A la recherche d'une certitude

Voici mon histoire; ce n'est pas seulement la mienne, c'est aussi celle de la bonté de Dieu envers moi: combien il m'a aimé, et comment il m'a révélé son salut. Laissez-moi vous la raconter.

MON ENFANCE


Je suis né le vendredi 15 juillet 1951, dans la famille d'un "mulla" (chef religieux musulman), dans le petit village de Cherukunnu, à 5 milles (7,5 km) de Malappuram, Kerala, aux Indes du Sud. Ma famille était respectée de toute la communauté pour l'intégrité de sa vie, sa piété et sa stricte observance des cérémonies et des rites religieux. L'une des activités essentielles de mon père était d'enseigner la lecture du Coran en arabe à nos voisins musulmans, et d'instruire notre propre famille.

Je me revois assis sur les genoux de mon père, après la prière du soir; je l'écoutais réciter le Coran et me l'enseigner. L'activité quotidienne de la famille commençait de grand matin avec la prière et la récitation du Coran; les devoirs de la journée se terminaient avec d'autres récitations coraniques et la prière. La discipline stricte de nos parents dans ce domaine imprégnait aussi l'atmosphère de notre maison.

A l'âge de 5 ans, on m'envoya à la plus proche "madrasa" (école religieuse musulmane) pour y apprendre l'arabe, étudier la doctrine islamique et le Coran, et y recevoir l'éducation habituelle. Après y être resté durant cinq années, on m'envoya dans une école primaire à Kottakal, à 2 milles (3 km) de la maison, où j'ai passé un an et demi. Toutefois, je n'ai pu achever ma scolarité; en voici les raisons.

UNE JOURNEE MOUVEMENTEE

Un samedi, jour de marché à Kottakal, alors que mes amis et moi-même revenions à la maison après l'école, nous vîmes une grande foule rassemblée à la porte du marché. Cette foule était attirée par des chrétiens qui prêchaient leur foi. Ils racontaient des épisodes de la vie de Jésus, en utilisant un tableau de feutre et des figurines; ils distribuaient également de la littérature chrétienne. Au début, nous avons ri, et nous nous sommes moqués de ces chrétiens; mais quand ils ont commencé à vendre leurs livres, nous avons, nous aussi, acheté deux brochures. La mienne s'intitulait "Le coeur de Pak", celle de mon ami "Le chemin du salut". Sur le chemin du retour et tout en parlant de ces livres et des chrétiens, mon ami déchira son exemplaire en morceaux. Pour ma part, j'ai conservé ma brochure malgré le mépris que j'avais pour les chrétiens, que nous, musulmans, appelons "Nassara".

Arrivé à la maison, je pris "Le coeur de Pak", et je commençai à le lire dans un endroit tranquille. Il racontait une conversation intéressante entre un chrétien et un jeune homme; c'était une belle histoire. Mais, pendant que je lisais, je me demandai si le Jésus de cette brochure était le même "Issa" que celui que nous, musulmans, considérons comme un prophète, ou s'il s'agissait de quelqu'un d'autre. Le Jésus de cette brochure était différent, me semblait-il, de celui (Issa) du Coran et de la foi islamique, car Jésus y était présenté comme capable de pardonner les péchés. Et c'est justement ce pardon, rendant le garçon de l'histoire meilleur, qui augmentait mon amour pour Jésus.

Quand le récit mettait l'accent sur la triste condition sprirituelle du coeur de ce jeune, il me semblait que Christ s'adressait également à moi. En fait, je constatai que mon coeur était dans un état pire que celui de ce jeune homme, et je me demandai comment je pourrais être guéri de cette maladie spirituelle. Sans doute la brochure offrait-elle le remède, mais je le rejetai, parce que ma foi islamique n'admettait pas que le prophète "Issa" (Jésus) puisse pardonner les péchés; Dieu seul le pouvait.

Cependant, il m'était impossible de me dégager de la force de l'argumentation de cette brochure. Elle avait éveillé en moi l'inconfortable réalité de mon état de péché. Quel serait, dans ces conditions, mon sort au moment de la mort et au Jour du Jugement, auxquels personne ne peut échapper? Je décidai d'en apprendre davantage sur Jésus, au moyen d'un cours par correspondance qui m'était proposé dans la brochure.

ETUDES ULTERIEURES

Le cours me fut rapidement envoyé; mais malheureusement, le facteur le donna à mon oncle pour qu'il me le remette. Ce dernier l'ayant ouvert, y découvrit son contenu chrétien. Le lendemain, il le montra à mon père et à mes autres oncles. Ils décidèrent de mettre un terme à cette étude, avant même qu'elle n'ait commencé.

Le même soir, lorsque je revins de l'école, mon père m'attacha à un pilier de la véranda de notre maison, et se mit à me battre avec un bâton jusqu'à ce que je fusse effondré. Le lendemain matin, il m'appela pour me parler avec amour. Il me dit: "Nous, Musulmans, nous ne devons pas lire ce genre de livres. Ils sont 'haram' (interdits), en particulier les livres des chrétiens. Ces livres sont si attrayants que nous deviendrions chrétiens si nous les lisions. Qu'arriverait-il alors à notre famille? Cela affecterait notre vie entière. Notre communauté nous rejetterait, et ce serait une malédiction sur l'Islam." Je promis à mon père de ne plus jamais lire ces livres.

Je déchirai alors la brochure et je la brûlai, me maudissant moi-même de ne pas l'avoir fait plus tôt et de ne pas avoir suivi l'exemple de mon ami. A partir de ce moment-là, je fus très zélé dans l'accomplissement de mes devoirs religieux. Je me souviens encore combien les prières habituelles de chaque jour, et même celles qu'on y ajoutait parfois, me réjouissaient. Cependant, au fur et à mesure que les jours passaient, chaque fois que je me souvenais de cette brochure et que je réfléchissais à l'état de mon coeur, mon esprit n'était pas en paix.

