Les musulmans se convertissent à Jésus en secret
Lorsque des chrétiens embrassent l'islam, ils sont libres de découvrir leur nouvelle foi. En revanche, lorsque des musulmans deviennent chrétiens, ils cachent leur conversion, la loi de la charia prévoyant la peine de mort pour ceux qui renient leur foi.
Hassan Omar en avait assez de sa vie passée. Durant vingt ans, il a consommé de la cocaïne, de l'héroïne et était accro au sexe. L'argent finançant sa consommation provenait de cambriolages. «Dans le quartier zurichois de la Langstrasse, j'attendais avec mes complices devant un bordel jusqu'à ce qu'un client vienne», raconte-t-il. Puis l'homme était frappé et dépouillé. Un jour la police est intervenue et a interpellé Hassan. Aujourd'hui, ce Somalien paie le fruit des actes commis dans sa jeunesse depuis qu'il habite en Suisse et purge une peine de plusieurs années de détention dans un centre de réhabilitation situé dans le canton de Zurich.
«A l'époque, je ne me suis pas posé la question quant au fait de se sacrifier», explique-t-il. Tout lui était égal, la vie n'avait aucun sens. Entre-temps, cela a changé. Il a découvert la foi. «Depuis que j'ai rencontré Jésus, je suis devenu un autre homme», m'a-t-il dit avec des yeux pétillants. Pour cette raison, il désire le plus vite possible se faire baptiser.
Alors qu'en Europe de l'Ouest des milliers se convertissent du christianisme à l'islam, très peu prennent le chemin inverse. Pour la Suisse, nous n'avons aucun chiffre; en Allemagne, on estime qu'en 2005 environ mille cent cinquante personnes se sont converties à l'islam, alors que deux pour cent des trois mille cinq cents personnes adultes qui se font baptiser chaque année sont musulmanes. L'une des raisons de ce déséquilibre est que, pour un musulman, la conversion au christianisme est dangereuse.
L'Iranienne Parvaneh Nafisi (28 ans) s'est convertie au christianisme. Il y a deux ans, cette étudiante s'est fait baptiser dans une église réformée du canton de Berne. «L'église est le seul endroit où j'arrive à trouver la tranquillité», raconte-t-elle. Aujourd'hui encore, personne de son entourage familial n'est au courant de sa démarche. «Ils penseraient que je suis en train de délirer.» Elle reste discrète parce qu'elle aimerait retourner en Iran afin de rendre visite à sa mère. Si le gouvernement iranien entend parler de sa conversion, elle devra craindre pour sa vie.
C'est ce que confirme Brigitte Hauser-Süess, responsable de la communication au Ministère de l'immigration. «Avant tout, ce sont les réfugiés iraniens et pakistanais qui sont en danger lorsqu'ils acceptent une autre religion», déclare-t-elle. Si, par malheur, on apprenait leur apostasie, ils ne pourraient plus jamais retourner dans leur pays d'origine.
Ainsi il arrive que les réfugiés se fassent baptiser en Suisse non seulement par conviction, mais également par choix politique. Pour Omar, le baptême n'est pas une question de formalité, mais une «conviction». Hassan regrette son passé de criminel et désire, avec «l'aide de Jésus», recommencer une nouvelle vie. «Jésus veillera à ce que je ne reste pas toute ma vie en prison».