Lorsque les chrétiens sont un obstacle au salut d'une âme
Lorsque nous observons la façon dont le Saint-Esprit travaille dans les coeurs, nous réalisons qu'il CONVAINC les incroyants de PÉCHÉ (Jn 16:8). Or, les chrétiens, de leurs côtés, travaillent souvent, sans le réaliser, contre cette oeuvre de salut.
Je me propose aujourd'hui de partager au sujet de :
- Une des plus grandes erreurs de ma part dans mon annonce de l'Évangile
- « La prière du pécheur »
- Appuyer là où ça fait mal
- Le combat : la résistance du pécheur au travail du Saint-Esprit
- Les fausses espérances données aux pécheurs et le véritable évangile
- Lorsque les chrétiens empêchent le Saint-Esprit de sauver une âme
À peine l'incroyant commence à sentir qu'il agit mal, voilà que le chrétien le rassure et lui tend même des promesses de la Parole de Dieu. Il n'y a pas de promesses pour l'incroyant, si ce n'est la promesse du salut en Jésus-Christ. Une fois reçu Jésus, toutes les promesses sont à Lui, mais avant ce jour, il doit se convertir et abandonner entièrement tous ses péchés.
En étudiant les enseignements de Finney, j'ai réalisé que, bien souvent, nous avons donné de fausses espérances aux pécheurs. Nous les avons rassurés, nous les avons apaisés, au lieu de laisser le Saint-Esprit faire son oeuvre de mise en lumière des ténèbres. Il ne suffit pas de dire oui pour suivre Jésus, ou de signer un document, ou de faire une prière, puis de dire aux gens qu'ils sont maintenant sauvés. Oh non, ce serait la pire chose à faire, et cela est devenu la méthode d'évangélisation numéro 1 !
Lorsqu'une personne est sauvée, elle le sait ! Elle sait qui elle était avant, et elle sait qui elle est depuis. Elle sait ce qu'était sa vie avant, et elle sait ce qu'est sa vie maintenant. Elle n'a pas besoin qu'on lui dise pour la rassurer : "Tu es maintenant sauvée". Non. Après un véritable salut et les signes distinctifs de la nouvelle naissance, il est possible qu'elle ait besoin d'encouragement à ce propos, mais pas avant.
Une des plus grandes erreurs de ma part dans mon annonce de l'Évangile
Il m'est arrivé de faire prier "la prière du pécheur" à des gens dans la rue, à l'église ou ailleurs, et je leur disais : "Vous avez maintenant Jésus dans votre coeur !". Au début, je faisais prier cette prière à tous ceux qui le voulaient bien. J'ai réalisé que, non seulement je m'étais trompé, mais ce que j'ai fait était dangereux : moi qui étais censé leur dire la vérité, je les ai induits en erreur en créant en eux une fausse espérance. Parfois, les fausses espérances données aux incroyants les ont amenés en enfer, les rassurant et bloquant le travail de conviction de péché dans leur conscience. C'est une chose terrible !
Un jour, nous avons parlé du Seigneur à notre voisine. Elle est venue à l'église et commençait à être touchée. Nous avons souvent cru qu'être touché était suffisant pour faire déclarer aux gens la "prière du pécheur", mais il y avait des milliers de gens touchés par Jésus, et ce sont ces mêmes gens qui crièrent : "Crucifie-le".
Beaucoup de gens souffrent dans le monde et peuvent facilement être touchés dans leurs émotions. Ils peuvent pleurer, crier, gesticuler, et même commencer à éprouver des remords, sans pour autant être sous une conviction de péché. À la fin de la réunion, j'ai fait prier ma voisine pour accepter le Seigneur. Elle n'est plus jamais revenue à l'église. Elle n'a pas été sauvée et le résultat aurait été le même si je l'avais baptisée d'eau : un bon bain inutile ! Pourquoi ? Elle n'était pas sous une conviction de péché. Il est même possible qu'elle soit rentrée chez elle en se disant : "Ah c'est cela, être sauvé, ah c'est cela, devenir un enfant de Dieu ? Je suis toujours aussi triste, rien n'a changé". J'ai créé en elle une fausse espérance ! Elle voulait tout simplement essayer Jésus, tout comme elle avait essayé l'astrologie, la philosophie et d'autres choses semblables.