Comment pouvais-je oublier le nom de "Issa" (Jésus), alors même que je le retrouvais souvent, lorsque je récitais le Coran tout au long des prières de la journée ? Cela m'encouragea à faire une étude sur "Issa" (Jésus) dans le Coran et dans d'autres livres musulmans, tels que le "Qissas Al-Anbiyaa" (Histoires des Prophètes). Malgré ma connaissance limitée de l'arabe, je persévérais dans cette tâche avec l'aide de Yusuf Mawlawi, professeur musulman dans une école arabe, ami très proche de ma famille et qui était notre voisin. Je découvris que "Issa" (Jésus) occupait une place importante aussi bien dans le Coran que dans "Al-Hadith" (la tradition musulmane); et notamment, me semblait-il, il occupait une place plus importante que le prophète Muhammad dans le Coran. Bientôt, notre ami Mawlawi autant que ma famille, pris de soupçons devant mon désir d'en savoir plus au sujet de "Issa" (Jésus), me suggérèrent gentiment de me concentrer davantage sur Muhammad. Là encore, les passages coraniques qui se référaient à "Issa" (Jésus), à sa naissance unique et à ses actions merveilleuses, continuaient à m'étonner.

"Les anges dirent: O Marie! Allah t'annonce la bonne nouvelle d'un verbe émanant de lui dont le nom est le Messie, Issa, fils de Marie; qui sera illustre en ce monde et dans la vie future; il est au nombre de ceux qui sont proches d'Allah. Dès le berceau, il parlera aux hommes comme un vieillard; il sera au nombre des justes."

Marie répondit: "Mon Seigneur! Comment aurais-je un fils, nul homme (mortel) ne m'a jamais touchée?" - "Ainsi", répondit-il (Sic): "Allah crée ce qu'il veut. Quand il décrète une affaire, il dit seulement à son propos: "Sois!", et elle est." Allah lui enseignera le Livre, la Sagesse, la Thora et l'Evangile; et le voilà prophète, envoyé aux fils d'Israël, disant: "Je viens à vous avec un signe de votre Seigneur. Je vous crée d'argile, comme une forme d'oiseau. J'y insuffle la vie, et il est: "oiseau", - avec la permission d'Allah." - Je guéris le muet et le lépreux; je ressuscite les morts - avec la permission d'Allah. Je vous aviserai de ce que vous mangez et de ce que vous amassez dans vos demeures. En vérité, en cela, est certes un signe pour vous, si vous êtes croyants. Je vous suis envoyé déclarant véridique ce qui a été donné avant moi, de la Thora, afin de déclarer pour vous licite une partie de ce qui avait été pour vous déclaré illicite. Je suis venu à vous avec un signe de votre Seigneur. Soyez pieux envers Allah et obéissez-moi! (Sourate Al-Imrân - La Famille d'Imrân 3,45-50).

Je remarquais également que le Coran se référait spécialement au "Tawrat" (Ancien Testament) et à "l'Injil" (Injil peut signifier Evangile ou Nouveau Testament), exhortant les hommes à croire en eux parce qu'ils sont "une Direction et une Lumière" (Sourate Al-Ma'ida - La Table Servie 5,46). Un autre verset en particulier revenait souvent à mon esprit:

"Si tu es dans un doute au sujet de notre Révélation, interroge ceux qui ont lu le Livre avant toi; certes, la vérité est venue à toi, de ton Seigneur! Ne sois donc pas parmi les sceptiques!" (Sourate Younas - Jonas 10,94).

Lorsque je lisais ce verset, je me rappelais les chrétiens et de la brochure. Selon l'Islam, les chrétiens sont aussi "Ahl Al-kitab" (les chrétiens et les juifs qui croient à la Bible). Si le Coran encourageait Muhammad à partager ses doutes avec des chrétiens, comment moi-même n'y aurais-je pas été incité? Cependant, je sentais qu'il était difficile de m'approcher des chrétiens avec lesquels j'avais si peu de contacts. Ma famille aurait difficilement approuvé!

A Malappuram se trouve un hôpital missionnaire chrétien. Un jour, mon ami Abdullah et moi-même décidâmes d'y aller en cachette. A notre arrivée, le pharmacien de l'hôpital, Monsieur Kunyukunya, nous dirigea gentiment vers le missionnaire. Nous étions jeunes et inquiets, et nous ne savions pas ce qui allait se passer. Mais le missionnaire nous accueillit amicalement et nous mit à l'aise.

Après quelques minutes de conversation, le missionnaire suggéra que nous assistions aux leçons de l'école du dimanche; et c'est ainsi qu'il nous conduisit à la salle de lecture chrétienne. Là, nous rencontrâmes le responsable, Monsieur C. R. George. Plus tard, il devint un ami très proche et un vrai frère qui m'aida dans différents problèmes. Je fus inscrit à un cours par correspondance sur "l'Injil" de Jésus-Christ (Evangile de Jean). Nous assistions tous les deux à l'école du dimanche pendant quelques semaines, à l'insu de nos parents. Parfois, très aimablement, George nous payait le billet de car pour revenir chez nous; d'autres fois, nous faisions à pied les 5 milles (env. 7,5 km). Un jour, quelques-uns de nos voisins nous aperçurent. Quand ils eurent questionné et battu Abdullah, il leur révéla finalement notre activité secrète.

Le lendemain soir de retour de l'école, j'aperçus ma mère et ma petite soeur qui pleuraient. Elles savaient que mon père avait déjà préparé quelque chose pour moi. Comme j'entrai dans la maison, mon père apparut brusquement, en criant. Il m'attrapa, m'attacha, me coucha près d'un mur pour me battre et me frotter le visage et les yeux avec du piment vert moulu, me demandant sans arrêt pourquoi je lisais de la littérature chrétienne et m'associais avec des chrétiens. Ma mère s'était évanouie. Un peu plus tard, avec l'aide d'une voisine et de ma belle-soeur qui avaient pitié de moi, je fus conduit au réservoir d'eau et lavé.

