Malheur à moi !
Ainsi s'exprime Paul, l'évangéliste. L'apôtre n'était pas, écrit un serviteur de Dieu, un de ces prétendus chrétiens qui éprouvent je ne sais quelle affreuse satisfaction en parlant du petit nombres des élus, qui se plaisent à faire de leur salut un privilège exclusif, et qui rapetissent les décrets de l'éternelle miséricorde aux étroites proportions de leur coeur.
Paul ne s'est jamais consolé de voir une seule âme se perdre, et il a exprimé sa compassion avec une énergie et un feu qui en révèlent toute l'étendue. Écoutez-le parler, mes frères :
Quelle ambition sainte de sauver les âmes, quel poignant regret de ne pouvoir les sauver toutes !
Combien il est douloureux d'être le porteur d'un message de salut et de ne rencontrer ça et là que quelques coeurs bien disposés à le recevoir.
J'ai en main leur lettre de grâce, mais la plupart ne m'accordent qu'une attention distraite ou un sourire.
O Douleur ! Ils seront perdus. Qu'au moins j'en sauve quelques-uns !
Paul écrit concernant ses compatriotes :
Les chrétiens qui ne sont satisfaits que d'eux-mêmes ne sont pas vraiment chrétiens ; le vrai christianisme est à la fois trempé de larmes et pénétré de joie, parce que le vrai christianisme c'est l'amour et la joie de donner ce qu'on a reçu : Jésus-Christ, le Sauveur et le Seigneur de tous les hommes.
Va ! Et que ton coeur brûle d'une sainte passion pour le salut des âmes.