De la drogue à la vie, une enfance sans problème

Je suis né dans la région lyonnaise, dans une famille catholique, non pratiquante. A la maison, il n'était jamais question de Dieu. Nous étions plus préoccupés par les choses matérielles que de Dieu qui n'était le sujet d'aucune conversation. Mon père était essentiellement intéressé par sa réussite professionnelle. Il ne buvait pas, ne fumait pas, et s'entendait très bien avec ma mère. J'ai passé, dans ce foyer, une enfance sans problème.

En entrant au lycée, je découvris une certaine indépendance : nous allions entre jeunes au café, après les cours; je commençais également à sortir le soir dans les boîtes de nuit, en compagnie d'un cousin. J'étais heureux de pouvoir me couper un peu de mon milieu familial, j'avais le désir de connaître autre chose. Cependant, je fus déçu, car ces sorties ne répondaient pas à mon attente, et elles ne correspondaient pas à ma nature.

UNE MANIERE DE M'AFFIRMER

Je m'isolai à nouveau chez moi, jusqu'au jour où je fis la connaissance de deux jeunes gens que je trouvai différents de ceux que j'avais connus auparavant. Ils m'introduisirent dans les milieux anarchistes, où l'on contestait les fondements mêmes de la société actuelle. Je m'adaptai rapidement à ce groupe, me laissant pousser mes cheveux, ne m'habillant plus que de jeans délavés. Ce fut la guerre à la maison, mais je me sentais libre, différent des autres, j'avais trouvé une manière de m'affirmer.

Dans ce groupe, nous écoutions beaucoup de musique, musiques pop, douces, "planantes", ou au contraire, musiques hard, violentes. Mais c'est là surtout que je fis la découverte de la drogue, qui jusqu'alors m'était restée inconnue.

EN ROUTE POUR AMSTERDAM

Dès la première fois que je fumai du haschich, je fus séduit: c'était doux, agréable. Je mettais, sans le savoir, le doigt dans l'engrenage. En effet, je pris de la drogue de plus en plus fréquemment, malgré les difficultés que représentaient l'approvisionnement, le prix, la police, les parents et l'école. Rapidement je suis passé du "H" à la Marie Juana, aux herbes colombiennes, et enfin au L.S.D. et aux autres drogues plus dures. Ces drogues provoquent une accoutumance psychologique plutôt que physique. Leur effet dure longtemps, de 12 à 18 heures, et apporte une sensibilité intense aux sensations extérieures, des hallucinations. C'est ce que l'on appelle un "voyage". Dans le même temps, je fréquentai le monde des grands concerts pop, des festivals, under ground, rock and folk, etc...

Une question se posa alors pour moi: qu'allais-je faire maintenant ? Cette incursion dans l'univers de la drogue remettait en cause la place que je désirais tenir dans la société. Je choisis de ne pas suivre la filière classique: études, travail, famille, et je décidai de suivre une autre direction: celle du voyage, de l'aventure, de la liberté.

Je partis donc un jour avec des amis, le sac au dos: nous avions laissé croire à nos parents que nous nous dirigions vers le Midi, mais notre but était tout autre. Il s'agissait d'AMSTERDAM.

N'ayant pas suffisamment d'argent sur nous, nous dûmes passer la frontière hollandaise en fraude. Arrivés à Amsterdam, nous y trouvâmes des centaines de jeunes semblables à nous, provenant de toute l'Europe et même de plus loin. En effet, dans cette ville, les possibilités de se procurer la drogue sont grandes et la répression est minime. Cela nous permit de pénétrer toujours plus profondément dans le milieu des toxicomanes. Nous nous lançâmes avec mes amis dans un petit trafic, et nous eûmes ainsi largement de quoi nous payer les soirées en boîte de nuit et la drogue qui nous était nécessaire.

MA RECHERCHE PHILOSOPHIQUE

Au bout de sept mois de cette vie, j'aspirai à autre chose: il me fallait la drogue, certes, mais avec un but, une direction. Je commençai alors ma recherche intérieure au travers de toutes sortes de doctrines, de la philosophie hindoue à Moon, Krishna, à l'initiation au yoga, cherchant à tout comprendre et étant intéressé par tout.

Je rentrai alors à Lyon en auto-stop, mon but étant de me faire émanciper par mes parents (la majorité étant alors à 21 ans), de me faire établir un passeport, et de gagner suffisamment d'argent pour partir au PAKISTAN et en INDE.

Mes parents cédèrent pour ne pas avoir d'ennuis avec la justice, et je recommençai ma vie de bohême, avec ses moments exaltants, mais aussi avec ses moments de profonde tristesse et de solitude. Je vécus un moment dans des communautés rurales, pensant que je trouverais une réponse à ma recherche par un retour à la nature. Mais rien, de tout ce que j'avais étudié ou essayé jusque là, n'avait encore répondu à mon attente. Je désirais de plus en plus partir pour l'Inde, il me fallait donc de l'argent; et à nouveau, je me lançai dans le trafic de drogue, avec un ami. Nous prenions souvent de gros risques, car nous voulions faire le plus de bénéfice possible, afin de rester en Inde le plus longtemps possible.

UN AMI QUI A BIEN CHANGE

Un jour, alors que j'étais à la recherche d'un client, place centrale à Lyon, je rencontrai un ancien ami, que je ne reconnus pas tout de suite, à cause du changement qui s'était opéré en lui.