Le matin suivant, mon père m'appela et me demanda de répéter la confession de foi musulmane: "Il n'y a pas d'autre Dieu que Allah et Muhammad est son Prophète." Ensuite, il me mit en garde contre le Christianisme: son enseignement faux concernant Jésus-Christ, le Saint Evangile qui a été altéré, la vie mauvaise des chrétiens. Il demanda à ma belle-soeur de brûler mes livres chrétiens, ce qu'elle fit. Tout ceci m'affecta, et je pleurai amèrement. Je n'avais pas la paix de l'esprit, car la possibilité d'en apprendre plus sur Jésus, par "l'Injil" (Evangile) et mes amis chrétiens, m'avait été supprimée.

En retournant à l'endroit où on avait brûlé "Le coeur de Pak", je regrettai amèrement la destruction de cette brochure, et, repensant à la conversation qu'elle rapportait, j'éprouvai la même tension: la joyeuse expérience du pardon de ce jeune, et le lourd fardeau du péché qui était dans mon coeur. Etant musulman, j'avais appris que chacun était personnellement responsable de ses péchés, et que personne ne pouvait porter le fardeau d'un autre (Sourate Al-An'am Troupeaux 6,164) . Comment alors Jésus peut-il pardonner à quiconque le lui demande? Néanmoins, je priais Dieu pour être guidé dans l'avenir.

La conscience de mon propre péché ne me quittait jamais; elle rongeait mon coeur continuellement. Au bout de deux semaines, j'éprouvai un très vif désir de revoir mes amis chrétiens, avec qui j'aurais pu partager mes difficultés et mes doutes. Le missionnaire m'encouragea alors en répondant à mes questions sur les croyances et les pratiques chrétiennes. La majorité de ses réponses me satisfaisaient, parce qu'il connaissait le Coran et la foi musulmane.

Je revins à la maison avec un exemplaire du Nouveau Testament (Injil) que mon ami, Monsieur George, m'avait offert. Bien que très heureux d'être en possession de cet exemplaire, j'avais peur qu'un membre de ma famille ne le trouve. Aussi l'ai-je mis dans un sac en plastique, et caché sous une pierre dans la forêt. J'allais souvent dans cette forêt pour le lire, en particulier "l'Injil" (Evangile) de Jésus-Christ selon Jean. Un verset, parole de Jésus, me donnait quelque consolation:

"Que votre coeur ne se trouble point. Croyez en Dieu, et croyez aussi en moi". (Jean 14,1)

L'expression "croyez aussi en moi" m'avait impressionné à ce moment-là. Au milieu de mon anxiété, ce verset réconfortait mon coeur troublé.

Le dimanche suivant, en allant à l'école du dimanche, je remarquai que mon oncle était dans le même autobus que moi. Je tremblai à la pensée de ce que mon père m'aurait fait si mon oncle le lui avait rapporté. Néanmoins, j'assistai à l'école du dimanche, et je passai un moment avec le missionnaire.

Avant de rencontrer mes nouveaux amis chrétiens, j'avais été fortement mis en garde contre les chrétiens à cause de leur soi-disant manque de dignité. Aussi, surveillais-je attentivement le caractère du missionnaire, sa façon de vivre et son attitude envers les musulmans, et je découvrais ainsi que les accusations portées contre les chrétiens ne s'appliquaient certainement pas à lui. Ceci me donna à réfléchir. Son amour était-il plus grand que celui des musulmans? Jésus, le Messie, avait-il fait plus pour lui que mon prophète n'avait fait pour moi? J'étais perplexe, parce que j'avais la conviction qu'à part les musulmans, tous les autres hommes - y compris les "nassara" (chrétiens) qui croient en Dieu et au Messie - étaient des "kuffar" (incroyants ou impies), rejetés par Dieu, ainsi que le dit le Coran:

Oui, ceux qui disent: "Allah est le Messie, fils de Marie," sont impies. Or le Messie a dit: "O fils d'Israël! Adorez Allah, mon Seigneur et votre Seigneur." Allah interdit le Paradis à quiconque attribue des associés à Allah. Sa demeure sera le feu. Il n'existe pas de défenseurs pour les injustes. Oui, ceux qui disent: "Allah est, en vérité, le troisième de trois" sont impies. Il n'y a d'Allah qu'un Allah unique. S'ils ne renoncent pas à ce qu'ils disent, un terrible châtiment atteindra ceux d'entre eux qui sont incrédules. (Sourate AI-Ma'ida - La Table Servie 5,7273).

Je me souvins également que j'avais pensé qu'en tant que membre de la communauté musulmane et soumis à Dieu, j'étais plus saint que les chrétiens. Mais la conscience de mon propre péché augmentant, je compris que c'était le missionnaire qui était réellement soumis à Dieu, car son caractère en apportait la preuve. Je pouvais dire que son amour venait de Jésus Christ, exactement comme l'expliquait "Le coeur de Pak". Semblable à un aimant, l'amour de Jésus m'attirait. Je pensais: si Jésus était mon maître, de quel amour je l'aimerais! Cependant, lorsque l'idée de devenir chrétien traversait mon esprit, je la rejetais comme une pensée mauvaise inspirée par Satan, parce que j'étais musulman.

Je revins de Malappuram très inquiet. J'étais prêt à accepter tout ce que me ferait mon père, mais pendant deux jours, il ne se passa rien. Le troisième jour, après l'école, mon père me saisit et me jeta dans un buisson; avec un bâton, il m'administra une sévère correction qui faillit être mortelle; ma mère aussi fut battue lorsqu'elle vint pour me secourir. C'est par la grâce de Dieu seule que j'ai pu récupérer. A nouveau, je confessai la profession de foi musulmane, et promis à mon père que je n'aurais plus de contacts avec des chrétiens. Avais-je fait cette confession uniquement pour éviter de futurs châtiments?

Comme mon ami Abdullah avait raconté tout cela dans tout le voisinage, ma vie fut remplie de tristesse. Les gens se moquaient de moi, m'injuriaient et me lançaient même des pierres. Sur le chemin du retour de l'école, ils disaient: "Voilà le maudit," et: "Voici venir Mathai, le "Nasrani" (Chrétien)!" Même la parenté, les amis et les professeurs me traitaient avec cruauté; j'étais perplexe et triste, solitaire et troublé. Pendant tout ce temps-là, le Saint Evangile (Injil) était mon fidèle compagnon. J'avais pris l'habitude d'aller en forêt pour le lire et l'étudier chaque fois que je le pouvais.

