J'étais un pédophile...jusqu'à la prison
J'ai vécu mon enfance au sein d'une famille de 5 enfants, me situant au milieu. J'étais un enfant turbulent et un élève sérieux. C'est à peu près tout ce qui me reste de cette période. C'est certainement dû à la neutralité, à la banalité de cette première partie de ma vie.
Vers 11 ans, entrant en 6ème, je vivais de fortes tribulations intérieures. J'éprouvais le trouble, l'incertitude, et je me posais les questions existentielles comme: "Qui suis-je ? Que fais-je ? Où vais-je ? Je sortais de ma chrysalide, je traversais cet instant transitoire de la puberté.
Durant cette période de puberté, jamais je n'ai trouvé autour de moi une personne à mon écoute. Je n'ai vu que railleries et désintérêt là où je cherchais soutien et compassion. Je souhaitais qu'on me voie, j'avais le sentiment de devenir transparent, invisible. J'ai pensé que j'étais sans valeur ; les autres avaient certainement raison. J'ai cessé, comme on crie au secours, d'être un élève assidu. Je me suis assagi, je suis devenu calme, discret. Si j'avais ouvert un livre secret, peut-être aurais-je écrit : "Si les hommes avaient des oreilles, cela se saurait ; ils entendraient."
A 15 ans, je suis entré en apprentissage pour devenir pâtissier. J'ai mis tout mon coeur à l'ouvrage. Je voulais être le meilleur, j'étais le meilleur. J'ai placé toute mon énergie dans cette formation.Aussi, je progressais rapidement et facilement. J'ai été récompensé. J'ai réussi, haut la main, mon CAP. J'étais un ouvrier pâtissier, chocolatier, glacier qualifié. Je crois bien que j'étais heureux. Seul (bien que je vivais encore chez mes parents), mais heureux.
A presque 20 ans, faisant mon service militaire, j'ai découvert qu'il y avait d'autres horizons, j'ai appris à m'amuser, à me détendre, à boire aussi quelquefois.
C'est l'âge où j'ai eu des copines. Je me suis aussi lié d'amitié pour un jeune garçon âgé d'une dizaine d'années. Je le voyais pendant le week-ends où j'étais bloqué à la caserne. Comme nous pouvions sortir en ville le dimanche, je l'ai rencontré dans un square, et j'avais plaisir à le retrouver régulièrement. Je voyais en lui un fils, il espérait en moi un père. Tout cela a certainement contribué à conditionner l'homme que je devenais.
La fin de l'armée est arrivée, j'avais fini mon service militaire. Etais-je vraiment devenu un homme ? J'ai rompu avec ma copine qui voulait se marier. Je venais de connaître la liberté, je ne voulais pas tout sacrifier pour fonder un foyer. Je n'ai jamais revu cet enfant que je voulais avoir pour fils.
Quelque temps après, je trouvais un métier qui me donnait plus de temps libre. Il me manquait cependant une dimension à ma vie, je voulais retrouver cette formidable sensation que j'avais éprouvé à jouer le rôle d'un père. J'ai associé ce désir avec une autre de mes passions, le football. J'ai saisi une occasion formidable de devenir entraîneur pour des sportifs en herbe.
Je recherchais une relation paternelle avec des jeunes en mal de vivre. Cela fonctionnait plutôt bien. Je crois que j'ai apporté un rayon de soleil à ces enfants qui, en retour, m'ont donné une formidable énergie. Ce qui devait arriver, arriva. J'ai rencontré un jeune qui a imaginé faire de moi son père. J'ai fait la connaissance de sa maman, de son frère et de sa soeur. Nous sommes devenus une famille, une grande famille avec ma fille qui allait naître un an plus tard. Je n'imaginais pas combien il allait être difficile d'être un père par procuration. Je me suis laissé submerger par les soucis. Ce monde idyllique auquel j'aspirais, était à l'opposé de ce que je vivais. Nous nous sommes séparés après 7 années et pas mal de "galère".
