Esdras 10 : Mesures vigoureuses

Ce chapitre traite des mesures vigoureuses prises pour renvoyer ces femmes étrangères par lesquelles Israël s'est rendu coupable.
Esdras va mettre toute son énergie à réaliser cette oeuvre pénible.
Ce n'est plus Esdras lui-même qui parle, mais le chroniqueur / rédacteur de ces faits, en se servant des mémoires d'Esdras (notez la formule neutre "on" : v. 7,16).

Une sorte de "commission" ou de "tribunal" est constitué pour surveiller les avancées de cette affaire.

6 Puis Esdras se retira de devant la maison de Dieu, et il alla dans la chambre de Jochanan, fils d'Eliaschib; quand il y fut entré, il ne mangea point de pain et il ne but point d'eau, parce qu'il était dans la désolation à cause du péché des fils de la captivité.


Tous les hommes qui avaient épousé des femmes des peuples dont la loi interdisait l'union, devaient se déclarer, leurs noms étant inscrits dans un livre.
Tous durent jurer qu'ils allaient vraiment se séparer d'elles:

5 Esdras se leva, et il fit jurer aux chefs des sacrificateurs, des Lévites, et de tout Israël, de faire ce qui venait d'être dit. Et ils le jurèrent.


Et Ils le jurèrent.

Mais, ils n'obéirent pas tous.

15 Jonathan, fils d'Asaël, et Jachzia, fils de Thikva, appuyés par Meschullam et par le Lévite Schabthaï, furent les seuls à combattre cet avis,


1 Pendant qu'Esdras, pleurant et prosterné devant la maison de Dieu, faisait cette prière et cette confession, il s'était rassemblé auprès de lui une foule très nombreuse de gens d'Israël, hommes, femmes et enfants, et le peuple répandait d'abondantes larmes.


La prière d'Esdras a produit son effet, hommes, femmes et même enfants sont à leur tour saisis par cette "conviction de péché".
Il est des prières et des confessions inspirées qui font, de la part de l'Esprit, une profonde impression sur le peuple de Dieu, amenant en lui une conviction de péché salutaire.
Nous sommes, ici, dans le parvis du peuple, non celui des sacrificateurs où le peuple ne pouvait entrer.

" Nous avons péché contre notre Dieu ", et cette confession se fait précise, "en nous alliant à des femmes étrangères qui appartiennent aux peuples du pays".
La conviction de péché met en lumière des fautes réelles et non imaginaires !
" S'allier ", ici, traduit le fait d'avoir " fait habiter " avec eux ces femmes. Le remède au mal commis consistera à "renvoyer", c'est à dire "à faire sortir" (sous entendu de leurs maisons) ces femmes.

3 Faisons maintenant une alliance avec notre Dieu pour le renvoi de toutes ces femmes et de leurs enfants, Selon l'avis de mon seigneur et de ceux qui tremblent devant les commandements de notre Dieu. Et que l'on agisse d'après la loi.


2 Alors Schecania, fils de Jehiel, d'entre les fils d'Elam, prit la parole et dit à Esdras : Nous avons péché contre notre Dieu, en nous alliant à des femmes étrangères qui appartiennent aux peuples du pays. Mais Israël ne reste pas pour cela sans espérance.


En entendant les paroles de la confession d'Esdras, ces hommes ont bien noté la forte conviction qui l'animait, ce mouvement de son âme, de sa foi. Dieu tout à la fois Juste et Miséricordieux.
L'espérance, c'est l'hymne national d'Israël, c'est la force de ce peuple au travers du temps et de son histoire la plus dramatique (cf. la Shoah).

"Faisons maintenant une alliance avec notre Dieu..., et que l'on agisse selon la loi"

3 Faisons maintenant une alliance avec notre Dieu pour le renvoi de toutes ces femmes et de leurs enfants, Selon l'avis de mon seigneur et de ceux qui tremblent devant les commandements de notre Dieu. Et que l'on agisse d'après la loi.


Espérance possible du fait de savoir que Dieu fait grâce à ceux qui se détournent de leurs péchés. 