A nouveau, la vieille tension revenait en mon coeur, alors que je lisais l'Evangile (Injil) en secret. Sur certains points essentiels, son contenu différait nettement de mes croyances islamiques. Combien ces paroles de Jésus rendaient perplexe le musulman que j'étais, et combien elles m'interpellaient:

" Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi". (Jean 14,6)

"Or, la vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent toi, seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ". (Jean 17,3)

"Mais à tous ceux qui l'ont reçu, à ceux qui croient en son nom, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu". (Jean 1,12)

"Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera; nous viendrons à lui et nous ferons notre demeure chez lui". (Jean 14,23)

Je n'avais personne capable de m'expliquer ces versets, cependant je continuais à demander à Dieu de me guider.

ENCHAINE PAR L'AMOUR

La douleur et les blessures de mon corps étaient guéris, mais les témoignages d'amour des chrétiens et les effets de la brochure demeuraient. Je sentais que quelque chose me contraignait à renouer cette communion, et je décidai de rencontrer à nouveau mes amis. Alors que je me mis en route, des parents et des voisins m'aperçurent, et j'en redoutais les conséquences. En fait, j'avais pris la décision de quitter le village. Arrivé chez le missionnaire, je lui fis part de mes problèmes, je montrai les cicatrices de mes blessures, et je lui demandai de m'aider à rejoindre, à Mysore, ma soeur mariée. Ma soeur m'aimait bien, elle et son mari me recevraient avec bonté. Le missionnaire conseilla cependant de retourner à la maison. Il me dit que lorsque je serai plus âgé, je pourrais partir, mais qu'en attendant, je devais vivre paisiblement à la maison, et que, en grandissant dans la foi et dans l'amour, je pourrais influencer ma famille et mes amis. Il me dit que Dieu serait mon Sauveur, mon protecteur et mon ami.

Comme il faisait nuit et que j'avais peur, je lui demandai la permission de passer la nuit dans la salle de lecture chrétienne; j'y restai tout le lendemain avec mon ami Monsieur George. Sachant que j'étais là, quelques personnes de mon village vinrent avec la police pour me chercher. Ils demandèrent à George de me rendre, et l'accusèrent même de m'avoir enlevé. Il leur répondit: "Alavi est ici de sa propre volonté. Vous pouvez le prendre, mais ne le battez plus jamais." Lorsque quelques musulmans furent arrivés dans la salle de lecture pour aider leurs amis chrétiens, une querelle s'engagea entre musulmans. J'en profitai pour m'enfuir par la porte de derrière, m'engageant dans un champ et sautant dans un canal tout proche, comme si j'allais prendre un bain.

Un peu plus tard, quelques musulmans me découvrirent, et me conduisirent dans une salle de lecture musulmane appelée "Mapilla Nadu" où ils me posèrent beaucoup de questions, en criant contre moi en me traitant avec cruauté. Pendant ce temps, ma mère me cherchait aux différents endroits où nous avions de la famille. C'est ainsi que le frère de mon beau-frère me trouva, et me délivra de mes ravisseurs. Dès que nous fûmes rentrés chez nous, mon père envoya ma petite soeur chercher mes oncles, pendant qu'une foule de gens se rassemblait devant la maison.

Lorsqu'ils furent tous arrivés, mon père demanda à chacun: "Qu'allons-nous faire d'Alavi? Nous avons fait de notre mieux pour l'éloigner de l'influence chrétienne. Que pourrions-nous faire d'autre?" Le premier oncle conseilla à mon père de me tuer en me coupant la gorge, le second proposa la même chose, d'une manière plus catégorique. Le troisième eut une idée différente. Il suggéra de me faire mourir de faim. En me tuant comme les deux premiers l'avaient suggéré, toute la famille irait en prison. Alors ma mère se mit à crier: "Tuez-moi la première et mon fils après!", ce qui me fit pleurer à chaudes larmes. Je ne peux exprimer la douleur et la crainte qu'il y avait dans mon coeur, pendant que je me demandais ce qu'ils allaient faire de moi. Le groupe suivit le conseil du troisième oncle. Un de mes oncles me battit alors cruellement, jusqu'au moment où mon père intervint pour le faire cesser. Mon père m'attacha les mains derrière le dos ,et je restai ainsi, rejeté, durant trois semaines. Il ordonna de ne me donner de la nourriture qu'une fois par jour, mais en son absence, ma mère m'en donnait de temps en temps.

Un jour, mon père et son jeune frère vinrent me voir, accompagnés d'un forgeron. Mon oncle me demanda à nouveau de confesser le credo musulman devant mon père, mais je ne pus articuler aucune parole. Ma mère, mes soeurs et ceux qui étaient là me crièrent de le réciter, mais j'en étais incapable. Je ne comprenais pas ce qui m'arrivait, il m'était impossible de parler. Finalement, comme il en avait reçu l'ordre, le forgeron mit deux anneaux de fer et une chaîne à mes jambes et les verrouilla. Je restai enchaîné ainsi les six semaines qui suivirent. Mon ancien ami, Abdullah, qui avait déchiré sa brochure, vint me voir et me demanda ce qui m'avait conduit là. II savait que c'était à cause de la brochure. Je ne lui répondis pas. Mais pendant que j'étais couché , enchaîné, je me rappelai ces autres paroles du Nouveau Testament (Injil):

"Que votre coeur ne se trouble pas. Croyez en Dieu et croyez en moi". (Jean 14,1)

"Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira". (Jean 8,32)
Etait-ce une manière de me moquer de moi-même, tandis que je regardais mes chaînes et que je me rappelais ces paroles de Jésus? Peut-être dans une telle situation, expérimente-t-on mieux le réconfort de Jésus. Il était très près de moi, plus près même que lorsque je lisais secrètement dans la forêt ces paroles du Nouveau Testament (Injil).

