Jésus m'a sortie du Gouffre
Je me présente, je m'appelle Bernadette V.... Je suis âgée de 64 ans. Je vais vous raconter mon histoire, qui est aussi le témoignage personnel de ma vie ancienne vers ma vie présente !
Je suis née à Lederzel en 1935. J'ai été élevée par mes parents jusqu'à deux ans, puis à l'âge de deux ans ma mère m'a abandonnée, ainsi que ma soeur un peu plus âgée que moi, sur le trottoir prés d'un petit baraquement. Mon père rentrant de travail ne nous trouva pas à la maison, et il ne vit plus ma mère par la suite ! Notre mère nous avait abandonnées. Mon père se retrouva seul. Des personnes nous ayant aperçues prés de ce baraquement nous ramenèrent à notre père, mais étant donné ses activités, celui ci ne pouvait s'occuper de nous. Il disait à ma soeur ce qu'il fallait faire, mais elle n'avait que six ans et ne pouvait prendre soin de moi. Un jour, alors que j'étais dans la rue à moitié nue, car ma soeur ne pouvait s'occuper de moi comme une maman, une personne me vit ainsi, et elle a été choquée de me voir aussi mal vêtue, et dehors en plein hiver ! Cette dame eut compassion de moi. Comme elle connaissait notre histoire, elle demanda à notre père si elle pouvait avoir ma garde et me soigner. C'était une femme de la haute bourgeoise, mais elle avait un très bon coeur. Mon Père accepta cette proposition, car il se rendait compte qu'il ne pouvait assumer parfaitement sa paternité. Ma soeur ne pouvait pas faire grand-chose pour moi !Cette dame me prit alors chez elle. Elle me considéra comme sa petite-fille, et moi je la considérais comme ma maman. Je fus très bien soignée par cette famille d'accueil ! Un jour, ma mère, après nous avoir abandonnées cinq années, se présenta cher ma famille d'accueil, et me réclama à celle que je pensais être ma mère. Ma mère n'avait pas été déchue de ses droits maternels "certainement,mon père n'avait pas porté plainte". Ainsi, elle me reprit chez elle à Watten dans le nord de la France.
Ma mère vivait seule avec moi. Quant à mon père, je n'eus plus aucune nouvelle de lui. Je restai là avec ma mère pendant deux ans. Par la suite, ma mère prit un concubin qui pratiquait des attouchements sur une autre de mes soeurs restée avec ma mère, elle était plus âgée que moi ! A cette époque, j'avais 6 ans et ma soeur 7 ans. Mes parents ont eu quatre filles ! Deux autres soeurs, dont une qui vivait avec mon père, et une autre placée chez quelqu'un ! Comme le concubin de ma mère importunait ma soeur, nous nous sommes sauvées, elle et moi, chez une personne que nous connaissions bien ! Ma mère sut que nous nous étions enfuies chez ce monsieur, et elle appela la police pour nous récupérer !
Ma soeur témoigna à la police qu'elle ne voulait plus rentrer à la maison à cause du concubin de ma mère, mais elle ne donna pas la raison, très certainement pas peur et par gêne !Ma mère, devant les autorités, décida une nouvelle fois de nous abandonner, cela à cause de son concubin, et nous avons donc été placées dans un couvent jusqu'à 20 ans. Notre séjour fut très désagréable !A l'âge de 20 ans, l'état me donna un billet de train, pour que je reparte chez ma mère. A mon arrivée chez elle, celle-ci me reprit. Très vite, je compris pourquoi ! Afin que j'aille travailler dans les champs, mais comme je n'avais pas été élevée dans l'agriculture, je ne pouvais pas suivre le rythme du travail des autres ouvriers et ouvrières.