4 Lève-toi, car cette affaire te regarde. Nous serons avec toi. Prends courage et agis.


La formule "selon l'avis de mon seigneur / adoni", est une traduction avec une légère modification du texte qui ne porte que sur les points voyelles (aidant la lecture).
On peut traduire par "selon l'avis du Seigneur / Adonaï", mais le contexte porte d'avantage sur l'avis qu'Esdras a dans cette affaire.
Si on considère l'avis du Seigneur Dieu même, il s'agit alors de la loi / thora.
Et, certainement qu'Esdras, versé dans la loi de Dieu, saura agir selon Dieu en cette affaire.
Par sa valeur personnelle, par sa double dignité de sacrificateur et de scribe, et par les pouvoirs que lui avait donnés le roi, il était l'homme indiqué pour prendre cette affaire en mains.

5 Esdras se leva, et il fit jurer aux chefs des sacrificateurs, des Lévites, et de tout Israël, de faire ce qui venait d'être dit. Et ils le jurèrent.


6 Puis Esdras se retira de devant la maison de Dieu, et il alla dans la chambre de Jochanan, fils d'Eliaschib; quand il y fut entré, il ne mangea point de pain et il ne but point d'eau, parce qu'il était dans la désolation à cause du péché des fils de la captivité.


La chambre, le nouveau temple avait probablement comme celui de Salomon,

5 Il bâtit contre le mur de la maison des étages circulaires, qui entouraient les murs de la maison, le temple et le sanctuaire; et il fit des chambres latérales tout autour. 6 L'étage inférieur était large de cinq coudées, celui du milieu de six coudées, et le troisième de sept coudées; car il ménagea des retraites à la maison tout autour en dehors, afin que la charpente n'entrât pas dans les murs de la maison.
 

sur trois côtés, des constructions latérales, qui pouvaient servir à divers usages. Esdras s'isole pour répandre son coeur devant Dieu.
Esdras pleura, supplia, prêcha,menaça,

10 Esdras, le sacrificateur, se leva et leur dit : Vous avez péché en vous alliant à des femmes étrangères, et vous avez rendu Israël encore plus coupable. 11 Confessez maintenant votre faute à l'Eternel, le Dieu de vos pères, et faites sa volonté ! Séparez-vous des peuples du pays et des femmes étrangères.
 

8 et que, d'après l'avis des chefs et des anciens, quiconque ne s'y serait pas rendu dans trois jours aurait tous ses biens confisqués et serait lui-même exclu de l'assemblée des fils de la captivité.


Treize ans plus tard, avec Néhémie, la même situation se répète, le même "péché" domine de nouveau le peuple, et le même effort intense dû être mené. Néhémie allant jusqu'à "arracher les cheveux" de certains des coupables.

25 Je leur fis des réprimandes, et je les maudis; j'en frappai quelques-uns, je leur arrachai les cheveux, et je les fis jurer au nom de Dieu, En disant: Vous ne donnerez pas vos filles à leurs fils, et vous ne prendrez leurs filles ni pour vos fils ni pour vous.
 

Pour ces hommes de Dieu, Esdras et Néhémie, le danger était grand de voir le peuple se fondre, perdre son identité, son avenir, au sein de ces nations idolâtres ; de voir de nouveau la colère de Dieu éloigner le peuple d'Israël loin de sa terre. Avec une "sainte jalousie", une "sainte colère" pour l'Eternel et la loi de Dieu, ils ont agi pour réveiller la conscience du peuple et rétablir l'autorité de la loi / la Thora sur le pays.

"Selon l'avis des chefs..., quiconque ne s'y serai pas rendu dans trois jours aurait tous ses biens confisqués et serait lui-même exclu de l'assemblée"

7 On publia dans Juda et à Jérusalem que tous les fils de la captivité eussent à se réunir à Jérusalem, 8 et que, d'après l'avis des chefs et des anciens, quiconque ne s'y serait pas rendu dans trois jours aurait tous ses biens confisqués et serait lui-même exclu de l'assemblée des fils de la captivité.


