Quand nous sommes tombés...
Le chrétien né de nouveau est qualifié pour la vie éternelle et supposé être un saint et un juste qui hérite du royaume de Dieu. Être saint, ne pas commettre de péché, marcher dans l'obéissance à la parole de Dieu est donc un objectif et un défi légitime pour tout chrétien.
Nombreux sommes-nous donc à en devenir légalistes. Nous croyons alors et enseignons que le chrétien ne doit plus et ne peut plus pécher. Nous prétendons qu'il doit être sans péché pour pouvoir jouir des bénédictions de Dieu. Nous croyons que Dieu nous bénira plus si nous obéissons plus et que si nous n'obéissons pas, il ne nous bénira pas.
Autrement dit, après avoir été merveilleusement et gratuitement sauvés par sa seule grâce au moyen de la foi que nous avions en son œuvre à la croix, nous essayons maintenant de progresser dans son royaume par nos œuvres d'obéissance. Nous avons bel et bien tort.
Nous jugeons donc les autres et en conséquence, nous nous sentons nous-même jugé et condamné.
Chaque fois que nous tombons dans le péché, cela développe en nous un sentiment de culpabilité qui n'est en rien la volonté de Dieu. Nous nous retrouvons à fuir comme Adam et Ève la présence et l'intimité de Dieu.
Cela dépend-t-il du type de péché ? N'y a t-il pas de très graves péchés pour lesquels nous ne saurions nous en tirer à si bon compte ? Dieu affirme que NON et ne fait aucune classification ou hiérarchie des péchés.
Une désobéissance à la parole de Dieu est un péché.
Pour Dieu, nous avons tous péché et sommes privés de sa gloire. Celui qui pense ou prétend être moins coupable que les autres est un menteur, puisque selon Dieu, celui qui a enfreint un seul commandement a enfreint toute la loi. Nul part dans la Bible, Dieu ne fait de hiérarchie dans la gravité des péchés.
Dieu n'est pas venu pour briser le roseau courbé, ni éteindre la flamme qui vacille. Il déteste le péché qui nous détruit et nous empêche de jouir de lui. Par contre, il aime le pécheur au point de se sacrifier à la croix pour lui.
Alors que nous étions encore pécheur et totalement ennemis de Dieu, il a donné son fils unique à la croix pour nous sauver, en payant de son obéissance et de son sang le seul prix acceptable pour la justice de Dieu.
Jésus-Christ est ainsi devenu la seule justice de Dieu pour nous, le seul chemin et le seul nom qui nous soit donné pour nous approcher du trône de Dieu.
Quand Adam et Ève ont péché, Dieu les a recherchés et leur a donné des vêtements meilleurs que ceux qu'ils s'étaient eux-mêmes fabriqués. Quand Caïn a tué Abel, il en fût de même. Dieu a même mis sur lui un signe pour le protéger. Dieu est donc miséricordieux et lent à la colère. Il est comme chaque parent. Le vrai et bon parent ne punit par son enfant désobéissant pour le plaisir. Son naturel est toujours de le laisser faire.
Mais il se rend vite compte qu'à toujours le laisser faire, l'enfant considère le péché comme normal et s'y engouffre de plus en plus, mettant en péril sa vie.
La loi n'est en effet pas un fardeau, mais un cadeau de Dieu, une lampe à nos pieds pour nous aider à savoir où mettre les pieds pour régner efficacement dans le royaume de Dieu.
Chaque ordonnance de Dieu nous indique le chemin des bénédictions et chaque interdit de Dieu nous prévient des pièges de satan. Désobéir à Dieu, faire le contraire de sa parole, c'est donc fuir les bénédictions et courir vers les malédictions. Qui en est le perdant ?
C'est donc pour nous protéger de la destruction et de la mort inhérente au péché, que Dieu a finalement donné par Moïse la loi, comme un pédagogue censé nous garder du mal en attendant la grâce en Jésus-Christ. Dieu a ainsi voulu, comme tout bon père avec son jeune enfant, nous dissuader d'aller au péché.
