Je n'ai plus peur de la mort
Je m'appelle David, et je suis le 4ème enfant d'une famille de 5. Je suis né alors que ma mère avait 40 ans et mon père 43 ans. Nous étions qualifiés, avec ma petite soeur, "d'accidents", car nous sommes arrivés tard.
Mon grand frère, l'aîné, ma grand-mère et ma mère avaient rencontré Dieu de manière personnelle, juste avant ma naissance. Mais mon père ne s'intéressait pas à la religion. J'ai donc grandi dans un foyer "à moitié chrétien". Je suis allé pendant des années avec ma mère à l'église évangélique à côté de chez moi. J'étais surtout content d'y aller pour voir mes copains, car on s'amusait bien. Les adultes nous parlaient de ce que Jésus avait fait pour nous. Cela me semblait juste, mais ne m'intéressait pas trop. À cette époque, j'ai tout de même un peu regardé dans la Bible quelques paroles de Jésus et des psaumes.
Lorsque j'avais 10 ans, mes parents se sont séparés. Cela a été une période assez difficile pour mes frères et soeurs ; deux, en effet, avaient déjà quitté la maison. Nous nous sommes donc retrouvés avec ma mère malvoyante, mon frère de 13 ans, ma soeur de 9 ans et moi-même. Durant cette période, j'ai commencé à être très violent ainsi qu'anxieux. Pendant 3 ans, le médecin m'a prescrit des calmants pour apaiser ma violence et mes angoisses ; j'en ai même abusé plus d'une fois, espérant ne plus me réveiller. Je ne me sentais vraiment pas bien : mon père était absent, et quand je le voyais, ma mère me le reprochait presque ! Je me suis senti bien seul...
3 ans après la séparation de mes parents, nous sommes allés rejoindre mon frère aîné, qui était devenu pasteur en Corse. Dans ce contexte d'amour et de tendresse, dû au foyer stable de mon grand frère, mes anxiétés sont parties. Cependant, j'étais toujours assez nerveux et en révolte contre tout le monde ou presque. Et Dieu là-dedans ? Je m'en fichais comme de l'an 40. Je le respectais, mais je ne m'intéressais pas à lui. 1 an après notre arrivée en Corse, j'avais 14ans, mon père est mort des suites d'un cancer généralisé. J'ai mis un long moment à encaisser le coup, et à me rendre compte de ce qui arrivait. Cette épreuve m'a renfermé toujours plus dans ma solitude.
Je savais que Dieu n'était pas responsable de la mort de mon père - Dieu n'avait jamais obligé mon père à fumer pendant toute sa vie - mais il me semblait bien loin. J'ai donc continué de vivre avec toutes mes souffrances et mes blessures, seul, jusqu'à ce que, 2 ans après - j'en avais donc 16 pour ceux qui suivent ! - un de mes cousins décède lors d'un accident de moto. Il était à peine plus âgé que moi, et avait été fauché par un ivrogne sur une autoroute.
Cela m'a mis devant une question cruciale : Qu'est-ce que la mort ? Moi qui croyais pouvoir profiter de la vie, j'ai été confronté au fait que l'on ne peut maîtriser la mort. Je voulais jouir de quelque chose qui ne m'appartenait pas : le temps. Cela m'a fait extrêmement peur. Les peurs m'assaillaient. "Et si tu mourais maintenant ? Où iras-tu : au paradis ou en enfer ?" C'était LA grande question ! Ayant connu ce qu'enseignait la Bible, je savais que, si à l'heure même je venais à mourir, je n'étais pas sauvé. Il fallait "faire la paix" avec Dieu pour m'assurer de la vie éternelle.
Je suis donc allé, pendant l'été, dans un camp de jeunes chrétiens, espérant trouver la paix tant recherchée. J'y suis allé, j'ai vu... et je suis reparti transformé ! Durant ces soirs de réunions, j'ai enfin compris quel était le message de la Bible : Christ est mort pour me réconcilier avec Dieu le Père, m'accorder sa paix et son espérance. Par Sa mort sur la croix et sa résurrection, il a pris ma faute et le châtiment qu'elle méritait, et l'a vaincu en triomphant de ce péché et de la mort qui en est une conséquence. Sur la croix, mon péché a été transféré sur Christ, et il a été puni pour cela, lui qui était innocent. Par la foi, je peux saisir ce que le Christ a fait pour moi : le pardon de mes péchés et la relation retrouvée avec Dieu.
Si aujourd'hui je suis toujours chrétien, en préparation pour être pasteur, c'est parce qu'il y a 6 ans, j'ai compris quel était l'amour de Dieu pour moi. Dieu a accepté de donner son Fils. Lui-même s'est livré volontairement pour moi. C'est merveilleux ! Ma vie est totalement différente. En effet, si pour mes parents j'étais un "accident", je sais que pour Dieu je ne l'ai jamais été : Il avait prévu de toute éternité de donner son Fils pour moi. Si j'étais rongé par la peur de la mort, maintenant que Christ est ma vie, je ne peux que dire avec l'apôtre Paul : "la mort m'est un gain", car je sais où j'irai après cette vie terrestre : auprès de mon Créateur et Sauveur, qui m'a tant aimé et qui s'est livré pour moi.