Nous ne pouvons pas faire le travail du Saint-Esprit. Le Saint-Esprit convainc le monde de péché, et nous ne pouvons pas convaincre le monde de sainteté. Non, les pécheurs sont pécheurs, et chaque instant où ils refusent d'accepter le Seigneur, ils sont une insulte à la sainteté de Dieu et la colère leur est réservée. Toutefois, l'amour et la compassion de Dieu sont disponibles en tout temps pour les sauver.
« La prière du pécheur »
La "prière du pécheur" n'est pas une formule magique. Elle doit être faite au bon moment, et de la bonne manière, et surtout, cela doit être fait après une annonce claire, limpide, et profonde du plan du salut (ce que les évangélistes savent bien annoncer généralement). Les apôtres ne se pressaient pas pour que les gens fassent ce genre de prière. Jésus ne suppliait pas les gens pour cela non plus. Il était direct ! Il réclamait que les gens boivent son sang et mangent de son corps. Il réclamait que celui qui voulait le suivre renonce à TOUT pour le suivre, mais aujourd'hui, nous refusons de pointer du doigt ce que les gens doivent abandonner.
Appuyer là où ça fait mal
Lorsque le Saint-Esprit veut amener une âme à Christ, il appuie justement là où le pécheur résiste. Cela peut être le refus d'obéir ou d'accepter une doctrine ou une vérité biblique, cela peut concerner la divinité de Jésus, ou un autre point crucial. Cela concernera souvent des péchés particuliers qui les empêchent de se livrer entièrement à Dieu. C'est au pécheur de se livrer à Dieu, et non à nous de livrer Jésus dans une boîte à pizza. Le pécheur doit se livrer tout entier, lui et son péché. Il se peut que le pécheur soit comme le jeune homme riche, dont son amour pour l'argent l'a empêché d'être sauvé. Jésus l'a laissé repartir tout triste. Après l'avoir convaincu de péché, lui qui pensait être si parfait, il n'a pas couru après lui pour lui dire : "Oh, mais ce n'est pas si grave, tu obéis déjà si bien à tous les autres commandements, je vois bien que tu fais des efforts importants !". Non. Il l'a laissé repartir car il ne voulait pas empêcher l'oeuvre du Saint-Esprit dans sa conscience.
Les pécheurs résistants ont souvent quelque chose qui les empêche de venir au Seigneur, jusqu'à ce qu'ils cèdent totalement. Les chrétiens ont développé des méthodes "d'évangélisation" dont le but est de ne pas offusquer les pécheurs. D'ailleurs, ils n'oseraient jamais les appeler pécheurs, ils préfèrent les appeler "amis". Or, la définition d'un ami selon Jésus est quelqu'un qui obéit à ses commandements (Jn 15:14). Certaines églises vont même les appeler "frères", alors qu'ils sont fils de satan. Jésus a été très clair sur le sujet, il déclara que ses frères, ses soeurs, sa mère, étaient ceux qui accomplissaient la volonté de Dieu (Mc 3:33).
Les pécheurs trouveront tout ce qui est possible pour se justifier et se rassurer, se cachant derrière toutes sortes d'oeuvres religieuses, afin de ne pas venir à Christ. Ils se cacheront derrière un crucifix, des symboles religieux, une Bible, ou une religion, pour ne pas venir à genoux implorer Dieu de les sauver de leurs misérables péchés. Il arrive parfois que le Saint-Esprit commence à se saisir d'une personne et lui ouvre les yeux sur sa condition. Puis, le chrétien la rencontre et la découvre alors dans la tristesse, puis lui assure que sa tristesse se transforme maintenant en joie, que Dieu l'a pardonnée, et qu'elle est maintenant un enfant de Dieu. Cette personne a t-elle abandonné son péché ? S'est-elle repentie réellement ? Ce chrétien peut-il alors prendre la responsabilité de son salut (ou de sa perdition éternelle) ?
