N'essayez pas, mais croyez !
« J'arrête d'essayer, je crois ! »
Nous lirons le chapitre 12 du livre des Nombres. Ce passage de l'Écriture commence lorsque Marie et Aaron murmurèrent contre Moïse. Beaucoup de gens perdent la bénédiction quand ils se mettent à s'occuper des affaires des autres. Dès le commencement, le Seigneur S'est efforcé de nous apprendre cette vérité. L'une des plus sévères leçons de la Parole de Dieu concerne les inconvénients que l'on rencontre quand on met son nez dans les affaires des autres. Aaron était le frère de Moïse, et Marie sa soeur. Quand Moïse a été appelé par Dieu depuis le Buisson Ardent, il a commencé à trouver des excuses en invoquant ses difficultés d'élocution. Dieu lui a donné son frère Aaron, et lui a dit : « Il parlera pour toi au peuple. »
« Or Moïse était un homme fort patient, plus qu'aucun homme sur la face de la terre » (v. 3). Dans toute l'histoire de l'humanité, aucun homme n'a eu autant de raisons de s'enorgueillir que Moïse. Celui qui est petit s'enorgueillit en s'élevant, et celui qui est grand en abaissant les autres. Aucun homme n'a jamais entendu les paroles que Dieu a adressées à Moïse. Aucun n'a été honoré par une mission semblable à celle que Dieu a confiée à Moïse. Lorsque Dieu l'appela et l'envoya en Égypte, Il lui dit ces paroles très surprenantes : « Tu tiendras pour lui la place de Dieu. » Ses paroles étaient comme celles de Dieu, et ses oeuvres furent semblables à celles de Dieu.
La conséquence des murmures de Marie contre Moïse fut qu'elle devint lépreuse.
Quand tu pries, crois !
Je voudrais vous parler un peu de la prière. Il me semble que cette prière de Moïse est un merveilleux exemple de l'enseignement remarquable de Jésus sur la foi, dans le chapitre onze de Marc. Après avoir maudit le figuier, Jésus utilise cet événement pour exposer un merveilleux enseignement sur la foi en Dieu. Il dit : « En vérité, en vérité... »
Lorsqu'un oriental employait ces paroles, il levait la main et parlait avec la solennité d'un serment. Jésus a dit que nous devions faire quelque chose :
« Arrêtons un peu de prier pendant cinq minutes, et commençons à croire Dieu ! Nous allons voir ce qui va se passer ! » C'est absolument fantastique de voir ce qui peut se passer quand les gens commencent à croire Dieu !
Le cri de l'âme d'un frère
Il existe une attitude de foi, une ouverture de l'âme à Dieu, un moment où Dieu nous saisit dans l'Esprit. Je peux imaginer le cri de l'âme de Moïse dans ces circonstances. Marie, sa propre soeur, était à présent frappée d'une lèpre « blanche comme la neige. » Quels étaient les sentiments de son coeur ? J'ai parfois pensé que l'occasion où j'ai crié à Dieu avec le plus de foi et de détermination, avec le désir le plus ardent de voir s'accomplir Sa volonté, a été celle où j'ai prié pour la guérison de l'une de mes soeurs. Nous étions vraiment amis depuis notre enfance. Elle était un peu plus âgée que moi. Je venais juste de recevoir la révélation du ministère de guérison de Jésus. Elle était en train de mourir d'une perte de sang. Ma mère me téléphona un soir et me dit :
« John, si tu veux voir ta soeur vivante, tu ferais mieux de venir tout de suite ! »
À mon arrivée, ma mère me dit :
« Tu arrives trop tard, elle est partie ! »
Je suis allée près de son lit, et j'ai posé ma main sur son front. Il était pâle et froid. J'ai fait descendre ma main sur son coeur, et le coeur avait cessé de battre. J'ai saisi un petit miroir et je l'ai tenu devant sa bouche, mais aucune buée ne l'a recouvert. Elle ne respirait plus. J'étais abasourdi. Son mari était agenouillé au pied du lit et pleurait. Leur bébé dormait dans son berceau de l'autre côté de la chambre. Mon vieux père et ma mère étaient à genoux près du lit, et sanglotaient. Ils avaient déjà vu mourir huit de leurs enfants. Elle était la neuvième. Mon âme était agitée par une tempête. Juste quelques semaines auparavant, ma femme avait été guérie alors qu'elle était tout près de la mort. Avant cela, l'un de mes frères avait été guéri, après avoir été invalide pendant vingt-deux ans. Peu auparavant, ma soeur aînée, qui avait cinq cancers dans ses seins, que l'on avait opérée cinq fois et que la médecine avait abandonnée, avait été guérie. Regardant ma soeur, je dis : « Oh Dieu ! Ce n'est pas Ta volonté ! Je ne peux pas l'accepter ! C'est l'oeuvre du diable et des ténèbres ! » C'est le diable qui détient la puissance de la mort. Je découvris un fait étrange. Il y a des moments où notre esprit s'accroche à l'esprit de quelqu'un d'autre. D'une manière ou d'une autre, il me semblait que mon esprit s'accrochait à l'esprit de ma soeur. Je me mis à prier : « Seigneur Bien-aimé, il n'est pas possible qu'elle parte ! » Je me suis mis à arpenter la chambre pendant un moment. Mon esprit criait à Dieu pour qu'Il me montre quelqu'un qui avait assez de foi en Dieu, et que je pourrais appeler pour qu'il m'aide. Cela se passait il y a vingt-cinq ans, à une époque où celui qui se confiait à Dieu pour la guérison passait presque pour un fou aux yeux de l'Église et du monde.
