Esther, portrait d'une reine

Un texte de Derek Prince

DEUXIÈME PARTIE

La reine relève le défi

Je vous ai fait remarquer que la manière dont j'ai interprété le livre d'Esther est une interprétation subjective et tout à fait personnelle. Personne n'est obligé de le concevoir de la même manière. Ce qui m'a toujours frappé depuis la première fois que j'ai lu ce livre, c'est que j'y ai vu le thème du choix d'une reine. Le récit débute avec le rejet de la reine Vasthi, qui avait organisé son propre festin, entre femmes. Quand le roi lui a ordonné de comparaître, l'obéissance et le respect n'avaient pas la place principale dans son coeur. Elle était plus préoccupée par son propre programme, par ses propres activités. En conséquence, elle a été rejetée; elle a perdu sa couronne et sa position de reine.

Dans la première partie de cette étude, j'ai souligné le fait que je crois que cette reine est une image frappante d'une majorité des églises aujourd'hui. C'est une église Vasthi, une église préoccupée par son propre programme, par ses propres affaires, même si cela a lieu dans le palais du roi. Ce n'est pas le programme du roi, mais celui de quelqu'un d'autre. Cela reflète au fond un ressentiment à l'égard de l'autorité, en particulier de l'autorité masculine. Je pense que cela est tellement évident qu'il n'est pas nécessaire d'insister là-dessus, si vous êtes un tantinet au courant de ce qui se passe dans les églises, toutes dénominations confondues, et je ne pense pas qu'il y ait d'exception. Je crois que toutes les principales dénominations sont touchées par ce phénomène. En ce qui me concerne, je ne vois pas qu'il y ait des dénominations suivant le chemin de Dieu, et d'autres non. Ce que je constate, c'est que certains, dans toutes sortes d'églises, se tournent vers Dieu, et d'autres, comme Vasthi, rejettent l'ordre du roi et subissent alors eux-mêmes un rejet.

Nous avons vu ensuite de quelle manière Esther a été élevée à la place de seconde reine. Je pense que le trait de caractère qui l'a conduite à cette position était sa sensibilité envers Hégaï, l'eunuque, que nous avons vu comme une image du Saint-Esprit, et dont la tâche était de préparer la reine pour le roi.
Nous remarquons, au travers d'Esther, le bénéfice de l'éducation parentale. Bien qu'orpheline, Mardochée, son oncle, l'a prise chez lui et l'a élevée. En lisant l'histoire, nous voyons que, même devenue reine, elle a continué de reconnaître l'autorité de Mardochée. Elle est, si vous voulez, à certains égards, une image du disciple. C'était une fille qui avait grandi en recevant une bonne éducation. Son caractère avait été bien formé et, lorsqu'elle a été sous la pression des circonstances, elle a supporté l'épreuve grâce à cette éducation qui l'avait préparée à cette position. Elle était un crédit pour Mardochée. Même quand sa vie ainsi que celle de tout son peuple ont dépendu d'elle, l'éducation qu'elle avait reçue et sa sensibilité au Saint-Esprit lui ont apporté la victoire. Elle a relevé le défi.

Au début d'Esther 3, il se passe quelque chose d'étrange. Le roi Assuérus a soudainement promu Haman, homme méchant, et lui a même conféré son autorité, pour qu'au moment opportun le roi ôte l'anneau de son doigt, et le place sur le doigt de Haman. L'anneau sigillaire était l'emblème de l'autorité. L'homme qui le portait pouvait sceller n'importe quelle lettre, n'importe quel ordre et, à partir de ce moment-là, le document devenait un ordre du roi. Mais Haman était un homme mauvais.

