Les Femmes leaders dans la Bible (1)
Rahab, la prostituée
Après la mort de Moïse, Josué conduisit les Israélites dans le pays de Canaan, où Dieu leur accorda des victoires militaires extraordinaires. Une femme joua un rôle remarquable dans la prise de la ville. Josué envoya deux hommes dans Jéricho pour espionner le pays, et ils logèrent « dans la maison d'une prostituée, qui se nommait Rahab » (Josué 2 : 1). Lorsque le roi voulut arrêter les espions, Rahab les cacha et dorlota les représentants du roi.
Ensuite, Rahab révéla aux espions sa foi dans le Dieu d'Israël lorsqu'elle affirma: « L'Eternel, je le sais, vous a donné ce pays... C'est l'Éternel, votre Dieu, qui est Dieu en haut dans les cieux et en bas sur la terre » (Josué 2 : 9, 11). Elle demanda aux Israélites de l'épargner, elle, ses parents, ses frères et soeurs, et leurs familles ; Sa demande fut acceptée par les espions. Puis, elle les aida à s'enfuir et leur suggéra une stratégie pour éviter les soldats Canaanites. Plus tard, Josué recommanda à ses hommes de l'épargner avec sa famille lorsque la ville fut détruite (Josué 6 : 17, 25).
Dieu changea la moralité de Rahab. Malgré ses multiples prostitutions, elle devint un modèle de la foi, puisqu'elle reconnut le pouvoir de Dieu.
Les Ecritures louent sa foi audacieuse et sa volonté d'agir selon cette parole :
Elle épousa ensuite Salmon et devint l'ancêtre de Jésus–Christ homme (Matthieu 1 : 5).
C'est ainsi que Rahab, une femme prostituée, eut en main les clés de la prise de Jéricho et assura la chute de la forteresse tout en démontrant sa foi en cachant les espions juifs, risquant ainsi sa vie. A cause de ses oeuvres, son nom fut inscrit sur la liste des héros de la foi.
Déborah
Après la mort de Josué, Israël fut plongé dans les ténèbres de l'apostasie (Juges 2). Dieu suscita divers juges pour gouverner le pays. Il y eut aussi une femme qui fut juge en son époque :
Déborah, femme de Lappidoth : rendit la justice, arbitra entre les clans, transmit l'ordre de YHWH, et se conduisit ensuite en parfaite femme–de–guerre. Elle était « juge » pendant 40 ans en Israël, c'est–à–dire chef politique et prophétesse. Elle exerça une double autorité par sa parole et par sa fonction. Elle dirigeait déjà Israël, avant de mener ses troupes à la victoire éclatante et avant que Barak refusa d'en assumer la direction. Elle délivra Israël des puissants chars de Jabin roi de Canaan, et qui, avec l'aide d'une autre femme, Jaël, les détruisit totalement ainsi que son général en chef, le dénommé Sisera.
En tant que prophétesse, elle avait un rôle religieux, et en tant que juge elle exerçait un rôle civil dans un lieu public.
Même dans une société aussi patriarcale que la communauté hébraïque, le peuple la consultait dans le but de recevoir la direction et la sagesse. Il n'y avait donc aucun déshonneur pour Israël à être conduit par une femme. Elle devint certainement juge à cause de son rôle de prophétesse dans la nation (la plupart d'autres juges s'élevèrent à un rôle aussi éminent à cause de leurs victoires militaires).
En tant que prophétesse, elle alla jusqu'à donner des ordres de la part de Dieu à Barak : « Elle envoya appeler Barak...et elle lui dit: N'est–ce pas l'ordre qu'a donné l'Eternel, le Dieu d'Israël? Va, dirige–toi sur le mont Thabor, et prends avec toi dix mille hommes ».
Barak refusa de partir, à moins que Déborah ne l'accompagnât, et elle accepta, mais en faisant remarquer que l'honneur de la victoire reviendrait alors à une femme (Juges 4 : 9).