J'étais sans emploi, avec toutes les dettes liées à notre vie commune à rembourser. Mais surtout, les enfants, ces enfants et ma fille en particulier, me manquaient. J'étais torturé, je voulais tout rétablir, tout recommencer. Après trois années d'errance et de doute, j'ai trouvé l'occasion formidable de me remettre sur pied. On m'a proposé un bon emploi, dans des conditions extraordinaires de salaire et de lieu de vie. Mais je souffrais, je ne savais pas quel mal me rongeait. Je n'arrivais pas à compenser ce besoin d'aimer et d'être aimé. J'avais peur, j'avais honte, je voulais me détruire, je ne savais pas comment, la mort me faisait peur. Je voulais crier. Qui pouvait bien m'entendre, me comprendre, m'aider ? Souvenez-vous, j'étais sans valeur, transparent. C'était sans espoir ...
Dès lors, tout s'est accéléré, et je me suis retrouvé en prison. Je ne comprenais vraiment pas.
J'ai fait une rapide relecture de ma vie, et j'ai vu pourquoi j'avais été placé en ces lieux. Je me suis rappelé cet émoi ressenti avec ce jeune connu l'année de mon service militaire, ce même émoi que j'avais lorsque les jeunes prenaient la douche après leurs exploits sportifs. J'ai revu ce qu'avait été vraiment ma vie jusqu'à ce jour où ce jeune a porté plainte.
Je pensais qu'avec ce garçon j'avais partagé "simplement" quelques jeux anodins, certes sexuels, certes gênants, et qui me faisaient souffrir sans que je sache vraiment pourquoi, mais des jeux qui s'étaient imposés presque naturellement, et auxquels il avait semblé adhérer. Ne s'était-il pas de lui-même proposé ? Je me pensais différent des autres, un peu anormal, mais quoi ! Qu'est-ce que j'avais? Je ne pouvais répondre.
J'ai compris, ce jour, ce que c'était qu'être un pédophile (pédo : enfant et phile : aimer). Jamais je n'aurais pensé que ça pouvait être moi.
Mes premiers temps dans le milieu carcéral
Je venais de franchir les portes de la prison, et hormis ce qui m'y avait conduit, je pensais à la manière dont j'allais pouvoir m'organiser.
J'étais loin de ma famille. Les quelques amis que j'avais ne pouvaient venir me voir. Pourtant, je devais m'appuyer sur quelqu'un de l'extérieur pour régler des problèmes d'ordre matériel. Le Pasteur qui officiait depuis peu à la maison d'arrêt est venu me parler, je lui ai demandé s'il pouvait m'aider. Il a accepté. En contrepartie, je l'ai écouté me parler de Dieu, de l'Evangile, de Jésus qui pouvait agir dans ma vie. Je ne me souviens pas vraiment comment il m'a raconté tout cela. Je n'étais pas très attentif. Je pensais avoir déjà entendu ce discours, alors que j'avais été élevé au sein d'une famille catholique. J'avais, comme beaucoup, vécu le cursus normal du baptême à ma communion, et j'avais continué mon chemin avec les équipes "Triolo" et de la "J.O.C". Mais je ne trouvais pas ce que je cherchais, c'était contraignant et ça ne m'apportait rien. J'ai abandonné la religion, et j'ai rejeté Dieu, mais Il ne m'a jamais laissé tomber. Aujourd'hui, je peux voir comment il a veillé sur moi.
En prison, j'ai commencé à lire quelques témoignages. Je pense que c'était pour meubler le temps, puis j'ai lu les évangiles. J'avais soif d'apprendre, de comprendre, d'entendre la Parole. J'étais apaisé, mes yeux commençaient à s'ouvrir, mon coeur aussi. Mais je n'étais pas encore totalement libre. Quelque chose m'empêchait d'avancer. Je n'acceptais pas d'être celui qui avait fait le mal, et je ne comprenais pas quel mal. Je refusais d'en parler.
En prison mais libre...