Nous ne devons pas avoir peur d'appuyer là où ça fait mal, en communion avec le travail du Saint-Esprit. Finney explique que dans la conversion d'un homme, il y a souvent 4 agents :
- Le Saint-Esprit
- Le croyant
- La vérité annoncée
- Le pécheur
Chaque agent doit faire sa part, et le Saint-Esprit fait toujours parfaitement la sienne. Nous devons utiliser les bons outils, en collaboration avec l'Esprit de vérité, afin "d'empêcher le pécheur de se cacher derrière des retranchements" (citation de Finney). Vous remarquerez que lorsque vous annoncez l'Évangile, les premières questions que va vous poser un pécheur seront justement celles à propos de ce que le Saint-Esprit travaille en lui et qu'il doit abandonner. Certains vous diront : "Si j'accepte le Seigneur, cela veut-il dire que je devrai arrêter de fumer ? Cela veut-il dire que je ne pourrai plus avoir de relations sexuelles avec quelqu'un avant le mariage ? Cela veut-il dire que je n'aurai plus le droit de faire ceci ou cela ?".
Voilà exactement l'endroit où il faut appuyer. Oui, il faut déclarer avec vérité ce que la Parole de Dieu annonce : il faut prêcher le renoncement aux oeuvres mortes, sans succomber au désir de prêcher un demi-message et de rassurer la personne qu'elle n'est pas si mauvaise que cela. Oui, elle est foncièrement mauvaise, prête pour l'enfer, tant qu'elle ne s'est pas repentie sincèrement.
Le combat : la résistance du pécheur au travail du Saint-Esprit
Finney déclare qu'à bien des occasions, des gens étaient si saisis par le Saint-Esprit qu'ils pensaient qu'ils allaient mourir. Pourquoi ? Ils résistaient au Saint-Esprit. Il raconte aussi qu'il a vu de ses propres yeux, et à plusieurs reprises, un brave chrétien venir vers cette personne et la rassurer, arrêtant ainsi le travail du Saint-Esprit. Le pécheur se relevait, à demi-rassuré, et repartait aussi triste qu'il était venu, mais la conviction avait disparu : on lui avait donné une fausse consolation, et cette personne était aussi perdue qu'elle l'était à son arrivée.
J'ai mis du temps à comprendre ce qu'était la conviction du Saint-Esprit. Je me souviens que j'avais témoigné à mon beau-père, et le Saint-Esprit commença à le travailler. Le pasteur Olivier Derain m'avait enseigné à ce sujet en m'expliquant que la conviction de péché est comme un fardeau pesant qui vient sur le pécheur jusqu'à ce qu'il craque et succombe au travail du Saint-Esprit, délaissant ainsi son péché. Ce genre de fardeau peut demeurer sur quelqu'un pendant plusieurs semaines, puis, si le pécheur ne veut pas se repentir, fermant son coeur au travail de Dieu, la conviction de péché disparaitra. Alors que je lui donnai, environ 3 semaines plus tard, des nouvelles de mon beau-père, le pasteur Olivier me dit que le temps où une personne est sous cette conviction est le temps idéal pour lui faire accepter le Seigneur et qu'il ne fallait pas le rater. Je rencontrai alors mon beau-père et je vis qu'il était fortement travaillé. Il pria avec moi, dans son garage, et fut glorieusement sauvé. Que serait-il arrivé si je l'avais encouragé à prier 2 mois plus tôt la "prière du pécheur" ? Cela aurait créé une fausse espérance : "Me voilà chrétien", aurait-il dit.
Les fausses espérances données aux pécheurs et le véritable évangile
Des millions de gens dans le monde se disent chrétiens. Savez-vous pourquoi ? On leur a donné de fausses espérances. On leur a dit qu'un chrétien était une personne qui allait à l'église et qui baptisait ses enfants étant bébés. Voilà un gros mensonge bien emballé, qui a été une autoroute pour amener ces millions d'âmes en enfer (et malheureusement j'en connais, et j'en ai connus). Le diable sait si bien camoufler le ver de terre au milieu du fruit, que les pécheurs se persuadent d'être assez bons pour entrer dans le royaume de Dieu, tout comme le jeune homme riche pensait être assez saint pour pouvoir être approuvé de Dieu.
Lorsque Pierre prêcha l'Évangile, et à d'autres reprises, les gens lui dirent : "Que ferons-nous ?". Les gens étaient sous une conviction de péché et voulaient être sauvés. Et ils le furent. Pierre ne leur dit pas de répéter une prière magique, mais de se convertir, de faire un demi-tour total à leur ancienne vie, d'abandonner totalement leurs péchés et leur ancienne manière de vivre. Voilà le véritable évangile !
