Méditation Pour Pâques
On le sait, le mot hébreu qui désigne la Pâque, signifie " le passage ". En fait, pour Israël, la fête des azims et celle de la Pâque (qui se sont vite confondues), célébraient la mémoire de plusieurs passages. Tout d'abord, celui de l'ange de Yahvé. Alors qu'il frappait les Egyptiens de la dixième plaie, il était passé sans s'arrêter devant les maisons des Hébreux. Puis, le passage de la mer Rouge, pour sortir de l'Égypte. Mais, surtout, le passage de l'esclavage à la liberté : de la " maison de servitude " à la " terre promise "; d'une masse d'esclaves inorganisés à un peuple libre et souverain, soutenu par l'Alliance conclue avec son Dieu, royaume de prêtres, nation au service de l'Éternel. Pour l'Église et pour nous, le jour de Pâques est aussi un passage : celui de la mort à la vie par la résurrection du Christ. Lorsqu'il s'adressait à ses disciples ou à la foule, Jésus a souvent utilisé cette idée de passage, pour indiquer le moyen de se libérer du péché et de parvenir auprès du Père : " Je suis la porte. Si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé. Je suis le chemin. Nul ne vient au Père que par moi.". Nous le savons bien. Le grand passage de la mort à la vie, des asservissements de nos journées à la glorieuse liberté des enfants de Dieu, c'est Jésus-Christ et lui seul ! Il nous a révélé le vrai visage de son Père. Visage plein de tendresse et d'amour, tourné vers les fils prodigues que nous sommes, dans l'attente du moment béni où nous nous retournerons vers Lui, enfin décidés à faire notre chemin vers la maison paternelle. Si la Pâque était pour les Israélites la fête de la libération, le jour de Pâques est pour nous le triomphe de la vie, la victoire de la grâce. C'est bien là dans notre vie le temps du grand passage, celui de notre nouvelle naissance, illuminé par la joie que le Christ a mis en nous afin que notre joie demeure et qu'elle soit parfaite.