Il me parla de la Bible, de Jésus, de sa foi nouvelle, et il me raconta son expérience de conversion. Curieux de tout, j'acceptai de l'accompagner à une réunion évangélique, rue Robert, le soir même.

Là je fus d'abord surpris par la diversité de l'auditoire: il y avait des gens de toute race, de tout âge, de tout milieu social. Je ne compris pas grand-chose au message apporté ce soir-là, mais je retins une chose: c'était que Jésus pouvait changer ma vie, comme Il l'avait fait pour mon ami, et que moi, avec mes habitudes, ma manière de vivre, le personnage que je jouais, j'évoluais dans un monde diamétralement opposé à celui de toutes ces personnes.

Comme ce contact avec l'Evangile me mettait mal à l'aise, je laissai mon ami, et repris de plus belle mon trafic de drogue. Cependant, depuis ce jour, une question me poursuivait: "Et si Dieu existait vraiment ?" Alors, même en pleine boîte de nuit, au petit matin, il m'arrivait de passer des moments d'angoisse terrible, où je me sentais accusé par ma conscience, où je voyais ma vie triste, misérable, perdue. Je sentais bien que tout ceci ne menait nulle part, et qu'il me faudrait changer de direction. Mais j'étais pris dans un engrenage que je ne pouvais arrêter.

Cela dura six mois. Un jour, je me fis voler toute ma drogue, ce qui me fit réfléchir: tout ce que j'avais amassé, tous les risques que j'avais pris, tout ce que j'avais engagé, n'avait servi à rien. J'avais tout perdu. Je repensai à mon ami, à ce qu'il m'avait dit, je me souvins également qu'il m'avait invité à aller chez lui, à Montbéliard, quand je le voudrais. Je pensai que c'était peut-être le moment.

COMMENT JESUS M'A TRANSFORME

Arrivé à Montbéliard, je refusai d'aller à une réunion, et je restai chez mon ami, pour discuter. Au bout d'un moment, il me dit: "Ecoute, Michel, je ne peux rien pour toi, je n'ai ni la force ni le pouvoir de te changer, mais si toi, tu demandes à Jésus de le faire, Il le fera".

Je ne voulais pas prier, m'engager, je me posais encore des questions. Tout cela était-il la vérité, ou ne s'agissait-il que d'une expérience psychologique, mystique, comme tant d'autres ?

Je décidai qu'il me fallait savoir de toute façon: ou la Bible disait la vérité et cette expérience dont on me parlait était authentique, ou elle ne racontait que des histoires, comme les autres philosophies. J'essayerai, et je ne partirai pas de là avant de savoir à quoi m'en tenir.

Un soir, en compagnie de mon ami, je priai pour la première fois. J'étais prêt, si Dieu existait, à ne mettre aucune limite à son action, à le laisser faire ce qu'il voulait dans ma vie; je m'approchai de Lui sans poser de condition. Et au moment même où je priais, je sentis dans mon coeur la voix de ma conscience qui me parlait et me disait: "Si tu laisses ta vie, ton passé, je ferai de grandes choses pour toi". Alors, je Lui répondis: "Oui, fais tout ce que tu veux en moi, je ne te connais pas, mais j'ai confiance en toi". Ce soir-là, je pris mon engagement.

En rentrant chez mon ami, je demandai à sa femme de me couper les cheveux: non pas que cela eût une importance particulière, mais c'était ma manière à moi, personnelle, de montrer que je laissais tout ce qui faisait mon passé, que je changeais de vie, de monde. Avec mes cheveux, tombait le symbole de tout ce que j'avais été auparavant.

Le lendemain, il ne se passa apparemment rien d'extraordinaire; cependant, à la fin de la journée, je me rendis compte que je n'avais pas eu une seule fois envie de fumer, ni de prendre de la drogue, ni de partir aux Indes. J'étais transformé.

Je me mis à lire l'Evangile et à prier avec ferveur, alors que je n'en avais jamais eu le désir jusque là.  Dans ces moments de lecture et de prière, je découvrais Jésus, présent à mes côtés, vivant, agissant, exauçant mes prières. Et je passais des heures ainsi.

Je me mis également à aimer les réunions, à apprécier la présence des autres chrétiens. Je faisais la découverte de l'église. Grâce à ces gens, qui ne m'ont jamais jugé ni rejeté, grâce à leur aide, leurs prières, je pus tenir bon dans ma nouvelle voie. Je repris une vie normale, trouvai du travail, un logement, me réconciliai avec mes parents. Mais ce qui importait pour moi avant tout, c'était Jésus: Il était mon but, toute ma vie était en Lui, et c'est grâce à Lui, mon seul objectif, que je réussis mon changement de vie.

Car au début cela me fut difficile, à moi qui avais toujours vécu une vie de bohême, de m'adapter au travail, aux horaires réguliers, de fréquenter "Monsieur tout le monde". Lorsque l'on débute dans la vie chrétienne, il faut une volonté ferme, le soutien de Jésus-Christ, et la prière des autres pour tenir bon.

MON ENFANT SE DROGUE, QUE FAUT-IL FAIRE ?

Le monde de la drogue est terrible: il nous rend esclaves, il ruine nos capacités psychiques, intellectuelles, nous tient à sa merci par des passions incontrôlables. Beaucoup de gens me demandent: "Mon enfant se drogue, que faut-il faire ?" Je leur répondrai brièvement: "Aimez-le vraiment, ne rompez jamais la communication avec lui, priez Dieu, mettez-le en contact avec le message de Jésus-Christ, et Dieu fera un miracle comme Il l'a fait pour moi".
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