Un soir, ma mère me dit d'aller récupérer une scie cher un voisin, mais quelle ne fut pas ma surprise de constater que la porte de chez ma mère était fermée à double tour, et de trouver sur le seuil de la maison un ballot avec quelques affaires personnelles ! Ma mère, une nouvelle fois, me mettait à la rue, il était environ 20h 30. C'était l'hiver ! Je suis allée voir une personne, mais elle ne s'est pas occupée de moi ! Ma mère, à cette époque, habitait en pleine campagne dans un petit village appelé capelle brouck ! Où trouver de l'aide ? me suis-je dit. J'étais complètement abandonnée, c'était en 1955 ! La nuit, donc, je cherchais différents endroits pour dormir ! Je dormais souvent avec un oeil ouvert, car les endroits étaient occupés par les fouines et les rats etc. ! Ensuite, je partis sur Dunkerque avec mon baluchon, et je traînais dans les rues. Un jour, suite à un accident de la circulation, alors qu'il y avait autour du blessé un attroupement de personnes, j'ai été côtoyée par un algérien qui était très présentable. Il me posa quelques questions, et voyant mon baluchon et ma dégaine, il me demanda où j'habitais. Il savait très certainement que j'étais dehors ! Au cours de notre entretien, il me proposa très gentiment de l'accompagner chez lui, ce que je fis. A cette époque, je traînais dehors, j'avais très faim, et voici que quelqu'un voulait s'occuper de moi ! Comment refuser, bien que je ne connaisse pas beaucoup cette personne ? Mais je n'ai jamais décidé de vivre dans la rue, et cela faisait des mois que je traînais dans des endroits malsains !
J'ai donc habité avec cet homme qui devint mon concubin. Lui travaillait comme grutier. Malheureusement, il buvait beaucoup et me battait ! J'eus un premier enfant. "Peut-être est-ce le moment d'un réel bonheur", me suis-je dit, mais je le perdis à l'âge de trois jours. Cela me rendit très malheureuse. Avec cela, mon concubin buvait toujours, et continuait de me battre. Comme je ne savais où aller et que je n'ignorais pas ce qui m'attendait si j'allais vivre dehors, je restai finalement avec lui ! Par la suite, je tombai une nouvelle fois enceinte. J'eus une petite fille, mais elle aussi mourut à l'âge de 6 mois d'une hémorragie cérébrale. J'étais complètement déchirée de chagrin ! J'ai voulu mettre fin à mes jours en sautant du toit de mon immeuble au quatrième étage, mais une dame qui me vit me porta secours !
La vie continua, morose et sans aucun sens. Où aller ? Que pouvais-je faire ? Je n'avais aucun remède à ma misérable vie.
Après avoir perdu déjà deux enfants, je suis tombée enceinte pour la troisième fois, et pour la troisième fois je perdis mon enfant à l'âge de 6 mois, d'une hémorragie cérébrale, comme le précédent. Je fis une dépression nerveuse, désespérée d'avoir vu tous mes enfants mourir. Et mon mari qui ne cessait de me battre ! Je me suis jetée dans le canal pour mettre fin à mes jours !
Un marinier qui passait à ce moment-là me repêcha, et me sauva la vie, une vie à laquelle je ne tenais plus ! Mon concubin n'éprouva aucun chagrin. J'ai donc fui de mon foyer, car je ne supportais plus les brutalités de mon concubin, et je ne voulais à aucun prix me retrouver une nouvelle fois enceinte. Ainsi, j'étais à nouveau à la rue ! Quelqu'un qui me connaissait, me trouva du travail et un petit logement ! Dans un petit café où j'allais, je rencontrai un algérien. Nous avons fait connaissance, et quelque temps après, nous sommes partis habiter ensemble en Algérie. j'y suis restée deux ans. Je travaillais comme vendeuse, lui était ouvrier à bord d'un bateau. Nous étions installés à Alger ! Mon nouveau concubin n'était jamais là. Je me retrouvais souvent seule à penser à ma vie passée, à tous ces échecs. Je lui en fis la remarque, et je lui ai dit que je voulais rentrer en France, mais il ne voulut pas tenir compte de ma solitude ! Elle m'avait tant pesé pendant des années, j'en avais assez de vivre seule sans bonheur ! Je l'ai donc quitté et suis rentré en France.
