3 façons d'aborder un repas. Comment priez-vous avant de manger ?

Un texte de Jérémy Sourdril

C'est dans un temps particulier de jeûne que j'ai écrit cet enseignement, réalisant l'extrême bonté de Dieu et l'amour merveilleux de celui qui nous aime et qui pourvoit pour nous.

31 Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, soit que vous fassiez quelque autre chose, faites tout pour la gloire de Dieu.

Nous ne réalisons souvent pas tous les bienfaits que Dieu dispose devant nous chaque jour. Nous devenons familiers avec les bénédictions de Dieu. Nous oublions la grâce de pouvoir respirer aisément. Le cadeau de l'oxygène. Nous oublions, en nous réveillant, la grâce que Dieu nous a faite de pouvoir ouvrir les yeux et découvrir des couleurs, des dimensions, le ciel, le soleil, les nuages, des profondeurs, des hauteurs... Nous oublions, une fois levés, la grâce de pouvoir sortir de notre lit avec aisance. Nous oublions, la grâce de pouvoir sentir, de pouvoir entendre, de pouvoir goûter. Nous oublions le puissant cadeau divin de pouvoir parler avec Dieu dans une relation d'amour, ouverte en Christ.

Imaginez-vous manquant de 95% d'oxygène, et même de 25%. Ce serait si terrible. Avez-vous déjà manqué d'air, pour vous retrouver ensuite dans une grande faculté de pouvoir respirer un air frais de printemps. Quel plaisir vous avez dû ressentir ! Imaginez-vous aveugle, dans de continuelles ténèbres. Vous ne pouvez plus voir vos amis, vos enfants, la couleur de votre eau, la beauté de la création. Vous seriez prêt à payer des millions pour pouvoir voir à nouveau. Imaginez-vous paralysé, cloué au lit, incapable de bouger ne serait-ce qu'un cil. Cet état catastrophique serait intolérable, et le simple fait de pouvoir bouger votre tête serait déjà un cadeau grandiose. Imaginez-vous sans odorat, sans sensation, sans pouvoir sentir ni la chaleur, ni la douceur, sans papilles gustatives, sourd, et muet. Quelle tristesse ce serait.

Imaginez-vous, et rappelez-vous lorsque vous étiez perdu et loin de Christ. Vous n'aviez pas la paix intérieure, vous aviez pour père le diable, vous étiez par nature rebelle à Dieu et poussé vers le mal chaque jour. Oh quel lamentable état ! Puis Christ vous a donné une vie nouvelle. Quelle gloire, wouaw ! Cela peut nous faire pousser un cri de joie et de reconnaissance !

Devant un repas, il y a plusieurs réactions :

1 - Ceux qui ne prient pas

Ne soyons pas de ceux qui ont oublié la grâce de pouvoir manger et qui font preuve d'une ingratitude aigüe envers Dieu, ne reconnaissant pas que Dieu "nous donne tout avec abondance pour que nous en jouissions" (1 Tm 6:17). Ils ont oublié que c'est Dieu qui "fournit de la semence au semeur, et du pain pour sa nourriture" (2 Cr 9:10). Oui, tout nous vient de Dieu. Les céréales ne viennent pas du cultivateur qui a durement travaillé, mais de celui qui a créé, et le cultivateur, et le champ, et la semence. 

Nous allons acheter notre nourriture, nous la cuisinons, et nous la mangeons, comme si nous méritions cette nourriture, comme si, parce que nous avons de l'argent, nous possédons un droit légitime de manger cette nourriture. Mais en fait, cette nourriture appartient à Dieu, qui nous donne toutes choses pour notre plaisir. N'oublions pas d'où nous vient la nourriture, oh non, je vous en prie, n'oubliez pas que "toute grâce excellente et tout don parfait descendent d'en haut, du Père des lumières" (Jq 1:17).

2 - Ceux qui prient car ils "doivent" prier

Ne soyons pas de ceux qui disent toujours aux autres de prier, parce qu'ils ne savent pas trop quoi dire et qu'il s'agit pour eux d'une corvée religieuse.

