Changer de saison : de l'hiver à l'été
Début 1956, j'étais encore dans le ventre maternel quand elle fut agressée. Un homme armé d'un couteau voulut l'entraîner pour abuser d'elle. Mais heureusement, une voiture s'arrêta non loin de là, et l'agresseur prit peur et s'enfuit. Dieu était déjà à l'oeuvre dans notre vie pour nous protéger.
Faisant le bonheur de ma maman, je suis né en juillet 1956. Mon père nous abandonna avant ma naissance. On avait à ce moment-là conseillé à ma mère de se faire avorter plutôt que d'élever cet enfant seule. En cette période-là, être seule à élever son enfant était mal perçu par l'entourage. Elle était infirmière, et « faire passer l'enfant » n'aurait pas été compliqué pour elle. Mais elle m'aimait, et sa foi de chrétienne catholique la fortifia : elle décida de me garder.
J'ai eu une enfance heureuse, une famille maternelle qui m'accueillit et continue de le faire. J'ai reçu beaucoup d'amour. J'ai été éduqué dans la religion catholique. Ma scolarité fut moyenne. J'avais une foi d'enfant, sincère. Souvent je parlais à Dieu comme à mon créateur. Dans les années 60, je fus particulièrement gêné en voyant mes camarades avec leurs deux parents. A ce moment-là, les divorces étaient rares, et les familles « recomposées » presque inexistantes. Je semblais être le seul à ne pas avoir de père.
A l'adolescence, je commençais peu à peu à ne plus parler à ce Dieu créateur dont je remettais de plus en plus l'existence en question. Autant mon enfance fut heureuse, autant mon adolescence fut difficile. Dieu n'existait probablement pas, ou alors il ne devait pas se préoccuper de l'être humain, pensais-je. Malgré ces pensées, je me trouvais en profonde recherche spirituelle. Un jour, je volai un livre relatif au Yoga. Après avoir fait quelques asanas (positions de gymnastique yoga), je ressentais au fond de moi un mieux-être passager.
Un peu plus tard, la musique des années 70 fut une véritable passion pour moi. Je m'imaginais en musicien adulé des foules. J'étais clairement mal dans ma peau.
L'année de mes 17 ans, j'avais un rêve : posséder une moto. J'ai travaillé dur tout l'été, et en septembre je l'achetai enfin. Mais l'aboutissement de ce rêve ne changea pas grand-chose dans ma vie. La fatigue et le mal-être me conduisirent à la dépression. Un jour, dans l'hôpital psychiatrique où mon triste sort m'avait mené, je fus pris d'une panique intérieure extrême. Me sentant puissamment oppressé, je montai rapidement à l'étage, ouvris la fenêtre, et me jetai en bas la tête la première. La hauteur était d'environ 4 mètres.
La Bible dit : « L'Eternel garde les simples ; j'étais malheureux, et il m'a sauvé » (Psaumes 116 v 6).
C'est ce qu'il a fait dans ma situation. Dans ma chute, mon bras droit toucha le sol en premier. Le poignet cassa, et je fus quitte pour un plâtre. Toujours dans des moments de tourments intérieurs terribles, je criais à Dieu, et lui promettais que s'il me sortait de là, je deviendrais prêtre. Mon état s'améliora peu à peu. Un jour, réalisant que j'allais mieux, je me souvins de la promesse faite à Dieu. En allant trouver l'aumônier catholique de l'hôpital, je lui expliquai que je voulais bien être prêtre, mais pas célibataire. Ce serviteur de Dieu, que je ne vis qu'une seule fois, me réconforta et me rassura beaucoup.
Quelques semaines plus tard, je rencontrai Daniel qui m'invita à une réunion en semaine dans une petite chapelle Evangélique rue Saint-Jean à Pontoise.
J'y suis allé, et tout de suite, les chrétiens présents m'ont accueilli tel que j'étais avec beaucoup de chaleur. On m'a dit que Jésus m'aimait, et j'ai vu cet amour dans ces chrétiens. Je suis retourné dans cette église, et en douceur, peu à peu, Jésus le Fils de Dieu est entré dans ma vie. Petit à petit j'ai réalisé que je n'étais pas sur terre par hasard, mais que Dieu avait voulu un Laurent Gislard avant ma naissance, et cela est la cas pour tout être humain, nous dit la Bible.
Malgré les difficultés de la vie et mes désobéissances, ainsi que mon éloignement de Lui pendant les 14 années qui ont suivi ces moments de découvertes, j'affirme qu'Il ne m'a jamais abandonné, et qu'Il s'est toujours comporté à mon égard comme le Père aimant qu'Il est pour tous.
Je remercie Jésus, le Fils de Dieu, Dieu son père... et le mien, l'Esprit-Saint, pour sa bonté, sa patience et sa fidélité depuis toujours et pour toujours dans ma vie ! Voici deux versets qui sont souvent revenus dans ma mémoire pendant les moments difficiles de ma vie : « La corde à trois brins ne se rompt pas facilement » (Ecclésiaste 4 v 12) « Car sept fois le juste tombe, et il se relève » (Proverbes 24 v 16) ...Que l'on pourrait traduire par sept fois le juste tombe, sept fois TU le relèves, autrement dit : TOUJOURS ! A Lui seul tout l'honneur et la gloire