DIEU ME DELIVRE

Au bout de six semaines, je m'échappai avec l'aide d'un cousin, parent de ma mère. Un jour, alors qu'il n'y avait personne à la maison, il força mes chaînes. Après cela, on me laissa libre, car personne ne voulut m'enchaîner à nouveau. En fait, ma famille et mes proches me traitaient à nouveau avec amabilité. Je restai encore quinze jours à la maison, me demandant: pourquoi devrais-je continuer à vivre dans une maison et une communauté, qui éveillaient en moi plus de peur qu'elles ne procuraient de paix? Aussi ai-je décidé de partir.

Un jour, après le repas de midi, en regardant le visage de ma mère, mes yeux se remplirent de larmes, car elle ne connaissait pas mon projet. C'était le moment de mon adieu à la maison. Je dis à ma mère que j'allais prendre un bain dans la citerne; c'est ainsi que je quittai la maison. (Que Dieu me pardonne ce mensonge et tous les autres que je n'aurais jamais dû dire!) Je parcourus près de 10 milles (env. 15 km) à pied jusqu'à une gare où je pris un train pour la ville de Calicut, située à 30 milles (env. 45 km) de là. Je devins un vagabond. Je finis par trouver un travail dans un magasin de thé. Mais ma vie continuait à être très troublée.

Plus tard, j'appris que, pendant mon emprisonnement, les chrétiens de Malappuram avaient partagés mes souffrances. Ils avaient prié pour moi, et essayé de trouver le moyen de m'aider, sans pouvoir y parvenir. A cette époque-là, on attaquait mes amis chrétiens en les dénonçant nominativement, par haut-parleurs. Les chefs religieux musulmans commandaient au peuple de s'éloigner des bâtiments de la mission chrétienne et de retirer leurs enfants de la garderie. Des gardes étaient placés aux portes de la propriété pour veiller à l'exécution de ces ordres. Les musulmans n'étaient autorisés à entrer dans le dispensaire qu'à seule fin d'obtenir des soins. Cependant, la situation redevint bientôt normale. D'autres haut-parleurs proclamaient ceci: "Cessons de nous préoccuper des chrétiens et portons davantage d'attention aux oeuvres d'Allah!" Ainsi, après quelques semaines, les difficultés prirent fin.

Bien que cela déplût au propriétaire du magasin de thé qui était musulman, je m'inscrivis à un autre cours biblique par correspondance. Je continuai à travailler dans ce magasin durant cinq mois. Ensuite, je quittai Calicut pour me rendre chez ma soeur, à Mysore, d'où je fis parvenir une lettre à George qui la partagea avec mes autres amis chrétiens. Ils apprirent ainsi, pour la première fois, que Dieu m'avait délivré de mes liens. Je terminai ma lettre comme suit: "Je vais très bien. Je prie toujours la prière du Seigneur."

Après avoir travaillé un an à Mysore avec mon beau-frère, et dix-huit autres mois sur un navire marchand, dont le point d'attache était Calicut, je retournai à Malappuram. A cette époque, je rencontrai une nouvelle fois George, et je pus jouir de la communion de Monsieur le Pasteur Chellayan et de son épouse, qui étaient heureux de me voir et me reçurent à bras ouverts. Il ne me fut pas possible de rencontrer le missionnaire; il était rentré dans son pays natal. De là, je retournai à Mysore où mon beau-frère me prit à nouveau avec lui pour l'aider dans son hôtel. Grâce à sa recommandation, j'obtins d'être engagé par le service du télégraphe, comme apprenti sur les lignes. Mais là, je fus touché par un autre malheur: des problèmes de hanche m'obligèrent à abandonner ce travail.

Je décidai donc de retourner à Malabar pour un traitement médical. A ce moment-là, George travaillait dans l'hôpital missionnaire; il contribua à ce que j'obtienne un examen médical. Le missionnaire, qui dans l'intervalle était retourné aux Indes, fut très heureux de me voir, et me demanda de lui raconter tout ce qui m'était arrivé depuis le moment où j'avais été enchaîné jusqu'à mes derniers déplacements. Il me parla de toutes les personnes qui avaient prié pour moi; il me donna ensuite une lettre de recommandation pour un autre missionnaire, qui pourrait m'aider à améliorer mon état de santé. Grâce à ce missionnaire et à un docteur, je fus soigné à l'hôpital missionnaire de Vellore.

De retour de l'hôpital, je fus admis à participer pour trois mois à Mysore à une croisade qui oeuvrait de maison en maison aux Indes, distribuant des traités et partageant la bonne nouvelle de Christ. Lorsque ma soeur et mon beau-frère apprirent cela, ils furent très irrités et me firent savoir qu'ils ne m'accepteraient plus chez eux. Le missionnaire me trouva un logis chez un pasteur, le Rev. Parameswaran et sa famille à Gundulupet. Ce fut une merveilleuse expérience de passer ce temps avec eux, et d'avoir, pendant quatre mois, la possibilité d'étudier la doctrine chrétienne. Après cela, je me joignis à une équipe de l'Eglise Evangélique Luthérienne, et pendant une année, nous distribuâmes de la littérature chrétienne dans plusieurs régions des Indes du Sud, en bibliobus. Dieu me conduisait ainsi dans son service.

Comme j'étais désireux d'étudier la Bible plus à fond, je m'inscrivis à un cours biblique de l'Ecole Biblique Concordia à Nagercoil, en juin 1970. Je me rappelle la joie profonde que j'ai éprouvée d'avoir eu cette possibilité d'étudier la Bible! Dans la bibliothèque de l'école, je trouvai plusieurs bons livres sur l'Islam, qui m'aidèrent à élucider beaucoup de mes doutes.

J'AI TROUVE LA LUMIERE

Au collège, j'avais la possibilité d'étudier de façon approfondie la personne et l'oeuvre de Christ. Je le fis en relisant les passages du Coran qui parlent de lui, à la lumière de ma foi grandissante en Jésus et de ma connaissance accrue de la Bible. Je cherchai à résoudre un problème auquel je n'avais pas encore de réponse. Comment Jésus pouvait-il être sans péché, et avoir l'autorité pour pardonner les péchés des autres? Il est difficile de ne pas s'arrêter devant l'absence de péché en Jésus, au vu de ce que le Coran dit du péché des autres prophètes. Ainsi, s'adressant en particulier à Muhammad, le Coran dit:

"Oui, nous t'avons accordé une éclatante victoire, afin que Allah te pardonne tes premiers et tes derniers péchés; qu'il parachève sa grâce en toi; qu'il te dirige sur la voie droite" (Sourate Al-Fath - La Victoire 48,1 et 2).

