Esdras 9 : La prière d'humiliation d'Esdras

1 Après que cela fut terminé, les chefs s'approchèrent de moi, en disant : Le peuple d'Israël, les sacrificateurs et les Lévites ne se sont point séparés des peuples de ces pays, et ils imitent leurs abominations, celles des Cananéens, des Héthiens, des Phéréziens, des Jébusiens, des Ammonites, des Moabites, des Egyptiens et des Amoréens. 2 Car ils ont pris de leurs filles pour eux et pour leurs fils, et ont mêlé la race sainte avec les peuples de ces pays; et les chefs et les magistrats ont été les premiers à commettre ce péché. Lire la suite


La 2ème partie de notre étude, chapitres 9 et 10, va essentiellement porter sur l'affaire des mariages non conformes à la loi.

Chapitre 9 : L'affaire mise en évidence 9/1,2
La prière d'humiliation d'Esdras 9/3,15

Esdras 9/1,2 Ils ont mêlé la race sainte


"Après que cela fut terminé, les chefs s'approchèrent de moi, en disant : Le peuple d'Israël, les sacrificateurs et les Lévites ne se sont pas séparés des peuples de ces pays... " (v. 1,2)

Esdras, à peine arrivé, remis de son long voyage, est informé d'un fait qui va l'affliger et l'amener à une profonde prière d'humiliation.

Trois expressions caractérisent cette information:
- Ils ne se sont point séparés
- Ils imitent leurs abominations
- Ils ont mêlé la race sainte

On discerne une progression dans la chute : ne pas se séparer, mais imiter, et, enfin, se mêler.
Pensons au Ps. 1er :

Marcher, s'arrêter et s'asseoir en compagnie des moqueurs ; ce qui marque une progression dans la position du mal.
C'est bien là le principe du mal, son enchaînement,

14 Mais chacun est tenté quand il est attiré et amorcé par sa propre convoitise.


-> Attiré et amorcé par sa propre convoitise, puis la convoitise, lorsqu'elle a conçu, enfante le péché, et le péché, étant consommé, produit la mort.
Ne suivons pas l'engrenage du mal ! Comme l'Ecriture le dit :

11 Je serre ta parole dans mon coeur, Afin de ne pas pécher contre toi.


Le mal, dont est informé Esdras, n'est pas le péché d'une basse moralité, d'une mauvaise manière de vivre, du désordre, tel qu'on peut le trouver en d'autres temps et circonstances (au déluge, à Sodome), mais le seul fait d'unions / mariages illicites pour la loi de Moïse.
Il s'agit des nombreux mariages contractés par des Juifs avec des femmes des peuples dont Dieu avait dit : 

1 Lorsque l'Eternel, ton Dieu, t'aura fait entrer dans le pays dont tu vas prendre possession, et qu'il chassera devant toi beaucoup de nations, les Héthiens, les Guirgasiens, les Amoréens, les Cananéens, les Phéréziens, les Héviens et les Jébusiens, sept nations plus nombreuses et plus puissantes que toi;


 
5 Voici, au contraire, comment vous agirez à leur égard: vous renverserez leurs autels, vous briserez leurs statues, vous abattrez leurs idoles, et vous brûlerez au feu leurs images taillées.


La raison essentielle étant :

5 Voici, au contraire, comment vous agirez à leur égard: vous renverserez leurs autels, vous briserez leurs statues, vous abattrez leurs idoles, et vous brûlerez au feu leurs images taillées.


Ces mariages auraient dû être absolument évités en tant que favorisant l'introduction de faux dieux en Israël.

Pour autant, cette prohibition / interdiction ne portait pas sur un absolu refus de mariages mixtes, avec d'autres peuples, (Moïse a épousé une femme Ethiopienne), mais sur le danger de l'idolâtrie et de l'abandon de Dieu.
Néhémie rappellera l'exemple du roi Salomon, et ses mariages pour traiter des alliances politiques avec ses voisins ; il a été entraîné dans l'idolâtrie:

26 N'est-ce pas en cela qu'a péché Salomon, roi d'Israël ? Il n'y avait point de roi semblable à lui parmi la multitude des nations, il était aimé de son Dieu, et Dieu l'avait établi roi sur tout Israël; néanmoins, les femmes étrangères l'entraînèrent aussi dans le péché. 27 Faut-il donc apprendre à votre sujet que vous commettez un aussi grand crime et que vous péchez contre notre Dieu en prenant des femmes étrangères ?


La loi codifiait ces mariages mixtes:

10 Lorsque tu iras à la guerre contre tes ennemis, si l'Eternel les livre entre tes mains, et que tu leur fasses des prisonniers, 11 peut-être verras-tu parmi les captives une femme belle de figure, et auras-tu le désir de la prendre pour femme.


Pour qu'un tel mariage, mixte, puisse avoir lieu, il était premièrement indispensable que l'étranger (ère) devienne participant de la foi d'Israël (Exemple de Boaz avec Ruth, la Moabite).
L'interdiction portait essentiellement sur les sept peuples du pays de Canaan : Cananéens, Héthiens, Phérésiens, Moabites, Amoréens, Jébuséens, Ammonites.
S'ajoute, ici au texte d'Esdras, les Egyptiens, ce qui peut surprendre ! Certainement du fait que ceux-ci, habitant le pays, avaient fini par adopter les moeurs idolâtres des autres peuples.

Le livre des Proverbes met souvent en garde contre
" la femme étrangère ", étrangère au sens non absolu de race, mais au sens figuré de non participant à la sainteté de foi et de vie :

16 Pour te délivrer de la femme étrangère, De l'étrangère qui emploie des paroles doucereuses,


20 Et pourquoi, mon fils, Serais-tu épris d'une étrangère, Et embrasserais-tu le sein d'une inconnue ?


14 La bouche des étrangères est une fosse profonde; Celui contre qui l'Eternel est irrité y tombera.


27 Car la prostituée est une fosse profonde, Et l'étrangère un puits étroit.


(En conclusion général de notre étude, nous reprendrons ce point par rapport aux mariages de ceux qui sont en Christ)

Les mots clés du texte

" Non séparés des peuples du pays ".
Ces mots nous rappelle que d'autres peuples ont été placés en exil dans l'ancien pays d'Israël, déportés loin de leur pays.
Mais, au cours du temps ils se sont installés, et occupent une place importante.
Les Juifs du 20ème siècle, de retour en Palestine, faisant leur Aliya, ont connu la même réalité.
D'où, le fait que les Palestiniens, placés sur la terre d'Israël, estiment être sur leur terre.
Israël vit aujourd'hui les événements du temps d'Esdras et de Néhémie.
Et les mêmes problèmes d'hier ressurgissent, particulièrement celui des mariages contractés avec des non-juifs.