Le détail "dans les trois jours" révèle l'exiguïté du territoire qu'occupaient alors les Juifs.

Sévérité et menaces, voilà la manière dont l'application stricte de la loi va peu à peu s'imposer dans la pratique religieuse d'Israël.
Si Esdras a su, par son humiliation, amener le plus grand nombre à une prise de conscience de la faute, les chefs et les anciens, eux, n'ont d'autres ressources que la menace et l'exclusion pour contraindre les coupables à agir.
uelle différence ! La crainte de Dieu venant par Esdras est salutaire, mais la crainte de Dieu venant par la menace est stérile. Elle amène bien à se conformer à un ordre, mais sans changement réel de coeur.

Citation :
 
"Il faut convaincre et non contraindre les hommes.
La réforme doit être l'oeuvre de la Parole et non de la violence", disait le réformateur M. Luther.
Ajoutant : "Laissez agir Dieu et sa Parole... Dieu seul a la puissance de rendre vivante la Parole dans les coeurs... Si j'emploie la violence pour abolir les abus de la messe, j'entraînerai par la force une foule d'hommes qui ne comprendront même pas s'ils ont bien ou mal fait.
Et qu'en résultera-t-il ?
Des attitudes extérieures, des apparences, des singeries, des ordonnances humaines, des oeuvres hypocrites, mais ni bonne conscience, ni foi, ni amour...
Bref, je veux prêcher, je veux parler, je veux écrire, mais je ne veux forcer ou violenter personne, car la foi doit être acceptée volontairement...
C'est la Parole seule qui a tout accompli...
La Parole est puissante, elle s'empare des coeurs.
Quand les coeurs sont saisis, ce qui est contraire à Dieu tombera en ruine.
Il faut donc créer des convictions et celles-ci entraîneront des actes spontanés qui leur seront conformes".

Luther se sentait appelé à former des hommes nouveaux en agissant par la parole sur leur conscience et leur coeur.

9 Tous les hommes de Juda et de Benjamin se rassemblèrent à Jérusalem dans les trois jours. C'était le vingtième jour du neuvième mois. Tout le peuple se tenait sur la place de la maison de Dieu, tremblant à cause de la circonstance et par suite de la pluie.


En précisant "Tous les hommes de Juda et de Benjamin" (seule tribu associée à Juda), le texte montre par qui était formée la majeure partie de l'assemblée d'Israël.
L'expression "Sur la place de la Maison de Dieu" désignerait l'espace entre le Temple et l'enceinte orientale des murailles de la ville.
Là se mêle circonstance de la faute et circonstance du temps !
On est en décembre, époque des pluies torrentielles pour cette région.

Sur ce "tremblement" qui les saisit, voir aussi:

4 Auprès de moi s'assemblèrent tous ceux que faisaient trembler les paroles du Dieu d'Israël, à cause du péché des fils de la captivité; et moi, je restai assis et désolé, jusqu'à l'offrande du soir.


3 Faisons maintenant une alliance avec notre Dieu pour le renvoi de toutes ces femmes et de leurs enfants, Selon l'avis de mon seigneur et de ceux qui tremblent devant les commandements de notre Dieu. Et que l'on agisse d'après la loi.


et ceux qui tremblent à la Parole de Dieu.
Le temps trouve ici une triple application : temps atmosphérique, mais aussi le temps nécessaire pour accomplir cette oeuvre car "Il y en a beaucoup parmi nous qui ont péché dans cette affaire", et temps fixé pour que chacun vienne confesser sa faute et s'engager à agir pour se séparer du mal. L'affaire durera près de 3 mois.

16 auquel se conformèrent les fils de la captivité. On choisit Esdras, le sacrificateur, et des chefs de famille selon leurs maisons paternelles, tous désignés par leurs noms; et ils siégèrent le premier jour du dixième mois pour s'occuper de la chose.


Quand le "temps" d'une conviction de péché a passé, du fait des circonstances de "temps" défavorables empêchant d'agir tout de suite pour réparer le mal, souvent la repentance n'est suivi d'aucun changement.

