Plongez-vous tête la première
Nous devons être moins concernés par la façon dont nous nous voyons nous-mêmes pour être plus attentifs à la façon dont Dieu nous regarde.
Récemment, j'ai été fortement impressionné par ces paroles du Seigneur :
"Car mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos voies ne sont pas mes voies, dit l'Eternel. Autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant mes voies sont élevées au-dessus de vos voies, et mes pensées au-dessus de vos pensées".
Alors que je méditais sur la vaste séparation qui existe entre les voies et pensées de Dieu et les nôtres, le récit de Gédéon et de son armée s'est fortement imposé à mon esprit :
Juges 6 :
"En ce temps-là, Israël était tombé dans le péché et l'idolâtrie; en conséquence, le jugement de Dieu permettait que de vastes hordes de Madianites envahissent leur pays chaque année pour y dérober leur moisson."
"Un jour, tandis que Gédéon en cachette et à la hâte battait du froment au pressoir, l'Ange de l'Eternel lui apparut et lui dit: "L'Eternel est avec toi, vaillant héros!"
Il est évident que Dieu voyait Gédéon tout à fait différemment de la façon dont il se voyait lui-même. Gédéon se considérait comme étant jeune, faible et impuissant; l'Eternel le salua en tant que "vaillant héros" ou "fort et vaillant homme".
Nous devons être moins concernés par la façon dont nous nous voyons nous-mêmes pour être plus attentifs à la façon dont Dieu nous regarde. En Christ, chacun d'entre nous est un nouvel homme, créé selon Dieu, en justice et sainteté de la vérité. Le fait de nous voir en tant que tel affectera inévitablement la manière dont nous vivons.
Le Seigneur a ensuite donné pour mission à Gédéon de conduire Israël à la bataille contre les Madianites. C'est alors que Gédéon a rassemblé une armée près de la source de Harod, tandis que ceux de Madian campaient au Nord.
Combien y avait-il d'hommes de chaque côté?
- L'armée de Gédéon: 32 000
- Celle de Madian: 135 000
Ainsi, Gédéon et ses 32000 hommes firent face à 135 000 Madianites, ces derniers étant donc quatre fois plus nombreux que les Israélites.
Imaginez la réaction de Gédéon quand le Seigneur lui a dit: "Le peuple qui est avec toi est trop nombreux".
Le Seigneur donna l'ordre à Gédéon de renvoyer tous ceux qui dans son armée avaient des craintes et avaient peur. Le résultat fut que 22 000 hommes s'en allèrent, et que Gédéon resta avec 10 000 d'entre eux. Cette fois, il y avait plus de 13 hommes contre chaque Israélite.
Mais Dieu ne s'arrêta pas là! Au grand étonnement de Gédéon, il dit: "Le peuple qui est avec toi est encore trop nombreux".
Il commanda alors à Gédéon d'amener ses hommes vers l'eau pour qu'il puisse les évaluer par la manière dont ils buvaient. Tous ceux qui se mirent à genoux pour boire furent éliminés. Seuls ceux qui lapèrent, comme lape un chien, passèrent le test .
Une qualité essentielle de notre caractère
Le test était basé sur une qualité particulière: la vigilance.
Imaginez ceux qui burent de façon normale; ils avaient déposé le bouclier qu'ils tenaient de la main gauche et la lance (ou épée) tenue de la main droite, pour se mettre à genoux et approcher leur visage de l'eau. Dans cette position, ils étaient complètement vulnérables à une attaque surprise; ils ne pouvaient ni voir un ennemi approcher ni être prêts à utiliser leurs armes. Profitant du temps nécessaire pour qu'ils s'arment à nouveau, l'ennemi aurait vite pris l'avantage.
Qu'en était-il de ceux qui avaient lapé comme un chien? Quand un chien boit, il n'enfonce pas son nez dans l'eau, mais il utilise sa langue pour l'amener à sa bouche, éclaboussant d'habitude autour de lui.
Comment pourrions-nous donc imaginer les hommes qui lapèrent? S'appuyant sur un genou seulement et tout en gardant le bouclier à leur bras droit, ils ont placé leur épée - ou lance - à côté d'eux, puis, avec la main, ils ont porté l'eau à leur bouche.