Mais comme tout père, dès que vient la grâce en Jésus et que nous sommes assez matures pour marcher par l'esprit de vie, Dieu nous passe de la dispensation de la loi à celle de la grâce. La loi en effet, avec ses condamnations nous fait fuir le péché mais ne nous fait pas changer de nature, pour devenir saints. Seuls l'amour de Dieu, répandu dans nos cœurs, peut nous rendre saints en nous mettant en communion avec Dieu.
Dieu ne veut pas pour autant que nous lui désobéissions ; mais parce que l'amour parfait bannit la crainte, Dieu ne veut plus que nous lui obéissions par crainte du châtiment. Il veut que nous nous sachions sauvés par sa grâce, que nous péchions ou non, pour peu que nous l'acceptions par la foi. Il sait que nous sommes tous pécheurs et que si notre obéissance devait conditionner notre salut et nos bénédictions, aucun de nous ne serait béni. Dieu ne nous bénit donc pas selon nos obéissances, pas plus qu'il ne nous sauve pour notre sainteté. Il fait tout cela au nom de Jésus-Christ et en raison de sa seule justice.
Douter de cela, c'est rendre vaine la mort de Christ pour nous justifier.
Plutôt que d'essayer de nous sauver par notre obéissance, nous devrions donc, comme lors de notre nouvelle naissance, nous en remettre à la seule justice de Jésus-Christ qui nous est obtenue par la grâce de l'œuvre achevée de la croix.
Croire en elle du cœur nous rend juste pour Dieu. Le confesser et le témoigner nous sauve totalement au quotidien. Obéir à Dieu ne détermine donc plus notre droit aux bénédictions, la justice de Christ seul nous les acquiert. Mais obéir à Dieu devient la conséquence heureuse, de notre acceptation de la grâce de Dieu et de notre désir de marcher selon ses voies pour résister au diable, limiter ses accès à notre vie et mieux jouir de Dieu. En effet, s'il est vrai que Dieu nous a déjà béni de toutes les bénédictions dans les lieux célestes, il n'en demeure pas moins que nous devons nous en saisir en marchant par la foi. La marche par la foi n'est pas compatible avec la désobéissance. Pour ne pas gaspiller la grâce de Dieu et pour en jouir pleinement et rapidement, nous devons donc choisir de marcher dans l'obéissance.
En cas de chute, le Saint-Esprit nous convaincra de péché. Il nous donnera promptement la conviction intérieure que nous sommes sortis des sentiers de Dieu et nous invitera à y revenir. Nous devrons alors promptement nous repentir.
La vraie repentance ne consiste pas à réciter des actes de contritions ou d'autres prières du même genre. Elle consiste à comprendre qu'on a désobéi, à s'en repentir et à prendre toutes les dispositions pour que cela ne se reproduise plus. La prière étant la première de ces dispositions, nous devons demander à Dieu de nous donner de vouloir et de pouvoir lui obéir.
Nous n'y arriverons pas en étant égocentrique et en nous focalisant sur nous-même et sur le vieil homme en nous. Seul le Saint-Esprit peut détrôner en nous le vieil homme et prendre la direction de notre vie, si nous l'y invitons et le laissons faire. Plus nous nous concentrons sur nos faiblesses, plus elles grandissent et nous dominent. Nous nous sentirons alors de plus en plus coupable et auront tendance à fuir Dieu, nous exposant dangereusement au diable, l'accusateur de nos frères qui a déjà été précipité.
C'est donc sur Christ que nous devons avoir le regard fixé, pour être transformé en la même image que lui, de gloire en gloire.
L'accusation vient de Satan, qui a déjà été vaincu
Acceptons donc humblement de laisser Christ prendre le contrôle de notre vie pour nous justifier, nous conduire et nous donner la vie. Marchons humblement à sa suite et obéissons-lui par amour pour lui et notre prochain. Si nous tombons ou lorsque nos frères et sœurs tombent, ne soyons pas trop durs.
Prions pour eux, aimons-les, tendons leur la main et invitons-les à se repentir et à revenir promptement au pied du trône de la grâce, pour y jouir de notre merveilleux père.
Dieu ne veut pas la mort du pécheur. Ne soyons pas plus royaliste que lui…