Note :

Que cette " Terre " appartienne en propre à Israël est même reconnu par le Coran lui-même :

" Et au peuple de ceux qui avaient été abaissés, nous donnâmes en héritage les contrées orientales et occidentales de la terre que nous avions bénies.
Ainsi s'accomplit le très bel arrêt de son Seigneur sur les fils d'Israël pour prix de ce qu'ils ont été constants " (Sourate 7/132) ;

" Nous dîmes ensuite aux enfants d'Israël : habitez cette terre et lorsque le terme de la vie future sera arrivé, nous nous réunirons tous ensemble" (Sourate 17/106).

Le verbe se séparer désigne aussi le fait de s'éloigner, se détacher en se distinguant des autres, sens du mot:

 
26 Ses sacrificateurs violent ma loi et profanent mes sanctuaires, ils ne distinguent pas ce qui est saint de ce qui est profane, ils ne font pas connaître la différence entre ce qui est impur et ce qui est pur, ils détournent les yeux de mes sabbats, et je suis profané au milieu d'eux.


On le retrouve en :

- 6/21 : le peuple a su se séparer des choses impures des nations du pays, et a su rechercher le Seigneur Dieu d'Israël.
Mais le temps a passé, après la joie du premier amour, les coeurs se sont installés et se sont laissés aller à désirer les femmes du pays, sans discernement (sens que contient aussi le mot "se séparer") de la loi de Dieu.

- 8/24 : le mot désigne le choix des douze, ils ont été séparés des autres, mis à part pour un service particulier.
C'est ainsi que tout le peuple se doit aussi de veiller à rester un peuple séparé / mis à part pour sa vocation particulière.

- Pour les sacrificateurs et les Lévites en 1 Chron. 23/13, ils ont rompu leur consécration, ce qui les distinguait des autres.

- Pour Israël :

26 Vous serez saints pour moi, car je suis saint, moi, l'Eternel; je vous ai séparés des peuples, afin que vous soyez à moi.


Il n'est pas toujours facile de vivre " sa différence " (chrétienne) au milieu des autres ; de vivre "séparé" du monde tout en étant dans le monde. C'est pourquoi Jésus a prié en disant :

14 Je leur ai donné ta parole; et le monde les a haïs, parce qu'ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. 15 Je ne te prie pas de les ôter du monde, mais de les préserver du mal.


Se séparer, c'est savoir discerner le bien du mal, et choisir de s'éloigner du mal, ce mal qui est, ici, tout ce qui n'est pas en accord avec la vérité enseignée par l'Ecriture.

Note :

Nous associons souvent une notion négative au mot se séparer, l'autre qu'on éloigne porte le rôle "négatif", "ténébreux".
Mais le mot séparer indique aussi que chaque partie est individualisée. La femme étrangère a aussi "droit" de vivre et d'être, et le Deutéronome fait valoir cela.
Séparés, nous ne considérons pas les autres uniquement négativement ! Se séparer, c'est savoir bien marquer notre différence, notre particularité, notre identité.
Dans cette affaire, ce n'est pas la femme étrangère, seulement, qui est à condamner, mais, bien plus encore, le peuple de Dieu qui perd son identité, sa vocation et sa sainteté.

" Ils imitent leurs abominations ", ce qui est, en fait, un seul mot : avoir en abomination (une chose).
Le mot "imiter" ne se trouve pas dans le texte, mais la préposition qui accompagne le mot abominations, exprime une similitude, d'où la traduction "imiter".
On a la pensée suivante : comme ils ne se sont pas séparés des peuples de ces pays, ils ne se sont pas non plus séparés de leurs abominations, mais ont fini par les adopter dans leur manière de vivre.
On subit toujours l'influence de ceux avec lesquels on a chois d'être.

- La lettre donnant la préposition "comme" (le kaph), représente symboliquement la paume de la main ouverte et prête à saisir quelque chose.

Dieu avait dit à Israël :

2 Ainsi parle l'Eternel : N'imitez pas la voie des nations, Et ne craignez pas les signes du ciel, Parce que les nations les craignent.


En restant à la seul expression comme, du texte, on peut évoquer l'expression " Vouloir être comme les autres " (avoir un roi comme les autres), ce qui accompagne bien le 1er verbe :
au lieu de marquer leur différence, les Israélites ont préféré être comme les autres.

Ce qui conduit inévitablement au 3ème mot : se mêler à eux.
L'apôtre Pierre écrivait :

4 Aussi trouvent-ils étrange que vous ne vous précipitiez pas avec eux dans le même débordement de débauche, et ils vous calomnient.


Vouloir être comme les autres, c'est risquer de finir à vivre les mêmes expériences honteuses qu'eux !
Ayons donc le courage de la foi en Christ qui nous a séparés de la mentalité honteuse de ce monde.
Ce n'est pas au monde à nous dicter notre manière de vivre, et à former notre mentalité, mais bien à;la Parole de Dieu.

" Ils ont mêlé la race sainte ", la progression du mal suit son cours.
En disant cela, le texte évoque les mariages contractés avec des femmes des peuples des pays dont les Juifs ne s'étaient pas séparés.
Le verbe mêler, désigne ce qui s'obscurcit / le soir, ce qui disparaît / la plaine devenant désert.
En se mêlant, par mariage, avec d'autres peuples, en particulier ceux interdits à Israël par Dieu même, le peuple est en danger de voir disparaître son identité propre.

35 Ils se mêlèrent avec les nations, Et ils apprirent leurs oeuvres. 36 Ils servirent leurs idoles, Qui furent pour eux un piège;


C'est aujourd'hui encore le soucis du Judaïsme par rapport aux différents mariages mixtes qui ont lieu en Israël, chercher à " préserver " l'identité juive du peuple d'Israël.

Nous connaissons les textes de la loi sur ne pas faire de "mélange" (Deut. 22/11) :

- De différentes semences :

9 Tu ne sèmeras point dans ta vigne diverses semences, de peur que tu ne jouisses ni du produit de ce que tu auras semé ni du produit de la vigne.


l'une finira par étouffer l'autre et le tout s'appauvrira

- De différentes bêtes de somme:

10 Tu ne laboureras point avec un boeuf et un âne attelés ensemble.


l'une tirera plus fort que l'autre et le travail sera désordonnée

- De différents tissus:

11 Tu ne porteras point un vêtement tissé de diverses espèces de fils, de laine et de lin réunis ensemble.


l'un l'emportera sur l'autre, ce qui provoquera une déchirure.