7 C'est pourquoi, selon ce que dit le Saint-Esprit : Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, 8 N'endurcissez pas vos coeurs, comme lors de la révolte, Le jour de la tentation dans le désert,


Ne laissons pas les circonstances défavorables nous éloigner des décisions salutaires pour notre âme et notre avenir !

La liste des coupables

Dans cette liste on trouve des Sacrificateurs,

18 Parmi les fils de sacrificateurs, il s'en trouva qui s'étaient alliés à des femmes étrangères : des fils de Josué, fils de Jotsadak, et de ses frères, Maaséja, Eliézer, Jarib et Guedalia, 19 qui s'engagèrent, en donnant la main, à renvoyer leurs femmes et à offrir un bélier en sacrifice de culpabilité; Lire la suite
 

des Lévites,

23 Parmi les Lévites : Jozabad, Schimeï, Kélaja ou Kelitha, Pethachja, Juda et Eliézer. 24 Parmi les chantres : Eliaschib. Parmi les portiers : Schallum, Thélem et Uri.


et des hommes du peuple.

25 Parmi ceux d'Israël : des fils de Pareosch, Ramia, Jizzija, Malkija, Mijamin, Eléazar, Malkija et Benaja;


43 des fils de Nebo, Jeïel, Matthithia, Zabad, Zebina, Jaddaï, Joël et Benaja.
 

"Tous ceux-là":

44 Tous ceux-là avaient pris des femmes étrangères, Et plusieurs en avaient eu des enfants.


Au total : 17 Sacrificateurs, 6 Lévites, 1 chantre et 3 portiers, 86 hommes du peuple. Soit 113 personnes.
Comparativement au nombre des exilés de retour en terre d'Israël, cela semble un petit nombre !
Mais le seul péché d'Acan a entraîné Israël dans une défaite !
Le péché se mesure à la gravité de ses conséquences.

La confession du péché

10 Esdras, le sacrificateur, se leva et leur dit : Vous avez péché en vous alliant à des femmes étrangères, et vous avez rendu Israël encore plus coupable. 11 Confessez maintenant votre faute à l'Eternel, le Dieu de vos pères, et faites sa volonté ! Séparez-vous des peuples du pays et des femmes étrangères.


Confesser, a pour premier sens dire merci / donner gloire à Dieu, puis a le sens d'aveu / confession. C'est le mot que l'on trouve pour Acan suite à l'interdit qu'il a placé au sein du peuple d'Israël.

18 Il fit approcher la maison de Zabdi par hommes, et Acan, fils de Carmi, fils de Zabdi, fils de Zérach, de la tribu de Juda, fut désigné.
 

Avec le cas d'Acan et ici, de ces hommes coupables, ce sont les deux seuls fois où ce mot est traduit ainsi, autrement il traduit toujours le fait d'offrir un sacrifice d'actions de grâces à Dieu.
Avouer sa faute c'est déjà rendre gloire à Dieu !
C'est reconnaître que Dieu est vrai, que nous sommes coupables, et sortir du mensonge dans lequel nous nous tenions en voilant la vérité.

La repentance s'accompagne d'une confession, d'un aveu de sa faute, David écrivait :

5 Je t'ai fait connaître mon péché, je n'ai pas caché mon iniquité; J'ai dit : J'avouerai mes transgressions à l'Eternel ! Et tu as effacé la peine de mon péché. -Pause.


La confession du péché reste indispensable en vue du pardon :

9 Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité.
 



L'expression " s'engager en donnant la main ", à l'exemple de lever la main droite lors d'un témoignage au tribunal, signifie s'engager solennellement à faire ce qui est exigé.
Puis, selon la recommandation:

14 L'Eternel parla à Moïse, et dit :


offrir un sacrifice pour la réparation de la faute.