Puisqu'aucune âme chargée de péché ne peut porter le fardeau d'une autre (Sourate Fatir Créateur 35,18), comment Jésus ou tout autre prophète peut-il porter le fardeau d'un autre?

Mais le Coran, citant l'ange Gabriel, dit du Messie, Fils de Marie:

"Je ne suis que l'envoyé de ton Seigneur pour te donner un enfant pur" (Sourate Maryam Marie 19,19).

C'est ce qu'affirme aussi un Hadith, transmis par Al-Boukhari: "Chaque bébé humain est touché à la naissance par le doigt de Satan, sauf Marie et son fils" (Michkat A1 Massabih).

La Bible aussi indique clairement la pureté et la nature sans péché de Jésus, quand il dit à ses adversaires:

"Qui de vous me convaincra de péché?" (cf. Jean 8,46a). Plus loin, elle (la Bible) affirme qu'il (Jésus) ôte nos péchés:

Quiconque pèche transgresse la loi, et le péché est la transgression de la loi. Or, vous le savez, Jésus a paru pour ôter les péchés, et il n'y a point en lui de péché. (1 Jean 3,4-5)

Etait-ce pour porter les fardeaux des autres que Jésus était lui-même un être sans péché ? Le Coran déclare bien que Jésus était pur, mais il n'explique pas pourquoi Dieu a accordé un "enfant pur" à Marie.

Plus loin, le Coran attribue à Jésus des qualités qu'il n'accorde à aucun autre prophète ou apôtre. II est appelé Parole de Dieu et Esprit qui vient de Dieu:

O détenteurs du Livre! Ne dépassez pas la mesure dans votre religion; ne dites, sur Allah, que la vérité. Oui, le Messie, Issa, fils de Marie, est le Prophète de Dieu, son Verbe qu'il a placé en Marie, un Esprit émanant de lui. Croyez donc en Allah et en ses prophètes. Ne dites pas: "Trois"; cessez de le faire; ce sera mieux pour vous. Allah est unique! Gloire à lui! Comment aurait-il un fils? Ce qui est dans les cieux et sur la terre lui appartient. Allah suffit comme protecteur! (Sourate Al-Nissa' - Les Femmes 4,171).

L'ange Gabriel adresse de même à Marie les paroles suivantes:

Il dit: "C'est ainsi: Ton Seigneur a dit: "Cela est facile pour moi." Nous ferons de lui un signe pour les hommes; une miséricorde venue de nous. Le décret est irrévocable" (Sourate Maryam - Marie 19,21, cf. Sourate 21,91).

Quoi qu'il ait affirmé d'autre à propos de Jésus, le Coran le présente d'une manière certaine comme un personnage unique. En effet, dans sa relation avec Dieu, il apparaît comme Parole de Dieu et Esprit de Dieu; en outre, sont uniques ses activités créatrices, ses guérisons, ses miracles de résurrection (Sourate al 'Imrân, La Famille de 'Imrân 3,49), son ascension au ciel, et sa présence au ciel aujourd'hui.

Au travers des études ultérieures, je commençais aussi à comprendre en quoi la signification biblique de l'expression "Fils de Dieu" diffère de la compréhension coranique. Le Coran nie que Dieu ait engendré, au sens physique (Lam yalid wa lam yulad). Dans ce sens-là, la Bible aussi rejette l'expression "Fils de Dieu". Toutefois, il m'était possible d'accepter et de comprendre l'attribut "Fils de Dieu" (que donne la Bible) pour Jésus, à condition de le prendre au sens spirituel, de la même manière que je comprends l'attribut "Parole de Dieu". Là encore, j'étais reconnaissant au Coran de servir de pont pour une compréhension plus complète de la signification biblique de l'expression "Fils de Dieu" lorsqu'elle désigne Jésus.

C'est sans nul doute sur la base de la sourate "al-Nissa'" que les musulmans ont rejeté le récit biblique de la mort, de la résurrection et de l'ascension de Jésus:

Et parce qu'ils ont dit: "Oui, nous avons tué le Messie, Issa, fils de Marie, le Prophète d'Allah. Alors qu'ils ne l'ont pas tué ni crucifié, mais que son sosie a été substitué à leurs yeux. Ceux qui sont en désaccord à son sujet restent dans le doute; ils n'en ont pas une connaissance certaine; ils ne suivent qu'une conjecture; ils ne l'ont certainement pas tué, mais Allah l'a élevé vers lui: Allah est puissant et juste (Sourate Al-Nissa' - Les Femmes 4,157-158).

Dans d'autres passages, le Coran se réfère à la mort de Issa (Jésus), mais les interprètes musulmans proposent des opinions contradictoires sur quelques-uns de ces versets significatifs, traduits par Masson:

"Que la paix soit sur moi, le jour où je naquis; le jour où je mourrai; le jour où je serai ressuscité (Sourate Maryam - Marie 19,33. Voir tout le passage 19,1 à 36).

Allah dit: "O Issa! Je vais, en vérité, te rappeler à moi; t'élever vers moi; te délivrer des incrédules. Je vais placer ceux qui t'ont suivi au-dessus des incrédules, jusqu'au jour de la résurrection; votre retour se fera alors vers moi; je jugerai entre vous et trancherai vos différends (Sourate al 'Imrân - La Famille d'Imrân 3,55).

"Je ne leur ai dit que ce que tu m'as ordonné à savoir: "Adorez Allah, mon Seigneur et votre Seigneur!" J'ai été contre eux un témoin, aussi longtemps que je suis demeuré parmi eux, et quand tu m'as eu rappelé à toi, c'est toi qui les observais, car tu es témoin de toute chose" (Sourate Al-Ma'ida - La Table Servie 5,117).