"La race sainte", cette expression, en notre époque moderne, évoque bien des drames :
la Shoah / la race arienne ; le Rwanda / les différentes Ethnies ; les Balkans / Serbes - Macédoniens - Bosniaques. Le "Racisme" est une idée intolérable !

Qu'exprime en vérité cette affirmation ?
La " race " d'Israël serait-elle plus sainte que les autres ?
Le mot race, désigne premièrement la semence / postérité, et vient du verbe semer.
Le dictionnaire ne donne pas, habituellement, la définition "race" à ce mot. Il désigne la "postérité" :

15 Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité : celle-ci t'écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon.


7 L'Eternel apparut à Abram, et dit : Je donnerai ce pays à ta postérité. Et Abram bâtit là un autel à l'Eternel, qui lui était apparu.


37 Il a aimé tes pères, et il a choisi leur postérité après eux; il t'a fait lui-même sortir d'Egypte par sa grande puissance;


10 Il a plu à l'Eternel de le briser par la souffrance. . . Après avoir livré sa vie en sacrifice pour le péché, Il verra une postérité et prolongera ses jours; Et l'oeuvre de l'Eternel prospérera entre ses mains.


13 Et s'il y reste encore un dixième des habitants, Ils seront à leur tour anéantis. Mais, comme le térébinthe et le chêne Conservent leur tronc quand ils sont abattus, Une sainte postérité renaîtra de ce peuple.


Ce mot se retrouve en:

2 Ceux qui étaient de la race d'Israël, s'étant séparés de tous les étrangers, se présentèrent et confessèrent leurs péchés et les iniquités de leurs pères. 3 Lorsqu'ils furent placés, on lut dans le livre de la loi de l'Eternel, leur Dieu, pendant un quart de la journée; et pendant un autre quart ils confessèrent leurs péchés et se prosternèrent devant l'Eternel, leur Dieu. Lire la suite


13 Haman raconta à Zéresch, sa femme, et à tous ses amis, tout ce qui lui était arrivé. Et ses sages, et Zéresch, sa femme, lui dirent : Si Mardochée, devant lequel tu as commencé de tomber, est de la race des Juifs, tu ne pourras rien contre lui, mais tu tomberas devant lui.


27 les Juifs prirent pour eux, pour leur postérité, et pour tous ceux qui s'attacheraient à eux, la résolution et l'engagement irrévocables de célébrer chaque année ces deux jours, selon le mode prescrit et au temps fixé. 28 Ces jours devaient être rappelés et célébrés de génération en génération, dans chaque famille, dans chaque province et dans chaque ville; et ces jours de Purim ne devaient jamais être abolis au milieu des Juifs, ni le souvenir s'en effacer parmi leurs descendants.


31 pour prescrire ces jours de Purim au temps fixé, comme le Juif Mardochée et la reine Esther les avaient établis pour eux, et comme ils les avaient établis pour eux-mêmes et pour leur postérité, à l'occasion de leur jeûne et de leurs cris.


3 Car le Juif Mardochée était le premier après le roi Assuérus; considéré parmi les Juifs et aimé de la multitude de ses frères, il rechercha le bien de son peuple et parla pour le bonheur de toute sa race.


Ce n'est qu'à l'époque d'Esdras, Néhémie, Esther, que le mot Postérité / descendance a pris ce sens de race (selon les traducteurs).
Cependant, l'expression " Race sainte " ne désigne pas une supériorité de "race" des Juifs, loin de là ! Mais sa vocation particulière, être un peuple mis à part, et cela au travers de toutes ses générations / sa descendance.
L'élection d'Israël, un peuple élu, ne lui donne pas une supériorité de "race", non !
Mais l'investit d'une mission : par sa sainteté / sa différence, être l'exemple vivant, au travers de toute se descendance, de ce que doit être le service du Dieu vivant et vrai.

Si l'Eglise, et chaque chrétien, comprenait mieux ce qu'implique être "un peuple élu", "un peuple saint", elle veillerait davantage à se séparer des souillures du monde, et à ne pas se mêler et faire cause commune avec les idées du monde.
On dit " épouser " les idées de quelqu'un !
Se mêler, c'est être en danger de perdre non seulement son identité propre, mais aussi et surtout les générations à venir.
C'est là l'avertissement de ce texte : une postérité, une descendance, une génération va se perdre car n'ayant plus la connaissance du vrai Dieu, mais ayant devant elle des "idoles".
C'est ce qui est déjà arrivé après le temps de Josué:

10 Juda marcha contre les Cananéens qui habitaient à Hébron, appelée autrefois Kirjath-Arba; et il battit Schéschaï, Ahiman et Talmaï. 11 De là il marcha contre les habitants de Debir : Debir s'appelait autrefois Kirjath-Sépher.


Une transmission a manqué, on a "épousé" les pensées des peuples pourtant vaincus, et la nouvelle génération / descendance / postérité a suivi cet exemple !
Déjà du temps d'Esdras et de Néhémie, une nouvelle génération / postérité ne connaît plus la "langue" du peuple d'Israël:

23 A cette même époque, je vis des Juifs qui avaient pris des femmes asdodiennes, ammonites, moabites. 24 La moitié de leurs fils parlaient l'asdodien, et ne savaient pas parler le juif; ils ne connaissaient que la langue de tel ou tel peuple.


Comprenons combien ce texte vise pas la notion de " race ", qui n'est pas dans la pensée du texte, il concerne la postérité d'Israël, sa descendance, les générations à venir.
C'est l'avenir du peuple, c'est sa vocation particulière qui sont menacées:

6 Et ces commandements, que je te donne aujourd'hui, seront dans ton coeur. 7 Tu les inculqueras à tes enfants, et tu en parleras quand tu seras dans ta maison, quand tu iras en voyage, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras. Lire la suite


3 Tu ne contracteras point de mariage avec ces peuples, tu ne donneras point tes filles à leurs fils, et tu ne prendras point leurs filles pour tes fils; 4 car ils détourneraient de moi tes fils, qui serviraient d'autres dieux, et la colère de l'Eternel s'enflammerait contre vous: il te détruirait promptement.


