Un lycéen chrétien égyptien battu à mort dans son école par ses condisciples musulmans : il portait un crucifix !

Encore une tragédie révélatrice du fanatisme qui touche aussi les plus jeunes musulmans en Égypte, une tragédie qui s'est soldée par la mort, dans son collège, d'un jeune chrétien de 17 ans, Ayman Nabil Labil, battu à mort par des condisciples musulmans dans l'indifférence totale et coupable de l'administration de l'établissement.

L'affaire s'est déroulée le 16 octobre lors d'un cours d'arabe donné dans un collège de Mallawi (province de Minia). S'apercevant que le jeune Ayman Nabil Labil portait, comme c'est fréquent chez les Coptes, une croix tatouée sur son poignet, il lui ordonna de la dissimuler. Le jeune copte s'y refusa et montra, en outre, le crucifix qu'il portait sur une chaîne autour de son cou mais dissimulée sous ses vêtements. Furieux, le professeur frappa le jeune homme et incita les jeunes collégiens musulmans à se joindre à lui dans ce qui allait devenir un véritable lynchage. Frappé de tous côtés par ces forcenés, le jeune copte réussit toutefois à fuir la salle de classe pour tenter de se réfugier dans les toilettes du lycée, mais il fut rattrapé par ses meurtriers et le lynchage se poursuivit. Un surveillant réussit à le soustraire à la meute pour le protéger dans sa chambre, mais Ayman Nabil Labil qui respirait encore était inconscient. Quand l'ambulance appelée arriva sur place, une heure plus tard, le jeune copte était mort.

Le jeune copte est actuellement à la morgue de la ville, sont corps devant être autopsié cette semaine.

Ce qui est doublement scandaleux dans cette tragédie, c'est la volonté d'en dissimuler la raison : les médias ont parlé d'un rixe entre jeunes qui aurait mal tournée... Ce sont les parents d'Ayman qui, bravant toutes les pressions qu'on imagine, ont révélé hier la vraie version des événements sur la foi de nombreux témoins oculaires de la tragédie.

Le gouverneur de la province de Minia, accompagné des autorités militaires, est allé présenter ses condoléances à l'évêque copte de Mallawi, et il a suspendu le proviseur – qui continua de siroter son thé alors qu'on le prévenait des faits... –, les deux surveillants généraux et deux surveillants présents au moment des faits. Deux des assaillants ont été arrêtés et sont actuellement en détention.

Plus de 5 000 Coptes ont participé aux obsèques d'Ayman Nabil Labil à Mallawi. Ils le considèrent comme un « martyr de la Croix » et ont dénoncé les meurtres incessants de chrétiens en Égypte.

Une éditorialiste connue en Égypte, Farida El-Shobashry, s'interroge dans le journal indépendant Masry Youm sur ce qui se serait passé si un étudiant musulman avait été tué dans son école par des chrétiens parce qu'il refusait de dissimuler son coran... C'est une bonne question.

Daniel Hamiche

Sources : Assyrian International News Agency (depuis Copts Without Borders, blogue en langue arabe)

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