Que Dieu soit béni, c'est différent à présent ! C'est l'avantage d'avoir des gens qui font confiance à Dieu, qui marchent dans les voies de Dieu, qui vont ensemble, restent ensemble, et qui forment dans la société un noyau qui possède une certaine puissance pour Dieu. Je n'ai aucune confiance ni foi dans tous ces petits efforts que les gens déploient quand ils courent ici et là. La plupart de ces efforts s'évanouissent comme une vapeur. Si vous voulez que quelque chose de sérieux soit fait pour Dieu et pour l'humanité, unissez vos coeurs, vos mains et vos âmes. Organisez-vous ! (John Lake désigne un bébé dans l'auditoire)
La maman de ce bébé n'aurait pas été guérie s'il n'y avait pas eu un petit groupe déterminé à prier jusqu'à ce que cette femme soit guérie. Ils sont restés en prière toute la journée de lundi. À cinq heures de l'après-midi, ils avaient la victoire ! Cela leur a pris toute la journée. Je désire que nous soyons assez remplis de l'Esprit et de foi pour que nos yeux spirituels puissent traverser les brouillards et voir ce qui se passait pendant cette journée, jusqu'à ce que les puissances des ténèbres soient dispersées et que la guérison se manifeste !
En arpentant de long en large la chambre de ma soeur, je pensais qu'il n'y avait qu'un seul homme qui pouvait avoir la foi dans ces circonstances, c'était John Alexander Dowie. Il habitait à près de mille kilomètres de là. Je pris le téléphone, appelai la Western Union, et leur dis que je voulais transmettre un télégramme au Docteur Dowie, en lui demandant de me répondre le plus vite possible. Je lui expédiai le télégramme suivant : « Apparemment, ma soeur est morte, mais mon esprit ne veut pas la laisser partir. Je crois que si vous priez, Dieu va la guérir. » Voici la réponse qu'il m'envoya : « Tenez ferme à Dieu. Je prie. Elle vivra. » Je l'ai dit mille fois, qu'aurais-je fait si, au lieu de recevoir ce télégramme plein de foi, j'en avais reçu un envoyé par un prédicateur chétif qui aurait pu me dire : « Je crains que vous ne vous égariez », ou encore : « Le temps des miracles est passé ! » La puissance de sa foi qui m'était transmise par ce télégramme commença à embraser mon âme d'éclairs. Pendant que j'écoutais la réponse au téléphone, des éclairs divins commencèrent à jaillir dans mon esprit. Je me mis à prier : « Cette mort vient de l'enfer ! Elle ne peut pas être, elle ne doit pas être ! Au Nom de Jésus-Christ, je détruis cette mort et cette maladie ! Elle vivra ! » À la fin de ma prière, je tournai les yeux vers le lit, et je vis les paupières de ma soeur clignoter. Mais j'étais tellement échauffé que je me dis : « Je suis peut-être en train de me monter la tête ! » Alors je restai un moment auprès du téléphone, sentant toujours des éclairs divins jaillir de mon âme. Puis je vis mon beau-frère se lever et tapoter le front de sa femme. Je compris que lui aussi avait vu quelque chose. Je lui dis : « Qu'y a-t-il, Pierre ? » Il répondit : « Il me semble que j'ai vu bouger ses paupières ! » À ce moment précis, les paupières bougèrent à nouveau. Cinq jours plus tard, elle vint chez mon père, et toute la famille Lake fut réunie pour le repas de Noël. Pour la première fois de leur vie, ils étaient tous en bonne santé !