6 Car tu es un peuple saint pour l'Eternel, ton Dieu; l'Eternel, ton Dieu, t'a choisi, pour que tu fusses un peuple qui lui appartînt entre tous les peuples qui sont sur la face de la terre.


11 Ainsi, observe les commandements, les lois et les ordonnances que je te prescris aujourd'hui, et mets-les en pratique.


En Israël on dit : - La pire erreur serait de croire qu'Israël peut devenir un pays comme les autres.
Le mot " Juif " comprend à la fois la religion et la nationalité.
Au sein de l'Eglise, et de nos famille, veillons à la transmission de l'Ecriture, pour qu'une nouvelle génération se lève connaissant le Seigneur.

Note du Judaïsme :

Sur le mot saint : Sainteté (Quodesch) ne signifie pas la perfection ou la pureté, mais l'idée de " séparation ".
Toute les lois de la Thora tendent à faire d'Israël un peuple " séparé " car il est collectivement, avec sa descendance, appelé à la sainteté:

1 L'Eternel parla à Moïse, et dit :


Non que ses membres soient d'une autre nature que le reste des hommes, mais, en référence à Dieu qui les a rachetés, ils doivent vivre "autrement" que les païens.
Dans le cadre de son alliance particulière à Dieu, Israël a vocation à "sanctifier" toute son existence, le mariage comme le deuil, le culte comme la vie sociale, l'alimentation comme l'habillement.
Sur le mot pur : L'idolâtrie et les coutumes des peuples païens étant impures puisque faites de mélanges des genres, les règles du pur et de l'impur enseignées dans la loi sont destinées à préserver Israël des confusions incompatibles avec la foi en Dieu.

Sur l'expression peuple élu / Peuple joyau : Cette notion de "peuple élu" a souvent été déformée dans le sens d'une supériorité attribuée à Israël. Cependant, l'élection fonde la vocation du peuple d'Israël, non une quelconque supériorité du peuple d'Israël.
L'élection ne confère aucune supériorité à Israël sur le reste des nations du monde, mais l'élection investi Israël d'une mission : être l'exemple vivant de ce que doit être le service du Dieu vivant et vrai.

Prière d'humiliation:

3 Lorsque j'entendis cela, je déchirai mes vêtements et mon manteau, je m'arrachai les cheveux de la tête et les poils de la barbe, Et je m'assis désolé. 4 Auprès de moi s'assemblèrent tous ceux que faisaient trembler les paroles du Dieu d'Israël, à cause du péché des fils de la captivité; et moi, je restai assis et désolé, jusqu'à l'offrande du soir. Lire la suite


" Les chefs et les magistrats ont été les premiers à commettre ce péché" (v. 2), l'exemple vient de haut ! Nous nous sommes arrêtés longuement sur les deux premiers versets, mais il était utile d'en saisir la vérité, d'en prendre la mesure, et d'en ressentir la gravité, gravité du mal profond qui menace l'avenir même du peuple dans son identité et sa postérité.

Deux parties dans cette prière d'humiliation :

· Dispositions à l'humiliation : v. 3,5
· Prière d'humiliation : v. 6,15

Dispositions à l'humiliation
"Lorsque j'entendis cela..., et je m'assis désolé" (v. 3)
Signes du deuil, de l'humiliation et du malheur. Signes d'un coeur profondément affecté par la terrible nouvelle, par le péché qui menace l'avenir d'Israël .Voir:

4 Lorsque j'entendis ces choses, je m'assis, je pleurai, et je fus plusieurs jours dans la désolation. Je jeûnai et je priai devant le Dieu des cieux,


" Auprès de moi s'assemblèrent tous ceux que faisaient trembler les paroles du Dieu d'Israël " (v. 4)

120 Ma chair frissonne de l'effroi que tu m'inspires, Et je crains tes jugements.


on en trouve une raison : " Je crains tes jugements ".
C'est de cela que vient le "tremblement" de ceux qui se rassemblent auprès d'Esdras.
Le péché appelle le jugement.
Le péché ne peut rester impuni.
Comme Dieu veille à la réalisation de ses promesses, il veille aussi à la réalisation de ses jugements.
Cette vérité doit demeurer profondément en nous : le péché ne reste pas impuni !
Le jugement finit toujours par atteindre les coupables.
C'est pourquoi craignons, lorsque le péché s'établit, le jugement qui viendra tôt ou tard, ici-bas, ou au jugement dernier:

1 O homme, qui que tu sois, toi qui juges, tu es donc inexcusable; car, en jugeant les autres, tu te condamnes toi-même, puisque toi qui juges, tu fais les mêmes choses. 2 Nous savons, en effet, que le jugement de Dieu contre ceux qui commettent de telles choses est selon la vérité. Lire la suite


Le texte appelle péché ces "mariages", du fait qu'ils ont entraîné le peuple vers les idoles des nations, et du fait qu'ils portent en eux une menace de mort pour l'avenir même du peuple.

"Au moment de l'offrande du soir" (v. 5)
Esdras attend le moment de l'offrande du soir pour élever sa prière vers Dieu.
Notons son mouvement d'humiliation :
il est debout quand il apprend la triste affaire (v. 3), puis il reste longtemps assis au sein de son humiliation (v. 4) et enfin se levant il tombe à genoux au moment d'élever sa prière à Dieu (v. 5).
Avant de prier en paroles, il a su rester dans l'humiliation, sous la conviction de péché.

Et c'est du sein de cette humiliation, conviction, que sa prière va s'élever, inspirée, juste, devant le Seigneur Dieu.
Savoir se tenir devant Dieu..., avant même de demander !
Laisser la prière germer, s'élever du sein de notre humiliation, ou louange devant Dieu en Christ.
Ce moment est bien choisi, l'offrande du soir c'est le moment du sacrifice de l'agneau:

38 Voici ce que tu offriras sur l'autel : deux agneaux d'un an, chaque jour, à perpétuité. 39 Tu offriras l'un des agneaux le matin, et l'autre agneau entre les deux soirs. Lire la suite


Signe de la foi, c'est par le moyen du sacrifice que l'homme peut s'approcher du Dieu Saint, enseigne la loi des sacrifices, attente de la miséricorde de Dieu à cause du sacrifice.
On retrouve ce fait avec Daniel :

21 je parlais encore dans ma prière, quand l'homme, Gabriel, que j'avais vu précédemment dans une vision, s'approcha de moi d'un vol rapide, au moment de l'offrande du soir.