22 Et presque tout, d'après la loi, est purifié avec du sang, et sans effusion de sang il n'y a pas de pardon.


En conclusion
 
Elie Wiesel, méditant sur le personnage d'Esdras, écrit :
" Ce qui est clair et frappant, c'est la similitude avec notre époque. La fin de l'exil. La renaissance de l'Etat Juif. La reconstruction de Jérusalem ". Et, il s'inquiète devant la menace que représente l'assimilation des Juifs aux coutumes des nations, particulièrement par les mariages mixtes !

Autres époques ! Mais les mêmes situations se répètent. Les générations se succèdent et savent si peu tirer les leçons de l'histoire.
Savons-nous tirer les leçons de l'histoire de l'Eglise ? L'apôtre Paul nous donne le mot de la fin :

6 Or, ces choses sont arrivées pour nous servir d'exemples, afin que nous n'ayons pas de mauvais désirs, comme ils en ont eu.


 Et, pour finir sur une promesse :

13 Aucune tentation ne vous est survenue qui n'ait été humaine, et Dieu, qui est fidèle, ne permettra pas que vous soyez tentés au delà de vos forces; mais avec la tentation il préparera aussi le moyen d'en sortir, afin que vous puissiez la supporter.


Revenons sur la question des mariages illicites selon la loi, en rappelant, ici, ce que nous avons déjà noté à cet égard :

Le mal, dont est informé Esdras, n'était pas le péché d'une basse moralité, d'une mauvaise manière de vivre, du désordre, tel qu'on peut le trouver en d'autres temps et circonstances (au déluge, à Sodome), mais le seul fait d'unions / mariages illicites pour la loi de Moïse.
Il s'agit des nombreux mariages contractés par des Juifs avec des femmes des peuples dont Dieu avait dit :

Tu ne contracteras point de mariage avec ces peuples...

1 Lorsque l'Eternel, ton Dieu, t'aura fait entrer dans le pays dont tu vas prendre possession, et qu'il chassera devant toi beaucoup de nations, les Héthiens, les Guirgasiens, les Amoréens, les Cananéens, les Phéréziens, les Héviens et les Jébusiens, sept nations plus nombreuses et plus puissantes que toi; 2 lorsque l'Eternel, ton Dieu, te les aura livrées et que tu les auras battues, tu les dévoueras par interdit, tu ne traiteras point d'alliance avec elles, et tu ne leur feras point grâce. Lire la suite


La raison essentielle étant :
Ils détourneraient de moi tes fils, qui serviraient d'autres dieux.


5 Voici, au contraire, comment vous agirez à leur égard: vous renverserez leurs autels, vous briserez leurs statues, vous abattrez leurs idoles, et vous brûlerez au feu leurs images taillées.


Ces mariages auraient dû être absolument évités en tant que favorisant l'introduction de faux dieux en Israël.

Pour autant, cette prohibition / interdiction ne portait pas sur un absolu refus de mariages mixtes, avec d'autres peuples, mais sur le danger de l'idolâtrie et de l'abandon de Dieu.
Néhémie rappellera l'exemple du roi Salomon, et ses mariages pour traiter des alliances politiques avec ses voisins ; il a été entraîné dans l'idolâtrie.

25 Je leur fis des réprimandes, et je les maudis; j'en frappai quelques-uns, je leur arrachai les cheveux, et je les fis jurer au nom de Dieu, En disant: Vous ne donnerez pas vos filles à leurs fils, et vous ne prendrez leurs filles ni pour vos fils ni pour vous. 26 N'est-ce pas en cela qu'a péché Salomon, roi d'Israël ? Il n'y avait point de roi semblable à lui parmi la multitude des nations, il était aimé de son Dieu, et Dieu l'avait établi roi sur tout Israël; néanmoins, les femmes étrangères l'entraînèrent aussi dans le péché. Lire la suite
 

La loi codifiait ces mariages mixtes:

10 Lorsque tu iras à la guerre contre tes ennemis, si l'Eternel les livre entre tes mains, et que tu leur fasses des prisonniers, 11 peut-être verras-tu parmi les captives une femme belle de figure, et auras-tu le désir de la prendre pour femme. Lire la suite


Pour qu'un tel mariage, mixte, puisse avoir lieu, il était premièrement indispensable que l'étranger (ère) devienne participant de la foi d'Israël (Exemple de Boaz avec Ruth, la Moabite).
L'interdiction portait essentiellement sur les sept peuples du pays de Canaan :
Cananéens, Héthiens, Phérésiens, Moabites, Amoréens, Jébuséens, Ammonites.