Puis, j'ai changé de lieu de détention pour aller à Angers. J'ai rencontré Bernard, le Pasteur de cette prison.
Je participais au culte du samedi chaque fois avec plus de plaisir. Je faisais la rencontre de gens formidables. Je prenais forme, je prenais vie, je commençais à exister. Il m'arrivait aussi de m'entretenir avec Bernard en tête-à-tête. C'est au cours d'une de ces discussions que j'ai réussi à lui dire une partie de mon histoire.
Je reconnaissais enfin ma responsabilité, ma pédophilie, mon état de perdition. Le soir, je me suis ouvert au Seigneur, et je lui ai avoué toutes mes fautes, celles dont j'étais conscient à l'instant, et je lui ai demandé pardon. J'ai reconnu que Christ était mort à la croix pour moi et que j'étais mort avec Lui ; que son sang avait été versé pour le rachat de mes péchés ; qu'Il était ressuscité et qu'avec Lui j'avais une vie nouvelle: la vie éternelle. C'était une seconde naissance. Je n'étais pas physiquement différent, mais j'étais libre, en prison mais libre ... Libre en Christ, mon Sauveur. Cette transformation était immédiate, les changements allaient être progressifs.
J'ai suivi une série de cours bibliques pour mieux connaître ce Dieu qui m'avait écouté, qui m'avait compris, qui m'avait accepté, qui m'avait libéré. Je L'ai découvert dans ma vie. Chaque jour, je m'émerveille de Le voir agir. Certes, je vis au milieu des hommes et dans une prison, les choses ne sont pas toujours faciles à supporter, à accepter, mais le Seigneur marche à mes côtés.
Guéri
Un autre jour, j'étais assis sur mon lit, je ne me souviens pas avoir été particulièrement en prière ou en communion avec Dieu, lorsque j'ai ressenti sa présence. Je percevais une chaleur sur les épaules. C'était léger, agréable. Je n'avais jamais rien connu de semblable, c'est comme si je ne sentais presque plus mon corps. Je voyais les choses avec une tout autre dimension. Je ne peux dire combien de temps cela a duré. Il me restait cette nouvelle importante, j'étais guéri.
Je pense à ce texte du Nouveau Testament: "C'est pour cela aussi qu'Il peut sauver parfaitement ceux qui s'approchent de Dieu par Lui (Christ)". He 7.25
Cela peut vous sembler surprenant. Vous pensez peut-être que je vous dis ces paroles pour chercher à me dédouaner ou pour me séduire, pour me satisfaire. Mais avec Christ, je crie haut et fort :"Je suis guéri".
Je ne vous dis pas ces mots à la légère, car si ce n'était pas vrai, ma foi sera vaine et mon témoignage caduc et blasphématoire. Si le temps et la médecine, notamment, peuvent atténuer, panser, soigner les maux et les blessures de la vie, un seul peut guérir : Dieu, par son fils Jésus Christ. Je ne cherche pas à dévaloriser ce travail souvent efficace et nécessaire des "intervenants humains", mais je vous demande de réfléchir sur ce qui est pour moi une énorme nuance: Rien n'est comparable à l'oeuvre de Dieu.
J'ai donné ma vie au Seigneur, et je souhaite Le servir comme Il lui plaira. Je désire être un instrument de sa gloire entre ses mains.
J'espère que ce témoignage vous aidera à trouver le Seigneur et/ou à Lui rendre grâce. Je prie pour qu'Il vous accorde sa délivrance, sa paix et sa joie. Qui que vous soyez, quoi que vous ayez fait, Il vous aime et vous attend.
Je finirai par ces paroles encore tirées du Nouveau Testament:
"Mais Dieu a choisi les choses folles du monde pour confondre les sages ; Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre les forts ; Dieu a choisi les choses laides du monde, celles qu'on méprise, celles qui ne sont pas, pour réduire à rien celles qui sont, afin que nulle chair ne se glorifie devant Dieu".(1 Co 1.27-29)
Psaumes 23.12: "L'Eternel est mon berger, je ne manquerai de rien. Il me fait reposer dans de verts pâturages, Il me dirige près des eaux paisibles".
