Les Fantômes de Landowski
261 000 hommes sont morts ou ont été blessés dans la bataille.
Ma femme et moi errions sur les petites routes au-dessus de Château-Thierry quand nous avons vu un panneau indiquant le chemin aux Fantômes de Landowski. Nous n'avions aucune idée de ce que c'était, mais le nom semblait un peu sinistre, alors nous avons décidé d'aller voir.
Nous célébrions notre 39eme anniversaire de mariage, alors nous n'étions pas pressés d'arriver quelque part sinon à l'hôtel de Compiègne ce soir-là. Les Fantômes de Landowski sont en fait un gigantesque monument de la Grande Guerre situé sur la Butte de Chalmont pas loin de Soissons.
Les soldats géants donnaient l'impression de sortir d'un romain mythique de J.R.R. Tolkien. Selon le site web, Petit Patrimoine: « Le groupe est constitué de sept soldats, hauts de huit mètres, chacun incarnant une arme : une jeune recrue, un sapeur, un mitrailleur, un grenadier, un colonial, un fantassin, un aviateur. Les soldats aux paupières closes sont dressés dans une position légèrement oblique comme des morts se relevant du champ de bataille. Ils entourent et protègent de leurs corps la figure nue, emblématique du jeune héros martyr. »
C'est sur ces buttes de Chalmont qu'une première victoire alliée renversa le cours de la Seconde Bataille de la Marne. Dans ce conflit, Allemands, Français, Anglais, Italiens et Américains ont été massacrés pendant trois semaines en été 1918.
Il y eu quelque 261 000 morts ou blessés, soit environ 12 500 hommes chaque jour pendant ces trois semaines d'enfer.
Vite. Quelqu'un peut-il me dire pourquoi ils luttaient? « Oui, petit Pierre. T'as levé la main. »
« Bon, hum-mm. Je ne sais plus. »
Oui, le petit Pierre et la plupart du monde ont oublié, mais quel que soit la raison des millions de jeunes hommes n'ont jamais pu jouir de leur vie à cause de la Grande Guerre. On dit que plus de 16 millions de gens sont morts. Seize millions ! Des cimetières militaires sont éparpillés un peu partout dans la région rendant un témoignage silencieux aux horreurs de cette guerre.
La guerre d'aujourd'hui
Savez-vous ce qui est drôle ? C'est facile de décrier la vanité d'une guerre quand les morts se comptent en millions, mais il y a une version miniature de cette guerre dans chaque coeur humain. La femme qui ne s'entend pas avec sa voisine, ou son mari, par exemple. Et ses enfants sont simplement ingrats. « Et notre pasteur ! Laisse-moi te dire! Blah, blah, blah! »
Cette guerre se manifeste dans la méchanceté qu'on ressent envers ceux qui sont différents de nous ou qui viennent d'ailleurs. C.S. Lewis parlait d'un haut officier allemand qui aimait chipoter dans son jardin à fleurs.
Il était aussi le responsable de la mort des milliers de Juifs.
Lewis note que nous considérons le racisme dans un homme qui n'a pas de pouvoir comme un petit défaut. Mais, vous prenez ce même bonhomme et vous le mettez dans un poste important, alors les résultats sont horribles.
Dans notre vie quotidienne Dieu nous appelle à vivre en paix autant que possible. Et croyez-moi, il faut travailler à la paix ; elle ne vient pas toute seule.
Ceux qui travaillent pour la paix sont véritablement bénis. Et Dieu maintient la bénédiction, là où son peuple vit dans l'unité. Si nous perdons cette unité, nous perdons sa bénédiction.
Êtes-vous en guerre avec quelqu'un ? Si vous voulez revenir à une place où Dieu peut vous bénir, autant que cela dépende de vous, vous avez besoin de changer cette situation en paix.
Pour plusieurs, il faut faire le premier pas et pour cela il faut s'humilier. Vous risquez même de ramasser des coups. Je me demande, pourtant, si quelque chose comme les Fantômes de Landowski ne marque pas la mort de beaucoup de belles choses—des relations qui ont existé ou auraient pu exister.
C'est mieux d'être blessé en essayant de faire la paix que de vivre avec la guerre dans son coeur.
Hummm... Quelqu'un a posé la question à Clara Barton, la première organisatrice de la Croix Rouge américaine : « Ne vous souvenez-vous pas du mal qui vous a été fait? » « Non, répondit-elle. Je me souviens distinctement d'avoir oublié cela. »