Condamné à mort pour « apostasie », un pasteur iranien attend d'être pendu d'un jour à l'autre

Le pasteur iranien Yousef Nadarkhani, 33 ans, marié et père de deux garçons de 6 et 8 ans, a été arrêté en octobre 2009 alors même qu'il était en train d'enregistrer légalement sa congrégation dans la ville de Rasht (capitale de la province du Gilan au nord-ouest du pays). 

La raison de son interpellation aurait été sa dénonciation du monopole musulman sur l'éducation de ses propres enfants : un “crime”, on en conviendra, de la dernière bénignité. Ce premier motif d'arrestation a quand même été jugé par trop frivole par les autorités islamiques qui y ont rapidement substitué les “crimes” « d'apostasie » – le pasteur est un musulman converti au christianisme – et « d'évangélisation » vers les musulmans : deux “crimes” qui, eux, sont passibles de la peine de mort dans l'Iran des mollahs, peine à laquelle il fut condamnée en septembre dernier par la première cour du Tribunal révolutionnaire. Le pasteur a évidemment fait appel, en décembre dernier, de cette sentence auprès de la troisième chambre de la Cour suprême de Qom, laquelle a confirmé la condamnation à mort qu'il attend dans la prison de la police secrète de Lakan où il est détenu depuis sa condamnation de première instance. Les avocats du condamné ont eu beau faire remarquer que la peine de mort pour « apostasie » ne figure même pas dans le code pénal iranien, les islamistes ne s'embarrassent pas de ces détails. Le pasteur Nadarkhani peut donc être pendu d'un jour à l'autre sans même que ses avocats, sa famille et lui-même n'en connaissent la date. Il n'y a plus aucun recours pour ce pasteur en Iran. Il ne nous reste donc que la prière et les pressions internationales sur cette barbarie.

Daniel Hamiche

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