C'est par le seul moyen du sang de Jésus-Christ, l'agneau de Dieu qui ôte le péché, que nous nous approchons de notre Père qui est dans les cieux :

19 Ainsi donc, frères, puisque nous avons, au moyen du sang de Jésus, une libre entrée dans le sanctuaire 20 par la route nouvelle et vivante qu'il a inaugurée pour nous au travers du voile, c'est-à-dire, de sa chair,


Dieu intervient toujours entre la faute et son châtiment, cherchant à amener l'homme à la repentance salutaire (exemple avec Ninive / Jonas). L'hébreu utilise le même mot pour parler de la faute et de la punition, comme de sa réparation.
Il y a continuité entre la faute et la peine qui l'accompagne.
Les conséquences d'une faute vont affecter la lignée entière (jusqu'à 3 ou 4 générations).
Seul le jugement / expiation / réparation par le sacrifice met fin à cette continuité.

Esdras en choisissant ce moment de l'offrande du soir agit avec une intelligence spirituelle des voies de Dieu en vue d'obtenir la grâce pour le bien de l'avenir du peuple d'Israël.
On se retrouve encore dans cette pensée de l'avenir du peuple par sa postérité / génération, avenir que menace son péché.

17 Mais si ton coeur se détourne, si tu n'obéis point, et si tu te laisses entraîner à te prosterner devant d'autres dieux et à les servir, 18 je vous déclare aujourd'hui que vous périrez, que vous ne prolongerez point vos jours dans le pays dont vous allez entrer en possession, après avoir passé le Jourdain. Lire la suite


-> De cela dépend la prolongation de tes jours, ceci au travers de la succession des générations.

Prière d'humiliation d'Esdras

Elle a pour but, non seulement d'obtenir de Dieu, pour le peuple coupable, le pardon, mais de pénétrer le peuple de la grandeur ou gravité de la faute commise, et de l'engager à faire tout ce qui dépend de lui pour détourner la colère de Dieu, son jugement (v. 10,11).

Le " Nous " (nos, notre) de la prière d'Esdras est à remarquer, on le retrouve près de 40 fois dans cette prière.
Esdras confesse les péchés de son peuple en s'incluant dans cette responsabilité collective devant Dieu.
Daniel et Néhémie dans, c'est à signaler, le même chapitre 9 de leur livre respectif, font de même.
Il ne fait pas faire cette confession aux seuls coupables, mais la présente lui-même parce qu'il est plus pénétré qu'eux de la gravité du mal commis.

" Mon Dieu, je suis dans la confusion et j'ai honte, ô mon Dieu, de lever ma face vers toi ; car nos iniquités se sont multipliés par-dessus nos têtes " (v. 6)
Esdras peut maintenant confesser les iniquités, les fautes coupables de son peuple, car l'agneau "porte" ces iniquités et ces fautes pour en faire l'expiation.

Les mots péché, iniquité et fautes

Pécher : ici au sens de transgression / infidélité, c'est aller au delà de ce qui est permis, s'élever au-dessus de la loi.
Tel Saül transgressant l'interdiction de consulter des voyants :

13 Saül mourut, parce qu'il se rendit coupable d'infidélité envers l'Eternel, dont il n'observa point la parole, et parce qu'il interrogea et consulta ceux qui évoquent les morts.


tel Acan transgressant l'interdit

20 Acan, fils de Zérach, ne commit-il pas une infidélité au sujet des choses dévouées par interdit, et la colère de l'Eternel ne s'enflamma-t-elle pas contre toute l'assemblée d'Israël ? Il ne fut pas le seul qui périt à cause de son crime.


Le péché dit de transgression est une infidélité envers Dieu et sa loi, sa Parole.
D'où la définition du NT : Le péché c'est la transgression de la loi:

4 Quiconque pèche transgresse la loi, et le péché est la transgression de la loi.


Esdras est conscient de la gravité de cette transgression de la loi / aux mariages, et sa prière vise aussi à amener les responsables eux-mêmes à cette prise de conscience, à cette conviction de péché.
Ce but sera atteint (10/1).

Tant qu'une personne n'est pas saisi par la conscience d'avoir péché, d'avoir fait ce qui est mal aux yeux de Dieu et des hommes, il poursuivra sa vie dans sa faute, sans rien modifier à son comportement.
Mais, qu'il soit placé sous une profonde conviction de péché, le voilà qui va agir pour réparer le mal fait, changer de conduite, de vie (cf. Zachée).
Qu'au milieu de nos Assemblées, l'Esprit agisse pour placer celui qui en a besoin sous une profonde conviction de péché, ainsi il aura la victoire sur le péché qui le dominait.

Iniquité : ici au sens de perversion de l'homme, son inclination à suivre les penchants de son mauvais coeur.
Ils ont suivi les désirs de la chair au lieu de suivre le commandement divin.
Nous péchons, quant au lieu de suivre les conseils de la Parole de Dieu, nous suivons les seuls penchants ou désirs de notre être charnel.
Le prophète Jérémie dira souvent d'Israël : Ils ont suivi les penchants de leur coeur :

24 Et ils n'ont point écouté, ils n'ont point prêté l'oreille; Ils ont suivi les conseils, les penchants de leur mauvais coeur, Ils ont été en arrière et non en avant.


14 Parce qu'ils ont suivi les penchants de leur coeur, Et qu'ils sont allés après les Baals, Comme leurs pères le leur ont appris.


8 Mais ils n'ont pas écouté, ils n'ont pas prêté l'oreille, Ils ont suivi chacun les penchants de leur mauvais coeur; Alors j'ai accompli sur eux toutes les paroles de cette alliance, Que je leur avais ordonné d'observer et qu'ils n'ont point observée.


Faute : ici au sens de se rendre coupable, d'où la culpabilité ; c'est aussi se rendre punissable, d'où la sanction que l'on attend ; c'est encore être détruit par sa faute ou le tord que l'on fait à quelqu'un.
Le mot représente le sein maternel transpercé par une flèche, c'est la faute qui menace le peuple dans son avenir, dans son être.

La leçon enseignée par ces mots, dans ce contexte : en transgressant le commandement divin pour suivre les désirs de son propre coeur, on met en péril son avenir même.

5 Mais il était blessé pour nos péchés, Brisé pour nos iniquités; Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, Et c'est par ses meurtrissures que nous sommes guéris. 6 Nous étions tous errants comme des brebis, Chacun suivait sa propre voie; Et l'Eternel a fait retomber sur lui l'iniquité de nous tous.