Sisera, le général Canaanite, assembla son armée pour attaquer. Déborah ordonna à Barak :
Elle fut la seule femme dans les Ecritures à avoir été un leader politique. Chef de la nation, elle ne chercha aucune gloire personnelle. Devant une victoire décisive et assurée, elle préféra s'effacer et appeler un homme (Barak) pour prendre le commandement des forces armées. Déborah et Barak entonnèrent alors des louanges à Dieu, un cantique qui fut en partie composé par Déborah (Juges 5 : 7). C'est un autre rôle spirituel qu'elle assuma : la louange publique à l'Eternel, le Dieu d'Israël.
Lorsque Dieu parla à Déborah, elle s'exprima avec la plus haute autorité possible. Bien que Dieu aurait pu diriger Israël à travers un homme (comme Il le faisait habituellement), dans ce cas précis, Il choisit de donner l'autorité à une femme, même si Barak avait l'étoffe d'un chef au point de pouvoir lever une armée de 10.000 hommes.
De ce fait, Déborah préfigurait un exemple qui permettrait aux femmes d'exercer l'autorité de Christ, voire une autorité spirituelle dans certaines situations.
Ruth, la moabite
Une femme moabite, du temps des Juges, qui avait épousé l'Israélite Machlon venu en Moab avec son père Elimélek, sa mère Noémi et son frère Kiljon. Après la mort du père et des deux frères, sans enfants, Naomi décida de retourner à Bethlehem en Israël, où le parent mâle le plus proche avait le droit de rachat, et Ruth l'accompagna. En tant que veuve sans héritier mâle, Naomi possédait des droits sur le champ d'Elimélek, et elle pouvait le transmettre à son parent mâle le plus proche. Cependant, il aurait aussi l'obligation d'épouser Ruth afin de donner un fils à la famille d'Elimélek, et le champ reviendrait finalement à ce fils (Ruth 4 :5).
Le parent le plus proche ne voulut pas assumer cette part de son devoir, alors Boaz (fils de Rahab et descendant de Tamar) acheta non seulement le champ, mais « acquis pour femme Ruth...pour relever le nom du défunt dans son héritage » Ruth 4 : 10. Ainsi son fils, Obed, devint l'héritier légal des terres d'Elimélek et le grand–père du roi David.
Tout le monde dans cette histoire se comporta honorablement. Naomi, fidèle à sa famille par alliance et Ruth, fréquemment citée pour sa loyauté envers Naomi et son Dieu (Ruth 1 : 16–17).
Anne, la mère de Samuel
Le livre de Samuel explique comment Israël se vit donner son premier roi. L'histoire commence avec Anne, femme d'Elkana que Dieu avait rendu stérile. Elle voulait désespérément un fils :
Eli, le souverain sacrificateur de l'époque, l'accusa d'ivresse, mais elle exprima son désir ardent en face de Penina, sa rivale, qui mortifiait son âme. Dieu la bénit et elle enfanta un fils nommé Samuel qui devint un grand juge et prophète en Israël (1Samuel 1 : 20).
Anne devint un exemple de femme de foi, de prière et de persévérance. Elle fit un voeu et l'accomplit, et sa ferveur provoqua un tournant dans l'histoire d'Israël. Après que Samuel fut sevré, elle l'amena au tabernacle, le donna à Eli, et offrit des sacrifices et des offrandes. Elle pria de nouveau, louant Dieu avec un psaume qui devint une partie de la Bible, et qui fit partie d'un cantique en Israël :
Anne avait une relation personnelle, intime et intense avec Dieu. Cependant, elle n'exerça aucun rôle de leader en Israël.
La veuve de Sarepta
La veuve de Sarepta était une femme exemplaire de la région de Sidon. Elle nourrit le prophète Elie par l'ordre de Dieu pendant qu'il y avait la famine, et obtint plus tard la résurrection de son fils (1Rois 17 :8–24). De façon similaire, la femme riche de Sunem fournit à Elisée le gîte et le couvert, et obtint aussi que son fils revînt à la vie (2 Rois 4).
Extrait du livre "Femme, Dieu t'appelle (Tome 1)" de Douglas Kiongeka.