La prière persévérante est parfois nécessaire
Bien-aimés, ce n'est pas la longueur de nos prières qui nous permet d'être exaucés par Dieu, mais notre foi ! Cependant, je veux encourager ceux qui pensent que la prière persévérante est une nécessité, comme nous le pensons tous parfois. Nous n'avons pas la moindre idée des puissances des ténèbres contre lesquelles nous prions. Paul a dit :
L'expérience de Daniel
Vous rappelez-vous l'expérience de Daniel, l'une des plus belles de la Bible ? Il lui fallait une réponse du ciel. Il a jeûné et prié vingt-et-un jours. Le vingt-et-unième jour, un ange lui apparut, venant directement du ciel, et lui dit :
Tu pries peut-être pour quelqu'un, pour un ami, un frère, un fils, ou une fille, qui a besoin de ton amour et de ta foi. Bien-aimé, aie foi en Dieu, reste en prière jusqu'à ce que l'Esprit ait la possibilité de régler ce problème ! Tout est là ! Accroche-toi jusqu'au bout ! N'abandonne pas ! C'est la Volonté de Dieu ! Tu as le droit de recevoir la réponse ! Il existe un ministère d'intercession qui vient du ciel. Il s'agit d'une prière faite par l'Esprit de Dieu. Il s'agit d'entrer dans l'esprit de prière du Saint-Esprit. Il prie. Il prie pour toi ! Il prie pour moi !
Quand Moïse a prié ce jour-là, on peut imaginer à quel point son âme a dû être bouleversée. C'était sa propre soeur, celle qui était sur la berge du fleuve lorsqu'il était bébé, celle qui l'avait installé dans le panier en osier, qui l'avait caché dans les roseaux et qui l'avait surveillé jusqu'à ce qu'il soit en sécurité. Ne croyez pas qu'elle ne s'intéressait pas à lui. Elle avait pour Moïse l'affection d'une soeur et d'une mère. Elle voulait qu'il reprenne le droit chemin. Elle craignait qu'il ait fait une grande erreur à l'occasion de son mariage. Dites-moi, bien-aimés, êtes-vous un père ou une mère qui tenez tellement à l'un de vos chéris que vous avez peur de l'abandonner entre les mains de Dieu ? C'est l'une des choses les plus difficiles qu'il nous faut apprendre. Nous devons les relâcher pour que Dieu puisse les prendre !
L'expérience de Stephen Merritt
Stephen Merritt était un pieux entrepreneur de New York. Sa chère vieille épouse et lui vivaient pieusement. Ils élevèrent un fils, mais jamais aucun garçon ne s'est autant égaré loin de Dieu que leur Charley. Charley se lançait toujours dans quelque affaire louche, la police venait, et leur disait : « Charley a fait ceci et cela. Il nous faut tant d'argent pour le sortir de ses difficultés. » La semaine suivante, un autre policier venait raconter autre chose, et cela n'arrêtait pas. Les deux pauvres vieux priaient et versaient toutes leurs larmes pour le salut de ce garçon. Un jour que Stephen Merritt était assis dans son bureau, priant pour son fils et arrosant le plancher de ses larmes, il entendit la voix de Dieu lui dire :
« Depuis combien de temps essayes-tu de sauver Charley ? »
Il répondit :
- « Depuis longtemps, Seigneur ! »
Le Seigneur dit :
- « Maintenant, quand tu auras fini, j'agirai ! »
Le vieil homme réfléchit, et voici ce qu'il fit.
La police vint et lui dit :
- « Charley a fait ceci et cela. »
Il demanda :
- « Qui est Charley ? »
- « Mais c'est votre fils ! »
- « Non, je n'ai aucun fils qui s'appelle Charley ! »
Lorsque Dieu lui avait parlé, il s'était mis à genoux, et avait dit :
- « Seigneur, il n'est plus mon fils, je Te le donne jusqu'à ce qu'il soit sauvé. »
Alors il répondit à la police :
- « Non, je n'ai pas de fils. »
Ils le regardèrent et hochèrent la tête. Puis ils envoyèrent un autre officier de police. Mais cela ne servait plus à rien de venir le voir. Ils crurent que le vieil homme était devenu fou.