11 A cause du travail de son âme, il rassasiera ses regards; Par sa connaissance mon serviteur juste justifiera beaucoup d'hommes, Et il se chargera de leurs iniquités.


les mots, iniquité et faute, se retrouvent.
L'Agneau de Dieu a porté nos iniquités et nos fautes, nous donnant ainsi aussi un avenir et une espérance.

" J'ai honte " (v. 6), dit Esdras.

34 La justice élève une nation, Mais le péché est la honte des peuples.


Cette honte venant de la conviction de péché est salutaire.
Celui qui n'a pas honte du péché qu'il commet est sans frein

12 Ils seront confus, car ils commettent des abominations; Ils ne rougissent pas, ils ne connaissent pas la honte; C'est pourquoi ils tomberont avec ceux qui tombent, Ils seront renversés quand je les châtierai, Dit l'Eternel.


5 L'Eternel est juste au milieu d'elle, Il ne commet Point d'iniquité; Chaque matin il produit à la lumière ses jugements, Sans jamais y manquer; Mais celui qui est inique ne connaît pas la honte.


Daniel dit de ceux-là :

2 Plusieurs de ceux qui dorment dans la poussière de la terre se réveilleront, les uns pour la vie éternelle, et les autres pour l'opprobre, pour la honte éternelle.


Ayons l'âme sensible d'Esdras (cf. 8/22 autre contexte)

face aux péchés, aux transgressions, aux iniquités et aux fautes coupables.

Paul dis:

9 Que la charité soit sans hypocrisie. Ayez le mal en horreur; attachez-vous fortement au bien.


" Nous avons été grandement coupables jusqu'à ce jour ", en conséquence " Nous avons été livrés aux mains des rois étrangers, à l'épée, à la captivité / l'exil, au pillage, et à la honte " (v. 7)
Le péché ruine collectivement ou individuellement la vie d'un peuple ou d'un homme.
Le "nous" parle du péché collectivement partagé au travers des générations qui se sont succédées. Voir:

6 Nous avons péché comme nos pères, Nous avons commis l'iniquité, nous avons fait le mal. 7 Nos pères en Egypte ne furent pas attentifs à tes miracles, Ils ne se rappelèrent pas la multitude de tes grâces, Ils furent rebelles près de la mer, près de la mer Rouge. Lire la suite


Malgré des périodes de réformes et de réveils, la tendance général du peuple, au travers du temps, a été de s'éloigner toujours un peu plus de la loi de Dieu.
Le péché est collectif quand il touche à l'ensemble du peuple qui choisit ou fait ce qui est mal aux yeux du Seigneur Dieu.
Tous n'ont pas commis la faute, mais tous se retrouvent enlacé dans le même châtiment !

La grâce de Dieu

" Cependant / maintenant, l'Eternel, notre Dieu, vient de nous faire grâce en nous laissant quelques réchappés et en nous accordant un abri / un pieu (de tente) dans son saint lieu " (v. 8,9)
Le mot grâce, ici, désigne habituellement la supplication ou demande de faveur / de grâce.
La racine du mot exprime l'idée d'une prière, d'une supplication, d'une grâce accordée.
Grâce venant de celui qui se laisse fléchir, qui se montre clément / miséricordieux.
Israël, malgré son péché, a la faveur de Dieu.
Il a trouvé grâce aux yeux du Seigneur.
Non pas tant à cause de ce qu'il est, puisqu'il est rebelle, mais à cause du Seigneur Dieu lui-même, sa fidélité à sa Parole, à son Alliance et à son Dessein éternel .

Voir:

6 Car, lorsque nous étions encore sans force, Christ, au temps marqué, est mort pour des impies. 7 A peine mourrait-on pour un juste; quelqu'un peut-être mourrait-il pour un homme de bien. Lire la suite


Relevons:

2 Ainsi parle l'Eternel : Il a trouvé grâce dans le désert, Le peuple de ceux qui ont échappé au glaive; Israël marche vers son lieu de repos. 3 De loin l'Eternel se montre à moi: Je t'aime d'un amour éternel; C'est pourquoi je te conserve ma bonté.


et la proclamation de l'amour de Dieu pour son peuple.

"Afin d'éclaircir nos yeux et de nous donner un peu de vie au milieu de notre servitude" (v. 8)
C'est l'espérance ! La servitude est là, étant le joug des rois de Perse, mais Dieu a mis en eux une lueur d'espoir.
Rien n'est plus précieux que cela au milieu de nos épreuves ! Un peu de vie, un peu d'espérance ! Et voilà que le courage revient !

" Car nous sommes esclaves..., mais Dieu ne nous a pas abandonnés dans notre servitude " (v. 9)
Pourtant cette servitude est la sanction de leur péché !
Dieu sanctionne le péché, mais n'abandonne pas le pécheur.
Il cherche à le sauver de la misère dans laquelle le péché l'a plongé.
C'est cela la grâce de Dieu.
Derrière cette expression "non abandonnés", se trouve la déclaration de l'amour de Dieu pour Israël.

Dieu doit le laisser un temps livré à la folie de son coeur, mais pour autant ne l'abandonne pas au sens absolu, il veille et prépare le temps de son rétablissement, de sa restauration.
Esdras est conscient de la faute, mais aussi conscient de la grâce dont ils sont l'objet de la part de Dieu, malgré la servitude qui demeure.

" Il nous a rendu les objets de la bienveillance / la miséricorde des rois de Perse " (v. 9)
Dieu a incliné le coeur des rois de Perse en leur faveur (cf. Cyrus et Artaxerxés 1/1 ; 7/13), préservant la vie de son peuple, restaurant la Maison de Dieu à Jérusalem et leur donnant une retraite / habitation en Juda et à Jérusalem.

Le mot une retraite désigne une clôture / une protection. En se trouvant maintenant dans Jérusalem, alors encore sans muraille, les Israélites n'ont pour protection que les édits des rois de Perse leur assurant la possession de leur ville et de leur pays.
L'expression un abri désigne un pieu de tente ou un clou, cela représente le peuple nouvellement établi à Jérusalem auquel peuvent se rattacher, comme à un point d'appui solide, tous les exilés qui reviendront de leur dispersion.

