La médaille de volontaire

Jeune garçon, (environ 9 à 10 ans), j'étais d'un tempérament curieux. Je fouillais partout, je voulais savoir ce qu'il y avait dans tel ou tel tiroir, dans telle ou telle garde-robe.

Un jour, au gré de mes recherches, je suis tombé sur un petit coffret en bois, fait de la main de mon père (de la grandeur d'une Bible). Lorsque je l'ai ouvert, j'ai remarqué que l'intérieur était tapissé de feutre, et qu'il s'y trouvait quatre médailles. Une en particulier avait attiré mon regard par sa forme (une étoile si je me souviens bien) et sa couleur (cuivre).

Il arriva ce qui arrivait, à chaque fois que j'entreprenais mes petites excursions éducatives dans les tiroirs, mon père me surprit. -Que fais-tu là ? Ah! Je vois que tu as trouvé mes médailles ! me dit-il.

Puis, plutôt que de me gronder comme à l'habitude (remarquez ... il avait raison), il est venu s'asseoir à côté de moi, puis m'a expliqué la signification de chacune.

-Et celle en étoile, pourquoi tu l'as eue ? lui ai-je demandé.

-Ah! Celle-là, c'est ma médaille de volontaire. Je l'ai eue, parce que je n'ai pas attendu la conscription (loi obligeant l'enrôlement en temps de guerre) pour aller à la guerre, mais parce que j'y suis allé de moi-même.

Il m'a alors raconté ceci (vérifié plus tard par les récits des gens de la famille et par ceux des anciens copains de papa) :

Jeune homme (17 ans), mon père travaillait sur la terre. Sa stature et sa constitution lui donnaient une allure plus vieille que son âge véritable.

Un jour, son frère aîné a reçu une lettre lui donnant l'ordre de se présenter pour son enrôlement dans l'armée, afin d'être envoyé en Europe pour combattre. Le frère prit peur et se sauva dans les bois. La M.P. (police militaire) vint le chercher. Mon père, qui était du genre téméraire, décida d'agir pour éviter à son frère aîné cet enrôlement.

Il prit la lettre et se présenta à la place de celui-ci, bien qu'il sût que ses chances de revenir vivant étaient réduites. Il fut emmené et son long périple commença. - Je suis un des rares rescapés de Dieppe, j'ai fait par la suite la campagne d'Italie, pour remonter jusqu'en Belgique (là il connut ma mère et l'épousa), puis j'ai terminé la guerre en Allemagne.

Il me raconta, d'un air un peu perdu dans ses pensées, certaines épreuves qu'il vécut, la mort de son meilleur ami qui reçut une balle dans le front à sa place, des grenades lancées pour démolir des mitraillettes et la vision du résultat, etc..

-Sache que je ne regrette pas mon geste, bien qu'à mon retour j'aie vu que mon frère avait pu s'enrichir pendant la guerre, alors que moi j'étais sans le sou. Je l'ai fait consciemment pour ma famille, pour mon pays, et pour toi qui devais venir plus tard.

Voilà, ce moment je ne l'oublierai jamais. Mon père est devenu alcoolique après la guerre, et bien que doux, (nous ses enfants ne pouvons pas l'accuser de mauvais traitement), il était si distant que ce genre d'événements avec lui était rare, sinon inexistant. Mon histoire ne s'arrête pas là, lisez la suite. 

Une quinzaine d'années plus tard, il me rappela lui-même ce moment.

Te souviens-tu de la fois où je t'ai expliqué la signification de mes médailles de soldat ? m'a-t-il soudain demandé. - Oui, bien sûr. - Te souviens-tu de celle qui te fascinait tant ? - Oui, ta médaille de volontaire, bien sûr que je me souviens. - Alors, laisse-moi te montrer une autre personne qui mériterait cette médaille. 

Il me montra alors dans sa Bible toute neuve Jean 10 : 17 et 18 "Le Père m'aime, parce que je donne ma vie, afin de la reprendre. Personne ne me l'ôte, mais je la donne de moi-même ...

Lui qui avait risqué sa vie pour son frère (qui par la suite fut ingrat envers lui (ça, c'est une autre histoire que je garde pour moi)), avait été touché par le sacrifice de Jésus-Christ, car il était volontaire tout comme le sien le fut. Il connaissait la valeur de ça.

À partir de ce verset, il comprit que Jésus-Christ était mort à sa place, et il décida de le suivre volontairement. Moi le rebelle, je pris quelques années pour comprendre.

Aujourd'hui, j'ai le cafard et le coeur gros car il me manque.

Il y a une chose qu'il me reste de lui et qui me revient dans la tête aujourd'hui, c'est l'exemple que m'a donné son sacrifice, et je le retiens.

Que le Seigneur vous bénisse !



Martial
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