Vers 11 ans, entrant en 6ème, je vivais de fortes tribulations intérieures. J'éprouvais le trouble, l'incertitude, et je me posais les questions existentielles comme: "Qui suis-je ? Que fais-je ? Où vais-je ? Je sortais de ma chrysalide, je traversais cet instant transitoire de la puberté.
Durant cette période de puberté, jamais je n'ai trouvé autour de moi une personne à mon écoute. Je n'ai vu que railleries et désintérêt là où je cherchais soutien et compassion. Je souhaitais qu'on me voie, j'avais le sentiment de devenir transparent, invisible. J'ai pensé que j'étais sans valeur ; les autres avaient certainement raison. J'ai cessé, comme on crie au secours, d'être un élève assidu. Je me suis assagi, je suis devenu calme, discret. Si j'avais ouvert un livre secret, peut-être aurais-je écrit : "Si les hommes avaient des oreilles, cela se saurait ; ils entendraient."
A 15 ans, je suis entré en apprentissage pour devenir pâtissier. J'ai mis tout mon coeur à l'ouvrage. Je voulais être le meilleur, j'étais le meilleur. J'ai placé toute mon énergie dans cette formation.Aussi, je progressais rapidement et facilement. J'ai été récompensé. J'ai réussi, haut la main, mon CAP. J'étais un ouvrier pâtissier, chocolatier, glacier qualifié. Je crois bien que j'étais heureux. Seul (bien que je vivais encore chez mes parents), mais heureux.
A presque 20 ans, faisant mon service militaire, j'ai découvert qu'il y avait d'autres horizons, j'ai appris à m'amuser, à me détendre, à boire aussi quelquefois.
C'est l'âge où j'ai eu des copines. Je me suis aussi lié d'amitié pour un jeune garçon âgé d'une dizaine d'années. Je le voyais pendant le week-ends où j'étais bloqué à la caserne. Comme nous pouvions sortir en ville le dimanche, je l'ai rencontré dans un square, et j'avais plaisir à le retrouver régulièrement. Je voyais en lui un fils, il espérait en moi un père. Tout cela a certainement contribué à conditionner l'homme que je devenais.
La fin de l'armée est arrivée, j'avais fini mon service militaire. Etais-je vraiment devenu un homme ? J'ai rompu avec ma copine qui voulait se marier. Je venais de connaître la liberté, je ne voulais pas tout sacrifier pour fonder un foyer. Je n'ai jamais revu cet enfant que je voulais avoir pour fils.
Quelque temps après, je trouvais un métier qui me donnait plus de temps libre. Il me manquait cependant une dimension à ma vie, je voulais retrouver cette formidable sensation que j'avais éprouvé à jouer le rôle d'un père. J'ai associé ce désir avec une autre de mes passions, le football. J'ai saisi une occasion formidable de devenir entraîneur pour des sportifs en herbe.
Je recherchais une relation paternelle avec des jeunes en mal de vivre. Cela fonctionnait plutôt bien. Je crois que j'ai apporté un rayon de soleil à ces enfants qui, en retour, m'ont donné une formidable énergie. Ce qui devait arriver, arriva. J'ai rencontré un jeune qui a imaginé faire de moi son père. J'ai fait la connaissance de sa maman, de son frère et de sa soeur. Nous sommes devenus une famille, une grande famille avec ma fille qui allait naître un an plus tard. Je n'imaginais pas combien il allait être difficile d'être un père par procuration. Je me suis laissé submerger par les soucis. Ce monde idyllique auquel j'aspirais, était à l'opposé de ce que je vivais. Nous nous sommes séparés après 7 années et pas mal de "galère".
