Les Protestants et Marie
26 Au sixième mois, l'ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, 27 auprès d'une vierge fiancée à un homme de la maison de David, nommé Joseph. Le nom de la vierge était Marie. Lire la suite
On a posé, à l'occasion de la visite papale à Lourdes, la question suivante à un pasteur : « Quelle idée le protestantisme se fait-il de Marie ? » Voici un bref résumé de la réponse :
Le très beau commentaire du « Magnificat »:
46 Et Marie dit : Mon âme exalte le Seigneur, 47 Et mon esprit se réjouit en Dieu, mon Sauveur, Lire la suite
écrit par Luther en 1520, explique que toute la beauté et la force de Marie est d'avoir su interpréter sa vie entière en termes de grâce, élément fondateur du protestantisme. En faisant de sa vie le déploiement d'un chant de remerciement perpétuel, Marie incarne la gratitude, vertu qui devrait nous être cardinale. En effet, penser que tout nous est donné invite à prolonger ce don en offrande, à donner soi-même. De telle sorte qu'on peut dire que l'interprétation luthérienne si protestante – pensée en termes de grâce – de Marie fait d'elle un pilier de notre liturgie.
En revanche, elle n'est pas asexuée. Calvin, interprétait en effet le terme de « vierge » en celui « d'une simple jeune fille ». Nimbée d'un irréductible mystère, elle ne peut cependant, pour lui qui se méfie de l'expression « mère de Dieu », être considérée comme une matrice divine. Marie n'est qu'une jeune fille tout ordinaire dont la simplicité se trouve transfigurée par la gratitude, et par cette très belle docilité qui n'est rien d'autre que le prolongement de la confiance.
Ne craignons pas dans notre foi de dire ce qu'est Marie au regard des Ecritures, ni Mère de Dieu, ni Reine du ciel, encore moins Médiatrice ou dispensatrice de grâces, mais, comme dit plus haut, simple jeune fille d'Israël ayant trouvé grâce aux yeux de Dieu pour être celle qui a porté en son sein Celui que Dieu donne au monde – Jésus qui est le Christ, seul Médiateur entre Dieu et les hommes:
5 Car il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme,
La « grâce » dont elle est l'objet ne lui accorde aucune prérogative divine, mais fait d'elle une humble servante du Seigneur. A son exemple vivons avec reconnaissance la « grâce » dont nous sommes l'objet en Jésus-Christ, et servons-Le selon l'appel, la vocation reçue, sachant que chacun recevra de Dieu la louange selon l'oeuvre accomplie fidèlement.