.

Voici quelques citations de petits tracts qu'il écrivit alors et qui furent ronéotypés:

"Lecteur. si tu recherches la vérité, Dieu te dit, que tu sois fils de chrétien, brigand, docteur, savant ou simple cantonnier: vous êtes morts dans vos fautes et dans vos péchés (Epître aux Ephésiens, ch. 2, v. 1)."

"Tout homme peut dire comme l'apôtre Paul: Je sais qu'en moi, c'est-à-dire en ma chair, il n'habite point de bien (Epître aux Romains, ch. 7, v. 18)."

"Lecteur, si la Bible t'a amené à la conviction de ton état de pécheur perdu, sache que Dieu t'a aimé et qu'il t'aime encore... Qui croit au Fils a la vie éternelle (Evangile de Jean, ch. 3, v. 36)."

"Lecteur, Dieu ne te demande pas de comprendre, mais il te dit de croire avec un coeur vrai et simple. Si tu crois, il faut aussi confesser de ta bouche... Oui, le sang de Jésus- Christ son Fils nous purifie de tout péché (Première Epître de Jean, ch. 1, v. 7). Les choses vieilles sont passées, voici, toutes choses sont faites nouvelles (Deuxième Epître aux Corinthiens, ch. 5, v. 17)."

"Lecteur, si tu désires d'autres renseignements, Jésus dit: Sondez les Ecritures... ce sont elles qui rendent témoignage de moi (Evangile de Jean, ch. 5, v. 39) ; et encore: Demandez et il vous sera donné, cherchez et vous trouverez, heurtez et il vous sera ouvert (Evangile de Matthieu, ch. 7. v. 7)."

"Lecteur, si tu es hésitant et veux remettre à plus tard ton avenir éternel, Dieu te dit encore: C'est maintenant le jour du salut (Deuxième Epître aux Corinthiens, ch. 6, v. 2)."

A l'étonnement de tous, Patrick était transformé: docile, souriant, heureux, ne se plaignant jamais malgré des souffrances continuelles, s'intéressant aux autres et parlant de l'Evangile à tous ceux qui l'approchaient.

"Il a fallu que le Seigneur casse mon corps en deux pour donner la santé à mon âme ", disait-il joyeusement. Et lorsqu'un visiteur arrivait, il lui demandait avec un certain humour: "Alors, comment va cet homme extérieur?", faisant allusion à un verset de la deuxième Epître aux Corinthiens qui parle aussi de l'homme intérieur, c'est-à-dire de l'âme (ch. 4, v. 16).

Grâce à sa belle intelligence et à sa mémoire, il pensait à tous, et était ouvert à tous les sujets, sauf à ce qui était mondain. La "télé" ne l'intéressait plus. Un mois avant sa mort, il avait envoyé à ses diverses connaissances plus de cinquante calendriers évangéliques, accompagnés chacun d'une lettre de témoignage personnel.

Il conserva une voix forte et juste, et on s'étonnait d'entendre des cantiques si bien rendus par un homme qui n'était plus qu'un visage, car son pauvre corps dépérissait de jour en jour. A la fin de janvier 1970, sept ans après son accident, il cessa de souffrir pour être avec son Sauveur qu'il avait tant aimé, nous laissant l'ineffaçable souvenir d'un rayonnement dont le secret n'était ni dans la philosophie, ni dans la science, mais dans la vraie lumière de Dieu.

Cher lecteur, connaissez-vous le Sauveur de Patrick? Celui qui lui donna une telle paix au milieu de tant de souffrances.

Ce Sauveur merveilleux peut être le vôtre, si vous vous tournez vers lui et que vous lui ouvriez votre coeur. Jésus frappe à la porte de celui-ci ... ne tardez plus, ouvrez-lui dès cet instant!
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