J'étais sans emploi, avec toutes les dettes liées à notre vie commune à rembourser. Mais surtout, les enfants, ces enfants et ma fille en particulier, me manquaient. J'étais torturé, je voulais tout rétablir, tout recommencer. Après trois années d'errance et de doute, j'ai trouvé l'occasion formidable de me remettre sur pied. On m'a proposé un bon emploi, dans des conditions extraordinaires de salaire et de lieu de vie. Mais je souffrais, je ne savais pas quel mal me rongeait. Je n'arrivais pas à compenser ce besoin d'aimer et d'être aimé. J'avais peur, j'avais honte, je voulais me détruire, je ne savais pas comment, la mort me faisait peur. Je voulais crier. Qui pouvait bien m'entendre, me comprendre, m'aider ? Souvenez-vous, j'étais sans valeur, transparent. C'était sans espoir ...
Dès lors, tout s'est accéléré, et je me suis retrouvé en prison. Je ne comprenais vraiment pas.
J'ai fait une rapide relecture de ma vie, et j'ai vu pourquoi j'avais été placé en ces lieux. Je me suis rappelé cet émoi ressenti avec ce jeune connu l'année de mon service militaire, ce même émoi que j'avais lorsque les jeunes prenaient la douche après leurs exploits sportifs. J'ai revu ce qu'avait été vraiment ma vie jusqu'à ce jour où ce jeune a porté plainte.
Je pensais qu'avec ce garçon j'avais partagé "simplement" quelques jeux anodins, certes sexuels, certes gênants, et qui me faisaient souffrir sans que je sache vraiment pourquoi, mais des jeux qui s'étaient imposés presque naturellement, et auxquels il avait semblé adhérer. Ne s'était-il pas de lui-même proposé ? Je me pensais différent des autres, un peu anormal, mais quoi ! Qu'est-ce que j'avais? Je ne pouvais répondre.
J'ai compris, ce jour, ce que c'était qu'être un pédophile (pédo : enfant et phile : aimer). Jamais je n'aurais pensé que ça pouvait être moi.
Mes premiers temps dans le milieu carcéral
Je venais de franchir les portes de la prison, et hormis ce qui m'y avait conduit, je pensais à la manière dont j'allais pouvoir m'organiser.
J'étais loin de ma famille. Les quelques amis que j'avais ne pouvaient venir me voir. Pourtant, je devais m'appuyer sur quelqu'un de l'extérieur pour régler des problèmes d'ordre matériel. Le Pasteur qui officiait depuis peu à la maison d'arrêt est venu me parler, je lui ai demandé s'il pouvait m'aider. Il a accepté. En contrepartie, je l'ai écouté me parler de Dieu, de l'Evangile, de Jésus qui pouvait agir dans ma vie. Je ne me souviens pas vraiment comment il m'a raconté tout cela. Je n'étais pas très attentif. Je pensais avoir déjà entendu ce discours, alors que j'avais été élevé au sein d'une famille catholique. J'avais, comme beaucoup, vécu le cursus normal du baptême à ma communion, et j'avais continué mon chemin avec les équipes "Triolo" et de la "J.O.C". Mais je ne trouvais pas ce que je cherchais, c'était contraignant et ça ne m'apportait rien. J'ai abandonné la religion, et j'ai rejeté Dieu, mais Il ne m'a jamais laissé tomber. Aujourd'hui, je peux voir comment il a veillé sur moi.
En prison, j'ai commencé à lire quelques témoignages. Je pense que c'était pour meubler le temps, puis j'ai lu les évangiles. J'avais soif d'apprendre, de comprendre, d'entendre la Parole. J'étais apaisé, mes yeux commençaient à s'ouvrir, mon coeur aussi. Mais je n'étais pas encore totalement libre. Quelque chose m'empêchait d'avancer. Je n'acceptais pas d'être celui qui avait fait le mal, et je ne comprenais pas quel mal. Je refusais d'en parler.
En prison mais libre...
Puis, j'ai changé de lieu de détention pour aller à Angers. J'ai rencontré Bernard, le Pasteur de cette prison.
