Renoncer à mon droit de vengeance
Je pense qu'une des raisons pour lesquelles nous aimons tant les films de cow-boys, c'est qu'ils nous donnent une impression d'achèvement, en tout cas en ce qui concerne les films datant d'avant 1965. Le méchant a toujours ce qu'il mérite à la fin : il paye pour toutes les mauvaises choses qu'il a fait. Et tout rentre dans l'ordre.
Au lycée, notre glorieuse équipe de football américain a été écrasée une année 59 à 6 par les Murfreesboro Rattlers (Serpent à Sonnettes. Je te l'ai peut-être déjà dit, mais j'ai réellement été marqué par cette défaite. Mais l'année suivante, nous étions de retour et nous les battions 44 à 0. Tu peux le voir dans les annales de Nashville News. Notre slogan cette année-là a été : « on n'oublie pas ! »
Quelle sensation agréable que d'égaliser les choses de cette manière !
Sauf que, quand j'y réfléchis, ce n'est pas exactement ce que le Seigneur nous a enseigné. La vengeance ?
Au lieu de frapper en retour, Jésus a pardonné. Étienne a pardonné à ceux qui lui lançaient les pierres qui l'ont tué. Le pardon est un monde totalement différent.
Tu réponds : « Ouais, mais si nous faisons comme ça, le score ne sera jamais égalisé. Les méchants vont toujours gagner. »
Est-ce que Dieu laisse les choses passer ? Nous pardonnons et celui qui continue à blesser d'autres personnes s'en sort par une voie pavée de roses ?
Non ! Le Seigneur dit juste que la vengeance Lui revient. Il est le gardien du score en même temps que celui qui l'équilibre. Si tu réclames vengeance, tu t'autoproclames Dieu. Beaucoup de gens, qui ne penseraient jamais à voler les adorations qui reviennent à Dieu, volent constamment Son droit à exercer la vengeance.
Quand je me venge, c'est comme si je disais que je suis tellement malin que je comprends tout. Je vois les motivations les plus profondes du coeur de chacun. Je suis juste à 100 %, ce qui fait que je peux décider si cette autre personne a complètement tort et si j'ai le droit de réclamer vengeance.
Et, puisqu'on en parle, qu'en est-il des fois où j'ai causé du tort à Dieu et aux autres ? Car c'est arrivé.
La vérité, c'est que j'ai péché contre Dieu et que je mérite un châtiment éternel. Mais Jésus l'a pris sur Lui à ma place.
Si Dieu a fait ça pour moi alors que je retiens quelque chose contre ma femme, mes enfants, mon pasteur, mon ami, mon collègue, contre cet idiot qui a klaxonné au feu rouge, contre la personne qui m'a trahi ou qui a manipulé la situation pour arriver en tête, qui m'a menti, qui...(mets à cet endroit ta propre blessure, parce que nous en avons tous)... Et bien, qui pourrait dire que Dieu n'a pas le droit de se venger de moi ?
Encore et encore...
Et nous rejouons le film de ce jour précis encore et encore dans notre esprit, avec le désir de voir cette personne souffrir avant la fin de la journée.
A chaque fois que nous revoyons l'histoire, elle nous blesse à nouveau.
Jésus nous a pardonné de sorte que nous puissions venir au Père. Le pardon réinitialise notre coeur par une sorte de « réglage d'usine ». Mais il fait aussi bien d'avantage.
Quelqu'un qui ne pardonnerait pas serait comme quelqu'un qui serait pris dans l'engrenage d'une machine géante qui le ramène toujours au même point, sans qu'il puisse jamais s'échapper. Ce qui s'est produit l'écrase encore et encore, rejouant sans cesse le même scénario dans son esprit.
Jusqu'à ce qu'il pardonne. Alors il peut s'échapper.
Nous pouvons pardonner parce que nous avons goûté au merveilleux fruit du pardon dans notre propre vie quand, Christ a pardonné nos péchés. Les graines de ce fruit sont encore dans notre âme et elles viendront à la vie si nous le voulons. Nous aurons peut-être à pardonner chaque jour, et même plusieurs fois par jour, pendant une période, mais nous le devons. Autrement, le manque de pardon et le désir de vengeance nous dévorerons de l'intérieur.
Bon, l'autre type s'en sort sans une égratignure après ce qu'il a fait ?
Et bien, tu le laisses au Seigneur. La vengeance Lui appartient.
C'est assez étrange d'ailleurs. Quand le pardon prend profondément racine dans notre coeur, nous ne tirons aucune joie du désastre qui atteint la personne qui nous a blessés. Nous préférerions voir le Seigneur pardonner cette personne et changer sa vie. C'est tellement plus important que la douce vengeance de le voir tomber.