Quand Masson a traduit "mutawaffika" par "Je vais te rappeler à moi" (Sourate A1 'Imrân La Famille d'Imrân 3,55), et "tawaffaitani" par "Tu m'as rappelé auprès de toi" (Sourate Al-Ma'ida - La Table Servie 5,117), le traducteur est-il resté fidèle à la révélation de Muhammad? Quelques commentateurs musulmans dignes de respect traduisent ce verbe par "faire mourir", précisant que la mort de Jésus (Issa) précédait son ascension. Par exemple, dans sa traduction du Coran en langue française, Muhammad Hamidullah traduit (Sourate Al 'Imrân - La Famille d'Imrân 3,55) par "Je vais t'achever et t'élever vers moi", et (Sourate Al-Ma'ida - La Table Servie 5,117), par "puis quand tu m'as achevé", en ajoutant une variante, "quand tu m'as achevé (par la mort)."

Les compte-rendus bibliques ne laissent en aucune manière la possibilité d'interpréter de différentes façons tout ce qui concerne le moment, l'endroit et les circonstances de la mort de Jésus. Il fut crucifié, mourut et fut enseveli. Sa crucifixion eut lieu hors des murs de Jérusalem, du temps de Pilate, gouverneur de Judée. Tous ces faits sont historiques. De nombreuses fois, la Bible fait référence à la mort de Jésus de façon explicite et sans ambiguïté, en montrant toute la portée.

C'est la réflexion sur la vie de Jésus - née de la confrontation du Coran avec l'Evangile (Injil) - qui m'a apporté la lumière sur ces choses. Non seulement tous ces passages coraniques révèlent la relation spéciale que Jésus (Issa) a avec Dieu, mais ils indiquent aussi avec certitude le but particulier de Dieu en envoyant Jésus (Issa), sa Parole et son Serviteur, dans ce monde pécheur. Une fois de plus, je me souvins de ma brochure "Le coeur de Pak". J'en conclus que Dieu a donné sa parole de pardon à tous les pécheurs par Jésus (Issa) seul, au moyen de sa mort sur la croix et de sa résurrection. Plus je lisais la Bible (Torah - Zabour - Injil), plus elle me parlait et dissipait mes doutes les uns après les autres.

Une question me laissait cependant perplexe: "Qu'en était-il de Muhammad dont la venue, selon le Coran, aurait été prophétisée par Jésus (Issa)?"

Issa, fils de Marie, dit: "O fils d'Israël!, je suis l'Apôtre d'Allah envoyé vers vous, déclarant véridique ce qui, de la Torah, est antérieur à moi et annonçant un apôtre qui viendra après moi, dont le nom sera Ahmad." Mais lorsque celui-ci vint à eux avec des preuves incontestables, ils dirent: "Voilà une sorcellerie évidente!" (Sourate Al-Saff - Le Rang 61,6).

Le mot arabe "Ahmad" a la même racine significative que le mot Muhammad. Ce passage n'indique-t-il pas que Jésus (Issa) ait annoncé d'avance la venue de Muhammad? C'est en tout cas ce qui m'avait été enseigné et que j'avais cru.

En faisant des recherches dans la Bible, j'ai dû constater qu'il ne s'y trouvait aucune allusion à Muhammad. De leur côté, mes professeurs confirmèrent cette constatation. Toutefois, je trouvai un commentaire musulman du Coran qui se référait à plusieurs passages bibliques pour étayer cette interprétation de la Sourate Al-Saff - Le Rang 61,6. Voici le passage de l'Evangile (Injil) principalement cité:

"Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu'il demeure éternellement avec vous". (Jean 14,16)

Le commentateur en question affirme que le texte grec original employait le mot "periklutos" ("le loué" ou "Ahmad") et non "parakletos" ("le consolateur"), et que par cette substitution, les chrétiens ont cherché à supprimer l'allusion à Muhammad.

Comme je ne connaissais pas le grec, et qu'il m'était extrêmement difficile de renoncer à ma foi en Muhammad, en tant que prophète, je me trouvais dans une situation inextricable. Muhammad tenait toujours une grande place dans mon coeur, et je sentais que j'aurais abandonné n'importe quoi plutôt que ma foi en lui. Je posai la question au professeur de grec; il me répondit que le terme "periklutos" ne figurait nulle part dans le texte grec de Saint Jean. Il m'expliqua clairement le sens du mot biblique original "parakletos", et comment la promesse de Jésus (Issa) (Jean 14,16) s'était accomplie par la venue de l'Esprit Saint (Actes 2,1-11) qui habite depuis lors avec le peuple de Dieu comme son consolateur et son guide.

Je soumis également le problème à Dieu, lui demandant de m'éclairer dans mes doutes. Un soir, je me couchai après avoir prié. Au milieu de la nuit, alors que je ne pouvais trouver le sommeil, j'entendis comme une voix qui disait: "Lève-toi et lis." Je crus que c'était seulement le fruit de mon imagination. Mais je l'entendis encore et encore. Je me levai, ouvris la Bible et lus à plusieurs reprises ce passage:

"Si vous m'aimez, gardez mes commandements. Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Consolateur ("parakletos") afin qu'il demeure éternellement avec vous, l'Esprit de Vérité, que le monde ne peut recevoir parce qu'il ne le voit point et ne le connaît point; mais vous, vous le connaissez, car il demeure avec vous et il sera en vous". (Jean 14,15-l7)

Au cours de cette lecture, plusieurs questions me vinrent à l'esprit. "Avais-je lu dans le Coran ou le Hadith que Muhammad est l'Esprit de vérité qui demeure avec moi éternellement; un Consolateur que le monde ne peut voir et ne connaît pas, et qui habite en moi? - Non!" Dès ce moment, je compris que ces paroles de l'Evangile (Injil) n'étaient pas une prophétie annonçant la venue d'un autre prophète, et ne faisaient pas allusion à un humain. C'est alors que, considérant ce qui était arrivé aux premiers chrétiens (Actes 2,1-11), mon esprit fut comme submergé par cette grande vérité: Le Consolateur que Jésus avait promis est l'Esprit Saint, l'Esprit éternel du Dieu vivant, et non l'ange Gabriel!