Pouvez-vous contempler un instant ce qui se trouve dans votre assiette ? Appréciez la richesse de votre pièce de boeuf braisée à la cheminée et déposée sur une marmelade d'oignons caramélisés, accompagnée d'une poêlée de champignons et d'un jus infusé au romarin. Observez le jus délicieux qui s'échappe de votre tomate provencale passée au four, arrosée d'une délectable sauce. Considérez le pain frais, croquant et moelleux à la fois, son odeur qui éveille en vous les souvenirs de votre enfance ou de votre boulangerie préférée, et le beurre fondant qui le couvre, telle la blanche robe sur le corps d'une mariée. Remarquez l'importante quantité de grains de riz, qui se collent les uns aux autres, salés, poivrés, et d'une cuisson parfaite. Contemplez le soufflé mi-cuit au chocolat : son tour croustillant, son centre coulant et tiède, accompagné d'une glace à la vanille...

Vous pouvez simplement apprécier ce qui se trouve dans votre assiette et ce que Dieu vous a donné en ce repas. C'est son amour qui vous l'a donné. Vous ne "devez pas prier", non. Ne priez par "parce qu'il faut prier", mais considérez avant tout l'immense bénédiction que vous avez en ce jour. Raélisez-vous qu'à l'instant où votre fourchette se glissera dans votre bouche, déversant sur votre langue des produits plein de saveur, et que vos papilles gustatives vous apporteront un sentiment de plaisir, des centaines de millions d'hommes et de femmes n'auront pas cette grâce. Vous avez vraiment de quoi être reconnaissant à Dieu, qui nous donne tout pour notre plaisir dans son amour.

3 - Ceux qui expriment une véritable reconnaissance

Soyons de ceux qui, réalisant le bonheur que Dieu leur accorde, leur coeur s'en trouve rayonnant de joie. Leurs yeux parcourent les aliments déposés sur la table, et leurs mots leur semblent bien faibles, comparés au privilège que Dieu leur fait. Ils s'exclament en louanges et en actions de grâces, démontrant ainsi leur reconnaissance à Dieu, et témoignant ainsi de leur amour pour Dieu devant les croyants et incroyants.

Un jour, nous mangions avec un frère et il pria pour le repas. Sa simple prière me marqua pour toujours, car j'avais souvent, trop souvent, prié religieusement. Il remercia simplement le Seigneur pour la diversité et la richesse des aliments qu'il nous avait donnés. 

Dernièrement, je me trouvais dans un temps de jeûne de plusieurs jours, et nous avions un repas d'église. Il y avait sur les tables bien plus de nourriture que ce dont l'église avait besoin, car les frères et soeurs avaient apporté plus pour bénir d'autres personnes. En passant devant ces tables, je ne convoitais pas tous ces aliments qui paraissaient pour un grand nombre succulents (surtout le ventre vide ! La Bible dit que celui qui a faim trouve doux tout même ce qui est amer - proverbes 27:7), mais j'avais en moi une grande envie de remercier le Seigneur pour sa bonté et son amour renouvelé chaque jour pour nous.

Oui, le Seigneur est digne de louanges, de nous donner chaque jour la nourriture dont nous avons besoin, et plus encore. Oui, le royaume de Dieu, ce n'est pas cette nourriture qui vaut moins que la vie, mais cette nourriture nous amène à glorifier le grand roi du royaume, et celui qui avait pensé à tous ces aliments pour bénir ses enfants biens-aimés.

17 Et, ayant pris une coupe et rendu grâces, il dit : Prenez cette coupe, et distribuez-la entre vous;

Combien de fois avons-nous été ingrats envers Dieu pour le lait et le miel qui a coulé ? Combien de fois avons-nous oublié notre Dieu, notre Père, celui qui nous a tout donné ? Combien de fois avons-nous injustement oublié que toute grâce nous venait de lui ? Que plus jamais un repas nous rencontre sans louange ! Que plus jamais notre bouche ne puisse avaler un repas sans louer le Dieu qui nous a permis de l'obtenir dans notre assiette !

Dans le même thème, un texte que j'ai écrit il y a plusieurs années : La prière pour le repas.

Photo de Jérémy Sourdril
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