Pâques : privés de leur église
Ce dimanche, les chrétiens célébreront la résurrection de Jésus-Christ. Tous ne le feront pas dans les mêmes conditions...
Les chrétiens de l'église protestante « Batak » de la ville de Bekasi, près de Djakarta en Indonésie ne pourront pas célébrer Pâques dans leur nouveau bâtiment. A peine achevés, les murs de ce temple protestant ont été démolis par les autorités le jeudi 21 mars dernier.
Cette démolition a été vécue par les chrétiens comme un véritable drame. Certains étaient en sanglots à la vision du bulldozer qui démolissait leur église. Les islamistes qui ont réussi à faire échouer ce projet d'église n'ont pas hésité à applaudir l'évènement.
Bien que le pasteur Adven Leonard Nadaban avait réuni tous les papiers nécessaires à la construction de l'église, la pression des islamistes a été plus forte et les autorités locales ont ordonné la démolition. Conscient de la lenteur du système bureaucratique indonésien et comme cela se fait de manière habituelle dans le pays, ce pasteur avait entrepris les travaux sans attendre l'accord officiel du gouvernement.
D'autres églises ont vu leur permis de construire leur être refusés en Indonésie. C'est le cas de l'Eglise HKBP Filadelfia en 2007 ou de l'Eglise GKI Yasmin en 2008. Les membres de ces deux églises se réunissent à présent en plein air pour leur culte dominical. Portes Ouvertes recense près de 66 attaques contre les églises depuis la chute de l'Ex-Président indonésien Suharto en 1998. Il y a 53 ans, cette moyenne était de 9 attaques par an.
Selon une dépêche AFP, à Bekasi, les chrétiens qui se réunissent en plein air sont régulièrement « bombardés » par des oeufs pourris ou des sacs d'urine lors de leur prière.
L'Indonésie est le pays le plus peuplé du monde musulman. Il est en 45ème position sur l'Index Mondial de Persécution 2013 une liste des 50 pays les plus hostiles aux chrétiens, élaboré par Portes Ouvertes.