Le Messis Crucifié, psaume messianique
Psaume 22
I - David a composé ce psaume sous l'inspiration du Saint-Esprit, et il révèle le fond de la pensée et des sentiments de notre Seigneur Jésus-Christ lorsqu'il était cloué sur la croix du calvaire.
Un tel psaume est appelé messianique, car il parle du Messie. Voyons les versets qui indiquent clairement qu'il s'agit bien de Jésus-Christ en croix :
V1 = Matthieu 27/46
V8 = Matthieu 27/39
V9 = Matthieu 27/41-43 Ces hommes, sans le réaliser, accomplissent la parole prophétique de Dieu.
V16 = Jean 19/28
V17 = Jean 20/25
Note : quelqu'un pourrait vous dire que le texte peut se lire aussi : "comme un lion déchire mes mains et mes pieds", et cela ne semple plus concerner Jésus ! Peut-être, répondrez-vous, mais le contexte est suffisant pour affirmer qu'il s'agit bien de Jésus-Christ en croix. Et le mot "lion" est une figure de style pour parler de ceux qui mettent à mort le Seigneur.
V18 = Jean 19/33 et Luc 23/35
V19 = Luc 23/24
Comment, après cela, ne pas louer notre Dieu pour Sa Parole qui est inspirée ? Comment ne pas remercier notre Dieu, qui depuis longtemps avait annoncé et préparé notre salut par l'oeuvre de Jésus-Christ mourant sur la croix ?
II – Dans ces 22 premiers versets, on voit les sentiments de notre Seigneur Jésus, alors qu'Il était dans les souffrances de la croix.
- Il a été dans l'angoisse : la mort était là, Dieu venait de l'abandonner, car le jugement du péché tombait sur lui, le Juste. Oui, Jésus sur la croix a connu l'angoisse, la solitude, Il a connu ce que c'est que d'être abandonné même de Dieu.
- Il a connu la souffrance : ses forces le quittaient (V. 15) Il sentait ses os partir sous lui, ne le portant plus, car sa force était épuisée, son poids entraînant son corps vers le bas et tirant sur les bras, amenant de vives douleurs à l'endroit des mains percées et clouées au bois... Il a soif, sa langue est desséchée, la fièvre l'a certainement gagné. Son coeur fond comme la cire, Il sent sa vie partir et en voit l'issue : la poussière qui est la mort. Oui, Jésus souffre, et Il ne cache pas sa douleur devant Dieu, mais Il ne murmure pas contre son Père Céleste...
- Mais, que nous révèle le fond de ses sentiments ? L'angoisse, la douleur, oui ! Mais y a-t-il de l'amertume, de la colère, de la haine... en lui ? Non ! Il pardonne, nous montre l'Evangile, car même s'Il décrit ses ennemis comme des taureaux, des lions ou des chiens, ou comme une bande de scélérats, ce n'est pas avec colère, ni haine, mais avec le pardon pour ces hommes qui, eux, sont remplis de violence ; Jésus sur la croix ne fait encore que montrer le fond du coeur de l'homme qui est mauvais, méchant, incrédule et meurtrier... Mais Lui, Il pardonne, et Il s'en remet à Dieu son Père.
- Voilà le sentiment fort de Jésus sur la croix : Il s'en remet à Dieu son Père (V. 20-22). Il se sait abandonné de lui, mais malgré cela Il remet son sort entre ses mains, car Il sait que Dieu a le pouvoir de changer le mal en bien.
Et c'est là qu'il nous faut être attentifs : Jésus-Christ a été fidèle à Dieu toute sa vie et Il a toujours fait sa volonté, et pourtant au jour de la terrible épreuve, Dieu, son Père, l'abandonne ! N'y a-t-il pas là une opposition ? Comment ? Dieu abandonne le juste, Dieu le laisse seul dans l'épreuve ? Et, n'est-ce pas souvent ce que nous croyons (et disons parfois) quand nous sommes nous-mêmes dans l'épreuve ? Et les incrédules de ce monde, quand nous sommes courbés par l'épreuve, ne viennent-ils pas à nous en disant : "Que fait ton Dieu ? Où est-Il ?" Oui ! Cela est ainsi ; mais regardons au coeur de Jésus et à la façon dont lui réagit face à cet abandon de Dieu.
Il a été fidèle toute sa vie, et dans l'épreuve sa fidélité reste intacte, son coeur reste entièrement soumis à Dieu. Que Dieu abandonne un temps le juste, cela peut arriver (voir Job), mais Dieu en mesure toujours la portée ; le juste, lui, face à la volonté de Dieu, ne doute pas un instant de l'amour de Dieu qui agit ainsi envers lui, car le juste a une foi qui repose, non pas sur ce qu'il ressent, sur la présence proche ou lointaine de Dieu, non, car sa foi repose sur le fait que Dieu est vivant et que tout ce qu'Il fait et permet est bon, et le juste sait que le jour vient toujours où Dieu change le mal en bien.
Frères et soeurs, Jésus-Christ est le chef de notre foi, celui qui en est le commencement, et lui-même nous montre ce qu'est la foi : une foi qui se confie encore en lui-même si Dieu nous abandonne pour un temps, car notre foi ne doit pas reposer sur ce que nous sentons, mais reposer sur Jésus-Christ et Dieu le Père. Au travers de l'épreuve, notre foi doit demeurer intacte envers le Seigneur, et notre confiance totale en lui-même, malgré l'angoisse et les douleurs qui sont là.
Sur la croix, Jésus est fidèle à Dieu. Dans l'épreuve, soyons fidèles à Dieu notre Père, et à Jésus-Christ notre Sauveur.
III – V. 23 – Nous voyons maintenant Jésus sortant vainqueur de la mort, Il est ressuscité et délivré de l'épreuve, et ayant remporté pour tout homme une victoire éternelle.
Nous le voyons louant Dieu son Père et proclamant le nom de son Père à ses frères (ici Jésus pendant les 40 jours avec ses disciples avant l'ascension). Jésus proclame la victoire de Dieu, et montre que Dieu sait délivrer celui qui est dans l'épreuve (V. 25). Dieu répond toujours au cri du malheureux qui crie à lui. Voilà pourquoi notre foi dans l'épreuve peut demeurer fidèle et confiante en Dieu, car Il répond et délivre de l'épreuve. Et, même si l'épreuve nous entraîne dans la mort, la délivrance vient avec la résurrection et le salut éternel.
Puis, dans sa louange, le Seigneur montre l'étendue du salut atteignant le monde entier et les générations à venir (ici le millénium) V. 28. Oui, toute épreuve sur le moment paraît amère, mais Dieu la fait suivre d'une joie éternelle et de louanges vers Celui qui vit aux siècles des siècles (voir pour Jésus : Hébreux 12/2-3)
Ne nous fions pas à ce que nous ressentons, mais croyons ce que Dieu EST.