La crainte du Seigneur
LA CRAINTE DU SEIGNEUR
PREMIÈRE PARTIE
CE QU'ELLE N'EST PAS
Le thème de ce recueil est la crainte du Seigneur, qui est un aspect décisif de notre relation avec Dieu en ce qu'il détermine le cours de notre vie; ce sujet est rarement abordé ou expliqué par le christianisme contemporain. D'ici la fin de cette brochure, je crois que vous aurez appris des vérités qui vous aideront pour le reste de votre vie.
Pour beaucoup peut-être, cela pourrait, de prime abord, ne pas avoir l'air très intéressant ni exaltant. Le mot "crainte" lui-même tend à produire une réaction négative. Mais, s'il vous plaît, ne laissez pas cela vous troubler. Je suis convaincu, tant par l'étude de l'Ecriture que par mon expérience personnelle, qu'il n'existe absolument rien d'autre, dans toute une vie de foi, qui ne soit accompagné de plus grandes ou de plus merveilleuses promesses de bénéfices et de bénédictions, que ce thème précis qu'est la crainte du Seigneur.
Qu'est-ce donc que cette crainte? Dans mon introduction, je veux aborder ce thème d'un point de vue négatif. Je vais d'abord expliquer ce que la crainte du Seigneur n'est pas. Je pourrai ainsi dissiper de fausses images ou impressions, ce qui rendra ensuite possible une représentation positive de ce que la crainte du Seigneur est en réalité.
Je vais vous parler de quatre choses que la crainte du Seigneur n'est pas, de quatre types de craintes qui ne sont pas celle du Seigneur. La première est celle que j'appelle "la crainte naturelle". C'est un genre de crainte qui nous est à tous parfaitement naturelle en tant qu'êtres humains, et qu'il est normal d'expérimenter dans certaines situations effrayantes. Laissez-moi vous en donner quelques exemples simples et concrets. Cela peut être quand nous nous trouvons à bord d'un wagon des montagnes russes et que, au sommet de la grande descente, les organisateurs s'arrangent pour que ces choses arrivent dans le noir. Je ne crois pas que beaucoup d'entre nous soient saisis d'un sentiment de crainte quand le train commence à descendre, alors que nous nous demandons si nous passerons le virage ou si nous nous arrêterons à temps. C'est un fait certain, et cela produit chez moi une réaction si forte que j'ai plus ou moins décidé qu'à présent je me tiendrai éloigné des montagnes russes.
Quoi qu'il en soit, voilà un exemple bien connu d'un style de crainte que j'appellerais "naturelle". Je ne crois pas que quiconque doit se sentir honteux d'expérimenter ce genre de peur; en fait, il serait presque contre nature de ne pas la ressentir. Je ne sais pas exactement pourquoi les gens prennent du plaisir à expérimenter la peur, et cela n'est pas vraiment mon affaire. Je ne suis, de toute façon, pas propriétaire de montagnes russes.
Le seconde exemple de crainte que je qualifierais de "naturelle" est la peur qu'éprouve le soldat en se rendant au combat. C'est quelque chose que j'ai personnellement expérimenté pendant la Seconde Guerre mondiale, en partant livrer bataille dans le désert d'Afrique du Nord, après le conflit initial d'el-Alamein; je me demandais ce qui nous attendait. Cela me coûterait-il la vie? Les obus tomberaient-ils tout près? Je ne pense pas que le plus brave des soldats n'expérimenterait pas une certaine mesure de peur dans une situation semblable. Cela n'est pas anormal. Il n'y a pas de raison d'en avoir honte; il s'agit d'une peur naturelle. Je dirais même que la peur naturelle est comme la douleur naturelle; elles sont conçues pour nous alerter et nous protéger. Elles existent pour notre bien.
Prenons l'exemple de l'un de mes petits-fils. Quand il était un petit garçon de huit ou neuf ans, il n'avait absolument aucune crainte du trafic. Il pouvait marcher jusqu'aux autoroutes, s'y promener comme s'il n'y avait aucune voiture qui y passait. Cela a bien failli lui coûter la vie plus d'une fois, et a causé à sa mère des heures d'inquiétude. Il était d'une manière ou d'une autre dépourvu de cette crainte naturelle particulière, celle des objets se déplaçant à grande vitesse autour de lui. C'est le type de crainte qui nous est donné pour nous protéger.
La deuxième crainte qui n'est pas celle du Seigneur est celle que je nomme "la crainte démoniaque". L'Ecriture en a pas mal à dire à ce propos. J'en citerai simplement un passage que nous lisons dans:
Paul déclare que nous n'avons pas à subir l'oppression ou la domination d'un esprit de peur. Cela indique qu'il existe une telle chose, un esprit démoniaque, un démon de peur. Je proposerai trois particularités de la peur démoniaque, qui la distinguent de la crainte du Seigneur (dont nous parlerons dans le reste de cette brochure).
