Luther, un homme de paix annonçant la bonne nouvelle

Martin Luther King est né le 15 janvier 1929 à Atlanta dans le Sud des Etats-Unis. Fils de pasteur, il est doté dès sa tendre enfance d'une mémoire exceptionnelle; à l'âge de 6 ans, il récite de longs passages de la Bible. Il chante également plusieurs négro-spirituals lors des cultes de son église. A cette époque, le racisme et la ségrégation sont le lot quotidien des noirs américains.

Il prêche son premier sermon à 17 ans dans l'église conduite par son père à Atlanta, puis il est consacré pasteur. En 1948, il rentre à la faculté de théologie de Crozer (Pennsylvanie), puis à l'université de Boston où il réussit brillamment ses études. En 1954, il accepte un ministère pastoral dans l'église baptiste de Montgomery (Alabama). En 1955, à 26 ans, il soutient sa thèse à Boston.

La même année, se déclenche un conflit racial des plus vifs dans la ville de Montgomery. Martin Luther King crée un mouvement de revendication de grande ampleur, dans tout le Sud des USA. Les médias rendent compte sans concession des exactions et des débordements des ségrégationnistes blancs. Martin Luther est arrêté sous des prétextes fallacieux. Mais le 13 novembre 1955, la Cour Suprême des Etats-Unis déclare la ségrégation illégale.

Il continue le combat en fondant la South Christians Leaders Conference. En 1958, il est agressé et poignardé par une femme noire atteinte de démence; il en réchappe de peu.

En 1959, il fonde le Students National Coordination Commitee. En 1960, des émeutes se déclenchent, la violence s'intensifie, et Martin Luther, prônant la non-violence revendicative, se sent dépassé. Sa phrase célèbre prononcée le 28 août 1963 à Washington devant le mémorial Lincoln résonne encore 30 ans après : "Je fais un rêve ! Et ce rêve, c'est qu'un jour tous les hommes se lèveront et comprendront enfin qu'ils sont faits pour vivre ensemble comme des frères... ". La ségrégation était alors des plus vives aux USA; dans la foule, les larmes coulèrent sur le visage de nombre de manifestants à l'écoute de ce prédicateur parlant du fond de son coeur.

En 1964, une nouvelle loi sur les droits civiques, édictée par le président Johnson, entre en application. Martin Luther King reçoit le prix Nobel de la paix. Il est assassiné à 39 ans, le 4 avril 1968 à Memphis, alors qu'il conduisait sa "campagne des pauvres" au cours de laquelle il put déclarer : "Je vois la terre promise, mais je sais que je n'y arriverai pas...Je ne crains aucun homme, car mes yeux ont vu la gloire de Dieu! ".

La confession de foi de Martin Luther KING :

Aujourd'hui, dans la nuit du monde et dans l'espérance de la Bonne Nouvelle, j'affirme avec audace ma foi en l'avenir de l'humanité.

Je refuse de croire que les circonstances actuelles rendent les hommes incapables de faire une terre meilleure.

Je refuse de croire que l'être humain n'est qu'un fétu de paille ballotté par le courant de la vie, sans avoir la possibilité d'influencer en quoi que ce soit le cours des événements.

Je refuse de partager l'avis de ceux qui prétendent que l'homme est à ce point captif de la nuit sans étoiles, du racisme et de la guerre, que l'aurore radieuse de la paix et de la fraternité ne pourra jamais devenir une réalité.

Je refuse de faire mienne la prédication cynique que les peuples descendront l'un après l'autre dans le tourbillon du militarisme vers l'enfer de la destruction thermonucléaire.

Je crois que la vérité et l'amour sans condition auront le dernier mot effectivement. La vie, même vaincue provisoirement, demeure toujours plus forte que la mort.

Je crois fermement que, même au milieu des obus qui éclatent et des canons qui tonnent, il reste l'espoir d'un matin radieux. J'ose croire qu'un jour tous les habitants de la terre pourront recevoir trois repas par jour pour la vie de leur corps, l'éducation et la culture pour la santé de leur esprit, l'égalité et la liberté pour la vie de leur coeur.

Je crois également qu'un jour toute l'humanité reconnaîtra en Dieu la source de son amour. Je crois que la bonté salvatrice et pacifique deviendra un jour la loi. Le loup et l'agneau pourront se reposer ensemble, chaque homme pourra s'asseoir sous son figuier, dans sa vigne, et personne n'aura plus raison d'avoir peur. Je crois fermement que nous l'emporterons.

Amen.

Extrait d'un de ses sermons : "La passion de Jésus et Pâques"


"Le moment de l'épreuve arrive. Le Christ, l'innocent Fils de Dieu, est étendu sur une croix dressée, en une douloureuse agonie. Quelle place y a-t-il encore pour l'amour et le pardon ? Comment Jésus réagira-t-il ? Que va-t-il dire ?

La réponse à ces questions éclate avec une splendeur majestueuse. Jésus redresse sa tête couronnée d'épines, et s'écrie, en ces paroles aux proportions cosmiques :

"Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font."

C'est l'heure la plus belle de Jésus; c'est sa réponse céleste à son rendez-vous terrestre avec le destin. Nous percevons la grandeur de cette prière en la confrontant avec la nature...La nature ne pardonne pas, elle ne peut pas pardonner...Nous vivons selon une philosophie qui veut que la vie consiste à se venger ou à sauver la face. Nous nous inclinons devant l'autel de la revanche...

Du haut de la croix, Jésus a proclamé solennellement une loi plus haute. Il savait que la vieille philosophie de l'oeil pour l'oeil laisserait chacun aveugle. Il ne chercha pas à vaincre le mal par le mal. Il vainquit le mal par le bien. Crucifié par haine, Il répondit par l'amour.

Quelle leçon magnifique !

Les générations peuvent naître et disparaître, les hommes continuer à adorer le dieu de la vengeance...mais toujours un appel lancinant nous viendra de cette noble leçon du Calvaire : seule la bonté peut extirper le mal, seul l'amour peut vaincre la haine."
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