Les ravisseurs

Rendu à la liberté le 27 novembre 1987 après 319 jours de captivité, Roger Auque a déclaré :

« Dès mon premier jour, je me suis retrouvé à genoux sans savoir prier. J'ai demandé à Dieu de protéger ma fiancée. Je pensais à elle. Elle est catholique. Je m'adressais à Dieu d'une manière profane. J'avais un sentiment de culpabilité vis-à-vis d'elle, de mes amis, des gens avec qui je travaillais. Je demandais pardon. Cela a duré plus de deux mois. Sans savoir que la demande de pardon c'est la base de tout.

Puis un jour, mes ravisseurs m'ont apporté une quarantaine de livres d'un seul coup, et parmi ces livres il y avait une Bible de poche en anglais, un vieil anglais avec les H thou - et les K ye - (j'ai compris le sens, car j'avais lu peu de temps auparavant un lexique de vieil anglais). Cette Bible de poche est devenue mon livre de prière. Les ravisseurs ont accepté de me laisser cette Bible. Il y avait du reste parmi eux un chrétien, probablement un chrétien palestinien. Dans cette Bible se trouvait une sélection d'une trentaine de Psaumes. J'en ai appris par coeur en anglais une dizaine qui me plaisaient beaucoup. De même, j'ai appris le Notre Père en anglais alors que je ne le sais pas en français. Je ne doutais pas que je serais un jour sain et sauf. J'avais lu dans la Bible que celui qui croit peut bouger une montagne. Et j'avais lu aussi que celui qui pardonne à celui qui lui fait du mal sera aussi pardonné. Aussi ma libération est-elle un miracle.

Roger Auque répondit encore à deux questions :

— Vous avez pardonné à vos ravisseurs ? — Oui, j'ai pardonné. Je pardonne. — Regrettez-vous ces 319 jours de captivité ? — Je vais vous dire une chose qui surprendra : c'était nécessaire pour que je prenne conscience de Dieu et de son existence !
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