L'expression unique "en relever les ruines", résume bien l'ensemble de l'ouvrage Esdras / Néhémie : relever les ruines du Temple, et relever les ruines des murailles et de la ville de Jérusalem.
Après 70 années où le pays a été dans une pleine désolation, Dieu suscite ses serviteurs pour en relever les ruines. C'est la prière de Daniel qui est ainsi exaucée : Seigneur regarde nos ruines:

18 Mon Dieu, prête l'oreille et écoute ! ouvre les yeux et regarde nos ruines, regarde la ville sur laquelle ton nom est invoqué ! Car ce n'est pas à cause de notre justice que nous te présentons nos supplications, c'est à cause de tes grandes compassions.


Le peule est alors appelé "Réparateur des brèches":

12 Les tiens rebâtiront sur d'anciennes ruines, Tu relèveras des fondements antiques; On t'appellera réparateur des brèches, Celui qui restaure les chemins, qui rend le pays habitable.


Que nous le soyons également, par la vérité, la droiture, la justice, la prière... :

6 Car l'Eternel connaît la voie des justes, Et la voie des pécheurs mène à la ruine.


mais la grâce de Dieu se propose de restaure l'homme, de lui donner la vie, de faire de lui un temple saint dans le Seigneur, et de lui donner une place, un lieu sur dans la Maison du Père.

La faute du peuple

"Et maintenant, que dirons-nous après cela, ô notre Dieu ?" (v. 10)

Ce "Et maintenant" a introduit le passage de la conviction du péché
(v. 6,7) à la conscience de la grâce de Dieu (v. 8,9).

Ici, il introduit le passage de cette conscience de la grâce accordée à la cause de la faute, l'abandon des commandements de Dieu (v. 10,12).
On retrouve ce mot au début du v. 12 : Et maintenant, ne donnez....
Cette répétition "Et maintenant" (v. 8,10,12) donne un mouvement au texte, à la prière d'Esdras.
C'est aussi souvent la preuve d'une inspiration dans la prière.
Cette expression traduit le mouvement même de la repentance qui conduit au désir profond d'un changement d'attitude, et qui produit ce changement.

" Par tes serviteurs les prophètes " (v. 11)
Ce qui traduit la transmission de la loi de Dieu depuis Moïse, prophète lui-même, par les différents ministères prophétiques suscités en Israël.
Tous, unanimement, ont rappelé les exigences de la loi face à un peuple toujours enclin à s'en détourner.
Souillures, abominations, impuretés sont des mots très forts, désignant habituellement l'idolâtrie et ce qui l'accompagne, ces rituels, sa magie, ses fêtes, ses débauches.
Sur cette souillure lire la prophétie remarquable d'Ezéch:

16 La parole de l'Eternel me fut adressée, en ces mots : 17 Fils de l'homme, ceux de la maison d'Israël, quand ils habitaient leur pays, l'ont souillé par leur conduite et par leurs oeuvres; leur conduite a été devant moi comme la souillure d'une femme pendant son impureté. Lire la suite


Un peuple qui a souillé son pays par ces iniquités, est un peuple qui, un jour ou l'autre, en est chassé :

24 Ne vous souillez par aucune de ces choses, car c'est par toutes ces choses que se sont souillées les nations que je vais chasser devant vous. 25 Le pays en a été souillé; je punirai son iniquité, et le pays vomira ses habitants.


Le pays vomira ses habitants. Le Seigneur Dieu en avait averti Israël :

28 Prenez garde que le pays ne vous vomisse, si vous le souillez, comme il aura vomi les nations qui y étaient avant vous.


Israël n'a pas écouté, il a rempli le pays des abominations liées à l'idolâtrie, et il en a été exclu.

Cette idolâtrie, qui a fini par remplir le pays, a sa source dans ces mariages contractés avec les femmes de ces contrées.
Nous voici revenu à la faute même du peuple.
Ils ont transgressé l'interdit pour suivre les seuls désirs de leur coeur / chair.
Et, comme Salomon en son temps, pour plaire à ces dames, ils ont laissé subsister leurs pratiques idolâtres, pour finir par les imiter :

1 Le roi Salomon aima beaucoup de femmes étrangères, outre la fille de Pharaon : des Moabites, des Ammonites, des Edomites, des Sidoniennes, des Héthiennes, 2 appartenant aux nations dont l'Eternel avait dit aux enfants d'Israël : Vous n'irez point chez elles, et elles ne viendront point chez vous; elles tourneraient certainement vos coeurs du côté de leurs dieux. Ce fut à ces nations que s'attacha Salomon, entraîné par l'amour. Lire la suite


Elles tourneraient certainement vos coeurs du côté de leurs dieux.
Il est écrit, dans ce passage des Rois :

" Ce fut à ces nations que s'attache Salomon, entraîné par l'amour " (v. 2).
On dit de l'amour qu'il est aveugle !
En tout état de cause il est certain qu'ici il a aveuglé Salomon comme ceux du temps d'Esdras, au point de les détourner de la sainteté, de la fidélité aux commandements divins, transgressant l'interdit !
Quand l'amour ne se fonde que sur les désirs de la chair au détriment de la loi divine, les conséquences n'en sont pas que physiques, elles en sont aussi morales et spirituelles : détournant ces croyants de leur fidélité à Dieu, et menaçant l'avenir même du peuple.

L'Ecriture dit :

14 Ne vous mettez pas avec les infidèles sous un joug étranger. Car quel rapport y a-t-il entre la justice et l'iniquité ? ou qu'y a-t-il de commun entre la lumière et les ténèbres ?


"Ne donnez point..., ne prenez point..., n'ayez point souci / ne cherchez point, ni de leur prospérité / leur paix, ni de leur bien-être / leur bien" (v. 12). Cette exhortation semble bien dure ! Les verbes employés montrent une progression : chercher (même mot qu'en 7/10 traduit par "étudier"), prendre et donner:

6 Tu n'auras souci ni de leur prospérité ni de leur bien-être, tant que tu vivras, à perpétuité.


7 Ne vous mêlez point avec ces nations qui sont restées parmi vous; ne prononcez point le nom de leurs dieux, et ne l'employez point en jurant; ne les servez point, et ne vous prosternez point devant eux. 8 Mais attachez-vous à l'Eternel, votre Dieu, comme vous l'avez fait jusqu'à ce jour.


12 Si vous vous détournez et que vous vous attachiez au reste de ces nations qui sont demeurées parmi vous, si vous vous unissez avec elles par des mariages, et si vous formez ensemble des relations, 13 soyez certains que l'Eternel, votre Dieu, ne continuera pas à chasser ces nations devant vous; mais elles seront pour vous un filet et un piège, un fouet dans vos côtés et des épines dans vos yeux, jusqu'à ce que vous ayez péri de dessus ce bon pays que l'Eternel, votre Dieu, vous a donné.