Dans cette position, ils sont restés en alerte, surveillant constamment pour ne pas être surpris par une attaque. Leurs boucliers étaient toujours en place, et en un instant ils pouvaient reprendre leur lance ou épée, prêts à l'utiliser. L'ennemi ne pouvait aucunement les prendre par surprise.
Seulement 300 des hommes de Gédéon passèrent ce second test; ils faisaient face à 135 000 Madianites. Cette fois cela faisait 450 contre 1!
Je suppose que certains des "éliminés" se sont dit: "Ouf, grâce à Dieu, je suis sorti d'affaire! Ce Gédéon doit être fou! Quelle différence cela peut-il faire qu'un homme boive d'une façon ou d'une autre? On verra bien ce qui se passe pour lui et les idiots qui sont restés avec lui!".
Bien sûr, la conclusion c'est que Gédéon et ses 300 hommes firent une percée dans les rangs des Madianites, les mettant dans une confusion totale.
Les proportions parlent: 300 hommes seulement remplirent les qualifications nécessaires pour opérer la percée initiale. Une fois celle-ci faite, des milliers d'Israélites ne demandaient qu'à poursuivre les Madianites en fuite.
Tout ce récit illustre clairement combien les voies de Dieu sont différentes des nôtres.
Laissé à lui-même, Gédéon aurait certainement dit: "Ceux qui sont avec moi ne sont pas assez nombreux, il me faut du renfort".
Mais le point de vue de Dieu était exactement le contraire: "Le peuple qui est avec toi est trop nombreux". A la fin, il ne restait plus à Gédéon qu'une centaine d'hommes parmi ceux qui s'étaient joints à lui au départ.
Pour Dieu, la question n'est pas "combien?" mais "quelle sorte de personnes?".
Une opinion personnelle : à la lumière de ce récit, nous avons tous besoin d'aboutir à une évaluation personnelle. Si aujourd'hui Dieu rassemblait une armée comme celle de Gédéon, ferais-je partie de ceux qui se qualifient?
Ou serais-je comme les 22 000 premiers qui ont laissé la peur les envahir? Ou encore comme les 10 000 qui ont suivi, se séparant de leurs armes pour se mettre la face dans l'eau?
Il est facile et même normal de plonger tête la première dans les activités de la vie quotidienne, d'être absorbé par toutes sortes de besoins d'ordre pratique auxquels nous sommes confrontés chaque jour; il est facile d'oublier que nous sommes en conflit spirituel avec les forces invisibles des ténèbres qui nous observent constamment pour prendre avantage et nous surprendre si nous ne sommes pas préparés.
Maintenir une constante vigilance dans chaque situation demande une discipline personnelle consciente; elle va bien au-delà de nos concepts normaux de conduite et de moralité. Pourtant, le Nouveau Testament nous avertit clairement:
Si nous ignorons cet avertissement, nous deviendrons vulnérables aux assauts subtils et imprévisibles de Satan.
Prenez par exemple la question des vacances. Ruth* et moi avons expérimenté que nous ne pouvions pas continuer notre ministère à moins de faire une pause de temps à autre pour prendre des vacances et passer du temps avec Dieu. Nous avons cependant appris une chose: Satan ne prend jamais de vacances. C'est quand nous ressentons le plus grand besoin de nous relaxer que Satan envoie une forme de pression tout à fait inattendue, et il se peut que nous soyons surpris sans nos armes à disposition immédiate.
Cela veut-il alors dire que nous ne pouvons plus prendre de vacances? Non! Mais cela implique qu'il ne faut pas plonger tête la première dans nos vacances et mettre de côté nos armes. L'expérience nous montre que nos vacances sont souvent le moment où nous devons exercer la plus grande vigilance.
Les vacances ne sont qu'un exemple parmi bien des domaines: les relations familiales, les activités du travail, les célébrations particulières, les possibilités de formation et d'études. Nous pouvons prendre part à toutes ces choses, mais nous ne devons plonger tête la première dans aucune d'elles.
Souvenez-vous, dans l'armée de Gédéon, moins d'un sur cent s'est qualifié. Les proportions seraient-elles différentes aujourd'hui?
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