Trois signes distinctifs de la peur démoniaque sont qu'elle provient de Satan et non de Dieu – puisque c'est la crainte du Seigneur qui vient de Dieu –, que la peur démoniaque tend à nous empêcher d'obéir à Dieu – Satan nous injecte ce type de peur pour nous retenir et nous empêcher de faire ce que Dieu veut que nous fassions; en cela également, c'est le contraire de ce que produit la crainte du Seigneur qui nous motive et nous pousse à obéir à Dieu et à faire ce qu'il veut –, et que la peur démoniaque tourmente. Ailleurs dans l'Ecriture, il est dit:
"... la crainte a ses tourments."
Il ne s'agit pas de toutes les craintes, mais uniquement de la crainte démoniaque. C'est un signe certain de peur démoniaque si elle vous tourmente.
Il existe beaucoup d'exemples; ce que nous appelons "claustrophobie" en est souvent un d'une peur démoniaque. Ma première épouse a eu peur d'utiliser les ascenseurs, pendant de nombreuses années. Elle aurait préféré grimper à pied six étages plutôt que d'en emprunter un. Un jour, Dieu nous a montré que cela était démoniaque. Nous avons prié contre cette peur. Lydia en a été délivrée et, par la suite, elle a cessé d'avoir des problèmes avec les ascenseurs. Voilà donc un exemple de peur démoniaque. Ce n'est pas le thème que je veux développer ici, mais je tiens simplement à préparer le chemin, en clarifiant que la crainte du Seigneur n'est pas comme la peur démoniaque.
Le troisième type de crainte que je mentionnerai, qui n'est pas non plus la crainte du Seigneur, est celle que j'appelle la "crainte religieuse" enseignée par l'homme. Par le prophète Esaïe, Dieu parle des Israélites, et dit que l'un de leurs problèmes est qu'ils possèdent ce type de crainte religieuse enseignée par l'homme – il parlait, bien sûr, du peuple juif du temps d'Esaïe. C'est ce qui est déclaré dans:
Vous constatez donc que cette "crainte religieuse" existe bel et bien, et que ce n'est pas une crainte qui vient réellement de Dieu; c'en est une qui est inculquée par les hommes. C'est ce que je nomme aussi "la crainte religieuse", ou même la "crainte superstitieuse". Aujourd'hui, je pense qu'il y a, dans le monde, des millions de gens qui sont d'une quelconque façon affectés par cette crainte religieuse, qui les empêche de faire certaines choses, qui leur fait se conduire de façon religieuse, et qui n'est pas une crainte venant de Dieu. Je ferai ressortir trois aspects de la crainte religieuse, qui la distinguent de la crainte qui nous intéresse, celle venant du Seigneur, et qui sont qu'elle est enseignée par les hommes, non par Dieu – Dieu n'en accepte pas la responsabilité –, qu'elle est superficielle – elle affecte le comportement extérieur, pas le coeur; le Seigneur dit de ces gens: "Ils m'honorent de leurs lèvres, mais ils ont éloigné leur coeur de moi..." –, qu'elle ne produit pas le type d'obéissance que Dieu désire, mais au contraire elle produit une attitude d'esclave; non la libre obéissance de fils et de filles, ce qui est ce que Dieu désire. Telles sont les trois particularités de la crainte religieuse qui, je le répète, est enseignée par les hommes, non par Dieu. Elle est superficielle, affectant l'attitude extérieure de l'homme, mais pas son coeur, et elle ne produit pas le type d'obéissance que Dieu désire.
Le quatrième type de crainte, qui n'est pas non plus la crainte du Seigneur, est celle de l'homme.
Nous constatons que la crainte de l'homme est différente de la confiance dans le Seigneur; en fait, elle en est bien distincte. Celle-ci nous tend un piège, elle nous fait trébucher, nous empêche de marcher dans le chemin de la droiture. Laissez-moi vous donner trois particularités de la crainte de l'homme qui la distinguent de la crainte du Seigneur. Premièrement, elle rend l'homme plus important que Dieu. Ceux qui ont cette crainte de l'homme sont plus concernés par ce que les hommes pensent que par ce que Dieu pense. L'opinion de Dieu n'est pas aussi importante pour eux que celle de leurs congénères.
Deuxièmement, elle nous retient d'obéir à Dieu. Si elle nous piège lorsque nous voulons marcher dans le chemin de l'obéissance et de la droiture, elle est un piège. Troisièmement, elle est l'opposé de la confiance en Dieu.
Elles sont donc opposées; elles ne sont pas du tout pareilles.
Regardons donc les points communs à ces trois derniers types de peur, qui sont la crainte démoniaque, la crainte religieuse et la crainte de l'homme. D'abord, elles tendent à nous empêcher d'obéir à Dieu, puis elles ne produisent pas la paix dans nos coeurs. Au contraire, comme je vous le montrerai dans les chapitres suivants, deux particularités définissent la crainte du Seigneur, celle de motiver notre obéissance à Dieu et celle de produire la paix.
Je vais maintenant aborder ce thème d'un point de vue positif, et vous expliquer ce qu'est la crainte du Seigneur...
www.derekprince.fr