Si vous vous unissez avec elles par des mariages, si vous formez ensemble des relations..., elles seront pour vous un piège).
Les deux mots paix / prospérité, et bien / bien-être évoquent une vie tranquille et prospère.
N'avaient-elles donc pas droit, ces femmes, à une vie tranquille et prospère ?
Le droit de l'étranger ne devait-il pas s'appliquer également à leur intention ?
Jérémie n'avait-il pas exhorté les exilés à rechercher la paix / le bien de la cité où ils se trouveraient ? :

7 Recherchez le bien de la ville où je vous ai menés en captivité, et priez l'Eternel en sa faveur, parce que votre bonheur dépend du sien.


Comme pour la question d'aimer ces femmes, le sentiment ne devait pas l'emporter sur le commandement.
Aimer, oui, mais sans oublier le commandement. Le commandement c'est de fuir l'idolâtrie et toutes ses pratiques.
La pensée est de ne pas leur donner l'occasion de s'accroître et de multiplier leurs actes idolâtres, ce serait une menace pour l'héritage même des fils d'Israël.
C'est le peuple de Dieu qui doit être "fort" et donner un avenir à ses fils. La force du peuple de Dieu est au service de Dieu et de son peuple, elle ne doit pas servir à fortifier le mal.
L'Ecriture nous exhorte à ne pas fortifier les mains du méchant / du mal :

14 Mais dans les prophètes de Jérusalem j'ai vu des choses horribles; Ils sont adultères, ils marchent dans le mensonge; Ils fortifient les mains des méchants, Afin qu'aucun ne revienne de sa méchanceté; Ils sont tous à mes yeux comme Sodome, Et les habitants de Jérusalem comme Gomorrhe.


22 Parce que vous affligez le coeur du juste par des mensonges, Quand moi-même je ne l'ai point attristé, Et parce que vous fortifiez les mains du méchant Pour l'empêcher de quitter sa mauvaise voie et pour le faire vivre,


La meilleure protection étant de ne pas chercher / étudier leurs coutumes, leurs pratiques disait la loi, et à ne pas faire d'alliance avec eux.
Le mariage avec un conjoint non à Christ, est souvent une cause de déclin de la vie spirituelle du croyant.
C'est pourquoi, avec l'Ecriture, nous exhortons en disant :

14 Ne vous mettez pas avec les infidèles sous un joug étranger. Car quel rapport y a-t-il entre la justice et l'iniquité ? ou qu'y a-t-il de commun entre la lumière et les ténèbres ?


Agir ainsi c'est se mettre en danger de perdre sa force spirituelle en se créant bien des difficultés et des combats intérieurs desséchants pour notre âme.

Note :

Ce texte montre, en prémices, combien le commandement a plus d'importance que le sentiment !
Du moins, le sentiment doit demeurer orienté par le commandement.
Ceci a une valeur éthique / morale indéniable ; cependant, poussé à l'extrême, on arrivera à la dureté morale des chefs religieux du temps de Jésus.
A vouloir tout soumettre à l'exigence rigide de la loi, on perd toute notion de miséricorde :

23 Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! parce que vous payez la dîme de la menthe, de l'aneth et du cumin, et que vous laissez ce qui est plus important dans la loi, la justice, la miséricorde et la fidélité : c'est là ce qu'il fallait pratiquer, sans négliger les autres choses.


"Recommencerions-nous à violer tes commandements...? " (v. 13,14)
Savoir tirer les leçons des échecs, des jugements même, tout en réalisant la bonté de Dieu qui a préservé un reste, des réchappés.
La crainte ! Que tout soit définitivement perdu, si on recommence les mêmes fautes.
Le mot réchappés (3 fois ici) raisonne comme ce témoignage de la grâce de Dieu à leur égard malgré leurs iniquités.
Notons combien Dieu ne nous punis pas en proportion de nos iniquités :

10 Il ne nous traite pas selon nos péchés, Il ne nous punit pas selon nos iniquités.


"Tu es juste, Dieu d'Israël" (v. 15)
Sa justice est mêlée de miséricorde (nous sommes un peuple de réchappés), ce n'est pas la justice du bras vengeur, mais la justice du Dieu Sauveur.
Il punit non pour détruire, mais pour purifier, susciter la repentance et donner le salut.
C'est la pensée même du mot juste qui sert, aujourd'hui en Israël, à parler de la charité. Justice / charité sont mêlées en Dieu.
Preuve en est la croix où la Justice et la Miséricorde de Dieu sont étroitement mêlées en Jésus-Christ crucifié.
D'un côté le jugement du péché, de l'autre l'amour de Dieu pour le salut de l'homme coupable.
Etre juste, ce n'est pas être implacable, intransigeant, étroit, mais savoir pratiquer la justice avec miséricorde.
En Israël, le juste c'est celui qui agit en faveur du salut des autres (Cf. les Justes des nations à Yad Vaschem).

- Une citation :

- De la justice naît la charité et la charité entre les hommes et le premier but de l'évangile.
Nous condamnons les hommes, mais combien rarement nous leur offrons la charité qui pourrait les sauver du crime (R. Wurmbrand - Mes prisons avec Dieu).
Dans cette affirmation "Tu es juste", c'est toute la pensée du dessein éternel de Dieu en Jésus-Christ crucifié qui est présente.
Aussi, Esdras ne peut-il conclure qu'avec ces mots "Nous voici devant toi comme des coupables".

Plus notre esprit est conscient de la grâce dont nous sommes l'objet de la part de Dieu, et conscient de nos fautes, qui, malgré tout se perpétuent encore, plus nous sommes devant Dieu conscients de notre culpabilité.
Comme Paul nous nous écrions alors : Qui me délivrera du corps de cette mort :

24 Misérable que je suis ! Qui me délivrera du corps de cette mort ?.


Cette "mort" dont est aussi conscient Esdras : Nous ne serions ainsi subsister.

Oui ! Le salaire du péché c'est la mort, mais la grâce de Dieu en Jésus-Christ, c'est la vie éternelle.

Conclusion

Prière d'humiliation, prière de confession, prière d'une conscience éveillée sur sa culpabilité, mais aussi prière soutenue par une conviction profonde de la grâce de Dieu, de sa justice qui cherche, non à perdre, mais à sauver

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