Plus tard, j'ai moi-même pu expérimenter la puissance de l'Esprit Saint dans ma propre vie. C'est par lui que je suis venu à Christ. Gloire soit à Dieu! Amen.

Je continuais à lire la Sainte Bible (Torah, Zabour - Injil) avec application. J'y trouvais des bénédictions en abondance, comme jamais je n'en avais rêvé. Elle a le pouvoir de parler à ceux qui aspirent vraiment à ce que Dieu se révèle à eux et les dirige. Elle me montra qui j'étais réellement, mon coeur entaché de culpabilité et mon aveuglement spirituel. Je compris qu'il me fallait apporter tous mes péchés et tous mes fardeaux à Dieu, au nom de Jésus, le Messie. Il est celui qui est ressuscité, monté au ciel d'où il reviendra. Je fus convaincu que la Bible (Torah - Zabour Injil) est véritablement la parole de Dieu, de plus elle apportait des solutions aux problèmes qui embarrassaient mon coeur. Son eau vivante commençait à désaltérer mon âme assoiffée. Je découvrais ce que je n'avais jamais trouvé auparavant dans mon expérience religieuse. Je fus convaincu que dans la Sainte Bible étaient rapportés de manière exacte et fidèle les enseignements et les oeuvres de Jésus le Messie, le mystère de la résurrection, son ascension, sa seconde venue, ainsi que les autres doctrines qu'auparavant je ne pouvais comprendre et que j'avais parfois même haies. Elle contient le message de la puissance et de l'amour sauveur de Dieu pour moi et pour tous les hommes, et nous apporte la paix. Cet amour de Dieu se manifeste en la personne de Jésus, en sa mort et en sa résurrection pour les pécheurs, ainsi que le proclame Paul dans le Nouveau Testament (Injil), se faisant l'écho des autres apôtres:

"Je vous ai enseigné avant tout, comme je l'avais aussi reçu, que Christ est mort pour nos péchés, selon les Ecritures; qu'il a été enseveli et qu'il est ressuscité le troisième jour, selon les Ecritures...". (1 Corinthiens 15,3-4)

Certes, beaucoup d'amis musulmans continueront de penser que la Bible a été falsifiée et abrogée. Que celui, dont l'âme est remplie d'une crainte respectueuse devant la sainteté de Dieu et dont le coeur est chargé par le péché, étudie la Bible, réfléchisse sérieusement à son message, et en tire les conséquences pour lui-même comme je l'ai moi-même fait.

UNE GRANDE DECISION

Le 19 juillet 1970, je me donnai à Jésus le Messie. Je confessai tous mes péchés et tous mes doutes, et par le baptême, je fus uni à lui et à son amour miséricordieux. Tout mon corps tremblait. Je ressentis comme une force de Dieu qui me pénétrait. Je me relevai: j'étais un homme changé, avec la paix dans l'âme, la joie dans le coeur, et l'esprit rempli de certitude. Aujourd'hui encore, je puis rendre témoignage de ces mêmes réalités: paix, joie, espérance et certitude. Bien qu'il me soit difficile de l'expliquer, j'ai dès ce moment cru dans mon coeur que tous mes péchés ont été lavés par le sang précieux de Jésus-Christ, que j'ai reçu une puissance pour une vie nouvelle d'amour, et que désormais le Seigneur Jésus lui-même règne dans mon coeur.

A SON SERVICE

Peu après, j'eus la possibilité de me joindre à un groupe appelé Opération Mobilisation, ce qui me permit de proclamer la "Bonne Nouvelle" dans différentes parties de l'Inde. Je poursuivis ce travail durant deux années. Dans mon engagement, j'expérimentais ce que signifiait être un disciple de Jésus. Je suis très reconnaissant envers le Seigneur et les membres d'Opération Mobilisation de m'avoir donné l'occasion de travailler avec eux et d'avoir bénéficié de leur aide en cette période d'épreuves. Plus tard, je retournai à l'Ecole Biblique Concordia où je terminai en 1975 mes études de théologie.

J'ai aujourd'hui un ardent désir de présenter la Bonne Nouvelle de la lumière de Dieu à mon propre peuple partout où il se trouve, et en particulier dans ma région. Puisse-t-il écouter cette invitation de Jésus-Christ à connaître le grand salut de Dieu, s'adressant à tous:

"Je suis le chemin, la vérité et la vie; nul ne vient au Père que par moi". (Jean 14,6)

"Or, la vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ". (Jean 17,3)

"Je suis la lumière du monde; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie". (Jean 8,12)

CONCLUSION

J'ai accepté Jésus-Christ comme mon Sauveur personnel, parce qu'il a été capable de transformer ma vie en une vraie vie de bonheur, de paix et d'espérance. Il a été capable de me rendre fort au sein de ma faiblesse. Parce qu'il est le Dieu vivant, il nous donne la grâce de vivre dans ce monde une vie victorieuse, et nous assure une citoyenneté éternelle au paradis. Bien qu'ayant perdu ma famille et mes possessions sur la terre, j'ai la certitude d'être membre de la famille céleste de Dieu. Je crois à ce que David, le grand roi-prophète, a dit:

Mon père et ma mère m'abandonnent, mais l'Eternel me recueillera (Psaume - Zabour 27,10).

Dans tous mes problèmes, mes interrogations et mes tentations, il me suffit de regarder à lui, et aux heures de solitude, de fatigue et de désappointement, je le loue pour sa grâce. Jésus dit:

"Ce n'est pas vous qui m'avez choisi, mais moi, je vous ai choisis, et je vous ai établis, afin que vous alliez, et que vous portiez du fruit et que votre fruit demeure". (Jean 15,16a)

Je ne l'ai pas choisi, mais il m'a choisi. Par lui, "l'histoire de Pak" est devenue l'histoire de K. K. Alavi. A Dieu soit la gloire aux siècles des siècles. Amen.

Si je puis vous être utile, ayez l'amabilité de m'écrire en arabe, en anglais ou en français, à l'adresse suivante:

info@the-good-way.com
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