Jean-Nos: aller à l'église accompagné de papa et maman, quel bonheur!

2 Chroniques 7:14 "Si mon peuple sur qui est invoqué mon nom s'humilie, prie, et cherche ma face, et s'il se détourne de ses mauvaises voies, je l'exaucerai des cieux, je lui pardonnerai son péché, et je guérirai son pays"

C'est en général comme cela que commence bon nombre de témoignages, et bien sûr pour moi c'est un peu pareil.

Pourquoi ? Eh bien parce que mes parents portaient bien le nom de Chrétiens, et allaient à l'église pour les baptêmes, les mariages et les enterrements s'il y avait eu un décès parmi leurs proches. Par contre, c'était le voisin qui nous conduisait à l'école du dimanche : c'est là que j'ai appris par coeur les différentes histoires classiques, que l'on raconte d'ailleurs toujours maintenant à nos enfants. J'ai donc été baptisé à l'âge où j'étais encore trop jeune pour me rappeler, mais on m'a dit que j'avais environ 10 mois.

Six ans plus tard, je me souviens que ma grand-mère, qui habitait à la maison, était gravement malade. En plus, elle était complètement révoltée contre Dieu et l'église, et maudissait tous ceux qui osaient essayer de la calmer. C'est alors que mes parents ont appris que dans l'église où ils nous envoyaient, il y avait depuis quelques mois un nouveau pasteur.

Ils l'ont appelé, et celui-ci s'est rendu au chevet de ma grand-mère qui d'abord ne voulut pas le recevoir. Elle fut émue lorsqu'il commença à chanter des psaumes qu'elle connaissait, et quelques minutes après elle était en train de chanter avec lui. Elle avait retrouvé la paix en son Dieu et était prête à aller Le rejoindre, ce qui d'ailleurs s'est passé 15 jours plus tard. Mes parents ont tellement été troublés par ce revirement que leur vie spirituelle alors éteinte a redémarré comme jamais auparavant. À partir de ce jour-là, c'est eux qui nous conduisaient à l'église. Ce fut un changement profond dans ma vie d'enfant. Rendez-vous compte, aller à l'église accompagné de papa et maman, quelle joie.

J'ai donc suivi tous les "stades" : école du dimanche, instruction religieuse où on était appelé des " catéchumènes ", et puis la suite logique était bien sûr la confirmation des voeux de baptême que mes parents avaient prononcés pour moi. J'ai donc rendu témoignage de la foi que j'avais, plus basée sur l'expérience vécue par mes parents que sur mes propres découvertes.

À l'âge de 16 ans, ayant été obligé par mes parents d'accompagner mon frère au groupe de jeunes, car il cherchait à rencontrer une jeune fille et il était trop timide pour y aller seul, j'ai vu une jeune fille et je suis tombé amoureux d'elle immédiatement. C'est alors mon frère qui, un peu contrarié, a été obligé de m'accompagner. J'ai donc fait connaissance avec cette communauté, ainsi que des activités d'un groupe de jeunes qui participaient à tous les camps Chrétiens organisés dans le milieu francophone. Quelques mois plus tard, à Pâques, nous, mon frère, la jeune fille et moi participions à un camp de jeunes à Genval, pendant lequel j'ai été touché par un message expliquant que c'était à cause de moi que Jésus avait tant souffert sur la croix. Ce message me révélait aussi l'horreur du supplice de la crucifixion.

Ce jour-là, j'ai réalisé mon état de pêcheur, j'ai accepté ce sacrifice, et je me suis repenti dans les larmes en prenant conscience de la profondeur de ma misère. Le soir même, autour du feu de camp, le prédicateur du matin a demandé qui voulait rendre son témoignage, et là, je n'ai pas osé me lever et prendre la parole, je l'ai d'ailleurs souvent regretté par la suite. Quelques années plus tard, après avoir terminé mes études, n'avoir rien appris pendant un an sous les drapeaux, et enfin être rentré dans le monde du travail, voici que par un clair matin d'octobre 1972, la jeune femme et moi nous nous sommes mariés, et comme dans l'histoire nous fûmes heureux et n'eûmes que quatre filles, dont nous sommes toujours très fiers aujourd'hui, elle sont d'ailleurs là toutes les quatre (même l'aînée qui est revenue spécialement de Suisse pour assister au baptême de son papa).