Le livre des Proverbes met souvent en garde contre
" la femme étrangère ", étrangère au sens non absolu de race, mais au sens figuré de non participant à la sainteté de foi et de vie :

16 Pour te délivrer de la femme étrangère, De l'étrangère qui emploie des paroles doucereuses,


20 Et pourquoi, mon fils, Serais-tu épris d'une étrangère, Et embrasserais-tu le sein d'une inconnue ?


14 La bouche des étrangères est une fosse profonde; Celui contre qui l'Eternel est irrité y tombera.


27 Car la prostituée est une fosse profonde, Et l'étrangère un puits étroit.


Que nous dit à ce sujet le NT ?

14 Ne vous mettez pas avec les infidèles sous un joug étranger. Car quel rapport y a-t-il entre la justice et l'iniquité ? ou qu'y a-t-il de commun entre la lumière et les ténèbres ?


et la recommandation est faite de "se marier... dans le Seigneur"

39 Une femme est liée aussi longtemps que son mari est vivant; mais si le mari meurt, elle est libre de se marier à qui elle veut; seulement, que ce soit dans le Seigneur.


La question ne porte pas sur la "race" du conjoint choisi, mais sur son appartenance personnelle à Jésus-Christ comme Sauveur et Seigneur. Israël avait à préserver son identité et son avenir national au travers de sa postérité, nous n'avons pas le même souci ethnique !
Notre souci est de préserver notre identité spirituelle en Christ, et de la transmettre fidèlement aux enfants que Dieu nous donne.
Se marier, même en dehors de la foi, n'est pas un péché.

28 Si tu t'es marié, tu n'as point péché; et si la vierge s'est mariée, elle n'a point péché; mais ces personnes auront des tribulations dans la chair, et je voudrais vous les épargner.
 

Ce qui, dans le mariage va souvent poser problème, c'est d'avoir un conjoint qui ne partage pas la même foi en Christ.
Celui-ci ou celle-ci pouvant entraîner le croyant hors des voies de la fidélité à Dieu.
Ne condamnons pas ceux qui ont fait ce choix.
Sachons qu'ils auront des tribulations, et soyons prêts à les aider aux jours difficiles.

Rappelons ce que nous avons vu sur le fait d'aimer quelqu'un :

Il est écrit :


2 appartenant aux nations dont l'Eternel avait dit aux enfants d'Israël : Vous n'irez point chez elles, et elles ne viendront point chez vous; elles tourneraient certainement vos coeurs du côté de leurs dieux. Ce fut à ces nations que s'attacha Salomon, entraîné par l'amour.


On dit de l'amour qu'il est aveugle !
En tout état de cause il est certain qu' il a aveuglé Salomon comme ceux du temps d'Esdras, au point de les détourner de la sainteté, de la fidélité aux commandements divins, transgressant l'interdit !

Quand l'amour ne se fonde que sur les désirs de la chair au détriment de la loi divine, les conséquences n'en sont pas que physiques, elles en sont aussi morales et spirituelles : détournant ces croyants de leur fidélité à Dieu, et menaçant l'avenir même du peuple.

Aimer quelqu'un c'est un choix, non seulement " sentimental " mais bien mieux, " spirituel ".
C'est devant Dieu et selon son enseignement que l'on choisit de s'attacher à quelqu'un, de l'aimer et de lui être fidèle.
Ce n'est pas aux seuls "sentiments" à diriger notre vie, mais à la foi en Christ qui nous a rachetés pour que nous lui appartenions comme un joyau précieux.

Celui ou celle qui suivra cette voie là, ne sera pas déçu (e), Dieu étant fidèle pour lui donner le conjoint, croyant en Christ, avec lequel il ou elle pourra fonder un foyer selon le Seigneur.

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