Dans 1 Samuel 15:3-9, vous verrez que, plus tôt dans l'histoire d'Israël, Dieu avait donné des ordres stricts à Saül, premier roi d'Israël, pour aller détruire un certain peuple, les Amalécites, parce qu'ils étaient les ennemis implacables d'Israël. Leur existence continue était une menace pour Israël. Dieu a donné l'ordre à Saül, par l'intermédiaire du prophète Samuel, de ne rien épargner. Mais Saül n'a pas complètement obéi et, en revenant, il a rapporté à Samuel qu'ils avaient épargné les meilleures brebis et le meilleur bétail, sous prétexte de vouloir les offrir en sacrifice au Seigneur. Ils avaient aussi épargné le roi, Agag. Il est précisé, dans le livre d'Esther, que Haman était un Agaguite. Apparemment, il était d'une manière ou d'une autre un descendant d'Agag. Cela représente toujours pour moi une leçon claire. La voici: si Dieu dit de détruire quelque chose, de vous en défaire, mais si vous ne le faites pas, cela vous détruira. Dieu ne dit jamais de détruire quelque chose par pur plaisir. Ses commandements et ses instructions sont, en fin de compte, toujours donnés dans notre intérêt.

Nous remarquons ici que ce descendant d'Agag a entrepris plus que personne encore pour détruire la totalité du peuple juif. Cela est pour moi une leçon très sérieuse. Peu importe ce dont Dieu nous demande de nous défaire, de nous débarrasser, ce qu'il nous demande de sortir de notre vie, ce à quoi il demande de mettre un terme; n'épargnez rien, car ce que vous laisserez vous détruira.
Nous avons maintenant ici ce que j'appellerai un problème spirituel. La théologie de certaines personnes ne laisse aucune place pour les difficultés; tout est résolu par de simples formules. Le seul problème est que de temps en temps les formules échouent, ne fonctionnent pas. Vous obtenez alors des personnes très frustrées. J'ai eu affaire avec plusieurs personnes semblables. "J'ai tout fait, je me suis confessé comme il faut, je l'ai répété quinze fois par jour, les personnes convenables ont prié pour moi, et je n'obtiens toujours pas de résultats. Quel est le problème?" Eh bien! Dieu ne s'attache pas à des formules. Vous ne pouvez pas le mettre dans une boîte avec vos formules. La vie spirituelle a ses problèmes; elle a des questions restées sans réponses. Il existe des agonies que nous ne pouvons expliquer.

Et c'est là que réside, je pense, l'un des principaux problèmes de fond: l'apparente alliance de Dieu avec le mal. Voici le roi mettant sa bague au doigt de l'homme qui veut détruire Israël. Je suppose que, pour ceux qui ont vécu autant que moi et même moins, cela ressemble fort à ce qu'a fait Adolf Hitler. Après tout, si vous croyez au Dieu tout-puissant, il vous faut croire en quelque sorte que Dieu a permis à Hitler de détruire six millions de Juifs. Ce n'est pas facile à comprendre, mais c'est un fait. Ne vous présentez pas avec une solution simple, ignorant les agonies. Je parlais à un peuple juif en Afrique du Sud, et un monsieur âgé assis au premier rang a levé la main à la fin et a dit: "Dieu veut-il que le peuple juif reste un peuple distinct et identifiable? Si c'est le cas, pourquoi l'holocauste?" Quand il a posé cette seconde question, un silence de mort s'est abattu sur les personnes présentes dans la salle. Vous pouviez deviner que cette question se trouvait au fond de chaque coeur: "Pourquoi l'holocauste?" Je ne pouvais lui donner une simple réponse. Je lui ai répondu du mieux que j'ai pu en me fondant sur les Ecritures, et je pense que, si ma réponse l'a un tant soit peu satisfait, ce n'est pas tant ma théologie que ma sincérité.

Il se passe des choses agonisantes dans la vie. En tant que chrétien, vous n'avez pas la garantie d'être épargné de toute agonie. Pourquoi cela a-t-il eu lieu? Eh bien! peut-être serai-je en mesure de vous donner une forme de réponse.

Mais regardons tout d'abord au fait que l'entière autorité de l'Empire perse était exercée par l'homme qui voulait détruire le peuple de Dieu, et ils étaient le peuple de Dieu. Lisons ce chapitre 3 d'Esther...


www.derekprince.fr
Photo de Derek Prince
Pasteur
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