Petites Filles

Un texte de David Porter

 

Qu'en est-il des petites filles ? Elles savent s'y prendre pour obtenir ce qu'elle veulent, n'est-ce pas ?
Quand ma fille Christie avait cinq ans, elle aimait beaucoup monter à cheval. Seulement, par chez nous, le " cheval " avait deux jambes, et me ressemblait beaucoup (ma femme aurait dit que ce cheval se comportait plutôt comme une mule).

Un jour que j'étais à mon bureau à la maison, ma petite cavalière est entrée. " Papa ? " a-t-elle dit avec douceur. " Que veux-tu, mon bébé ? " "Papa, tu sais bien ce que je veux. " En effet, mais je n'avais aucune envie de me changer en cheval à ce moment-là. " Pas maintenant, ma chérie, je suis très occupé. " Vous pensez que cela l'a découragée ? " Oh, papa, s'il te plaît ! " " Pas maintenant, mon bébé, papa est très occupé. " (Ce qui voulait dire en d'autres termes : " Je ne veux pas le faire ! ")

Alors, elle pouvait entourer mon cou de ses petits bras et faire un gros câlin. " Papa, s'iiiiil te plaiiiiit ! " Les petites filles sont en cours de formation pour être un jour des épouses, et il est étonnant à quel point elles peuvent être persuasives. La version adulte est également persuasive (mais pas toujours avec autant de douceur !)

A présent, vous imaginez le tableau. Papa est à quatre pattes, donnant des ruades et hennissant comme un cheval stupide avec, accrochée sur son dos, une fillette de cinq ans en extase. Et pourquoi ? Parce que, lorsque cette petite enlace ses bras autour de votre cou en disant : " S'iiiiil te plaiiiiit ! ", c'est rudement convaincant. Mes garçons étaient tout aussi convaincants. Il y a quelque chose de puissant dans le contact humain.

Vous savez quoi ? Le toucher divin est encore plus puissant.

Un jour, un homme est venu vers Jésus. Cet homme devait être vraiment laid. Il n'était pas né ainsi, mais la lèpre avait accompli sur lui son travail horrible. Je peux imaginer quelle avait pu être la scène. Jésus est en train d'enseigner, et les gens bien-pensants boivent ses paroles. Tout à coup, du fond de la foule : " Mais que fait-il là ? Attention tout le monde ! Un lépreux ! " Personne ne veut être contaminé en touchant cette créature répugnante. La foule se fend devant lui, comme la Mer Rouge devant Moïse. Les visages reflètent la crainte et le mépris, alors qu'il s'avance en hésitant. Devant lui, il ne voit plus que Jésus. Tombant aux pieds du Seigneur, il gémit : " Si tu le veux, tu peux me rendre pur. "

D'une certaine façon, Jésus connaissait une autre dimension que la plupart d'entre nous refusent. D'un coup, il a ressenti ce que c'était que d'être un lépreux. Il souffrait de la même souffrance que cet homme (la Bible dit qu'il était rempli de compassion). Alors, la foule tout entière a eu un malaise, en voyant Jésus étendre sa main et toucher ce pauvre type infecté. Attendez, attendez, attendez ! Il l'a touché ? Mais pourquoi ? En d'autres occasions, il  suffisait d'une seule parole, et la personne était guérie, même si Jésus était très éloigné. Il me semble que, si j'avais été le Seigneur, c'est  cela que j'aurais fait ici. Après tout, n'avait-il pas guéri dix autres lépreux simplement par sa parole? Sans aucun attouchement dégoûtant.

Qu'est-ce qui lui a pris de poser sa main sur cet homme ?

Pensez-vous, peut-être, que ce lépreux avait autant besoin d'être touché que d'être guéri physiquement ? Imaginez depuis combien de temps il n'avait pas pu prendre sa femme dans ses bras... Les lépreux devaient vivre dans l'isolement le plus total, en dehors des cités. Il ne pouvait pas faire sauter son fils sur ses genoux, ni le serrer dans ses bras, et ressentir cette douceur vivante et miraculeuse d'un petit être qui dépend de vous. Pas non plus de séance d'équitation avec sa fille.

Il n'a jamais pu serrer la main chaleureuse de ses voisins, ou donner l'accolade à un frère à l'église. Lorsque quelqu'un vous montre par le toucher qu'il vous apprécie, cela vous affirme d'une manière unique : la main d'un mari caressant la joue de son épouse, la tape enthousiaste dans le dos d'un coéquipier après un bon jeu, un ami qui serre votre bras, un sourire et une embrassade. Tout cela porte en soi la guérison.

La lèpre a fui devant le contact de Jésus, comme les ténèbres face au soleil levant. Les autres ne l'ont pas vu, mais je crois que l'homme a senti une révolution au plus profond de son être. Là, tout au fond de lui, quelque chose d'autre a également été guéri. Il a dû se dire : " Si Dieu m'a touché, c'est que je dois avoir de la valeur, après tout. Les autres me traitaient comme un déchet, mais Jésus m'a touché. " Jésus lui recommanda de garder le silence au sujet de ce qui lui était arrivé, mais certaines choses sont impossibles aux êtres humains. Quand Dieu vous touche de cette façon, vous devez le dire !

Des lépreux, nous en côtoyons jour après jour. Nous avons la puissance du Seigneur, afin que leur vie devienne différente : en prenant du temps, en les servant, en leur rappelant quelle valeur ils ont réellement, pour Dieu comme pour nous.

Pourquoi ne pas étendre la main aujourd'hui, et, dans le nom de Jésus, offrir un " tour à cheval " sur votre dos ?

 

Photo de David Porter
Pasteur
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