Avec le peu d'argent que j'avais à mon arrivée en France, rapatriée par le consulat français d'Alger, je n'avais aucun lieu où aller. Mais finalement, j'ai retrouvé très vite un travail et un logement ! Ma vie pesait sur moi. Mes déboires et les malheurs qui s'étaient accumulés depuis ces années me firent plonger dans l'alcoolisme et le tabac ! Je pensais, à l'époque, trouver dans l'alcool un refuge et un oubli à mon passé ! J'ai rencontré un ami, alcoolique lui aussi, qui décida d'habiter avec moi. ll devint mon concubin. Nous sommes restés ensemble 13 ans, et nous vidions ensemble la bouteille. J'étais une vraie épave. Vu mon état, mon concubin un jour me mit à la porte. J'étais de nouveau dans la rue ! Je dormais dans un grenier avec les pigeons, sans lumière, ni eau. C'était en 1994. Je faisais la manche pendant la journée, pour pouvoir manger et boire ! La nuit, je regagnais mon misérable domicile, si l'on peut dire ainsi. Je n'avais que cela ! Parfois, tout au long de ma misérable vie, il m'arrivait de parler à Dieu, et de lui demander pourquoi cette misère. Mais je priais sans aucune connaissance !
Un soir, alors que j'étais couchée à même le sol, et que je sanglotais dans ma misère, je me suis de nouveau adressée à Dieu, et là, j'ai parlé avec mon coeur. J'ai dit à Dieu : Voilà, je suis un être humain, j'ai un corps, et un coeur, comme tout le monde ! Alors, pourquoi suis-je dans cette misère ? Quelque temps après, alors que je faisais la manche dans une des rues de la ville, un jeune homme vint vers moi et me parla de Jésus, mais moi je pensais qu'il avait appris une leçon par coeur, et ses paroles restèrent étranges pour moi !Ce jeune homme revint vers moi deux autres fois, et je me rendis compte alors qu'il parlait avec son coeur. Une des paroles de ce jeune homme m'a surprise ! Il m'a dit: ouvre la porte de ton coeur, et Jésus entrera dans ta vie. En moi-même je me suis dit: qu'est-ce qu'il raconte ? Mon coeur n'a point de porte ! Mais cette parole resta gravée en moi, et je me suis mise à réfléchir et à méditer les paroles de Dieu que ce jeune homme m'avait apportées! Un jour, il me dit: tu sais, si tu veux, tu peux venir à l'assemblée évangélique de la ville de Dunkerque. Je m'y suis donc rendue une première fois. Ce qui m'a touchée en entrant, c'est de voir les chrétiens rayonnant de joie. Je ne connaissais pas cette joie qui rayonne sur un visage serein.
J'ai continué à me rendre à ces réunions, mais je n'étais toujours pas délivrée de l'alcool ! Un jour, je me suis mise en prière, et le pasteur et des chrétiens prièrent pour la délivrance totale de ce qui faisait de moi une esclave. Je fus complètement libérée de mes chaînes et de ma tristesse. Mais je ne considérais Jésus que comme un Sauveur. Un dimanche, alors que je souffrais d'un genou, je me suis mise en prière toute seule. J'ai dit à Jésus : Tu as dit dans la Bible, à propos d'un paralytique: prends ton lit et marche, et celui-ci fut immédiatement guéri. Si tu m'entends, guéris mon mal. A cet instant, je fus complètement guérie, plus de douleurs à mon genou. Je devais mettre une prothèse, mais Jésus a posé ses mains bénissantes et guérissantes, et mon genou a été complètement rétabli ! Ce jour-là, j'ai accepté Jésus comme mon Seigneur. Je reconnaissais que Dieu s'occupait de moi mieux que ma mère. Elle m'avait abandonnée, mais Dieu m'avait recueillie. Il devenait mon père céleste !