Elles appartiennent toutes au Seigneur, et croyez-moi, pour des parents c'est une grande bénédiction. Le verset que nous avions choisi pour notre mariage était celui ci :

Josué 24:15 : Moi et ma maison, nous servirons l'Eternel.

La vie passe avec ses joies et ses peines, en recherche de la présence de notre Dieu, en recherche de sa volonté pour notre couple, pour nos enfants, en redoutant les " passages à vide ", et tout cela en essayant d'être actif dans son oeuvre. En ce qui me concerne dans mon cheminement avec Dieu, il y a environ 2 ans et demi, je suis passé par une période où je pensais être proche de Lui, mais inconsciemment j'ai sombré dans l'activisme et je m'appuyais sur mes propres forces pour résister au tentateur. Je me suis entêté, et me suis petit à petit éloigné de Dieu. Plus je m'éloignais, plus j'ouvrais grande la porte à l'ennemi qui n'a en général nullement besoin d'invitation pour prendre possession de la place que j'avais laissée vide.

Alors, commence un chemin où la chute est inévitable sans une remise en question rapide.  Convaincu d'être plus victime que coupable, j'ai continué de m'enfoncer tout en faisant le vide autour de moi, en générant beaucoup de souffrances à tous ceux qui m'aimaient et qui n'avaient qu'un seul et unique recours, celui de tout abandonner entre les mains de Dieu. Je suis resté sourd à l'appel du Saint-Esprit, mon coeur restait fermé et continuait à engendrer tristesse et désarroi parmi les miens. Un jour, je me rappelle, j'avais tellement mal en voyant ce que j'étais devenu et en réfléchissant aux conséquences de mes actes que j'ai hurlé, de toutes mes forces " Seigneur, toi tu ne m'abandonne pas ". On pouvait m'entendre, peu importe, il fallait que je crie, et à partir de ce jour-là j'ai recommencé à prier, à dire à Dieu tout ce que je ressentais, et Il a entendu mes cris. Je Lui ai demandé d'incliner ma volonté à la sienne, et trois jours après, grâce aussi à la prière des chrétiens et de ma famille, je me suis repenti de mon péché, et j'ai décidé de marcher de nouveau avec Lui. Pas après pas, le Seigneur me fait redécouvrir la dimension de son amour pour moi, et si je suis ici devant vous, c'est pour vous dire que je ne regretterai jamais cette décision de vouloir à nouveau obéir à Dieu, et de Le laisser diriger ma vie entière.

Enfant d'une église réformée, on ne parlait pas de baptême par immersion, mais en tant qu'enfant d'adoption d'une église évangélique depuis plus de trente années, j'en ai très souvent entendu parler, et chaque fois j'ai été ému par les témoignages. Le Seigneur m'a convaincu que le moment était venu pour moi de témoigner de ce qu'il avait fait durant ma vie et dans ces dernières années. Alors me voici, Seigneur, comme un enfant reconnaissant, et en toute humilité, pour témoigner devant ton église que le pécheur que je suis est mort avec Christ et ressuscité avec Lui. Bien sûr, le baptême ne va pas me rendre meilleur ou me mettre à l'abri du tentateur. Par contre, j'ai la conviction qu'en confiant toute chose à Dieu et en priant pour connaître sa volonté, Il me gardera comme un enfant qu'Il aime. Alors voilà, j'ai décidé d'obéir à mon Dieu en vous rendant ce témoignage. Cela me remplit de joie. Et je peux réaffirmer solennellement, devant vous comme au jour de mon mariage, Moi et ma maison, nous servirons l'Eternel.