Environ neuf mois passèrent. Un jour, un officier de police se présenta et dit :
- « Charley a sauté par-dessus le pont de Brooklyn et s'est tué. »
Ils voulaient que le vieil homme fasse draguer la rivière pour retrouver le corps. Mais le père dit :
- « Je n'ai pas de fils qui s'appelle Charley. Draguez la rivière si vous le voulez ! »
Alors, ils draguèrent la rivière, mais le corps qu'ils retrouvèrent n'était pas celui de Charley. Trois mois passèrent encore. Un jour, l'un des employés dit au vieil homme :
- « Il y a l'un de vos amis dans le bureau. »
Quand le vieil homme entra, il vit que c'était Charley. Il était bien habillé, son visage était propre, tout indiquait qu'il avait en lui la lumière de Dieu. Son fils tomba à ses pieds, l'embrassa et lui demanda pardon. Il lui dit, en matière d'explications :
- « Il y a trois mois, j'ai été sauvé dans une mission d'évangélisation, mais je ne voulais pas venir te voir tant que je ne pouvais pas venir en homme. »
Les béquilles humaines
Il en est ainsi non seulement quand vous priez pour les autres, mais aussi quand vous priez pour vous-mêmes. Certains parmi vous s'accrochent à leur maladie, ou à leur difficulté, comme à des béquilles. Vous en êtes conscients en permanence, à tel point que Dieu ne peut pas l'enlever de vos mains ! Spirituellement, vous êtes dans la même situation que Stephen Merritt. Il était tellement décidé à sauver son fils que c'était lui qui le faisait, au lieu de laisser Dieu agir. Peut-être vous accrochez-vous au péché de la même manière. Peut-être vous accrochez-vous à la désobéissance de la même manière. Peut-être est- ce à votre maladie. S'il y a une chose qui vous empêche d'être béni, abandonnez-la, et ouvrez vos mains et votre coeur !
Quand j'étais petit, j'allais souvent visiter les écluses à Sault-Ste-Marie, dans le Michigan, où se trouvait ma maison. Un jour, un marin qui se trouvait sur un mât perdit l'équilibre et tomba à l'eau. Un autre marin se mit debout sur le bastingage et le fixa du regard. Celui qui était tombé s'enfonça et remonta, il s'enfonça à nouveau et revint encore à la surface, en agitant violemment l'eau autour de lui. Pourtant, l'autre ne bougeait pas. Puis son camarade s'enfonça encore pour la troisième fois, sans bouger cette fois. Juste au moment où il disparut dans l'eau, l'autre
marin plongea, et le ramena avec lui. Deux messieurs qui se trouvaient là dirent : « Ce gars a déjà sorti des hommes de l'eau auparavant ! » Il avait attendu jusqu'à ce que l'autre n'ait plus de forces. Sinon, tous deux auraient pu se noyer. Nous sommes nombreux à lutter et à nous débattre, jusqu'à ce que nous n'ayons plus de forces et que nous laissions Dieu Se saisir de nous. Quand j'étais jeune, j'étais aussi orgueilleux que Lucifer, comme tous les Lake que j'ai connus. Robert Burns a écrit avec la pointe de son diamant, sur une vitre d'une auberge des Highlands : « Il n'y a rien ici, que l'orgueil des Highlands, l'orgueil des Highlands et la pauvreté. » Leur pauvreté ne les gênait nullement. La chose la plus difficile, pour moi, fut de capituler devant Dieu. Je n'avais jamais bu de whisky de ma vie, jamais touché au tabac, mais mon coeur orgueilleux a dû lutter comme un homme qui se noie, jusqu'à ce que j'accepte finalement de dire : « Seigneur, sauve -moi ! » Il a fallu encore que je finisse par m'agenouiller derrière un vieil orme, pour déverser mon coeur devant Dieu et capituler devant Lui. La lumière du ciel pénétra dans mon âme. Je me relevai fils de Dieu, et le sachant !
Laissez Dieu vous prendre. Cessez de transpirer, cessez de lutter. Ceux qui sont sans doute les plus difficiles au monde à sauver sont les adeptes de la Science Chrétienne. Pourquoi ? Parce qu'ils travaillent tellement dur à se sauver eux-mêmes ! Ils ont appris tellement de leçons, ils ont tellement concentré leurs pensées sur la guérison qu'ils sont presque complètement épuisés. Il faut que vous les aidiez à abandonner toutes ces choses jusqu'à ce qu'ils puissent dire :
« J'arrête d'essayer, je crois ! »
Que Dieu soit loué !
Original : « The John G. Lake Sermons on Dominion over Demons, Disease and Death »
Edité par : Gordon Lindsay
Traduction : Henry Viaud-Murat
Titre : « Victoire sur les démons, la maladie et la mort »
Edition : « Parole de Vie »