J'ai une amie qui a visité une école de musique chrétienne en Australie. Elle s'attendait à se retrouver avec des chrétiens en feu, lorsqu'elle eut la terrible surprise d'entendre les professeurs de chants enseigner la musique à partir de chants païens. Même dans cette grande église, il arriva qu'on mit une musique de Michael Jackson avant que le culte commence, dans la salle, en attendant que le culte commence. Elle ne fut pas vraiment surprise de découvrir que beaucoup de ces jeunes n'étaient pas du tout sauvés ! On avait créé en eux de fausses espérances, leur présentant un évangile qui plait, un évangile qui ne leur demandait pas de changer, mais seulement de venir à l'église et de s'engager dans des activités.
Lorsque les chrétiens empêchent le Saint-Esprit de sauver une âme
Nous devons apprendre à travailler en collaboration étroite avec le Saint-Esprit, tout en discernant l'état spirituel du pécheur qui se trouve en face de nous, et les différentes étapes qu'il peut traverser. L'une des pires erreurs est celle d'avoir peur de dire la vérité en prêchant un message tranchant : au moment où l'on devait affirmer : "Oui, tu dois renoncer à cela aussi", nous avons dit : "On verra plus tard" ou, "Ce n'est pas si grave". Nous devons annoncer la bonne nouvelle de l'Évangile (car c'est une merveilleuse nouvelle !), mais dans sa totalité. Une autre grande erreur est d'avoir voulu remettre à demain la décision de conversion du pécheur. Le pécheur doit se convertir sur le champ, tout de suite. Nous ne pouvons pas lui dire que nous allons prier afin que Dieu le convainc, ou l'inviter à réfléchir à ce sujet, mais nous devons annoncer "maintenant à tous les hommes, en tous lieux, qu'ils aient à se repentir" (Ac 17:30). Et ils doivent le faire maintenant ! Le pécheur n'a pas besoin de réfléchir à ce sujet, il a besoin de renoncer de suite et de se convertir pendant qu'il est temps. Chaque seconde de résistance est une insoumission à Dieu, tout comme le serait l'attitude d'un homme qui conduirait à 180 km/h sur une autoroute limitée à 110, alors qu'il est poursuivi par plusieurs voitures de police ! Dieu poursuit le coeur des pécheurs afin qu'ils se soumettent, et c'est "aujourd'hui le jour du salut" (2 Cr 6:2).
Si nous pouvons amener une âme à livrer sa vie maintenant à Dieu, à renoncer à tous ses péchés en toute conscience, alors gloire à Dieu, mais ne donnons pas un demi message, ne déclarons pas que Dieu a des projets de paix et non de malheur, sans apporter l'autre partie du message de la repentance et du renoncement aux oeuvres mortes. Oui, Dieu a des projets de paix et il est "le Sauveur de tous les hommes, mais surtout de ceux qui se confient en Lui" (1 Tm 4:10). Donc les promesses de Dieu, le oui et amen, peuvent être saisies pour celui qui a livré son être entier à Dieu et qui est prêt à vivre pour Dieu. Si nous pouvons amener le pécheur à se convertir de suite, nous avons réussi, mais si celui-ci résiste et/ou qu'il nous manque la sagesse nécessaire pour l'amener à Christ, continuons à prier dans notre lieu secret, jusqu'à ce qu'ils reçoivent la révélation de Christ et de son état spirituel.
Se livrer à Dieu, c'est comme se livrer à notre futur conjoint, et plus encore. C'est être décidé à l'aimer de tout son coeur, de toute son âme, de toute sa force, chaque jour de sa vie, à ne vivre que pour lui, à le chérir quand tout va bien et quand tout va mal, et en tout temps. C'est être prêt à tout abandonner pour lui, sans rien retenir, sans rien garder pour soi. C'est être prêt à le suivre, partout où il ira.
Et vous, lui avez-vous livré votre vie toute entière ?
Frères et soeurs, que le Saint-Esprit nous éclaire toujours plus, afin que nous puissions, tel un habile architecte, ou un sage administrateur, maîtriser notre art : annoncer l'évangile et gagner des âmes ! Que nous puissions aussi prier avec ferveur, puissance, zèle et persévérance, temps indispensables à notre sainte oeuvre ! Courage à vous, vous pouvez gagner des âmes !