Je participais au culte du samedi chaque fois avec plus de plaisir. Je faisais la rencontre de gens formidables. Je prenais forme, je prenais vie, je commençais à exister. Il m'arrivait aussi de m'entretenir avec Bernard en tête-à-tête. C'est au cours d'une de ces discussions que j'ai réussi à lui dire une partie de mon histoire.
Je reconnaissais enfin ma responsabilité, ma pédophilie, mon état de perdition. Le soir, je me suis ouvert au Seigneur, et je lui ai avoué toutes mes fautes, celles dont j'étais conscient à l'instant, et je lui ai demandé pardon. J'ai reconnu que Christ était mort à la croix pour moi et que j'étais mort avec Lui ; que son sang avait été versé pour le rachat de mes péchés ; qu'Il était ressuscité et qu'avec Lui j'avais une vie nouvelle: la vie éternelle. C'était une seconde naissance. Je n'étais pas physiquement différent, mais j'étais libre, en prison mais libre ... Libre en Christ, mon Sauveur. Cette transformation était immédiate, les changements allaient être progressifs.
J'ai suivi une série de cours bibliques pour mieux connaître ce Dieu qui m'avait écouté, qui m'avait compris, qui m'avait accepté, qui m'avait libéré. Je L'ai découvert dans ma vie. Chaque jour, je m'émerveille de Le voir agir. Certes, je vis au milieu des hommes et dans une prison, les choses ne sont pas toujours faciles à supporter, à accepter, mais le Seigneur marche à mes côtés.
Guéri
Un autre jour, j'étais assis sur mon lit, je ne me souviens pas avoir été particulièrement en prière ou en communion avec Dieu, lorsque j'ai ressenti sa présence. Je percevais une chaleur sur les épaules. C'était léger, agréable. Je n'avais jamais rien connu de semblable, c'est comme si je ne sentais presque plus mon corps. Je voyais les choses avec une tout autre dimension. Je ne peux dire combien de temps cela a duré. Il me restait cette nouvelle importante, j'étais guéri.
Je pense à ce texte du Nouveau Testament: "C'est pour cela aussi qu'Il peut sauver parfaitement ceux qui s'approchent de Dieu par Lui (Christ)". He 7.25
Cela peut vous sembler surprenant. Vous pensez peut-être que je vous dis ces paroles pour chercher à me dédouaner ou pour me séduire, pour me satisfaire. Mais avec Christ, je crie haut et fort :"Je suis guéri".
Je ne vous dis pas ces mots à la légère, car si ce n'était pas vrai, ma foi sera vaine et mon témoignage caduc et blasphématoire. Si le temps et la médecine, notamment, peuvent atténuer, panser, soigner les maux et les blessures de la vie, un seul peut guérir : Dieu, par son fils Jésus Christ. Je ne cherche pas à dévaloriser ce travail souvent efficace et nécessaire des "intervenants humains", mais je vous demande de réfléchir sur ce qui est pour moi une énorme nuance: Rien n'est comparable à l'oeuvre de Dieu.
J'ai donné ma vie au Seigneur, et je souhaite Le servir comme Il lui plaira. Je désire être un instrument de sa gloire entre ses mains.
J'espère que ce témoignage vous aidera à trouver le Seigneur et/ou à Lui rendre grâce. Je prie pour qu'Il vous accorde sa délivrance, sa paix et sa joie. Qui que vous soyez, quoi que vous ayez fait, Il vous aime et vous attend.
Je finirai par ces paroles encore tirées du Nouveau Testament:
"Mais Dieu a choisi les choses folles du monde pour confondre les sages ; Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre les forts ; Dieu a choisi les choses laides du monde, celles qu'on méprise, celles qui ne sont pas, pour réduire à rien celles qui sont, afin que nulle chair ne se glorifie devant Dieu".(1 Co 1.27-29)
Psaumes 23.12: "L'Eternel est mon berger, je ne manquerai de rien. Il me fait reposer dans de verts pâturages, Il me dirige près des eaux paisibles".