Par la suite, je pris mon baptême à l'âge de 63 ans. Depuis ce jour, je sais que Jésus est là, présent en moi, à mes côtés J'ai une très belle espérance, celle un jour de voir Dieu et mon Sauveur et Seigneur Jésus-Christ, ainsi que mes enfants que le Seigneur a repris par trois fois, je ne sais pourquoi, Lui seul le sait, mais j'ai la certitude qu'un jour mes yeux verront Jésus. Et ceux que j'ai perdus, je les retrouverai. Plus haut, souvenez-vous, je vous disais que sur le sol où j'étais couchée, je pleurais sur ma vie, et que j'avais parlé à Dieu. Il a entendu mon cri, Il m'a délivrée de mes péchés, et Il a restauré ma vie ! Un passage de l'Ecriture dit à ceux qui ont Dieu comme Père : Ne vous inquiétez donc pas pour votre vie de ce que vous mangerez ni de quoi vous serez vêtus. La vie n'est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement ? Regardez les oiseaux du ciel : ils ne sèment ni ne moissonnent, et ils n'amassent rien dans les greniers, et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas plus qu'eux ?
J'ai compris par ces paroles que ma vie avait du prix aux yeux de Dieu, mais qu'il fallait que je la lui offre. Pourquoi Dieu a-t-Il attendu tant d'années pour me relever, diront certains ? je vais vous le dire ! Je n'aurais peut-être pas, avant que ce jeune homme vienne plusieurs fois me parler de Jésus, accepter Jésus comme Sauveur et Seigneur ! Quand ce jeune homme m'a parlé de Dieu, il a dit : Dieu veut que tu lui ouvres la porte de ton coeur afin qu'il vienne en toi. Allais-je rejeter Jésus et le laisser en dehors de ma vie ? Je savais ce que signifiait, moi, être rejeté par quelqu'un. C'est une chose qui fait énormément souffrir ! Les paroles de ce jeune homme me firent prendre conscience que je ne devais pas rejeter Jésus. Et j'acceptai la proposition de me rendre dans la maison du Seigneur ! j'ai persévéré dans l'enseignement de la Parole de Dieu, et sa Parole a changé ma vie, je suis heureuse de vivre avec Jésus, mon Dieu. Aujourd'hui, j'affirme que les choses anciennes, c'est-à-dire mes échecs, sont oubliées, et que toutes choses sont devenues nouvelles. Je n'ai, non plus, aucun ressentiment de haine envers personne !
J'ai trouvé un Père en Dieu mon Sauveur et mon Seigneur, je n'ai pas trouvé une religion remplie de théories et de commandements d'hommes, mais un ami fidèle et tendre, Jésus-Christ mort sur le bois du calvaire pour moi. Lui ne m'abandonnera jamais ! C'est de cela que j'avais besoin, d'un Dieu qui prend soin de moi, un Père céleste que je peux aimer et adorer. Un sauveur personnel, un Dieu qui écoute, qui nous parle par sa Parole et par son Esprit. Je suis aujourd'hui une preuve vivante que Jésus est le fils de Dieu, qu'Il est venu parmi les hommes, et qu'Il a apporté le salut à tous les êtres humains de la terre.
Cher ami, le témoignage de cette amie chrétienne est touchant et émouvant ! Parfois, on entend dire : Dieu n'existe pas, il y a trop de misère. S'il y avait un Dieu, permettrait-Il tout cela ! La réponse est non ! Dieu ne permet pas la misère, ce n'est pas Dieu qui nous y plonge, mais nous-mêmes, ou comme pour cette amie, sa famille, ses concubins qui avaient plus d'amour pour la bouteille ou autres choses que pour cette femme en manque d'amour ! Dieu connaît notre coeur, Il connaît le bon moment pour venir vers nous dans notre misère, Il sait si nous allons l'accepter comme Sauveur ! Trois rencontres avec ce jeune homme furent nécessaires pour que celle-ci accepte l'invitation d'aller écouter l'Evangile de Jésus-Christ dans une assemblée. Elle le reconnaît dans son témoignage, mais devant sa misère et ses échecs permanents, malgré même un dépaysement en allant vivre à Alger, elle n'a pas trouvé la paix du coeur. Alors, elle a médité les Paroles de Dieu apportées par le témoignage de ce jeune homme, elle n'a pas fermé la porte de son coeur à celui qui voulait l'inviter à changer de vie, et à la remplir de paix et de joie. Pour cela, Jésus-Christ sur la croix s'était chargé de ses douleurs et de son péché ! Esaie 5